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Bataille de Sedan

Bataille de Sedan

Page d'aide sur les redirections Pour la bataille qui a eu lieu entre le 13 mai et le 15 mai 1940, voir Percée de Sedan.
Bataille de Sedan
Description de cette image, également commentée ci-après

Carte de la bataille

Informations générales
Date 1er septembre 1870
Lieu Sedan, département des Ardennes
Issue

Victoire décisive allemande

Victoire des Etats allemands coalisés, capitulation de l'armée du camp de Châlons et capture de Napoléon III.
Belligérants
 Empire français Royaume de Prusse
 Royaume de Bavière
Commandants
Edme de Mac-Mahon
Auguste-Alexandre Ducrot
Emmanuel de Wimpffen
Helmuth von Moltke
Forces en présence
120 000 soldats
564 canons
200 000 soldats
774 canons
Pertes
3 000 tués
14 000 blessés
92 000 prisonniers
3 000 tués
6 000 blessés

Guerre franco-prussienne de 1870

Batailles

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Coordonnées 49° 42′ 00″ N 4° 56′ 40″ E/49.7, 4.944444444444449° 42′ 00″ Nord 4° 56′ 40″ Est/49.7, 4.9444444444444

Géolocalisation sur la carte : France

Différences entre dessin et blasonnement : Bataille de Sedan.

Géolocalisation sur la carte : Champagne-Ardenne

Différences entre dessin et blasonnement : Bataille de Sedan.

Géolocalisation sur la carte : Ardennes

Différences entre dessin et blasonnement : Bataille de Sedan.

Helmuth von Moltke

La Bataille de Sedan eut lieu le 1er septembre 1870, durant la guerre franco-prussienne. S'opposèrent à l'issue de cette dernière une armée française forte de 120 000 hommes et de 560 canons commandée par l'Empereur Napoléon III, l'Armée de Châlons, à une armée prussienne sous le commandement du futur Kaiser, le roi Guillaume Ier de Prusse forte de 200 000 hommes et de 780 canons. Ce fut une victoire décisive des forces prussiennes, l'Empereur ayant lui-même été fait prisonnier, mettant fin à la guerre en faveur de la Prusse et de ses alliés (la Bavière notamment), bien que le combat continuât sous la nouvelle République.

L'armée française, commandée par Napoléon III et Patrice de Mac-Mahon, tentait vainement de lever le siège de Metz, mais elle fut interceptée par l'armée prussienne stationnée en Meuse et fut défaite à la bataille de Beaumont. L'armée de la Meuse et la Troisième Armée Prussienne du Feld-Marschall Helmuth von Moltke, accompagné par le Kaiser et le Chancelier Otto von Bismarck, firent jonction et encerclèrent les restes de l'armée française à Sedan. Mac-Mahon avait été blessé durant les affrontements et le commandement fut assuré par Auguste-Alexandre Ducrot.

Prémices de la bataille de Sedan

Après les défaites subies en Alsace le 4 août 1870 à Wissembourg et à Wœrth-Frœschwiller le 6 août, le maréchal de Mac-Mahon reconstitue une armée composée de 4 corps d'armée[1] (dite armée du camp de Châlons[2]) pour protéger Paris. L'armée du Rhin commandée par le Maréchal Bazaine s'efforce aussi de rejoindre le camp de Châlons afin d'unir ses forces avec celle de Mac-Mahon, malgré la victoire à la bataille de Mars-la-Tour au sud de Metz le 16 août, Bazaine n'exploite pas son avantage sur la IIe armée prussienne du prince Frédéric-Charles, neveu du Roi de Prusse, pour soit lui donner le coup de grâce ou se replier en ordre sur Châlons. Au contraire Bazaine se laisse couper la route de retraite de Verdun et de Châlons préférant reconstituer ses forces en vivres et munitions sur le flanc ouest de la citadelle de Metz. Von Moltke profite de ce répit et renforce la IIe armée par la Ire armée du général Steinmetz et celles-ci vont à la suite de la bataille de Saint-Privat le 18 août, contraindre l'armée du Rhin à se replier sur Metz. L'action combinée des deux armées prussiennes encercle celle de Bazaine dans la citadelle de Metz, le 20 août.

Le 21 août, l'armée Mac-Mahon se dirige vers Reims, le camp de Châlons est incendié pour éviter qu'il ne tombe aux mains des Allemands. À Reims, au camp de Courcelles, Mac-Mahon complète ses effectifs, réorganise son armée et se prépare à défendre la capitale, mais il reçoit l'ordre de secourir l'armée du maréchal Bazaine assiégée à Metz par la Ière et IIème armée allemande.

Le 23 août, la régente et le conseil des ministres ordonnent à Mac-Mahon d'aller secourir Bazaine. Mais renseigné de l'objectif de Mac-Mahon par la presse[3], le chef d'état major prussien dispose, en plus des deux armées qui assiègent Metz, de 200 000 hommes (IIIe et IVe armée), il envoie la IIIe armée à marche forcée au-devant des troupes françaises en direction de Châlons. Pour éviter les Prussiens de la IIIe armée, Mac-Mahon décide alors de remonter au nord vers le département des Ardennes pour ensuite se diriger sur Metz. Cependant le stratège français a sous-estimé l'importance des forces allemandes, leur rapidité et leur tactique d'ensemble. Car outre la IIIe armée prussienne, Von Moltke a placé la IVe armée du prince royal de Saxe sur la rive droite de la Meuse, la stratégie de Mac-Mahon parait compromise, la route directe de Metz par Montmédy est bloquée par les troupes saxonnes. Les options pour le commandant de l'armée de Châlons sont celles-ci : soit il prend la direction de Metz, avec la perspective de se voir couper la route par les Saxons et voir aussi l'armée prussienne remonter des environs de Châlons en le prenant à revers, soit il renonce et vient défendre Paris. Mac-Mahon tergiverse, ses corps d'armée piétinent entre le 25 et 28 août entre le secteur de Rethel et de Vouziers. Pendant ce temps l'armée du prince royal de Prusse se dirige vers lui.

Le 27 août Mac-Mahon décide de renoncer à sauver Bazaine. Mais à Paris la régente et le conseil des ministres lui ordonnent encore de secourir Bazaine, en lui affirmant que les troupes prussiennes sont à 48 heures de marche, or celles-ci talonnent l'armée Mac-Mahon. Ce dernier reprend l'option d'aller sur Metz et de passer la Meuse vers le secteur de Stenay, mais à force de tergiverser sous la pression des autorités et sous l'action combinée des deux armées des princes allemands, la situation de Mac-Mahon paraît compromise. Le corps d'armée français remonte de plus en plus au Nord et risque de se voir acculer à la frontière franco-belge. En effet, l'armée de Chalons commence par être harcelée par les avant-gardes de la IIIe armée prussienne à Buzancy le 27, à Nouart et Belval-Bois-des-Dames ainsi que Stonne le 29, qui à chaque fois retarde la progression de l'armée de Châlons. Imprécis dans sa tactique Mac-Mahon ne reçoit de sa cavalerie de reconnaissance aucun renseignement précis sur les mouvements de l’adversaire, il croit n’être poursuivi que par 60 000 à 70 000 hommes alors que 242 000 Prussiens, Bavarois, Saxons et Wurtembergeois commencent à le prendre en tenaille.

Le 30 août, les troupes françaises (Ve corps) chargées de protéger le flanc droit de l'armée de Mac-Mahon sont défaites par une partie de la IVe armée allemande le , à la bataille de Beaumont (au sud-est de Sedan). Poursuivi et harcelé par les IIIe et IVe armées, Mac-Mahon décide alors de se réfugier aux alentours de la ville de Sedan[4], citadelle située non loin de la frontière belge. Sedan est situé sur la rive droite de la Meuse dans une gigantesque cuvette entourée de collines avec deux défilés vers Mézières (ouest) et Carignan (est), ce qui réduit fortement les possibilités de s'en échapper. Mac-Mahon a le choix entre la retraite sur Mézières, située à 20 km de Sedan, ou l'offensive en forçant le passage vers Carignan où se trouve la IVe armée du prince de Saxe pour se diriger vers Metz.

Le 30 août en soirée, sous la menace de la IIIe armée du prince de Prusse, Mac-Mahon fait passer la Meuse à une partie de son armée le 7e corps et une partie du 5e corps défait à Beaumont à Remilly près de Sedan. Le même jour, le reste du 5e corps défait à Beaumont, le 1er et le 12e corps l'ont passé près de Mouzon. Plus de cent mille hommes se dirigent vers Sedan, la bataille est inéluctable, l'armée du camp de Châlons va faire face à des troupes nettement supérieures en nombre car les deux armées allemandes font faire jonction autour de Sedan.

Les troupes en présence

Les troupes françaises comptent une armée d'environ 120 000 hommes[5] répartis en quatre corps d'armée (1er, 5e, 7e et 12e), relativement liés entre eux dans l'espace de Sedan. Le commandement des troupes françaises dépend d'abord du maréchal Mac-Mahon. Mais celui-ci est blessé dès le début de la bataille sur une colline du village de Balan, alors qu'il observait le déroulement des combats sur Bazeilles. Le général Ducrot le remplace, mais il est obligé de s'effacer devant le général de Wimpffen, plus ancien en grade et muni d'un ordre du ministre le désignant en cas d'empêchement de Mac-Mahon. Cette succession de commandants en chef est à l'origine d'ordres, de contrordres et de tergiversations sur la stratégie. Napoléon III est avec l'armée Mac-Mahon à Sedan, mais ne se mêle pas des opérations militaires[6].

Les troupes de la confédération allemande (200 000 hommes) sont divisées en deux armées : la IIIe armée sous les ordres du prince héritier Frédéric-Guillaume de Prusse et la IVe armée sous les ordres du prince héritier Albert de Saxe. À von Moltke revient le commandement suprême des deux armées des États Allemands Coalisés. Le roi Guillaume de Prusse et son état-major ainsi que son chancelier Otto von Bismarck sont présents, ils vont assister à la bataille depuis une colline près de Frénois, un village au sud-ouest de Sedan.

Ordre de bataille


La bataille

Épisode de la guerre franco-prussienne.
Tableau par Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville.
Un épisode du combat de La Moncelle le 1er septembre 1870

Mac-Mahon décrète placidement : « [7] Repos pour toute l’armée demain 1er septembre. » Sans se donner la peine de couper les ponts sur la Meuse, il se borne à concentrer son armée sur une hauteur boisée, juste au nord-est de Sedan, dans le triangle Floing-Illy-Bazeilles, entre la Meuse élargie par les inondations et deux ruisseaux, le Floing et la Givonne. Les corps d'armée français se positionnent adossés à la citadelle : le 7e du général Félix Douay entre Floing et Givonne, le 1er du général Ducrot entre Givonne et la Moncelle, le 5e du général De Failly éprouvé par la bataille de Beaumont près de la citadelle de Sedan au fond de Fond-de-Givonne, enfin le 12e sur La Moncelle, Bazeilles et Balan.

L’après-midi du 31 août, les Allemands commencent à encercler Sedan ; l’armée du prince héritier de Prusse occupe Frénois et Donchéry à l’ouest ; celle du prince royal de Saxe attaque par Daigny pour déboucher sur le plateau d'Illy et le bois de la Garenne. Le général Ducrot conseille plutôt au maréchal de concentrer toutes les troupes au nord de Sedan adossé à la frontière, sur le plateau d’Illy, ce qui permettrait de filer sur Mézières si les Prussiens viennent encercler Sedan, coupant toute possibilité de retraite. Mais très mal renseigné sur les forces prussiennes, Mac-Mahon l’écoute d’une oreille distraite : « Nous ne sommes pas ici pour nous éterniser. » L’Empereur pourrait aussi se retirer sur Mézières tant que la route est libre ; il y serait en sûreté et pourrait revenir activer la défense de Paris ou traiter de la paix avec l’ennemi.

Le , une avant-garde du quatrième bataillon de chasseur bavarois (IIIe armée) réussit à occuper le pont de chemin de fer de Remilly-Aillicourt avant que les troupes françaises n'aient le temps de le faire sauter. Les éléments les plus avancés du bataillon peuvent ainsi traverser la Meuse et atteindre Bazeilles, à environ 5 km au sud-est de Sedan. Les troupes de marine de la division dite bleue commandée par le général de Vassoigne reçoivent l'ordre de reprendre le village, la 2e brigade du général Martin des Pallières engage une contre-attaque, appuyée par la 1re brigade du général de Reboul. Les « marsouins » reprennent le village dès la tombée de la nuit et repoussent même les Bavarois jusqu'au pont, tant la contre-attaque est énergique. Mais sur le soir, le premier, le deuxième et le quatrième corps bavarois passent le pont. La bataille de Bazeilles a coûté à la France la vie de 2655 marsouins et Troupes de marine (bigors) et à l'Allemagne celle de près de 5000 Bavarois[8].

Le 1er septembre avant l’aube, la bataille commence, les Bavarois attaquent Bazeilles. Les deux armées allemandes se déploient vers le nord, celle du prince héritier de Prusse par le flanc ouest, celle du prince de Saxe par le flanc est, pour ensuite converger vers Illy. À sept heures, Mac-Mahon, blessé à la fesse par un éclat d’obus, abandonne son commandement. Pour le remplacer, il désigne Ducrot, qui ordonne aussitôt la retraite en direction d’Illy et de Mézières. Mais le mouvement est à peine commencé que de Wimpffen, exhibant une lettre du ministre Palikao lui confiant l’intérim de Mac-Mahon en cas d’empêchement, revendique le commandement et annule les instructions de Ducrot. En trois heures, les troupes françaises auront eu trois commandants en chef, chacun avec un plan différent.

« Bazeilles : les dernières cartouches »
Tableau par Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville.

Le 1er septembre à 4 heures du matin, une partie du premier corps bavarois s'infiltre dans Bazeilles sur le flanc est du château de Sedan. Une forte résistance des troupes de marine françaises force les Bavarois à y faire pénétrer leur 1er corps tout entier. La bataille commence à tourner en faveur des Français. Ayant remplacé Mac-Mahon blessé, le général Ducrot, partisan de la retraite sur Mézières, ordonne le repli pour réorganiser les forces et se concentrer sur le flanc ouest, seule possibilité de sortir de Sedan sans trop combattre. Finalement commandant en chef en place de Mac-Mahon, De Wimpffen réfute la stratégie de la retraite et ordonne de réoccuper Bazeilles. Vers une heure de l’après-midi, Wimpffen donne ses ordres : contre-attaquer vigoureusement du côté de Bazeilles, en direction de Metz. Et, pour s’en donner les moyens, il prélève les réserves de Douay et de Ducrot, les obligeant à dégarnir le front nord. Cela ne va pas sans mal : des commandants, faute de cartes, se trompent de direction, des régiments hésitent à se déplacer sous les tirs d’artillerie, d’autres trouvent la route bloquée par des chariots. Les Bavarois, nettement plus nombreux et surtout appuyés par une artillerie moderne et très efficace, ont repris le village. Néanmoins les marsouins excellent dans le combat de rues : ils repoussent par deux fois les Bavarois du village. Un bataillon du 4e corps bavarois progresse jusqu'au village de Balan, coupant ainsi Bazeilles de Sedan.

Dans le village se déroulent alors des combats acharnés, maison par maison. Se battant à un contre dix, les marsouins commencent à être submergés. Ils manquent de munitions, plient sous les obus percutants et la chaleur des incendies. De nombreux civils prennent part aux combats. Désormais coupés de leurs lignes, les troupes françaises cèdent peu à peu le village qui est presque complètement détruit. Des maisons ont servi de bases de défense ; ces combats épiques et acharnés seront plus tard symbolisés par l'épisode de la résistance héroïque dans la Maison de la dernière cartouche.

La bataille tourne au désastre, car l'armée prussienne du prince héritier Frédéric de Prusse traverse la Meuse à Donchery, au sud-ouest de Sedan, afin de réaliser la jonction avec les corps armées du prince Albert de Saxe venus de Beaumont après la bataille. Malgré tout, Wimpffen a réussi à avancer de quelques kilomètres lorsque, sur ses arrières, déferle une marée humaine. À deux heures, sur le plateau d'Illy, sur le flanc nord-ouest de la citadelle de Sedan, les deux armées allemandes ont effectué leur jonction : la boucle est bouclée. Non seulement l'hypothétique fuite vers Mézières ou la Belgique initiée par Ducrot avant l’arrivée intempestive de Wimpffen n’est plus possible, mais l’ennemi a enfoncé un coin entre le corps d’armée de Douay et celui de Ducrot. Privés de leurs réserves, les deux chefs de corps tentent de jeter dans la brèche, pêle-mêle, tout ce qu’ils ont pu rallier, mais en vain. Malgré des charges désespérées et courageuses des cavaliers du général Margueritte[9], les forces françaises ne peuvent rompre l'encerclement sur le plateau d'Illy. Là était la seule possibilité pour l'armée française de pouvoir s'échapper et de rejoindre Mézières. Le roi de Prusse observant les charges des chasseurs d'Afrique depuis son point de vue du village de Frénois se serait exclamé : « Ah, les braves gens ! » (en allemand, Ach ! Die tapferen Leute)[10].

Encerclée et complètement désorganisée, l'armée française reflue en désordre à l'intérieur de la ville citadelle de Sedan. Alors, de toutes parts, c’est un flot épouvanté d’hommes, de chevaux, de charriots, de canons, qui reflue vers Sedan, comme si, derrière les vieux remparts se trouvait le salut. Fantassins, cavaliers, équipages du train, voitures d’ambulance, fourgons de toute sorte se mettent à converger vers le centre de Sedan, se mêlant, s’étouffant, s’écrasant sur les ponts-levis. C’est une tempête de gémissements et de malédictions. Les obus allemands tombent, éclatent et font des vides. En sept ou huit endroits, la ville se met à flamber. Les soldats se disputent les abris et menacent les officiers. La plupart des généraux se regroupent autour de l’Empereur à la sous-préfecture. Leurs soldats, exténués, ne sont plus en état de résister. Tous lui disent que la lutte est devenue sans espoir. Tous, sauf un, Wimpffen, toujours en train de rallier des hommes sur la route de Bazeilles. Alors Napoléon III se ressaisit. Sans doute a-t-il abdiqué ses pouvoirs, mais il n’en reste pas moins l’Empereur. Et il est peut-être le seul à pouvoir jouer une dernière carte : rencontrer en tête-à-tête le roi Guillaume de Prusse – qu’il a reçu trois ans auparavant aux Tuileries à l’occasion de l’Exposition universelle -, tenter de le fléchir, d’arrêter l’effusion de sang et d’épargner l’honneur de ses généraux. Peut-être, en se constituant lui-même prisonnier, obtiendra-t-il un sauf-conduit pour ses troupes en France ou en Belgique après avoir déposé les armes ? Et l’Empereur donne l’ordre de hisser le drapeau blanc sur la citadelle pour demander un armistice. Le général Faure, chef d’état-major, estimant n’avoir à obéir qu’à Wimpffen, fait retirer le drapeau. L’Empereur insiste et le fait hisser à nouveau, cette fois pour de bon.

« Capitulation de Sedan »
Caricature de Daumier parue dans Le Charivari le 22 septembre 1870.

À 16 heures 30, le roi de Prusse envoie un officier à l'entrée sud de la citadelle (porte de Torcy). Ce dernier est conduit à la sous-préfecture de Sedan et présenté à l'empereur qui écrit une lettre au roi de Prusse: « Monsieur mon frère, n’ayant pu mourir au milieu de mes troupes, il ne me reste qu’à remettre mon épée entre vos mains. » À 18 heures, le général Reille remet la lettre de l'empereur à Guillaume qui se trouve toujours sur les hauteurs de Frénois. Après délibération, les vainqueurs acceptent la reddition de l'armée française et demandent à l'empereur de désigner un de ses officiers pour traiter de la capitulation. Le roi de Prusse désigne son commandant en chef von Moltke, puis se retire sur le village de Vendresse, au sud de Sedan.

En début de soirée, le général de Wimpffen, plénipotentiaire désigné par l'empereur, se rend à l'état-major allemand à Donchery au sud-ouest de Sedan. Il veut négocier mais von Moltke, accompagné du chancelier Otto von Bismarck, exige une capitulation sans condition.

La capitulation

Le 2 septembre, vers 8 heures, l'empereur quitte Sedan car il veut s'entretenir avec le roi de Prusse. Il se rend au bourg de Donchery, par la route impériale menant à Mézières, pensant que le roi Guillaume s'y trouve. Prévenu, Bismarck vient à sa rencontre à l'entrée du village. Une entrevue a lieu dans la maison d'un tisserand sur le bord de la route[11]. Se doutant que l'empereur veut tenter d'adoucir les conditions de la capitulation, le ministre du roi de Prusse refuse que Napoléon III rencontre Guillaume à Vendresse. Bismarck lui indique en outre que le roi ne le verra qu'après la signature de l'acte de reddition.

Napoléon III en conversation avec Bismarck après la prise de Sedan, le 2 septembre 1870, à Donchery.

À 10 heures 30, l'empereur est conduit à Frénois au château de Bellevue[12] qui domine la Meuse et la ville de Sedan. C'est en ce lieu que les généraux en chef des deux camps signent une heure plus tard l'acte de reddition[13] de l'armée française, en présence des deux souverains. Cet acte précise que la place forte ainsi qu'armes, munitions, matériels, chevaux et drapeaux seront remis aux vainqueurs et que l'armée prisonnière sera conduite sur la presqu'île d'Iges[14] à l'ouest de Sedan.

Le camp de la misère

Cet endroit bordé par une boucle du fleuve Meuse et un canal et d'une superficie de plusieurs centaines d'hectares sera une véritable prison à ciel ouvert, pouvant être facilement gardé par les armées des États allemands. Il est aussi prévu dans l'acte de reddition que les officiers et employés civils ayant rang d'officier ont la possibilité de ne pas être faits prisonniers, sous réserve de déclarer sur l'honneur de ne pas se battre ultérieurement.

Le 3 septembre, environ 80 000 hommes sont conduits sur la presqu'île d'Iges et parqués pratiquement sans abris et sans vivres. Beaucoup de soldats vont mourir de faim ou de maladies, tant les conditions sont épouvantables. Selon le témoignage du général Lebrun les Bavarois durement éprouvés à Bazeilles se distinguent par leur cruauté et les humiliations qu'ils imposent aux soldats français. Les conditions climatiques sont aussi exécrables, la pluie tombe à torrents pendant plusieurs jours et engendre un véritable bourbier qui éprouve physiquement et psychiquement les prisonniers. Le manque de vivres est à l'origine de nombreux cas d'indiscipline et d'évasion parmi les prisonniers. Les soldats sont déguenillés, couverts de boue, ils errent par bandes à la recherche de nourriture, se disputant avec forces la moindre pitance qui leur parvient. Les sentinelles allemandes postées autour de la boucle de la Meuse exhibent cyniquement leurs vivres et tirent sans pitié sur les prisonniers qui tentent de s'évader, mais beaucoup réussissent néanmoins à s'échapper et la plupart vont se réfugier en Belgique toute proche. Aux averses, succède un soleil de plomb, la chaleur accablante n'arrange pas les conditions des prisonniers. Tous les matins jusqu'à l'évacuation de ce camp de détention improvisé, les morts se ramassent par centaines, beaucoup d'hommes tombent malades de dysenterie en buvant l'eau de la Meuse chargée de cadavres en putréfaction. Les chevaux parqués avec les prisonniers souffrent eux aussi de la faim et sont détachés, leurs instincts grégaires les font se regrouper par bandes à la recherche du moindre brin d'herbe et de feuillages. Livrés à eux-mêmes comme les soldats, les équidés errent en hennissant et les galopades sont de véritables tempêtes équestres qui, parfois se ruent sur les endroits où se regroupent les détenus, ce qui donne à ce lieu une vision encore plus apocalyptique. Des prisonniers capturent des chevaux pour les dépecer, se servant des caissons et des chariots, voire de selles en cuir, pour faire du feu. Certains se servent de cuirasses pour ustensiles de cuisine, mais le manque de sel et l'eau impure rend la viande infecte. Progressivement le camp est évacué, les prisonniers sont internés en Allemagne, les blessés et les malades évacués dans les hôpitaux. Le 12 septembre le camp est évacué laissant un paysage de désolation. Ce lieu, baptisé par la suite « camp de la misère[15] », fit l'objet de reportages de journaux et de témoignages de prisonniers. Quant à l'empereur, prisonnier, il fut conduit sous escorte en Belgique dès le 3 septembre ; il a pris le train à Libramont pour se rendre à Cassel (Hesse), site de son internement en Allemagne.

Pourquoi un tel résultat?

En dépit de leur bravoure lors de la défense de Bazeilles par les marsouins, la charge héroïque de la brigade Margueritte à Floing[16] ou le recours au fusil Chassepot, les troupes françaises étaient commandées par des chefs qui manquaient de stratégie d'ensemble. Les Français, qui ont déclaré la guerre à la suite de la Dépêche d'Ems, y étaient très mal préparés, malgré les déclarations bravaches du ministre, le maréchal Edmond Le Bœuf : « Nous sommes prêts, archi-prêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats. » Or, au début du conflit, l'armée ne disposait que de 270 000 hommes opérationnels. La France, à la différence des États allemands n'a pas de véritable conscription : celle-ci se fait par le tirage au sort et beaucoup d'hommes y échappent. À la déclaration de la guerre, la mobilisation et le recrutement se sont faits dans le désordre, selon le général Canrobert.

Beaucoup de responsables militaires n'avaient même pas de cartes d'état-major du territoire français. L'artillerie et les mitrailleuses sur affût ont été mal utilisées. Les canons en bronze, obsolètes, se chargeaient par la gueule. Les pièces, lourdes et lentes à manier, étaient de très courte portée et utilisaient des obus à fusées chronométriques qui explosaient souvent trop tôt. La stratégie de Mac-Mahon fut très confuse. Cette armée qui devait protéger Paris va, à la suite d'ordres venus de Paris, se voir confier la mission de délivrer Metz. À cause de ces divergences et de l'indécision de Mac-Mahon, l'armée de Châlons va quasiment errer jusqu'à Sedan, s'épuisant en marches et contre-marches pour échouer dans la cuvette fatale.

Napoléon III remettant son épée à Guillaume Ier.
Gravure américaine anonyme de 1871.

Les armées des États allemands coalisés étaient très organisées et commandées par des chefs ayant une stratégie d'ensemble. Les troupes étaient d'une valeur militaire remarquable, plus nombreuses (550 000 hommes) que celles de la France et bien équipées, à part le fusil Dreyse qui était nettement moins performant que le Chassepot. Utilisant la conscription intégrale et mobilisées plus rapidement, les troupes des États allemands se sont déplacées rapidement jusqu'à la frontière grâce au chemin de fer. La supériorité des effectifs fut en outre appuyée par une artillerie plus fournie et d'une plus grande portée, composée de pièces en acier se chargeant par la culasse avec des obus à fusées percutantes plus efficaces. Von Moltke, véritable stratège moderne, tacticien hors pair, méthodique, conçut la guerre de façon quasi scientifique. Mac-Mahon, naguère victorieux en Crimée et en Italie, a adopté une stratégie indécise et confuse. Il a utilisé et manœuvré ses troupes comme au début du siècle. En somme, il était en retard d'une guerre.

Les conséquences de la bataille de Sedan

Le 4 septembre, malgré l'opposition du corps législatif et sous la pression des Parisiens en colère, Léon Gambetta annonce la déchéance de l'empereur. Un peu plus tard, à l'Hôtel de Ville, en compagnie de Jules Ferry, de Jules Favre et d'autres députés, il proclame la République. Un gouvernement de défense nationale est instauré, composé de 11 députés de Paris. Malgré le désastre de Sedan, et alors que Bazaine est enfermé dans Metz, le gouvernement refuse la défaite et reconstitue une armée mais dès le 20 septembre, Paris est assiégé. Quelques batailles victorieuses de l'armée d'Orléans viennent donner raison au gouvernement, mais Bazaine se rend, libérant des troupes allemandes qui s'ajoutent aux forces ayant vaincu à Sedan. Les Français sont définitivement battus après la fin du Siège de Paris, le 28 janvier 1871. Un armistice général est signé au château de Versailles. Guillaume est proclamé Empereur du deuxième Reich allemand. Otto von Bismarck a pu réaliser l'union des États allemands comme il le souhaitait avant les hostilités.

La défaite humiliante de Sedan a donc pour conséquence la fin d'un empire et la naissance d'une nation qui va dominer durablement l'Europe. Un traité de paix, signé à Francfort le 10 mai 1871, ampute la France de l'Alsace sauf Belfort, d'une partie de la Lorraine et des Vosges. Une somme de cinq milliards de francs or est demandée à titre de dommages de guerre. Les armées allemandes se retirent progressivement des 21 départements qu'elles occupaient au fur et à mesure des versements. En septembre 1873, les Allemands évacuent complètement le territoire après versement du solde de la dette. Ce traité engendrera un désir de revanche chez les Français, qui n'auront de cesse de vouloir récupérer les territoires perdus. Une émission de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, le 22 novembre 2006, émit l'hypothèse que cette guerre fut la « mère » des deux guerres mondiales du XXe siècle.

La défaite de Sedan a été un révélateur. La France a certes réalisé la révolution industrielle, mais les stratèges militaires n'ont pas su intégrer les évolutions du modernisme. Trop sûrs d'eux, les officiers se reposaient sur les succès passés : Conquête de l'Algérie, Sébastopol, Solférino, Magenta. Ils n'ont pas retenu les enseignements de la victoire des États allemands sur l'Autriche à Sadowa. Certes, les armées françaises ont enregistré quelques succès avant Sedan, mais ils ont été mal exploités. Si quelques autres suivront Sedan, la capitulation de Bazaine va permettre le déferlement allemand sur tout le nord de la France. La défaite, en précipitant le changement de régime et en plongeant le pays dans une quasi guerre civile (La Commune), va servir d'électrochoc : la IIIe République va réorganiser son armée, la moderniser, imposer le service militaire obligatoire et stabiliser ses institutions.

Le 2 septembre, jour de la capitulation française, devint fête nationale (jour de Sedan, « Sedantag ») dans l'Empire allemand et fut célébré jusqu'en 1918. Aujourd'hui, dans de nombreuses villes allemandes, des rues de Sedan (Sedan Strasse) rappellent cette victoire.

Au cours des deux guerres suivantes, Sedan sera encore siège de batailles : en août 1914 avec la bataille des frontières, mais surtout le 13 mai 1940, quand la Wehrmacht réussit la décisive Percée de Sedan, prélude d'une défaite française encore plus humiliante. Cette ville, qui engendra la IIIe République, fut aussi 70 ans plus tard à l'origine de son agonie.

Les conséquences pour la ville de Sedan[17]

Outre les nombreux lieux de mémoire disséminés autour de Sedan, les conséquences vont être très importantes pour l'ancienne Principauté de Sedan, protestante et indépendante, à cette époque très prospère économiquement mais engoncée dans ses remparts. Sur 110 hectares de superficie communale, les 14 à 15 000 habitants et les industries que comptait Sedan devaient se serrer sur 18 hectares. La défaite va précipiter le déclassement de la place forte. Dès le 31 mars 1871, en pleine occupation allemande, le conseil municipal fait la demande de déclassement pour permettre l'extension de la ville. Le 3 août 1875, la place forte de Sedan est déclassée par les députés au vu du rapport du maire de Sedan. Seul le château de Sedan et les casernes militaires sont conservés. L'État cède à la ville de nombreux bastions et bâtiments militaires et apporte son aide matérielle et financière. Le 27 avril 1877, le conseil municipal adopte le plan d'agrandissement et le chantier d'extension démarre.

Des travaux herculéens vont être entrepris : démolition de bastions monumentaux, comblement de canaux, déviation du cours de la Meuse, construction de bâtiments (lycée, gare, marché couvert), d'un pont, ouverture d'avenues et de places. La ville va s'étendre de façon significative, pour en quelque sorte effacer les stigmates de la honte de Sedan.

Les travaux se termineront sept ans plus tard. Le 18 août 1884 a lieu l'inauguration de la ville nouvelle. Un photographe, François Willème, a pris des clichés des travaux à la demande d'Auguste Philippoteaux, député-maire de Sedan, et de l'architecte Édouard Depaquit.

Voir aussi

  • Déroulement de la guerre franco-prussienne de 1870

Bibliographie

  • Gérald Dardart, Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions, Ville de Glaire éditeur.
  • Alain Frèrejean, article publié dans le numéro spécial 58 de la revue Historia.
  • Le roman d'Émile Zola, La Débâcle, décrit de façon romancée les prémices de la bataille de Sedan, la bataille et l'épisode du « camp de la misère ».
  • Le reportage de Camille Lemonnier, Sedan, relate les impressions de l'auteur parcourant le champ de bataille avec son cousin Eugène Verdyen, peintre impressionniste : « une odeur de terre, de pourriture, de chlore et d'urine mêlés ». Cet ouvrage réaliste, publié en 1871, sera repris en 1881. sous le titre Les Charniers. Il fut admiré par J.K. Huysmans, Guy de Maupassant et Emile Zola, qui lui-même évoquera la bataille de Sedan dans La débâcle. L'ouvrage de Lemonnier a été réédité dans la Collection Espace Nord, Labor, Bruxelles, 2002.
  • Le Grand Livre de l'Histoire de France, éditions des Deux Coqs d'or.
  • La Guerre de 1870 dans les Ardennes, no 3 de la revue historique ardennaise.
  • Général Picard, Sedan 1870, Plon 1912.
  • Georges Bibesco, Campagne de 1870, Belfort, Reims, Sedan. Le 7e corps de l'Armée du Rhin.
  • De Wimpffen, Sedan, Librairie Internationale, 1872.
  • Il était une fois Frénois, « Guerres et Misères », 1991, Frénois animation et son groupe Racines, Service reprographique de la ville de Sedan.
  • François Roth, La guerre de 70. Paris : Fayard, 1990, 778 p.
  • Jacques Rousseau, Sedan ville nouvelle, Pole position communication-patrimoine ardennais.
  • Sur les mouvements des armées dans les jours précédant la bataille de Sedan, voir La guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1873), Daniel HOCHEDEZ, Revue Horizons d'Argonne, publication du Centre d'études argonnais, no 87, juin 2010, http://centretudargonnais.org/HorizonArgonne87.pdfns

Liens externes

  • La guerre de 1870-1871 en images
  • La Forteresse assiégée, film de Gérard Mordillat
  • De LANDRECIES à SEDAN, Hommage au Général LEBRUN

Notes et références

  1. 1er, 5e, 7e et 12e
  2. Plus précisément le camp de Mourmelon
  3. Au Corps législatif, un député a déclaré que « le général qui abandonnerait son frère d’armes serait maudit de la patrie » et Le Temps a repris cette information en ajoutant que Mac-Mahon, au lieu de revenir défendre Paris, « avait pris la résolution soudaine de courir au secours de Bazaine »
  4. Mac-Mahon croit pouvoir faire étape un jour ou deux à Sedan pour ravitailler ses troupes, les réorganiser, les reprendre en main.
  5. Roth François, La guerre de 70, Paris, Fayard, , 778 p. (ISBN 2-213-02321-2), p.116
  6. L'Empereur s'est dessaisi du commandement militaire le 12 août au profit de Bazaine, lequel, s’étant entretemps laissé encercler à Metz, ne commande plus qu’à sa propre armée. En outre Louis Napoléon a abdiqué de ses pouvoirs civils en quittant Saint-Cloud pour accompagner l'armée de Châlons et les a abandonnés à Eugénie, nommée régente ; à telle enseigne qu’elle ne lui a pas demandé son avis pour remplacer le gouvernement Ollivier par un ministère à sa dévotion.
  7. Alain Frèrejean, article publié dans le numéro spécial 58 de la revue Historia.
  8. Musée Maison de la dernière cartouche
  9. Gravement blessé par un projectile qui lui a traversé les joues, le général décédera dans un hôpital belge quelques jours plus tard.
  10. Un monument commémoratif de cette charge à Floing s'appelle le « monument des braves gens ».
  11. Cette maison existe toujours au bord de la D 764 à la sortie de Donchery, côté gauche en direction de Sedan, une pancarte indique « maison de l'entrevue, c'est une maison privée qui ne se visite pas ».
  12. ce château existe toujours, se trouve sur La D 29 en direction de Glaire près du lieu-dit Bellevue, on l'aperçoit aussi de l'autoroute A 203
  13. Les 83 000 officiers et soldats français rescapés seront internés en Allemagne. L’armée de Mac Mahon livre en outre les 6 000 chevaux et les 419 canons qui lui restent ; les Allemands vont pouvoir les retourner contre d’autres soldats français. Le général Wimpffen et l’empereur Napoléon III obtiennent cependant trois concessions. Les officiers qui donneront leur parole de ne plus combattre les Allemands pendant la durée de la guerre sont libérés sur parole ; ils seront 550 à profiter de l’aubaine ; ceux qui, au contraire, ne veulent pas abandonner leurs hommes conserveront armes et effets personnels. Enfin, l’Empereur sera détenu au château de Wilhelmshöhe – une prison dorée en Hesse où il retrouvera avec émotion le portrait peint de la reine Hortense, sa mère – avec autant de généraux qu’il voudra. En outre, son chemin empruntera un détour pour lui épargner les huées des prisonniers français affamés rassemblés dans un camp improvisé dans une boucle de la Meuse, « le camp de la misère ».
  14. En attendant d'être internée en Allemagne.
  15. Gérald Dardart, Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions, Ville de Glaire éditeur.
  16. Roth François, La guerre de 70, Paris, Fayard, , p.129-130
    • Jacques Rousseau, Sedan ville nouvelle, Pôle position communication-patrimoine ardennais.
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