Académie
Une Académie est une assemblée de gens de lettres, de savants ou d’artistes reconnus par leurs pairs. Ces dites assemblées ont pour mission de veiller aux règles, codes et usages dans leurs disciplines. Pour ce faire, les académies publient des ouvrages tels que des dictionnaires, des grammaires, etc.
Évolution du mot
Durant l'Antiquité
Le mot Académie a été employé à l'origine pour désigner l’école philosophique que Platon avait fondée à Athènes en -387. C'est l’Académie de Platon.
En Europe
L’Académie du dessin de Florence voit le jour en Italie vers 1563 à l’initiative de Giorgio Vasari. Ensuite, le terme sera employé en France à partir du XVIIe siècle et désignera alors une institution ayant une mission dans le domaine culturel. L’Académie française fondée en 1635 par Richelieu en est un exemple, tandis que l'Académie royale de peinture et de sculpture suit en 1648 l'exemple italien de l'Académie de Saint-Luc à Rome.
Par métonymie, une académie est un dessin de nu d'après un modèle vivant, tel qu'il se pratique dans l'enseignement des beaux-arts dans les Académies.
Les académies protestantes aux XVIe et XVIIe siècles
Les protestants français ouvrent des «académies», instituts d'enseignement supérieur, après l'édit de Nantes (1598). Ces académies, instituées sur le modèle de l’académie fondée par Calvin à Genève en 1559[1] sont au nombre de huit[2] : il s'agit de l'Académie de Die[3], l'Académie de Montauban et de Puylaurens[4], l'Académie de Saumur, l'Académie de Sedan, l'Académie de Montpellier, de Nîmes, d'Orthez (1566-1620)[5] et d'Orange (1573). Ces académies sont conçues sur le modèle de l'Académie protestante de Strasbourg[6] qui donnera elle-même naissance à l'université strasbourgeoise.
L’Édit de Fontainebleau, qui révoque en 1685 l’Édit de Nantes met fin à cette possibilité pour ce qui concerne les académies protestantes françaises.
Des académies sont également fondées dans d'autres pays européens, à la même époque, comme l'Académie de Leyde aux Pays-Bas, l'Académie réformée de Gand, l'Académie de Genève, l'Académie de Lausanne et l'Académie de Neuchâtel en Suisse. Celles-ci sont, depuis lors, devenues des universités.
De nos jours
Une académie est également une circonscription administrative française des ministères de l'éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que d'autres institutions éducatives.
La place des académies en France au cours de l'Histoire
En France, les académies sont des pièces maîtresses des institutions françaises. La première académie de France est le Collège du Gai-Savoir de Toulouse fondée au Moyen Âge, devenue Académie des jeux floraux sous Louis XIV et toujours en activité aujourd'hui. Au niveau du pouvoir central, la première académie est celle musique et de poésie de Baïf reconnue par Charles IX en 1570. mais c'est l'Académie française fondée par Richelieu qui est considérée comme la première institution culturelle de ce genre mise en place par le pouvoir royal.
Académies internationales
L'Academia Europaea voit le jour en 1998 soit 93 ans après "Akademio de Esperanto" (Académie de la langue expérimentale) qui s'avère être la première académie internationale.
Académies talmudiques
Les académies talmudiques ont existé du IIIe au XIe siècle en Babylonie autour des rabbins de cette époque et ont permis le développement du Talmud et plus généralement de la pensée juive.
Exemple d’académie
- 1563 : Académie du dessin de Florence, Accademia dell'Arte del Disegno devenue "Accademia di Belle Arti di Firenze"
- 1577 : Accademia di San Luca, académie des beaux-arts de Rome
- 1583 : Accademia della Crusca, académie de la langue italienne (toscane initialement), la plus ancienne académie linguistique d'Europe
- 1585 : Académie nationale Sainte-Cécile, académie musicale de Rome
- 1603 : Académie des Lyncéens, académie scientifique de Rome
- 1635 : L'Académie française, fondée par Richelieu
- 1648 : L’Académie des beaux-arts
- 1652 : Academia Naturae Curiosorum dite Leopoldina, académie scientifique du Saint Empire
- 1657 : Accademia del Cimento, à Florence, l'académie de l'Expérimentation scientifique
- 1660 : Royal Society, académie scientifique de Londres
- 1663 : L'Académie des inscriptions et belles-lettres
- 1666 : L’Académie de France à Rome - Villa Médicis
- 1666 : L’Académie des sciences, fondée par Colbert
- 1671 : L’Académie royale d'architecture
- 1690 : Académie d'Arcadie, académie littéraire de Rome
- 1700 : Académie royale des sciences de Prusse
- 1713 : Académie royale espagnole, académie linguistique de la langue espagnole
- 1725 : Académie de Saint-Pétersbourg
- 1731 : Académie d'Édimbourg (Écosse).
- 1757 : Académie des Sciences de Turin
- 1768 : Royal Academy, académie royale britannique des beaux-arts
- 1776 : Académie des beaux-arts de Brera, à Milan
- 1886 : Académie royale de langue et littérature néerlandaises (Gand)
- 1904 : L'American Academy of Arts and Letters
- 1906 : Real Academia Galega (Académie royale de la langue galicienne) ;
- 1907 : Institut d'Estudis Catalans (Académie de la langue et des sciences catalanes) ;
- 1922 : L’Académie des sciences d'outre-mer (France)
- 1976 : Euskaltzaindia (Académie de la langue basque).
- 1996 : L’Academy of Interactive Arts and Sciences
- [(2009)] : L'académie internationale des métiers de l'esthétique (Belgique)
Voir aussi
Articles connexes
- Académie des sciences (France)
- Institut de France
Sources
Les académies protestantes aux XVIe et XVIIe siècles
- Marianne Carbonnier-Burkard, Les académies réformées au XVIe et XVIIe siècles, article en ligne.
- Pierre Daniel Bourchenin Étude sur les académies protestantes en France au XVIe et au XVIIe siècles, Paris, Grassart, 1882.
Lien externe
- Du 21 au 23 octobre 2007, l’Institut de France a organisé la Rencontre des Académies européennes sur le thème « Les Académies en Europe au XXIe siècle », par Gabriel de Broglie, chancelier de l’institut de France.
Notes et références
- ↑ Marianne Carbonnier-Burkard, cf. sources.
- ↑ Bien que Sedan, Orthez et Orange ne fassent pas partie, à cette époque, du territoire français.
- ↑ Eugène Arnaud, Histoire de l’académie protestante de Die en Dauphiné au XVIIe siècle, Paris, Grassart, 1872.
- ↑ Michel Nicolas, Histoire de l'ancienne Académie protestante de Montauban (1598-1659) et de Puylaurens (1660-1685), édition E. Forestié, 1885.
- ↑ Pierre Daniel Bourchenin, p. 107.
- ↑ Dictionnaire Larousse en ligne, p. 6
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