Alaric Ier
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Alaric Ier | |
![]() Alaric Ier |
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Titre | |
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Roi des Wisigoths | |
395 – 410 | |
Prédécesseur | Athanaric Fritigern |
Successeur | Athaulf |
Biographie | |
Titre complet | Roi des Wisigoths |
Dynastie | Balthe |
Date de naissance | vers 370 |
Lieu de naissance | Pteros (en Dobrogée) |
Date de décès | |
Lieu de décès | en Calabre |
Nature du décès | fièvre |
Père | Alaviv |
Conjoint | fille de Modaharius |
Enfant(s) | Pélagie Pédauque reine des Wisigoths Wallia roi des Wisigoths |
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Alaric Ier (en gotique, 𐌰𐌻𐌰𐍂𐌴𐌹𐌺𐍃), né vers 370 à Pteros (en Dobrogée, dans l'actuelle Roumanie), mort en 410 en Italie, est un aristocrate wisigoth, roi des Wisigoths de 395 à 410. Il est particulièrement connu, en raison de la prise et du pillage d'Athènes en 396, puis de Rome en 410.
Biographie
Origine et formation
Alaric appartient à une famille noble, membre du clan des Balthes. Selon Herwig Wolfram, il était le fils d'Alaviv.

Il naît dans le castrum de Platei Pegiae, aux bouches du Danube, à l'époque où les Wisigoths (alors nommés Thervingues) se trouvent, depuis le traité de 332 avec Constantin, pourvus du statut de fédérés (fœderati[1]), occupant le territoire de l'ancienne province de Dacie, abandonnée récemment par Rome.
Durant son enfance, il participe sous la direction de Fritigern et Alaviv au grand déplacement des Wisigoths : l'entrée dans l'Empire romain en 376 afin d'échapper à la menace des Huns ; la bataille d'Andrinople en 378, où meurt l'empereur Valens, remplacé par Théodose ; le nouveau traité de fédération de 382, qui installe les Wisigoths en Mésie.
En 394, il devient chef des fédérés wisigoths et participe sous les ordres de Stilicon à la campagne contre l'usurpateur Eugène au bord du fleuve Frigidus. Cependant, les Goths ressentent l'attitude impériale lors de cette bataille comme une trahison; n'ayant ni ravitaillement, ni soutien des Romains. Ils rejoignent la Mésie en pillant sur leur passage. Ils se retrouvent face aux Huns qui viennent de franchir le Danube.
En 395, Théodose meurt, partageant son empire entre ses deux fils, Arcadius en Orient et Honorius en Occident.
Roi des Wisigoths (395) et première invasion de l'Italie (400-403)
Alaric espère recevoir un grand commandement à l'occasion du changement de règne, mais cela lui est refusé. De leur côté, les fœderati sont furieux de se voir spoliés de leur part de butin. Ils acclament Alaric roi, et celui-ci envahit et pille la Thrace, la Macédoine et le Péloponnèse en 395-396, mettant à sac les prestigieuses cités grecques et vendant leurs habitants comme esclaves. Aux frontières de l'Élide et de l'Arcadie, il est arrêté par le quasi-régent de l'empire d'Occident, l'énergique Stilicon. Sans doute dans l'espoir de le neutraliser, Arcadius le nomme Maître des Milices en l'Illyrie, importante province romaine. Il se trouve donc général de l'armée romaine qui commande une légion palatine, six auxilia palatines, huit légions comitatenses, neuf légions pseudo-comitatenses et deux corps de cavalerie conduites chacune par un comte (vexillationes) soit près de 150 000 hommes[2]. La plupart des historiens pensent que ce contingent correspond à l'effectif des Goths, environ cent mille hommes. Malgré la puissance évoqué par son titre et ses hommes, Alaric est sous l'autorité du Préfet du Prétoire et ne peut collecter directement les impôts alors que son titre le lui permet.
Le 12 juillet 400, les Goths sont expulsés de Constantinople après avoir été massacrés ; à l'annonce de cette nouvelle, Alaric s'allie avec le chef ostrogoth Radagaise, il marche sur l'Italie, dévastant toute la partie nord avant d'être arrêté de nouveau par Stilicon, le 6 avril 402. Étrangement, ce dernier n'extermine pas les troupes d'Alaric, peut-être en espérant en tirer des mercenaires. Après une autre défaite à la bataille de Vérone, Alaric quitte l'Italie en 403 pour revenir en Illyrie. À cause de son invasion, l'empereur quitte Rome en 402 et la capitale de l'empire d'Occident passe de Milan à Ravenne (Rome, délaissée par les empereurs depuis bien des années, n'était plus la capitale de l'Empire depuis longtemps.).
Seconde invasion de l'Italie (408-410)
Mort d'Arcadius et de Stilicon
En 408, Arcadius meurt. Alaric en profite pour demander à être payé pour cesser la guerre et réclame la somme de 2 000 kg d'or, que Stilicon fait promettre au Sénat romain de payer. Il reçoit alors le titre de Maître des Milices des Gaules[3] dans l'espoir qu'il se débarrasse de l'usurpateur Constantin.
Quelques mois plus tard, Honorius, jaloux du pouvoir de son ambitieux général et influencé par ses favoris, fait tuer Stilicon et ses proches. Dans la confusion qui s'ensuit, les troupes romaines massacrent les familles des fœderati, qui rejoignent alors en grand nombre les troupes d'Alaric. En septembre 408, Alaric franchit de nouveau les Alpes et assiège Rome. Les habitants affamés finissent par accepter de payer plus de 2 500 kg d'or, 15 000 kg d'argent, 4 000 robes de soie, 3 000 peaux teintes en pourpre et 1 500 kg de poivre.
Il établit un camp permanent en Toscane et organise son armée. Il est rejoint par Athaulf et ses cavaliers.
Le siège et la prise de Rome (409-410)

(miniature française du XVe siècle).
Alaric réclame également un vaste territoire entre le Danube et la Vénétie, ainsi que le titre de commandant en chef de l'armée impériale. Irrésolu et protégé à Ravenne, Honorius refuse. En 409, Alaric met de nouveau le siège devant la « Ville éternelle ». Le Sénat romain s'accorde alors avec lui pour instituer un nouvel empereur, le faible Priscus Attale, qui s'avère vite incompétent et perd la riche province d'Afrique, grenier de l'Empire, tenue par les partisans d'Honorius. Alaric doit faire face à des émeutes frumentaires à Rome et à des légions envoyées par le neveu d'Honorius, Théodose II. Il chasse Priscus Attale et tente d'ouvrir de nouveau des négociations avec Honorius. Devant leur échec, il fait une troisième fois le siège de Rome, en 410. En voyant les hautes murailles de la ville quasiment imprenable, il dit : « …plus l'herbe est drue, plus elle est facile à faucher… ». Il prend la ville sans grande difficulté, on lui ouvre tout simplement l'une des portes et c'est le célèbre sac de Rome d'août 410, le premier sac depuis des siècles, longtemps après la prise de la ville par des Celtes au IVe siècle av. J.-C.. Le pillage dure à peine trois jours; ils épargnent tous ceux qui trouvent refuge dans les églises et rendent ensuite aux basiliques tout ce qui leur a été pris. Galla Placidia, fille de l'empereur Théodose est emmenée comme otage par les Goths. Cette violation de l'ancienne capitale impériale, aux mains des Barbares, porte un coup terrible dans les esprits des deux empires ; l'annonce, peut-être, de la fin.
Tentative de gagner l'Afrique et mort d'Alaric
Peu de temps avant sa mort, il pille l'Italie du Sud et tente d'envahir l'Afrique, quand ses navires sont détruits par une tempête. Lui-même meurt d'une fièvre à la fin de l'année 410, en Calabre, dans l'actuelle province de Cosenza. Selon une légende citée déjà vers 550 par Jordanes[4], il serait enterré sous le lit de la rivière Bussento[5], qui coule à Cosenza en Calabre : la rivière est détournée, la tombe creusée, son corps est inhumé avec un important trésor, puis la rivière recouvre son cours. Les esclaves ayant creusé la tombe sont mis à mort pour garder le secret. Son successeur est son beau-frère Athaulf.

Représentations artistiques
- 1687: Alaric le Balte, ou l’audacieux roi des Goths, opéra en trois actes, d'Agostino Steffani.
- 1952 : Dans l'album de Tif et Tondu "Le Trésor d'Alaric", les héros partent à la recherche du trésor du roi Wisigoth.
- 1990: Jean d'Ormesson écrit une Histoire du Juif Errant où le héros rencontre Alaric avant le sac de Rome en 410 et permet d'éviter sa destruction totale par le chef des Goths. Alaric éteint seulement le feu sacré des Vestales entretenu depuis plus de mille ans. À la mort d'Alaric, le héros donne l'idée d'enterrer le corps du roi sous le lit du fleuve Busento.
Notes et références
- ↑ De fœdus, "traité" : un peuple fédéré est un peuple barbare ayant signé un traité d'alliance avec Rome ; il obtient certains avantages en échange de certaines obligations militaires.
- ↑ selon la Notitia Dignitatum Imperii
- ↑ Zosime, V,31, 4-6.
- ↑ Jordanes, Histoire des Goths, Paris, 1995.
- ↑ Voir la description de cet enterrement que donne Pierre Michon dans L'empereur d'Occident (Fata Morgana, 1989 ; réédition Verdier, 2007).
Voir aussi
Sources anciennes
- Sidoine Apollinaire, Lettres, V, 9.1. Édition Les Belles-Lettres (Collection des Universités de France), Tome II (Correspondance, livres I-V), 199. Texte établi et traduit par André Loyen. (ISBN 2251012486)
- Grégoire de Tours, Histoire des Francs, II, 9. Histoire des Francs, éd. Belles lettres, coll. « Classiques de l'Histoire », Paris, 1980. (ISBN 2251340378)
- Marcellinus, Chroniques, 379-444.
Bibliographie
- Ferdinand Lot, La Fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Paris, éd. Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », (1re éd. 1927), 566 p.
- Renée Mussot-Goulard, Les Goths, Biarritz, éd. Atlantica, , 329 p. (ISBN 978-2-84394-140-5)
Articles connexes
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