Véhicule automatique léger
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Le véhicule automatique léger (VAL – anciennement Villeneuve-d'Ascq - Lille[1],[2]) est un métro sur pneus totalement automatique, mis en œuvre pour le transport urbain ou la desserte d'un aéroport.
VAL est historiquement l'acronyme du projet Villeneuve-d'Ascq-Lille[1],[2], qui est le premier projet de véhicule automatique léger au monde.
Issu de recherches dans les laboratoires de l'Université Lille 1[3] et d'un brevet portant sur les automatismes d’un métro sans conducteur déposé le 31 juillet 1971 par le professeur Robert Gabillard de l'Université Lille I[4], il est construit par Matra (aujourd'hui Siemens Mobility France) pour équiper le métro de Lille. Le centre d'étude et d'entretien du VAL de Lille est situé après la station Quatre Cantons - Stade Pierre-Mauroy à proximité de l'École centrale de Lille sur le campus Lille I (Université Lille Nord de France).
Contrairement au système d'automatisation de l'exploitation des trains (SAET) (utilisé actuellement sur la ligne 14 du métro de Paris) qui verra cohabiter des rames non automatiques MP 89 CC et des rames automatiques MP 05 pendant l'automatisation de la ligne 1 du métro de Paris, le système VAL nécessite une exploitation intégrale en rames automatiques.
Historique
Le concept du VAL apparaît en 1968, avec un cahier des charges devant éviter les problèmes récurrents aux transports en commun, tout en offrant une alternative viable à l'automobile :
- la vitesse commerciale et la fréquence du VAL doivent être suffisamment élevées, y compris en heure creuse, malgré un trafic moyen peu important, de l'ordre de 6 000 pphpd (passagers par heure et par direction) ;
- le VAL doit pouvoir s'insérer facilement dans un environnement difficile (fort dénivelé, courbe serrée…).
Pour un trafic peu important (et donc des revenus moindres), la conduite manuelle ne permet pas une fréquence élevée à cause du coût de la masse salariale alors que la conduite automatique permet de résoudre ce problème. Par ailleurs, afin de diminuer les coûts d'investissement, les stations et donc les rames doivent être courtes et les véhicules doivent pouvoir se satisfaire d'un tracé sinueux afin de faciliter l'insertion dans le tissu urbain à moindre coût.
Un concours est lancé et Matra est retenu en 1971. Il reste ensuite à trouver un site d'expérimentation, de mise en œuvre et de valorisation commerciale. En 1972, le principe d'une liaison Villeneuve-d'Ascq – Lille est adopté[5]. Un dossier est bâti en 1974 prévoyant quatre lignes pour Lille. Originellement, la première ligne était estimée à 230 MF, mais elle monte rapidement à 875 MF en 1974[6].
Dès la viabilité du concept acquise en 1979, des villes françaises sont démarchées. Jacques Médecin, alors maire de Nice, affiche plutôt un intérêt attentiste pour Aramis. Le maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas et celui de Toulouse Pierre Baudis, ayant supprimé le tramway dans leurs villes respectives, marquent rapidement leur intérêt pour le VAL. Alors qu’elle réfléchissait à un tramway depuis 1972, la ville de Strasbourg choisit le VAL, pour ensuite l’abandonner au profit du tramway en 1989 à la suite de l’élection de Catherine Trautmann. Il en va de même du VAL de Bordeaux qui sera abandonné au profit d’un réseau plus étendu de tramways après l’arrivée d’Alain Juppé à la mairie de cette ville. Finalement, en dehors de Lille, seule Toulouse[7] puis Rennes iront au terme de l'aventure en France.
Le VAL est aussi construit pour desservir l’aéroport d'Orly en 1991, au détriment d’une alternative proposée par la SNCF consistant en une extension de la ligne C du RER, qui fonctionne comme une entreprise privée, Orlyval. Ce sera un échec commercial et la ligne sera reprise par la RATP : les raisons avancées de cet échec sont des prix alors dissuasifs, notamment en comparaison de ceux alors pratiqués par la RATP, et la complète sous-estimation du transfert obligé à Antony.
Le marché américain est démarché très tôt et notamment les autorités des transports en commun de Miami, Los Angeles et Orlando, qui ne donneront pas suite. Le VAL est finalement installé sur l'aéroport international O'Hare, à Chicago, marché sur lequel Matra aurait perdu plus de 60 millions de dollars US[8]. À la suite d'un appel d’offres lancé par Jacksonville en Floride, auquel seul Matra répondra, une ligne de VAL est inaugurée en 1989 puis démantelée en décembre 1996. Les véhicules sont vendus aux autorités de l’aéroport de Chicago O’Hare.
Uijeongbu, en Corée du Sud, est la ville la plus récente à s’être dotée d’un VAL[9]. En dehors de cela, le VAL et ses concurrents/successeurs ont beaucoup plus de succès dans le domaine des transports hectométriques, fréquemment rencontrés dans les aéroports, où les interstations sont de faible distance, et où le surcroît d’adhérence procuré par le roulement sur pneu, recherché en phase d’accélération et décélération, n’est pas annulé par le surcroît de consommation d’énergie en vitesse de croisière.
À la suite de l’échec d’une liaison hectométrique par câble prévue pour l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, deux lignes de VAL sont construites et mises en service en 2007.
Certains principes du système automatique inventés pour le VAL seront appliqués à divers autres métros nouveaux ou existants (Nuremberg, Lyon, Paris, Copenhague, etc.).
Les réseaux de VAL
Il y a actuellement douze lignes de VAL en service dans le monde. Trois lignes sont en projet : une à Rennes (2e ligne - Cityval prévue pour 2019) une autre à Turin (2e ligne) et la dernière à Toulouse (3e ligne).
Modèles étroits VAL 206 et 208
Les VAL 206 et VAL 208 ont une largeur respectivement de 206 et 208 centimètres.
Le modèle VAL 208 (le plus récent) dispose d'un moteur par roue d'une puissance de 65 kW chacun, qui sont du type « synchrone à aimants permanents » en transistors IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor) tenant des tensions élevées de plus de 1 600 volts.
Réseaux en France
- Métro de Lille depuis 1983 (deux lignes) : première ligne de métro entièrement automatique au monde.
- Aéroports de Paris :
- Orlyval, liaison entre la gare RER d'Antony et l'aéroport d'Orly, depuis 1991.
- CDGVAL, desserte interne de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (deux lignes : une ligne ouverte le 4 avril 2007 qui dessert les trois terminaux et les deux principaux parkings de l'aéroport, une seconde ouverte le 27 juin 2007 pour relier les satellites S3 et S4 au terminal 2E).
- Métro de Toulouse, depuis 1993 (deux lignes : première ligne est-ouest en service depuis le 26 juin 1993, seconde ligne nord-sud en service depuis le 30 juin 2007).
- Métro de Rennes, depuis 2002 une ligne de la station La Poterie à la station J.F. Kennedy.
Réseaux en Italie
- Métro de Turin : mise en service pour les Jeux olympiques de 2006, avec une extension vers Lingotto ouverte en 2011.
Réseaux en Corée du Sud
- Métro d'Uijeongbu : mis en service en juillet 2012[10].
Modèles larges VAL 256
Le VAL 256 a une largeur de 256 centimètres.
Réseaux
- Skyway de Jacksonville, Floride, en 1989[11] : matériel retiré en 1996 et revendu à la ville de Chicago pour l’aéroport O'Hare, la ligne ayant aujourd'hui été transformée en monorail.
- Chicago, en 1993 (desserte interne de l'aéroport O'Hare).
- Taipei (ligne Muzha), en 1996.
Projets de VAL abandonnés
- Bordeaux : deux lignes de VAL furent programmées vers 1986 puis annulées en 1993 et remplacées par trois lignes de tramway.
- Nantes : une ligne de VAL fut programmée en 1982 et remplacée par une ligne de tramway.
- Nice : une ligne de VAL, remplacée par une ligne de tramway.
- Strasbourg : deux lignes de VAL programmées en 1985 et remplacées par une ligne de tramway.
- Rouen : une ligne de VAL programmée en 1989 et remplacée par deux lignes de tramway (métrobus).
- Annemasse - Genève : Une ligne transfrontalière de VAL fut envisagée de 1983 à 1997. Cette ligne devait relier le pays de Gex et le CERN (frontière franco-suisse) à la gare de Genève-Cornavin et à celle d'Annemasse[12]. Elle fut abandonnée et remplacée par le CEVA qui devrait être achevé en 2019[13].
Notes et références
- 1 2 « Histoire d'un métro », Autour de l'école (consulté le 18 février 2009)
- 1 2 Déborah Raimbault et Dominique Regueme, « Villeneuve d'Ascq, la conquête de Lille-Est, Bande-annonce du film », sur bildo.fr, (consulté le 13 mai 2014).
- ↑ Recherches sur le métro automatique à l'Université de Lille
- ↑ Brevet FR2151440
- ↑ Archives vidéo de l'INA - Présentation du VAL (ORTF - Nord actualités télé du 24 juillet 1973)
- ↑ En fait, en 1982, elle est estimée à 2 3 MdF.
- ↑ Maxime Lafage, « Étude exploratoire d'opportunité et de faisabilité d'une troisième ligne de métro pour Toulouse », sur skyscrapercity.com, (consulté le 19 décembre 2012)
- ↑ Le Monde, 15 juin 1993, p. 31
- ↑ Siemens supplies Val metro system to South Korea
- ↑ (en) [PDF] Fully automatic VAL metro system goes operational in Uijeongbu, South Korea, Communiqué de presse de Siemens du 2 juillet 2012.
- ↑ (en) Jacksonville, Florida: The Skyway, fiche descriptive du système, 2005 - 2007.Consulté le 15 mars 2013.
- ↑ Chronologie de la politique des transports publics (Alprail), 11 juin 1998 (consultée le 20 janvier 2015).
- ↑ 21 mois de retard à Champel: la mise en service du CEVA est reportée, article du 26 mars 2014, sur tdg.ch (Tribune de Genève), consulté le 20 janvier 2015.
Voir aussi
Articles connexes
- Institut de recherche technologique Railenium (Université Lille Nord de France)
- Autres systèmes automatiques
- URBALIS de la société Alstom, sur les lignes NEL et CCL de Singapour, M2 de Lausanne, Airport Express de Pékin.
- MAGGALY (Métro Automatique à Grand Gabarit de l'Agglomération LYonnaise) sur la ligne D du métro de Lyon, inauguré en 1992.
- Le système Trainguard MT CBTC de la société Siemens, qui équipe notamment plusieurs lignes du métro de Paris, sous le nom de SAET.
- Le système SelTrac de la société Thalès qui équipe notamment le Docklands Light Railway.
Lien externe
- Site officiel de Siemens Mobility France
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