Camping-car
Un camping-car ou autocaravane, parfois véhicule récréatif, est un véhicule automobile habitable.
Terminologies
Le terme de « camping-car » est un mot d'usage courant pour désigner un véhicule habitable. Il est toutefois un faux anglicisme utilisé en France, selon le Petit Robert (édition 2007)[1]. Le dictionnaire indique déjà ce terme dans son édition de 1952, composé de « camping » (attesté en 1903) et de « car »[1]. On trouve parfois le terme « motorhome », qui est d'origine américaine, dont la traduction est littéralement « maison équipée d'un moteur »[2]. Toutefois, d'autres expressions sont utilisées, voire recommandées, selon les pays.
En France, l'utilisation du terme « camping-car » est attestée depuis 1974[2]. D'autres termes permettent cependant de désigner ce véhicule : « autocaravane », « mobile-home », « motor-home », selon la commission ministérielle de terminologie du tourisme (1982)[3],[4] et fait partie des véhicules dits « de loisirs ». Toutefois, il est recommandé par ce même Arrêté de 1982 de préférer le substitut « autocaravane »[1],[2].
En Belgique, on préfère le terme « motorhome » ou « mobilhome »[2],[5].
Au Québec, on utilise également les termes « auto-caravanes » (officialisé en 1980[4]) devenu « autocaravane », terme recommandé depuis 1997 par l'Office québécois de la langue française[6]. L'Office québécois de la langue française recommande par ailleurs d'éviter le faux anglicisme « camping-car », ainsi que d'éviter « motorhome »[6]. On trouve également les expressions courantes comme « roulottes »[5], « caravanes »[5], parfois « caravane motorisée »[6], « Winnebago »[5] (marque américaine déposée), « motorisé » (terme familier)[6], ou encore « campeur » (écrit « camper »).
Histoire
En France
Dès le début du XXe siècle, des constructeurs indépendants fabriquent en exemplaire unique des remorques auto-portées permettant le couchage, la restauration et la toilette. Il s'agit encore d'un objet de luxe : les modèles « Carling-home » de Charles Louvet coûtent quasiment le prix d'une maison de l'époque[7].
En 1920, les premiers inventeurs de l'auto-caravane font subir des modifications à leur voiture pour qu'elle devienne au gré des arrêts une cantine améliorée souvent par des évolutions apportées à la partie « coffre » du véhicule. Cette recherche permanente d'améliorations va conduire certains inventeurs à ne conserver de la voiture ou du camion que le châssis, le moteur et une partie de la caisse.
Cette première utilisation d'engins peu préfabriqués dure relativement longtemps puisqu'il faut attendre les années 1970 et le début du déclin des caravanes pour voir émerger des constructeurs professionnels capables de proposer aux ménages français des gammes élargies, notamment les camping-cars à capucine. À partir des années 1980, le camping-car commence sa démocratisation, notamment grâce à la possibilité offerte à un certain nombre de vacanciers de louer des camping-cars pour des séjours plutôt que de devoir les acheter[8].
En 2008, et selon un rapport du Conseil national du tourisme français, le parc des camping-cars en France est estimé à 200 000 unités, représentant presqu’un tiers du parc européen[9].
Aménagement
- Couchage
Les camping-cars possèdent généralement un lit permanent. Il est, le plus communément, situé à l'arrière de la cellule, et parfois installé sur soute. Mesurant environ 130×200 cm, il peut être placé longitudinalement (lit « à la française », « décalé » ou « central ») ou transversalement. Un autre lit, qui disparait dans la configuration « jour », peut également être un lit « de cabine », « central » ou « de pavillon ». Les véhicules équipés de « capucine » (protubérance située au-dessus de la cabine de pilotage), peuvent y avoir le lit principal ou un couchage supplémentaire.
- Toilette
- Les véhicules sont équipés d'un cabinet de toilette comprenant un lavabo, une douche, et un WC chimique. La douche est souvent séparée des WC et du lavabo dans les modèles contemporains.
- réfrigérateur
- Ils disposent d'un réfrigérateur, parfois doté d'un compartiment congélateur/conservateur, fonctionnant avec plusieurs énergies : gaz, électricité 230 V et 12 V.
- Cuisine
- Le bloc cuisine offre un évier, des feux gaz, et parfois d'un four et d'un congélateur.
- Coin repas
- Un espace appelé « dinette » comporte une table avec banquettes. Il est utilisable comme salon, et pour les repas. Dans sa configuration « nuit », cet espace peut parfois accueillir un couchage supplémentaire.
- Autonomie
- Des réservoirs d'eau propre et d'eau usée sont dissimulés dans des tiroirs extérieurs ou, le cas échéant, dans le double-plancher. Une batterie assure une autonomie électrique pour l’éclairage et la pompe à eau. Un chauffe-eau permet de disposer d'eau chaude aussi bien pour la toilette que pour la cuisine et la vaisselle.
- Chauffage
- Le chauffage de la cellule peut être assuré par un radiateur à gaz mais aussi par un chauffage au gasoil à air pulsé, similaire à ceux des autocars.
- Options
- Les véhicules les plus récents sont équipés d'options « constructeur » ou « concessionnaire », dont les plus courantes sont les panneaux solaires, un store latéral, un porte-vélos ou une antenne parabolique.
Typologie
Il existe six grandes familles de camping-cars :
- les fourgons aménagés (classe « B » au Québec)
- les capucines (classe « C » au Québec)
- les profilés (classe « B+ » au Québec)
- les intégraux (classe « A » au Québec)
- les cellules amovibles (boite campeur au Québec)
- les camions aménagés (caravane à sellette au Québec)
Si la plupart de ces véhicules se conduisent avec un simple permis de conduire de catégorie B (tourisme), il existe des camping-cars « poids-lourds » de plus de 3,5 tonnes. Au Québec, la conduite d'un véhicule récréatif, quelle que soit sa taille ou son poids, est autorisée avec un permis de classe B.
Fourgon aménagé
Les fourgons aménagés conservent la carrosserie d'origine du véhicule. Ils ne se distinguent extérieurement des autres fourgons que par des ouvertures supplémentaires (baies vitrées, aérations, etc.), mais plusieurs modèles conservent plusieurs commodités propres aux camping-cars tel que la toilette, la télé, le frigo ou même la douche.
Ils sont plus discrets et d'un gabarit souvent moins important que les autres camping-cars, il ne possèdent souvent pas de lit permanent et l'espace de vie est plus réduit, ils conviennent généralement aux couples sans enfants, ne voulant pas d'un véhicule trop encombrant.
Ils sont plus maniables et plus rapides qu'un camping-car et, faisant moins de 2 mètres de haut, ils ne souffrent pas de surcoût sur les autoroutes.
Ils permettent également de se déplacer sans encombre à l'intérieur des villes et d'utiliser des aires de stationnement prévues pour les véhicules de promenade.
Intégral
Seuls les intégraux ont une silhouette totalement originale qui ne rappelle en rien celle du porteur d'origine. En effet, ils ne conservent aucun élément de carrosserie du véhicule dont ils empruntent la partie mécanique. La cabine de conduite est « intégrée » à l'ensemble du camping-car. Les camping-car intégraux possèdent souvent un deuxième couchage au-dessus de la cabine de conduite qui à l'aide de vérins se remonte contre le toit quand le camping-car circule. Ce sont souvent des véhicules plus chers que les profilés ou les capucines.
Profilé
Le camping-car profilé privilégie l'aérodynamisme. La partie au-dessus de la cabine de conduite, appelée « casquette », n'est pas utilisable comme zone de couchage, mais son profil permet une meilleure pénétration dans l'air. Ce type de camping-car est plus complet et souvent plus cher que les capucines, on peut y vivre confortablement à deux, et donc, c'est le véhicule idéal des couples sans enfants.
Plus bas d'une dizaine de centimètres environ que les capucines, ils ne disposent généralement que de 2, 3, voire 4 couchettes, avec forcément une manipulation de dînette à l'étape pour faire le lit d'appoint. Idéaux pour deux personnes, les profilés peuvent s'avérer être inconfortables à quatre, selon la qualité du lit d'appoint, réalisé généralement par un assemblage de coussins plus ou moins plats.
Capucine
Les camping-cars à capucine offrent une zone de couchage au-dessus de la cabine de conduite, ce qui leur permet d'offrir soit un nombre de couchages plus important pour un même encombrement au sol, soit plus de surface à exploiter en déplaçant le couchage en hauteur. Offrant généralement entre 4 et 7 couchages, cette catégorie de camping-car convient principalement à un usage familial.
On appelle « capucine » la partie qui se trouve au-dessus de la cabine de conduite et qui comporte généralement un lit. L'aérodynamisme de ce type de véhicule, du fait de son appendice, est très mauvais.
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Intégral
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Profilé
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Capucine
Cellule amovible
Comme son nom l'indique, il s'agit de cellules que l'on peut poser et déposer à loisir sur un porteur (généralement un véhicule pick-up).
Camion aménagé
Souvent destinés aux forains lors de leurs voyages, ils sont beaucoup plus spacieux et luxueux que les camping-cars traditionnels. De par leur taille, ils sont plutôt destinés aux grands réseaux autoroutiers.
Yacht routier
Ce véhicule appelé King Cruiser[10], à carrosserie autoportante spécifique et à deux niveaux, accueille à l'étage, extensible par trois tiroirs, quatre passagers valides ou à mobilité réduite. Il dispose d'un équipage de deux personnes chargé de la conduite de l'engin et de la logistique logé en cabine indépendante, d'un ascenseur intérieur et d'un véhicule de tourisme embarqué.
Stationnement
La pratique du camping-car étant en expansion[9], de plus en plus de communes créent des parkings réservés aux camping-cars avec parfois une borne de service. Pour le code de l'urbanisme en France, le camping-car est considéré comme une caravane.
Certains lieux touristiques interdisent de stationner la nuit de 22 heures à 8 heures du matin. Quand ce n'est pas interdit, il est souvent pratique de stationner sur le parking d'une curiosité que l'on veut visiter le lendemain dès l'ouverture de la billetterie.
Il est souvent difficile de stationner sur les parkings pour véhicules légers car les places sont trop petites.
Aire de services
C'est un lieu aménagé où les camping-caristes peuvent vidanger leurs « eaux grises » (douche, vaisselle) et leurs « eaux noires » (WC). Les vidanges sont le plus souvent gratuites, mais il existe des bornes payantes par carte bancaire, jeton ou pièce de monnaie.
On peut aussi y faire le plein d'eau potable, et parfois se brancher sur le courant électrique. Ces services sont le plus souvent payants (dans environ 60 % des cas)[réf. nécessaire].
Les services généralement trouvés sur une aire ou à proximité (classés du plus au moins souvent présent) :
- Alimentation en eau ;
- Vidange des eaux usées ;
- Vidange des WC ;
- Présence de containers pour les déchets ménagers ;
- Stationnement possible pour la nuit ;
- Connexion électrique (la capacité habituelle est de 16 ampères, lorsque c'est payant, généralement limité à 1 heure) ;
- Éclairage public ;
- Tables de pique-nique ;
- Connexion internet par Wi-Fi.
Les services assez rares sont :
- Barbecue ;
- Douches et sanitaires ;
- Jeux pour enfants ;
- Piscine ;
- Équipements sportifs ;
- Connexion TV (très rare) ;
- Connexion pour le téléphone (rare en dehors des États-Unis).
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Panneau de signalisation français indiquant la présence d'une aire pour camping-car.
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Une borne Euro-relais « mini »
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Borne de type industriel de Fanjeaux
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L'aire de services de Magnac-Bourg.
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Aire de Felletin.
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Aire de services de Castellane.
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Aire de Mirandaola en Espagne (Pays basque).
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Borne sur l'aire de Vœuil-et-Giget, Charente.
Glossaire
Voici un glossaire proposé par le France Camping-Car (FCC)[11]
- Baie : On appelle baie toute fenêtre fixe, ouvrante ou coulissante de la cellule du camping-car ;
- Batterie cellule : Il s'agit de la batterie alimentant en 12 volts tous les éléments électriques situés dans l'espace de vie du camping-car (elle est alimenté par un alternateur, par une prise 230 V quand disponible, de plus en plus par un panneau solaire d'environ 120 W ou bien, mais moins fréquemment, par un groupe électrogène, une pile à combustible ou une éolienne) ;
- Boiler : Réservoir intégré au chauffe-eau permettant de stocker l'eau à chauffer ou déjà chauffée ;
- Cellule : La cellule désigne la partie habitable du camping-car, la zone de conduite étant exclue ;
- Chauffage à carburant : Appareil de chauffage alimenté par le carburant du camping-car et non pas au gaz comme c'est le cas majoritairement ;
- Eau grise : Les eaux grises correspondent aux eaux issues de la vaisselle ou de la toilette (lavabos, douche) ;
- Eau noire : Les eaux noires correspondent aux déjections contenues dans la cassette des toilettes ;
- Lit de pavillon : Il s'agit d'un lit suspendu au toit du camping-car, il est monté sur vérins pour le descendre et l'utiliser ou le re-monter lorsqu'il ne sert pas ;
- Pompe à eau de cellule : La pompe à eau de la cellule permet d'alimenter en eau les différents postes de la cellule, à savoir les robinets de cuisine, de douche et de lavabos ainsi que la chasse des toilettes. Elle peut également alimenter un robinet d'extérieur du camping-car. Elle peut être immergée ou extérieure au réservoir ;
- Porte-à-faux arrière : Il s'agit de la distance de l'axe de roue arrière à l'arrière du camping-car ;
- Porteur : Ce terme désigne le véhicule (bloc moteur + châssis) servant de base à la construction du camping-car ;
- SecuMotion ou favex : Système de sécurité en amont des équipements au gaz du camping-car.
Notes et références
- 1 2 3 John Humbley. Emprunts, vrais et faux, dans le Petit Robert 2007, paru dans Jean Pruvost. La journée des dictionnaires 2007, Mar 2007, Cergy-Pontoise, France. Éditions des Silves, pp.221-238, Actes de colloque : la journée des dictionnaires 2007. [PDF]Lire en ligne.
- 1 2 3 4 Michèle Lenoble-Pinson, Anglicismes et substituts français, De Boeck Supérieur, , 172 p. ([978-2-80110-967-0 lire en ligne]), p. 29-31.
- ↑ Vincent Vlès, Le projet de station touristique, Presses universitaires de Bordeaux, , 408 p. (ISBN 978-2-8678-1184-5), p. 378.
- 1 2 Karine Boucher, Le franca̧is et ses usages à l'ećrit et à l'oral : dans le sillage de Suzanne Lafage, Presses Sorbonne Nouvelle, , 297 p. (ISBN 978-2-87854-213-4), p. 114-115, « arrêté du 17 mars 1982 relatif à l'enrichissement du vocabulaire du tourisme, J.O. du 3 avril 1982 ».
- 1 2 3 4 Jean-Paul Kurtz, Dictionnaire Etymologique des Anglicismes et des Américanismes, Books on Demand, , 508 p. (ISBN 978-2-32203-361-4, lire en ligne), p. 197, article « Camping-car ».
- 1 2 3 4 Grand dictionnaire terminologique, Article « autocaravane », sur le site gdt.oqlf.gouv.qc.ca.
- ↑ (fr)+(en) Le camping aujourd'hui en France entre loisir et précarité - France Poulain, sur le site oise.equipement-agriculture.gouv.fr, septembre 2009 [PDF]
- ↑ France Poulain & Elisabeth Poulain, L'Esprit du camping, Le Coudray-Macouard, Cheminements, , 400 p. (ISBN 978-2-84478-382-0), extrait
- 1 2 L'impact du développement du camping-car - Rapport du Conseil national du tourisme (France, session 2007-2008), 9 octobre 2009
- ↑ Le King Cruiser
- ↑ Glossaire France Camping-Car (FCC).
Annexes
Articles connexes
- Caravane (véhicule)
- Fédération française de camping et de caravaning
- Camping-car magazine
Liens externes
- Fédération française des associations et clubs de camping-Cars (FFACCC)
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