Wendes
Le nom de Wendes, transcription germanique du latin Venedi, peut avoir plusieurs sens :

- dans une perspective historique, communément admise par les milieux universitaires, l'ethnonyme Wenden désigne toutes les tribus slaves en allemand : c'est le nom donné au Moyen Âge par les Allemands à tous les peuples slaves établis sur le territoire délimité par l'Oder, la Spree, la Saale et les monts Métallifères. Les Wendes de la basse Elbe et de la côte Baltique étaient des Polabes et des Obodrites, ceux du sud-est des Slovinces et ceux de l'Elbe supérieure des Sorabes.
- dans une perspective protochroniste[1], il ne concerne pas d'autres slaves que les Serbes, mais pour les historiens protochronistes, le mot « Serbes » ne désigne pas seulement les actuels habitants de la Serbie et des pays voisins, mais aussi les Sorabes (dits « Serbes blancs ») de Lusace (dite « Serbie blanche » : Serbšćina en sorabe)[2],[3] et, avant eux, un peuple iranien d'Asie occidentale, qu'ils appellent « Serboi » : les Siraques cités par Tacite[4], en qui les protochronistes voient les ancêtres directs Serbes modernes[5].
Nemci ou la « découverte des Allemands »

Parallèlement, c'est à la même époque que le terme Nemci, Nijemci, Немыч, Němci, немците désignant les Allemands s'est imposé à toutes les tribus slaves. En effet, les Slaves que les Allemands nomment Wenden, ont donné ce qualificatif de Nemci aux Allemands, terme slave qui désigne une « personne muette ». Lorsque les Slaves occidentaux entrent en contact avec les Germains, ils découvrent des langues moins semblables aux leurs, que celles des autres peuples slaves. La communication devient compliquée et est largement basée sur la gestuelle et la posture, d'où le sobriquet de « muet » donné par les Serbes aux Germains. Il est essentiel de souligner l'importance de cette information, puisqu'elle explique pourquoi par la suite, tous les peuples slaves ont nommé les Allemands nemci.
Notes et références
- ↑ Le Protochronisme fait fi des sources historiques concernant les migrations des Slaves comme De Administrando Imperio ou De l'administration de l'Empire (en grec Pros ton idion yion Romanon - Προς τον ίδιον υιόν Ρωμανόν, manuel politique pour son fils et successeur Romain II). Dans les pays issus de la fragmentation de l’ex-Yougoslavie et en Bulgarie, les auteurs protochronistes, très prolifiques et influents, promeuvent la théorie dite « iranienne », avatar européen de la théorie de l'invasion aryenne (TIA) qui soutient que les Alains et les Slaves, tels les Serbes, descendent directement d’un peuple de « race indo-européenne », les « Aryens », originaires de l’Asie centrale, qui a connu une grande expansion démographique et militaire entre les XVIIe et XVIe siècles av. J.-C. : cette théorie de l'invasion aryenne a été proposée pour la première fois par l'abbé Jean-Antoine Dubois, un indianiste français, et développée par l'indianiste germano-britannique Max Müller durant le XIXe siècle. Pour les protochronistes, le nom de Serbes dérive directement de la racine indo-européenne « ser », qui s'apparente au latin « servare » (« conserver », « garder », « protéger », « préserver », « respecter »). Selon Heinz Schuster-Šewc, la racine indo-européenne « srb », qu’on retrouve dans de nombreuses langues slaves, aurait pour signification initiale « apparenté, appartenant à la tribu » (voir Poreklo i istorija etnonima Serb - H. Schuster-Šewc, Project Rastko). La plupart de ces théories dites « iraniennes » stipulent que ce peuple proto-serbe n’était pas de souche slave, mais d’origine caucasienne ou sarmate. Il aurait, par la suite, dominé certaines tribus slaves après une migration vers l’ouest, dans l'actuelle Allemagne orientale. Mélangés aux Slaves de ces zones, les proto-Serbes se seraient progressivement « assimilés », pour ne laisser que leur nom à leurs anciens sujets slaves, avant de migrer vers les Balkans.
Il existe une théorie « iranienne » semblable en Croatie, selon laquelle le nom « Horouathos » figurant dans deux textes de la « pierre de Tanaïs », inscription grecque de l’an -520 retrouvée dans le port de Tanaïs sur la mer d'Azov, en Crimée est interprété comme signifiant « Croate », de même que celui de la ville de Cracovie ou des montagnes Carpates, et bien d’autres noms, qui seraient issus de Horvat dans cette théorie. - ↑ (fr) Wendes ou Vendes - Encyclopédie Larousse
- ↑ (fr) (de) Brandebourg : Loi sur la désignation des droits des Sorabes - Trésor de la langue française au Québec
- ↑ Tacite, Annales, XII, 15) en 50 ap. J.-C.
- ↑ Source :Dirigeants des Etats serbes médiévaux
Annexe
Articles connexes
- Langues léchitiques
- Lausitzer Allianz, un mouvement politique des Wendes et des Sorabes.
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