Basidiomycota
Clitocybe nébuleux (Clitocybe nebularis)
Règne | Fungi |
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Sous-règne | Dikarya |
Basidiomycota
R.T. Moore, 1980
Sous-divisions de rang inférieur
- Agaricomycotina
- Pucciniomycotina
- Ustilaginomycotina
Les basidiomycètes (Basidiomycota) constituent un vaste embranchement ou division (ou phylum) des mycètes qui regroupe la plupart des espèces désignées dans la langue courante par le nom de champignon, ils sont caractérisés par des spores formées à l'extrémité de cellules spécialisées, les basides.
Les basidiomycètes sont couramment appelés « champignons à chapeau ». Ces champignons peuvent être classés sur des critères morphologiques (forme du pied et du chapeau, consistance de la chair, couleur des spores), organoleptiques (odeur et saveur) et chimiques.
Évolution de la classification
Anciennement tous les Basidiomycota étaient appelés Basidiomycètes, une classe invalide créée en 1959 en parallèle avec celle des Ascomycètes, mais ces deux classes ne sont plus reconnues comme des phyla. Les termes « Basidiomycètes » et « Ascomycètes » sont fréquemment utilisés en français pour désigner les Basidiomycota et Ascomycota.
L'embranchement était précédemment réparti en trois grandes classes :
- Homobasidiomycetes : basides non cloisonnées, appelées homobasides, de forme clavée ou cylindrique, ne produisant pas de spores secondaires. Cette classe comporte la plupart des champignons charnus.
- Phragmobasidiomycetes : basides cloisonnées, production possible de spores secondaires. Cette classe comporte notamment les trémelles et l'oreille de Judas.
- Teliomycetes : basides cloisonnées transversalement. Champignons parasites (rouilles) des végétaux supérieurs ou charbons des graminées.
À ces trois classes, il convient d'ajouter des groupes de transition comportant des champignons difficilement classables, comportant des caractéristiques appartenant à des classes différentes. Parmi ces « inclassables », on peut noter les calocères.
Une vaste étude phylogénétique réalisée en 2007, réalisée par plus d'une soixantaine de chercheurs[1], dont le classement est adopté par The Tree of Life Web Project et Myconet[2] a reconnu trois subphyla (Pucciniomycotina, Ustilaginomycotina, Agaricomycotina) et deux nouvelles classes non affectées (Wallemiomycetes, Entorrhizomycetes) parmi les Basidiomycota[3].
- Les Agaricomycotina incluent les anciens Hymenomycetes, Gasteromycetes et Heterobasidiomycetes.
- Les Ustilaginomycotina sont constitués principalement des anciens Exobasidiales.
- Les Pucciniomycotina incluent les Septobasidium, un ancien groupe de Microbotryomycetes.
- Deux classes, Wallemiomycetes et Entorrhizomycetes n'appartiennent pour l'instant à aucun subphylum.
Classification linnéenne (morphologique)
Selon la vaste étude de 2007[4] :
- sous-embranchement Pucciniomycotina
- classe Pucciniomycetes
- ordres Septobasidiales, Pachnocybales, Helicobasidiales, Platygloeales, Pucciniales
- classe Cystobasidiomycetes
- ordres Cystobasidiales, Erythrobasidiales, Naohideales
- classe Agaricostilbomycetes
- ordres Agaricostilbales, Spiculogloeales
- classe Microbotryomycetes
- ordres Heterogastridiales, Microbotryales, Leucosporidiales, Sporidiobolales
- classe Atractiellomycetes
- ordre Atractiellales
- classe Classiculomycetes
- ordre Classiculales
- classe Mixiomycetes
- ordre Mixiales
- classe Cryptomycocolacomycetes
- ordre Cryptomycocolacales
- classe Pucciniomycetes
- sous-embranchement Ustilaginomycotina
- classe Ustilaginomycetes
- ordres Urocystales, Ustilaginales
- classe Exobasidiomycetes
- ordres Doassansiales, Entylomatales, Exobasidiales, Georgefischeriales, Microstromatales, Tilletiales
- Ustilaginomycotina incertae sedis
- ordre Malasseziales
- classe Ustilaginomycetes
- sous-embranchement Agaricomycotina
- classe Tremellomycetes
- ordres Cystofilobasidiales, Filobasidiales, Tremellales
- classe Dacrymycetes
- ordre Dacrymycetales
- classe Agaricomycetes
- sous-classe Agaricomycetidae
- ordres Agaricales, Atheliales, Boletales
- sous-classe Phallomycetidae
- ordres Geastrales, Gomphales, Hysterangiales, Phallales
- Agaricomycetes incertae sedis
- ordres Auriculariales, Cantharellales, Corticiales, Gloeophyllales, Hymenochaetales, Polyporales, Russulales, Sebacinales, Thelephorales, Trechisporales
- sous-classe Agaricomycetidae
- classe Tremellomycetes
- Basidiomycota incertae sedis
- classe Wallemiomycetes
- ordre Wallemiales
- classe Entorrhizomycetes
- ordre Entorrhizales
- classe Wallemiomycetes
Classification phylogénétique
Ce classement proposé en 2007 de l'embranchement des Basidiomycota[4],[5] suggère parfois des résultats contradictoires avec l'ancienne classification, uniquement basée sur des critères morphologiques et physiologiques.
Arbre phylogénétique
- Basidiomycota
- Wallemiomycetes (incertae sedis)
- Entorhizomycetes (incertae sedis)
- Pucciniomycotina
- Classiculomycetes
- Cryptomycocolacomycetes
- Mixiomycetes
- Atractiellomycetes
- Agaricostilbomycetes
- Cystobasidyomycetes
- Pucciniomycetes
- Microbotriomycetes
- Ustilaginomycotina
- Ustilaginomycetes
- Malasseziales
- Exobasidiomycetes
- Agaricomycotina
- Tremellomycetes
- Dacrymycetes
- Agaricomycetes
- Phallomycetidae
- Agaricomycetidae
- Clade des Atheliales
- Clade des Athéloïdes
- Clade des Boletales
- Clade des Agaricales (ou Clade des Euagarics)
- Clade des Agaricoïdes
- Clade des Tricholomatoïdes
- Clade des Marasmioïdes
- Clade des Hygrophoroïdes
- Clade des Plicaturopsidoïdes
- Clade des Atheliales
Cycle de développement
Le cycle de reproduction peut être asexué ou végétatif.
Des spores asexuées (appelées conidies) se forment à partir des filaments mycéliens par simple multiplication cellulaire. La reproduction asexuée joue cependant un rôle plus secondaire que chez les Ascomycètes.
La reproduction sexuée ne se réalise plus avec des organes sexuellement différenciés comme dans le cas des Ascomycètes. Il y a une simple fusion entre deux cellules morphologiquement indifférenciées appartenant à deux filaments voisins. Cette fusion, à l'origine du mycélium secondaire, ne concerne que les cytoplasmes des cellules. C’est la plasmogamie. Plus tard, la fusion des deux noyaux parentaux a lieu dans les basides. c’est la caryogamie qui correspond au passage de l’état haploïde (n chromosomes) à l’état diploïde (2 n chromosomes). Après la formation des noyaux diploïdes, les processus de méïose permettent le passage de l’état diploïde (2n) à l’état haploïde (n). Les noyaux migrent à l’extrémité des basides et sont distribués dans les basidiospores. Le nombre de noyaux dans les basidiospores est variable. Les basidiospores sont ensuite émises dans le milieu extérieur grâce à une augmentation de la turgescence de la baside mûre. Ces basidiospores peuvent ensuite être disséminées par le vent, la pluie ou le déplacement des animaux.
Il y a huit étapes qui décrivent le cycle de développement des Basidiomycètes formant des champignons :
- Étape 1 : Deux mycéliums haploïdes de types sexuels opposés subissent la plasmogamie.
- Étape 2 : Un mycélium dicaryote se forme. Il croît très vite et refoule des mycéliums parentaux.
- Étape 3 : Certains facteurs environnementaux, comme la pluie ou les changements de température, conduisent le mycélium dicaryote à former des masses compactes qui deviennent des basidiocarpes (ici des champignons).
- Étape 4 : La surface des lamelles du basidiocape est tapissée de cellules dicaryotes terminales, les basides.
- Étape 5 : la caryogamie, qui a lieu dans les basides, donne naissances à des noyaux diploïdes qui subissent la méiose.
- Étape 6 : Chaque noyau diploïde donne quatre noyaux haploïdes.la baside produit ensuite quatre appendices qui laissent chacun pénétrer un noyau haploïde. Chaque appendice, rattaché individuellement à la baside, devient une basidiospore.
- Étape 7 : À maturité, les basidiospores sont éjectées, tombent du chapeau et sont dispersées par le vent.
- Étape 8 : Les basidiospores haploïdes germent dans un environnement adéquat et deviennent des mycéliums haploïdes éphémères.
Comestibilité
Quelques espèces comestibles
- Amanite rougissante ou amanite vineuse (Amanita rubescens)
- Amanite des Césars ou oronge (Amanita caesarea)
- Bolet (Boletaceae)
- Cèpe de Bordeaux (Boletus edulis)
- Cèpe tête-de-nègre (Boletus aereus)
- Chanterelle ou girolle (Cantharellus cibarius)
- Chanterelle en tube (Cantharellus tubaeformis)
- Coprin chevelu (Coprinus comatus)
- Laccaire améthyste (Laccaria amethistina)
- Lactaire délicieux (Lactarius deliciosus)
- Lépiote élevée ou coulemelle (Macrolepiota procera)
- Lépiote déguenillée (Chlorophyllum rhacodes)
- Marasme des Oréades (Marasmius oreades)
- Matsutake ou champignon des pins (Tricholoma matsutake)
- Meunier (Clitopilus prunulus)
- Pied-de-mouton (Hydnum repandum)
- Pleurote en (forme d') huître (Pleurotus ostreatus)
- Rosé des prés (Agaricus campestris)
- Russule charbonnière (Russula cyanoxantha)
- Shiitake (Lentinula edodes)
- Sparassis crépu (Sparassis crispa)
- Tricholome de la Saint-Georges (Tricholoma georgii)
- Tricholome Pied bleu (Lepista nuda)
- Trompette de la mort (Craterellus cornucopioides)
Quelques comestibles médiocres
- Lactaire couleur saumon (Lactaire salmonicolor)
- Lactaire velouté (Lactarius vellereus)
Quelques espèces indifférentes
- Amanite citrine (Amanita citrina)
- Coprin blanc et noir ou Coprin pie (Coprinus picaceus)
- Cortinaire violet (Cortinarius violaceus)
Quelques espèces vénéneuses (toxiques ou mortelles)
- Amanite phalloïde (Amanita phalloides)
- Amanite tue-mouches (Amanita muscaria)
- Amanite panthère (Amanita pantherina)
- Amanite vireuse (Amanita virosa)
- Clitocybe blanc (Clitocybe candicans)
- Cortinaire couleur de rocou (Cortinarius orellanus)
- Entolome livide (Entoloma sinuatum)
- Psilocybes
Toxicité acquise par bioaccumulation de métaux ou produits radioactifs
Tous les basidiomycètes semblent capables de bioaccumuler divers métaux lourds, ou métalloïdes, et/ou des radionucléides (dont le césium radioactif après les retombées d'essais ou d'accidents nucléaires)[6].
Notes et références
- ↑ (en) David S. Hibbett, Manfred Binder, Joseph F. Bischoff, Meredith Blackwell, Paul F. Cannon, Ove E. Erikson, Sabine Huhndorf, Timothy James, Paul M. Kirk, Robert Lücking, H. Thorsten Lumbsch, François Lutzoni, P. Brandon Matheny, David J. Mc Laughlin, Marta Powell, Scott Redhead, Conrad L. Schoch, Josep W. Spataphora, Joost A. Stalpers, Rytas Vilgalys, Catherine Aime, André Aptroot, Robert Bauer, Dominik Begerow, Gerald L. Benny, Lisa A. Castelbury, Pedro W. Crous, Yu-Cheng Dai, Walter Gams, David M. Geiser, Gareth W. Griffith, Cecile Gueidan, David L. Hawksworth, Geir Hestmark, Kentaro Hosaka, Richard A. Humber, Kevin D. Hyde, Joseph E. ironsise, Urmas Köljalg, Cletus P. Kurtzman, Karl-Henrik Larsson, Robert Lichtwardt, Joyce Longcore, Jolanta Miadlikowsk, Andrew Miller, Jean-Marc Moncalvo, Sharon Mozley Standridge, Franz Oberwinkler, Erast parmasto, Valérie Reeb, Jack D. Rogers, Claude Roux, Leif Ryvarden, José Paulo Sampaio, Arthur Schüßler, Junta Sujiyama, R. Greg THorn, Leif Tibell, Wendy A. Untereiner, Christopher Walker, Zheng Wang, Alex Weir,, Michael Weiss, Merlin M. White, Katarina Winka, Yi-Jian Yao et Ning Zhang, « A higher-level phylogenetic classification of the Fungi », Mycological Research, vol. III, no 5, , p. 509-547 (PMID 17572334, [%5Bhttp://ddr.nal.usda.gov/bitstream/10113/13226/1/IND44044516.pdf%20Article%5D,%20%5Bhttp://www.clarku.edu/faculty/dhibbett/AFTOL/documents/Hibbett_et_al_AFTOL_class_2007.pdf%20(PDF)%5D lire en ligne])
- ↑ (en) Lumbsch, H.T. & Huhndorf, S.M., 2007. Outline of Ascomycota – 2007. Myconet, 13, 1-58. Lire en ligne
- ↑ (en) R Bauer, JP Begerow, M Samp, M Weiß et F Oberwinkler, « The simple-septate basidiomycetes: a synopsis », Mycological Progress, vol. 5, no 1, , p. 41–66
- 1 2 Hibbett 2007, p. 509-547
- ↑ Bauer et et al. 2006, p. 41–66
- ↑ Yoshida S, Muramatsu Y. 1994. Accumulation of radiocesium in basidiomycetes collected from Japanese forests. Sci Total Environ 157:197-205.
Bibliographie
- Boiron Patrick, Organisation et Biologie des Champignons. Collection 128, Éditions Nathan, 1996.
- Bouchet P., Guignard J.L., Madulo-Leblond G., Regli P. Mycologie Générale et Médicale. collection Abrégés, Masson 1989.
- Courtecuisse Régis, Duhem Bernard: Guide des champignons de France et d'Europe (Delachaux & Niestlé, 1994-2000).
- Phillips Roger : Les champignons (Solar, 1981) - ISBN 2-263-00640-0
Liens externes
- Référence Index Fungorum : Basidiomycota (en) (+ MycoBank)
- Référence Tree of Life Web Project : Basidiomycota (en)
- Référence Catalogue of Life : Basidiomycota (en)
- Référence ITIS : Basidiomycota (fr) ( (en))
- Référence World Register of Marine Species : taxon Basidiomycota (en) (+ liste espèces)
- Référence NCBI : Basidiomycota (en)
- Référence UICN : taxon Basidiomycota (en)
- Portail de la mycologie