André Derain
André Derain en 1928
Naissance | Chatou (France) |
---|---|
Décès |
(à 74 ans) Garches (France) |
Nom de naissance |
André Louis Derain |
Nationalité |
Française |
Activités |
peintre, chorégraphe, sculpteur, artiste + |
Formation |
Académie Julian + |
Mouvement | |
Influencé par |
André Derain, né le à Chatou (Yvelines) et mort le à Garches (Hauts-de-Seine)[1], est un peintre français et l'un des fondateurs du fauvisme.
Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : peintre à la gouache, aquarelliste, pastelliste. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur.
Biographie
André Derain entre à l'Académie Camillo avec Eugène Carrière, un ami de Pierre Puvis de Chavannes. Il rencontre Henri Matisse au Louvre où il effectue des copies. En 1900, il rencontre Maurice de Vlaminck dans un train, avec qui il devait partager un atelier dans la Maison Levanneur, qui abrite aujourd'hui le Cneai (Centre National de l'Edition de l'Art et de l'Image). Il commence à peindre ses premiers paysages. Autodidacte, il fréquente beaucoup les musées et nourrit sa réflexion esthétique d'un grand nombre de lectures (Zola, Nietzsche…). À l'influence déterminante de Vincent van Gogh qu'il découvre en 1901, s'ajoute celle des néo-impressionnistes et surtout de Paul Cézanne. Il rejoint Matisse à Collioure en 1905 et à cette occasion définit le style qui le fera connaître du grand public : couleurs vives, dessin simplifié, composition claire. Il est alors considéré comme un des meilleurs représentants du fauvisme. En 1906 et 1907, il est bouleversé par les Arts primitifs et, en étroite relation avec Matisse, il poursuit sa réflexion sur les liens entre décoration et expression. Il s'intéresse aux arts décoratifs : céramique, bas-reliefs en bois, sculpture. Il réalise de grands panneaux sur le thème de l'âge d'or, de la danse ou des baigneuses.
Après 1906, il semble influencé par Paul Gauguin, ses couleurs deviennent moins vives. Mais l'année suivante il fréquente le Bateau-Lavoir, rencontre Picasso et Matisse avec lesquels il voyage à Barcelone en 1910, Braque, Apollinaire, Kees van Dongen et Max Jacob. Il découvre et collectionne ce que l'on a appelé l’Art nègre et il semble, un temps, suivre l'influence de Picasso, mais ne va pas au-delà du pré-cubisme et finalement rompt avec lui après 10 ans de relations amicales.
En 1907, il s'essaie à la sculpture sur pierre, et déménage à Montmartre pour se rapprocher de son ami Pablo Picasso et d'autres artistes connus. En 1908, Derain séjourne à Martigues et peint une série de paysages pré-cubistes représentant la ville et ses environs. Derain illustre le premier livre de poésie de Guillaume Apollinaire, L'Enchanteur pourrissant (1909), et une collection de poèmes de Max Jacob en 1912. En 1916, il fournit des illustrations pour le premier livre d'André Breton, Mont de Piété.
Dès 1911, il revient à une facture qui semble plus traditionnelle, en amorçant un retour à la perspective et au clair-obscur. En 1912, il séjourne à Vers (Lot), près de Cahors. Il loge dans le presbytère. Plusieurs des toiles qu'il a peintes alors se trouvent au MoMA à New York ou en Russie.
En 1914, pour la Première Guerre mondiale, Derain est mobilisé.
En 1919, il travaille pour le ballet La Boutique fantasque de Diaghilev, des Ballets russes, ce qui l'amène à créer de nombreux décors et costumes de ballets.
Sa réputation grandit encore lorsqu'il reçoit le Prix Carnegie (en) en 1928 et commence à exposer dans le monde entier : à Londres, Berlin, Francfort, Düsseldorf, New York et Cincinnati.
Pendant l'occupation allemande de la France, lors de la Seconde Guerre mondiale, Derain vit à Paris et est courtisé par les Allemands comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen, ou encore le sculpteur Paul Belmondo. La propagande nazie fait grand usage de ce voyage et Derain est traité de collaborateur et ostracisé par beaucoup après la Libération.
Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres. En 1944, il refuse la direction de l'École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA). Il finit sa vie dans une solitude volontaire.
Un an avant sa mort, il conçoit les décors du Barbier de Séville. Il est atteint soudain d’une maladie des yeux. Alors qu’il s'en remet progressivement, il meurt le des suites d'un accident de voiture. Son épouse Alice est décédée en 1975 à 91 ans.
Présentation de l'œuvre
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel un Picasso n'échappe d'ailleurs pas durant une courte période, à la fin des années 1910.[réf. nécessaire]
L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes[2].
Œuvres
- Madame Zborowska, 1919, National Museum of Wales de Cardiff[3],[4]
Divers
- Il exécute l'affiche du premier Salon d'automne (1903)[5].
- Balthus a fait son portait en 1936 (Museum of Modern Art New York)[6].
- Deux timbres postaux émis par La Poste sont illustrés par des peintures d'André Derain : Le Phare de Collioure sur un timbre émis en juin 2002 et Les Deux Péniches sur un timbre émis en décembre 1972.
- Une partie de son œuvre provenant de l'ancienne collection de son fils André Charlemagne Derain, dit Boby, a été dispersée aux enchères à Saint-Germain-en-Laye les 23 et 24 mars 2002 (succession de Madame Raymonde Knaublich, mère de Boby)[7].
Notes et références
- ↑ Archives des Yvelines, commune de Chatou, acte de naissance no 88, année 1880 (avec mentions marginales de mariage et de décès) (page 109/241)
- ↑ http://musees-de-france-champagne-ardenne.culture.fr/musee_art_modern.html
- ↑ (en) « André Derain - French, 1880–1954 - Madame Zborowska, 1919 - Oil on canvas - Purchased by Margaret Davies, 1920 (p. 19) » [PDF], sur www.corcoran.org
- ↑ (en) « Anna Hanka, Madame Zborowska », sur www.museumwales.ac.uk
- ↑ http://www.bj-fineart.com/info/derain-andr%C3%A9/1903-cr%C3%A9ation-du-salon-dautomne
- ↑ http://www.moma.org/collection/works/78663?locale=en
- ↑ http://www.lesechos.fr/14/03/2002/LesEchos/18614-121-ECH_des-dessins-de-derain-aux-encheres.htm
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 4, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030141), p. 458-461
- Isabelle Monod-Fontaine, André Derain : an outsider in French art, Copenhague, Statens museum for Kunst,
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Institut central pour le registre unique • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne • WorldCat
- (en) André Derain dans Artcyclopedia
- Œuvres d’André Derain (domaine public au Canada)
- andre-derain.fr : Site de l'Association des Amis d'André Derain
- Derain à Ceret
- Commentaire de l'œuvre Bougival par Musée d'art moderne André Malraux - MuMa
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