Yaxchilan
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Yaxchilan | ||||||||||||
Localisation | ||||||||||||
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Pays | Mexique | |||||||||||
Coordonnées | 16° 32′ 09″ N 90° 34′ 48″ O / 16.535853, -90.58011916° 32′ 09″ Nord 90° 34′ 48″ Ouest / 16.535853, -90.580119 | |||||||||||
Géolocalisation sur la carte : Mexique
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Yaxchilan (prononcer Yachtchilan[1]) est une ancienne cité maya située à l'est de l'État du Chiapas, au Mexique. Le site archéologique se trouve dans une boucle en fer à cheval du fleuve Usumacinta, qui fait office de frontière naturelle entre le Mexique et le Guatemala.
Yaxchilan est parfois mentionné sous les noms Menché et Lorillard Ville (une idée de Désiré Charnay en l'honneur de Pierre Lorillard qui avait contribué à financer ses expéditions dans la zone maya).
Le nom antique de la ville serait Pa' chan[2].
Toponymie
Yaxchilán, le nom que l'archéologue Teobert Maler a donné au site, signifie « pierres vertes » en langue maya. C'est le nom moderne d'une petite rivière proche du site, où l'on trouve de nombreuses pierres vertes.
Chronologie des rois de Yaxchilán
Nom[3] ou sobriquet[4] | Règne |
---|---|
Yopaat Bahlam I | 359 ? |
Itzamnaaj Bahlam I («Bouclier jaguar I») | ? |
«Oiseau-Jaguar I» | 378 - 389 |
«Yax-Bois de Cerf-Crâne» | -389 - 402 ? |
«Souverain 5» | 402 ? |
K'inich Tatb'u-Crâne I | ? |
«Lune-Crâne» | 454 - 467 |
«Oiseau-Jaguar II» | vers 467 |
«Yeux noués-Jaguar I» | 508 - vers 518 |
K'inich Tatb'u-Crâne II | 526 - 537 |
«Yeux noués-Jaguar II» | 564 |
«Oiseau-Jaguar III» | 629 - 669 |
Itzamnaaj Bahlam II alias «Bouclier-Jaguar II» | 681 - 742 |
Yopaat Bahlam II | vers 749 |
«Oiseau-Jaguar IV» | 752 - 768 |
Itzamnaaj Bahlam III alias «Bouclier-Jaguar III» | 769 - 800 |
K'inich Tatb'u-Crâne III | vers 808 |
Histoire préhispanique
Il y a peu d'informations concernant les premiers souverains, hormis leur nom. Yopaat Bahlam I, fondateur d'une longue dynastie, est monté sur le trône le alors que Yaxchilan était encore un site mineur. Il a dominé de plus petits sites tels que Bonampak, et a été longtemps en guerre avec Piedras Negras, qui lui disputait le contrôle de la route commerciale de l'Usumacinta[5] et, au moins pendant un certain temps, avec Tikal ; c’était une ville rivale de Palenque, avec lequel Yaxchilan a fait la guerre en 654. La ville-État est devenue une capitale régionale et la dynastie a duré jusqu'au début du IXe siècle.
La première stèle connue de Yaxchilán date du règne de Yeux noués-Jaguar I. Elle célèbre la fin d'un katun en 514. Plusieurs fois victorieux au cours de guerres contre Bonampak, Piedras Negras et même Tikal, il finit cependant par être capturé par le souverain de Piedras Negras aux environs de 518.
Yaxchilán atteignit le faîte de sa puissance pendant le long règne du roi Itzamnaaj Bahlam III, mort à plus de 90 ans en 742. La plupart des monuments que l'on voit actuellement sur le site datent de son règne et de celui de son fils Oiseau-Jaguar IV. Ce dernier n'a succédé à son père qu'au bout de dix ans, en 752. Cette période obscure, que l'on appelle l'« interrègne », n'a cessé d'intriguer les archéologues. Au cours de cette période, un monument de Piedras Negras, la rivale de Yaxchilán, mentionne un souverain de cette dernière, Yopaat Bahlam II, en visite à Piedras Negras en 749. Son nom n'apparaît par contre nulle part dans les inscriptions de Yaxchilan, ce qui pourrait indiquer qu'à cette époque Yaxchilan était soumise à Piedras Negras, chose qu'on préféra passer sous silence sous ses successeurs. Par ailleurs Oiseau-Jaguar IV n'était que le fils de la troisième épouse de son père, une dame originaire de Calakmul. Tout semble donc indiquer que l'interrègne correspond à une période de crise à Yaxchilán, ce que confirment les monuments érigés par Oiseau-jaguar IV, dont le but est de souligner sa légitimité et le statut de sa mère. Parmi ses nombreuses activités constructrices figure notamment le réaménagement de la grande place. Oiseau-Jaguar IV fut non seulement un constructeur mais également un souverain guerrier, ce que souligne un titre qu'il affectionne : « aj k'al baak », c'est-à-dire « celui de vingt captifs ».
Ses entreprises militaires furent poursuivies par son fils Itzamnaaj Bahlam IV, qui contrôlait sans doute la cité de Bonampak, puisqu'il supervisa l'accession au trône de son souverain en 790. En 808, son fils K'inich Tatb'u-Crâne III remporta un dernier triomphe sur Piedras Negras, dont il captura le souverain. Cette victoire semble avoir été le chant du cygne de Yaxchilán : le Linteau 10 qui rapporte cet événement est le dernier monument de la cité portant une date en compte long. La piètre qualité du texte hiéroglyphique témoigne de la décadence de la cité à cette époque[6]. Bien que les circonstances exactes ne soient pas connues, la fin fut sans doute violente, comme tend à le prouver la découverte par l'archéologue Akira Taneko de 217 pointes de projectiles éparpillées à un endroit stratégique de l'Acropole Ouest[7].
Histoire moderne
La première mention faite de l'emplacement, semble avoir été une brève note de Juan Galindo en 1833. Le professeur Edwin Rockstoh de l'université nationale du Guatemala a visité les lieux en 1881 et en a aussi rendu compte. Les explorateurs Alfred Maudslay et Désiré Charnay sont arrivés ici, l'un et l'autre, en 1882, et ont donné des compte-rendus plus détaillés des ruines par le biais de schémas et de photographies. Teobert Maler a visité le site à plusieurs reprises de 1897 à 1900 et édité, en deux volumes, une description fouillée de Yaxchilan et d'emplacements voisins en 1903.
En 1931, Sylvanus Morley a mené, à Yaxchilan, une expédition financée par l’Institut Carnegie, qui lui a permis de tracer la topographie des lieux et de découvrir d'autres édifices.
L'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) du gouvernement mexicain a mené des recherches archéologiques à Yaxchilan dans les années 1972-1973, puis d'autres en 1983, pour finir par entreprendre, au début des années 1990, des travaux supplémentaires.
Description du site
Situé en territoire mexicain dans une boucle de la rivière Usumacinta, Yaxchilan se compose de trois ensembles principaux : la Grande Place, la Grande Acropole et la Petite Acropole.
Yaxchilan est connue pour son grand nombre d'excellentes sculptures, notamment ses superbes linteaux, notamment la remarquable série du Temple 23,la maison de Dame K'abal Xook, une des épouses du roi Itzamnaaj Bahlam III. Trois linteaux de ce temple (24, 25 et 26) représentent K'abal Xook dans l'accomplissement d'un rituel. La série commence chronologiquement par le Linteau 25, datant de 681, la représentant en proie à une vision. Le Linteau 24, daté de 709, est une scène de saignée rituelle : la reine fait passer à travers sa langue une corde munie d'épines, tandis que son époux l'éclaire avec un flambeau. Le linteau 26, daté de 724, la représente tendant à son époux un casque en forme de jaguar. On compte généralement ces trois sculptures parmi les chefs-d'œuvre de l'art maya.
Accès
Jusqu'aux années 1990, les seuls moyens d'accès à Yaxchilan étaient le bateau ou l'avion. Il n'y avait pas de route à moins de 150 kilomètres. Depuis la construction d'une autoroute par le gouvernement mexicain le long de la frontière avec le Guatemala, il est possible de se rendre à Yaxchilan par voie terrestre. Depuis la localité de Frontera Corozal, sur les rives du rio Usumacinta, il est cependant toujours nécessaire d'emprunter une pirogue (lancha) pour se rendre sur le site même.
Bibliographie
- (en) Carolyn E. Tate, Yaxchilan. The Design of a Maya Ceremonial City, University of Texas Press,
- (en) Simon Martin et Nikolai Grube, Chronicle of the Maya Kings and Queens. Decyphering the Dynasties of the Ancient Maya, Thames & Hudson, , 2e éd.
Notes et références
- ↑ voir Transcription alphabétique des langues maya
- ↑ Simon Martin, A Broken Sky: The Ancient Name of Yaxchilan as Pa' Chan, in : The PARI Journal, Volume V, No. 1, 2004
- ↑ Simon Martin & Nikolai Grube, Chronicle of the Maya Kings and Queens, Thames & Hudson, 2008, p. 118-137
- ↑ entre guillemets
- ↑ Sharer et Traxler 2006, p. 431.
- ↑ Simon Martin & Nikolai Grube, Chronicle of the Maya Kings and Queens, Thames & Hudson, 2008, p. 137.
- ↑ Michael D. Coe, The Maya (8e éd.), Thames & Hudson, 2011, p. 170.
Voir aussi
- Liste des sites mayas
- Portail de l’archéologie
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