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Élevage extensif

Élevage extensif

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L'élevage extensif ou pâturage extensif (ranching pour les anglo-saxons) est une méthode d'élevage de bovins, ovins, rennes, etc. caractérisée par une faible densité de chargement d'effectifs d'animaux à l'hectare.

Hormis le sel mais aussi le fourrage en cas de sécheresse, aucun apport supplémentaire de nourriture n'est requis, ce qui oppose ce mode d'élevage à l'élevage intensif.

Il présente un grand intérêt pour la biodiversité, car les herbivores, ne surexploitent pas le milieu, ne contribuent pas à l'eutrophiser et entretiennent des milieux ouverts, tout en jouant un rôle de « corridors biologiques ambulant » (en transportant de nombreuses propagules (graines, spores, larves, etc.) sous leurs sabots, dans leurs poils, dans leur tube digestif…).
C'est à ce titre un des modes de gestion restauratoire utilisée pour l'entretien et la restauration de milieux naturels ou semi naturels.
Aux Pays-Bas, des moutons sont extensivement utilisés pour l'entretien des digues de polders. Ils empêchent les arbres de pousser et sont assez légers pour ne pas abimer les sols sableux et les berges.

Les animaux

Ils sont choisis parmi des races dites rustiques, c'est-à-dire adaptées au milieu dans lequel elles vivent.

Troupeau de brebis basco-béarnaises dans les Pyrénées-Atlantiques

En Amérique, Australie, Nouvelle-Zélande, et en France, l'élevage extensif est un élevage constitué principalement de bovins et d'ovins.
Il est très présent à l'ouest des États-Unis d'Amérique, notamment dans les Montagnes Rocheuses (parfois boisées).
En Amérique du Sud et en Afrique du Sud, un pâturage extensif s'est développé au détriment de la forêt (dont en Amazonie) et parfois de zones humides.
En Asie, il concerne surtout les zones sub-désertiques et de montagne ou moyenne montagne.
En Europe, il est de nos jours de plus en plus limité aux zones de montagne ou moyenne montagne, ou utilisé comme moyen de gestion (des zones humides[1], prairies naturelles, landes, coteaux calcaires…). Il est parfois une alternative au désherbage chimique (sur des bords de canaux par exemple).
En France, on le rencontre donc notamment dans le Massif central, les Pyrénées, les Alpes. Parmi les exceptions confirmant notre situation contemporaine, la région naturelle du delta du Rhône (Camargue) où bovins et chevaux sont élevés au sein de vastes parcs enclos durant toute l'année (pas de pâtre). Le système emblématique disparu de cette régression de l'élevage extensif est peut-être celui des Landes de Gascogne (voir Système agro-pastoral dans les Landes de Gascogne) ou il fut remplacé par la monoculture intensive de pin qui créa la majeure partie de la forêt des Landes.

Difficultés

  • En zone où de grands prédateurs sont encore présents (tigres, lions, ours, loups…), une surveillance des troupeaux est nécessaire.
  • Les animaux sont parfois soumis à des parasitoses inhabituelles dans les élevages intensifs, ce qui justifie un suivi vétérinaire particulier.
  • Le suivi des animaux (prophylaxies) que l'on peut qualifier de semi-domestiques est parfois rendu délicat par l'étendue des pâturages et leur caractère plus « entier ».

Comparaison entre élevage extensif et élevage intensif

ÉLEVAGE INTENSIF

ÉLEVAGE EXTENSIF

  • Le régime alimentaire des animaux (fourrage, ensilage...)
 est conçu pour convertir le plus rapidement possible l'aliment en muscle. Il
 existe pour cela une grande gamme de fourrages industriels qui peuvent
 contenir des compléments comme des vitamines, des graisses, etc., ainsi que des
 additifs comme des stimulants ou des colorants. Le fourrage
 contient, entre autres, du soja qui est riche en protéines
 et accélère le développement de la viande. Les aliments proviennent en
 général de l'agriculture intensive.
 |

L'animal mange peu de fourrage industriel.

 Le bétail s'alimente en grande partie des pâturages (dans l'idéal, des terres
 non aptes à l'agriculture). Les fourrages (céréales, légumes secs) sont
 généralement cultivés dans les champs de l'éleveur ou à proximité de son
 exploitation.  

|-
 |
  • Les races sont sélectionnées en fonction de
 l'accélération de la conversion de l'aliment en muscle. La sélection est
 réalisée par de grandes industries qui fournissent des semences aux éleveurs
 et la reproduction est faite par insémination artificielle. La FAO estime
 qu'au moins 30 % des races d'animaux domestiques sont en grave risque
 d'extinction, c'est-à-dire que trois races disparaissent toutes les deux
 semaines.
 |

Les races autochtones sont généralement

 privilégiées car elles sont bien adaptées aux conditions particulières du
 lieu et à une gestion extensive. La saillie naturelle permet d'éviter l'achat
 de semences industrielles.  

|-
 |
  • Les fermes intensives ressemblent à des
 hangars industriels de fabrication en série. Beaucoup d'animaux sont
 confinés dans des étables assez étroites, et des mécanismes automatiques
 prennent en charge l'alimentation et le nettoyage. On peut donc produire
 beaucoup sur une petite surface et avec peu de main d'œuvre. L'économie de
 ces coûts compense l'investissement initial nécessaire (hangars, machines,
 fosses à purin...) et les coût mensuels en fourrage, vétérinaires et produits
 pharmaceutiques.
 |

Bien que la productivité animale soit inférieure à celle

du modèle intensif, le modèle extensif est à la mesure desexploitations
 familiales puisque les coûts ne sont pas très élevés et que la
 production n'a pas besoin de croître.  

|-
 |
  • Les étables privent les animaux de leur comportement
 naturel : Ils ne marchent pas, ils bougent à peine, ils ne respirent pas
 d'air frais, ils n'ont pas d'interactions entre eux, ils ne mangent pas ce
 qu'ils devraient... Tout cela rend leur santé fragile. Ils
 souffrent généralement de stress, de perte de fertilité, de fragilisation du
 système immunitaire... Pour
 compenser cette santé fragile, les fourrages contiennent souvent des additifs
 comme des tranquillisants. D'ailleurs, le vétérinaire ne traite pas les
 animaux « quand ils sont malades », mais il contrôle en permanence
 leur alimentation.
 |

Les animaux vivent dans leurs conditions naturelles, ils

restent donc sains et fertiles. Ils ont besoin de peu de
 médicaments et soins vétérinaires.  

|-
 |
  • Les pratiques inappropriées dans l'alimentation du bétail
 ont provoqué plusieurs crises alimentaires (celle de la vache folle,
 celle des poulets à la dioxine...). Il y a une controverse sur les effets de
 ces crises sur la santé même des animaux et sur celle des humains.
 |

Grâce au type d'alimentation, la viande contient en

général une proportion de graisses saturées / insaturées
 plus saine que dans celle de l'élevage intensif.  

|-
 |
  • Le bétail se trouve confiné dans les étables et finit par
 être dissocié du territoire. Les animaux ne conservent aucune
 relation car ils sont confinés dans l'étable. Le fumier, qui servait alors
 d'engrais pour le pâturage et le fourrage, devient du purin qui pollue les
 sols, les rivières et les nappes phréatiques.
 |

Comme les purins sont assimilés par la

 terre, le nombre de têtes de bétail doit rester proportionnel au terrain
 disponible pour pouvoir disposer de pâturages et produire des fourrages. Les
 excréments du bétail sont utilisés comme engrais pour les champs (ou autres),
 de sorte que l'élevage et l'agriculture se complètent, ce qui rend possible
 la durabilité des systèmes agraires dans de nombreuses régions.  

Notes et références

  1. Groupe Zones humides, 2013, Zones Humides Infos no 75-76 : L'élevage en zone humide, Groupe Zones humides, « Zones Humides Infos n°75-76: L'élevage en zone humide », sur http://snpn.com,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

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  • Portail de l’agriculture et l’agronomie
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