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Voile (vêtement)

Voile (vêtement)

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Statuette de jeune femme (Tanagra), IVe siècle av. J.-C.

Le voile (du latin velum rideau, tenture) est destiné à masquer tout ou partie du visage et parfois du corps. Il est souvent fabriqué dans un tissu léger d'une certaine transparence, mais peut aussi être opaque. Le voile est un accessoire avec une tradition culturelle ancienne, attestée depuis l'Antiquité et qui est empreinte d'une symbolique propre à chaque contexte culturel ou religieux. Il renvoie à l'image qu'il convient de donner de soi et au rapport au corps : il a pour but de marquer les différences sociales, la respectabilité, le sacré.

Une antique coutume

Dans l’Antiquité, le port du voile était codifié en Assyrie, permettant d'établir la distinction entre femmes nobles ou mariées et esclaves. La tradition du purdah (« rideau ») désigne une pratique d’origine perse empêchant les hommes de voir les femmes.

Dans la société grecque antique, l’épouse est tenue de se couvrir la tête. La sculpture antique nous a laissé une trace de cette symbolique : les déesses représentant le mariage, le foyer ou la famille sont le plus souvent voilées alors que les déesses célibataires comme Diane ou Vénus, ne le sont pour ainsi dire jamais.

Dans la Rome antique, le symbole du voile est étroitement associé au mariage : le verbe nubere signifie « voiler » et « se marier », c’est le très exact synonyme de l’expression française qui ne perdure plus que dans le vocabulaire monastique, de « prendre le voile » ; nupta, littéralement « voilée » signifie « épouse », nuptiae, « mariage » a donné le français noces et peut se comprendre comme le « voilement ». La nubilité est proprement la capacité à prendre le voile, à se marier. Les mariées romaines portaient un voile de couleur rouge-orange, appelé flammeum[1].

Il existe dans la civilisation gréco-romaine le voile traditionnel et le voile religieux, impliquant une relation précise entre une personne couverte et le monde du divin[2].

Dans la tradition biblique

Les documents bibliques ne donnent pas d'indication homogène sur le port du voile par les femmes juives[3].

Dans l’Ancien Testament, les femmes israélites apparaissent souvent tête nue. Dans la Genèse, Rebecca se couvrit avec le voile[4] au moment où elle rencontre Isaac, son futur époux. Le voile désignant dans la Bible celui qui couvre le visage selon certains spécialistes[5].

Le Cantique des cantiques[6] glorifie la beauté d’une femme « derrière son voile ». Ce chant est une déclaration d’amour que l’on peut prendre de façon très littérale entre un fiancé et sa promise ou comme la déclaration symbolique de l'amour du peuple élu envers son Dieu et ce voile, l’équivalent du parokhet.

La vierge à l’enfant, icône byzantine du VIe siècle, Monastère Sainte-Catherine du Sinaï.

Dans son Épitre aux Corinthiens[7], Paul de Tarse fait peut-être plus étalage de la tradition romaine dont il est issu que de la tradition hébraïque quand il affirme : « si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. S’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. » Notons que le Romain Paul de Tarse prend une position opposée à la tradition hébraïque qui préconise, au moins pour les hommes, de porter le talit, un châle couvrant parfois la tête lors de la prière[8].

Tertullien, dans De virginibus velandis[9] surenchérit sur l’obligation paulinienne concernant les femmes voilées et l’étend aux jeunes filles nubiles afin qu’elles aussi gardent humblement le voile au cours des liturgies. Il s’oppose – déjà – aux tenantes de la « liberté ».

De fait, cette obligation va s’imposer en Occident. Dans la tradition iconographique chrétienne, sainte Marie est systématiquement représentée avec un voile de couleur bleue. Madeleine, la « pécheresse », est pour sa part systématiquement représentée tête nue. La prise de voile des nonnes est, dans ce contexte, le symbole de « noces mystiques » avec Dieu et signe leur entrée dans le clergé régulier.

Port du voile dans les communautés juives et chrétiennes

Moniale avec une guimpe blanche lui enserrant le visage et qui est recouverte d'un long voile.

Le voile dans les communautés juives et chrétiennes a une origine païenne sans aucune justification religieuse, s'appuyant sur les traditions méditerranéennes fondées sur une hiérarchisation des sexes, la religion s'en mêlant qu'indirectement en tant que garant de l'ordre social[2]. Il existe notamment un lien clair entre la tradition romaine et le port du voile chez les chrétiennes qui veulent se forger une bonne réputation morale auprès des païens[10].

La prise de l'habit monastique symbolise la consécration religieuse, avec notamment chez les moniales le rite liturgique de la « remise du voile » dont les premières traces apparaissent au IVe siècle. Cette cérémonie matérialise la soumission de la religieuse à l'Église comme la femme épousée à son mari[11]. La variété des coiffes féminines semble liée au nombre croissant de congrégations religieuses et la diversité des costumes régionaux dont elles s'inspirent souvent[12].

Dans l'Église catholique, le code de droit canonique de 1917 impose que les femmes doivent être séparées des hommes dans les églises et qu'elles doivent avoir la « tête couverte » et « être vêtues modestement, surtout quand elles s'approchent de la table du Seigneur »[13]. En Europe occidentale, les femmes se couvrent la tête dans les églises jusqu'à la moitié du XXe siècle : entre le pontificat de Pie XII et le Concile Vatican II, le Saint-Siège prenant acte de la perte de pouvoir de l"église catholique dans la société civile, accorde alors une plus grande liberté de choix[14]. Les chrétiennes de rite oriental observent toujours cette obligation et la mantille est encore en usage dans la messe de Pie V.

Pour les femmes juives orthodoxes, l’obligation de se couvrir la tête est relativement tardive. Elle dérive des compilations du Sefer Ha Zohar (entre le IIe siècle et le XIIIe siècle) et de l’Orah Hayim (XIVe siècle) qui indique qu’une femme « doit avoir la tête couverte même quand elle se trouve chez elle ». Le voile n'a pas de signification religieuse mais est devenu de l'ordre de la coutume, devenant une perruque parce qu’« un foulard pouvait être ôté plus facilement qu’une perruque »[15].

Le voile dans le mariage chrétien

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Encore de nos jours beaucoup de mariées portent un voile lors du mariage religieux. D'après l'interprétation que Rosine Lambin, docteur en Sciences des Religions à la Sorbonne[16], fait des textes de Paul de Tarse, le voile de la mariée est, comme celui des religieuses, un voile de sacrifice impliquant aussi la soumission de la femme à son époux[17].

Dans la tradition musulmane

Deux jeunes femmes iraniennes portant le voile.

Le voile en Islam n'est pas prescrit en guise de soumission de la femme à l'homme, il est censé lui apporter une liberté d'action en société, elle n'est plus considérée pour ses atours féminins mais plutôt pour son statut d'être humain, l'homme n'ayant plus accès à sa féminité visible, devra la considérer pour ses compétences, son caractère et ses facultés autres que "sexuelles".

La femme musulmane n'est pas censée se couvrir à son domicile en présence de ses "mahrams" c'est-à-dire tout homme avec lequel il lui est interdit de se marier, faisant partie du cercle incestueux établi religieusement. La liste des mahrams face auxquels la musulmane n'est pas obligée de porter le voile est détaillé au verset 31 de Sourat An'nour (chapitre de la lumière) dans le Coran [voir ci après].

L’article consacré au hijab détaille sans qu’il soit besoin d’y revenir ici, les composantes religieuses et/ou coutumières de cet habitus dont existent de nombreuses variantes locales : le tchador dans le monde persan, le niqab dans le monde bédouin, le sefseri tunisien, la burqa ou le tchadri afghans.

Bien que la façon de le porter soit contestée au sein même de l'Islam, le port du voile est traditionnellement considéré comme obligatoire, les différentes écoles des deux principaux mouvements (chiites et sunnites) sont unanimement d'accord sur cette question car l'obligation de le porter est de source Divine. Clairement mentionné dans le Coran (Livre sacré de l'Islam) à deux reprises :

Dans le chapitre 24 du Coran, chapitre de la lumière "Sourat an'nour" verset 31 : "Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté, c'est plus pur pour eux, Allah est, certes, parfaitement Connaisseur de ce qu'ils font (30) Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès (31) "

Dans le chapitre 33, chapitre "Les coalisés" = "Sourat al'ahzèb", verset 59 : "Ô prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. (59) " Coran

Le Coran étant considéré par les musulmans comme la révélation Divine, représente la première source de loi et de commandement en Islam, suivie par la tradition prophétique transmise oralement ou par écrit. C'est ainsi, la source de l'obligation de porter le voile en Islam.

Certains musulmans peu ou pas pratiquants s'abstiennent de cette obligation voire la nient en présence des textes cités ci-dessus, d'autres l'appliquent sans plus et sans aucune contrainte vestimentaire, ayant pour argument l'absence d'uniforme en islam mais l'existence uniquement de conditions, en effet, le vêtement ne doit pas être moulant, transparent ou être ostentatoire dans le sens où il attirerait le regard, le but du voile étant, entre autres, la sobriété et la neutralité en société. D'autres plus "orthodoxes" préfèrent appliquer l'obligation dans l'aspect le plus poussé, vêtement très ample, couleur sombre et dans certains cas tout le corps est dissimulé au regard y compris le visage.

La différence d'application est donc liée en partie au niveau de pratique mais aussi au courant d'exégèse des textes, suivi par la personne en question.

Toutefois, si les interprétations traditionnelles tendent à vouloir obliger la femme à porter le voile, des musulmans historiens de l'islam tels que Malek Chebel notent qu'aucun texte sacré pour les musulmans ne parle de ce genre de voile.

On peut d'ailleurs vérifier dans les extraits mentionnés plus haut que seule une interprétation subjective permet d'en déduire l"obligation de porter un voile sur la tête, mais que ces extraits n'en font pas explicitement mention.

Le voile a une origine pré-islamique, et certains peuvent lui reprocher son côté sexiste, seules les femmes ayant selon ces traditions l'obligation de le porter - alors que, ben évidemment, hommes comme femmes possèdent une chevelure.

Un accessoire de mode

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Il s’agit d’un fin voile qui surplombe le visage. Elle est portée par les femmes perses dès le XVIe siècle, non pas en guise d’accessoire de mode, mais afin de rester plus discrètes par rapport au regard des gens. À la fin du XIXe siècle (vers 1880), une dame ne sortait pas sans chapeau. La voilette devient alors un véritable accessoire de mode pour les femmes de la petite et moyenne bourgeoisie. À l’origine, le chapeau servant de support à cet objet était volumineux et grossier. Caroline Reboux, une créatrice célèbre dans la haute couture française décida ainsi dans les années 1920 de transformer les gros chapeaux à voilettes en de petites pièces pratiques et beaucoup plus confortables.

Grâce à l’esprit inventif de Caroline Reboux, le canotier et autres couvre-chefs furent ainsi délaissés en faveur du « bibi », le nom donné aux très petits chapeaux à voilette déclinés sous différentes couleurs. Propulsés sur le devant de la scène par Coco Chanel et Jeanne Lanvin, ces derniers furent ainsi portés par les femmes de la haute bourgeoisie afin de se démarquer. L’accessoire finit par se populariser dans les années 60.

Le chapeau à voilette se portait pendant les grandes occasions, les soirées et les fêtes. Il s’arbore aisément sur un chignon bas, des cheveux courts crantés ou sur une longue chevelure lissée. La coiffure doit être parfaitement soignée sans aucune mèche qui dépasse. C'était très à la mode à cette époque.

Note

  1. Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 65
  2. 1 2 Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 43
  3. Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 45
  4. Genèse 24, 65
  5. hélène nutkowicz, historienne et chercheuse au CNRS Quelques notes sur le voile, de la Bible au Talmud,p.3
  6. Cantique des Cantiques 4, 1
  7. Corinthiens, 11, 6-10.
  8. Pour être précis, disons que le port d’un couvre-chef, sous le soleil méditerranéen, est une évidence que la Bible n’a pas eu besoin d’imposer ; les Bédouins, les Touaregs, comme hier les pasteurs hébreux, se protègent naturellement la tête du soleil. La Bible impose pour la prière un châle spécial avec des franges.
  9. Le Voile des vierges, traduction Eva Schulz-Flügel, édition du Cerf, (ISBN 2-204-05761-4)
  10. Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 17
  11. Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Âge à nos jours, Champ Vallon, 2009, p. 462
  12. Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 128
  13. Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 113
  14. Rosine A. Lambin, Le voile des femmes. Un inventaire historique, social et psychologique, P. Lang, 1999, p. 155
  15. .
  16. http://clio.revues.org/488#authors
  17. Rosine Lambin, « Paul et le voile des femmes », Clio, n° 2, 1995. En ligne : http://clio.revues.org/index488.html.

Voir aussi

  • Couvre-chef
  • Liste de couvre-chefs par ordre alphabétique


  • Affaires du voile islamique
  • Affaires du voile islamique en France
  • Voile islamique dans les écoles en France
  • Voile islamique en Europe



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