Trésor
|
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2010). Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références » (modifier l'article, comment ajouter mes sources ?).
|
|
Cet article est une ébauche concernant le droit et l’archéologie. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
Consultez la liste des tâches à accomplir en page de discussion. |
Un trésor est au sens propre un ensemble d'objets de valeur accumulés, et le plus souvent dissimulé ou perdu.
Ce terme est également employé pour désigner les objets du culte en métaux précieux conservés dans de nombreuses églises, monastères ou cathédrales. Le trésor de Saint-Denis, le trésor de Conques, le trésor de Saint-Jean-du-Doigt ou le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Paris renferment ainsi de nombreux objets remarquables.
Droit
Dans presque tous les pays du monde on peut chercher des trésors. Quelques gouvernements accordent des licences, qui sont limitées dans le temps et payantes. Quelques fois ces États s'assurent aussi d'une quote-part au trésor, au cas où il est trouvé.
Mais il y a une chose sur laquelle tous se retrouvent : il ne sera accordé aucune propriété tierce sans permission de recherche. Dans la plupart des pays, il est interdit de chercher et creuser dans des zones archéologiques. Des indications précieuses pourraient être ainsi détruites. En cas d'infraction, des punitions sévères sont prévues.
Il n'est pas permis non plus de chercher en secret dans la propriété d'autrui, avec un détecteur de métaux, et de déterrer ensuite les plantations ou de retourner les pelouses, à moins que, le voisin ait expressément approuvé la recherche.
En France
Dans la loi française, la notion de trésor recouvre « toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par l'effet du pur hasard » (art. 716 du Code civil). Elle concerne seulement les choses mobilières. Elle s'applique même si l'objet n'est pas enfoui, mais simplement caché à la vue, et si la découverte se fait en plusieurs temps. Un trésor appartient à son inventeur (la personne qui le découvre) si celui-ci possède le terrain où la découverte a été faite ; à défaut, il appartient pour moitié à l'inventeur et pour moitié au propriétaire.
Si la découverte n'est pas fortuite, la propriété revient au propriétaire du terrain (art. 552 du Code civil). Si la fouille a été effectuée sans autorisation, son auteur est également passible de poursuites pénales.
Dans le cas de poursuites judiciaires, la notion de découverte fortuite n'étant pas clairement définie dans le droit français, sa définition sera à la seule appréciation d'un tribunal, qui prendra en compte tous les éléments contextuels de l'affaire (par exemple: utilisation d'un détecteur de métaux, but de la recherche, lieu de la recherche, utilisation de supports de renseignement, ...).
Les découvertes archéologiques relèvent d'une réglementation particulière.
« Un patrimoine culturel est inaliénable et appartient à la société » explique Éric Rieth, responsable de l'archéologie sous-marine au musée de la Marine, à Paris. Et cela s'applique aussi bien pour les trésors subaquatiques que terrestres. Pour la partie sous-marine, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) est chargé d'exploiter toutes les épaves relevant du droit français qui ont une importance archéologique, historique ou artistique. Les trésors terrestres sont tout autant protégés. La loi de 1989 interdit l'usage de détecteurs de métaux pour la recherche d'objets « pouvant intéresser la Préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie » sans avoir obtenu une autorisation administrative.
Bien souvent, les trésors sont aussi des objets archéologiques qu'il convient d'étudier pour leur valeur scientifique et les informations qu'ils apportent pour la connaissance de notre passé.
Allemagne
Conformément au droit allemand, un trésor est une chose qui s'est trouvée si longtemps dissimulée que son propriétaire ne peut plus être déterminé (§ 984 BGB). Celui qui trouve un trésor acquiert déjà avec la découverte, voire la trouvaille, une copropriété de moitié, à moins que le droit régalien de trésor, se référant à des découvertes archéologiques, soit en vigueur.
États-Unis
L'américain Mel Fisher a découvert en juillet 1985 le Nuestra Señora de Atocha, un galion espagnol chargé d'une véritable fortune en argent, or et émeraudes, et naufragé au large de Key West, Floride. Grâce aux efforts déployés par les historiens et les archéologues ainsi que les écologistes, le succès de Fisher a conduit à des réformes dans les lois régissant les naufrages et le sauvetage. En 1987, le Congrès a adopté l' Abandoned Shipwrecks Act, qui donne aux États les droits sur des épaves situées dans les trois miles de ses côtes[1].
Exemples de trésors
Trésors célèbres
- Trésor du Nuestra Señora de Atocha;
- trésor de l'épave du HMS Sussex (1693);
- trésor de l'épave du SS Central America contenant 20 000 livres de barres d'or
- Trésor de la cathédrale de Liège;
- trésor du Titanic composé d'objets précieux des passagers; il y aurait eu des lingots d'or, mais les éléments de preuve ne seront dévoilés qu'en 2012;
- trésor des Goths ou Trésor de Pietroasa à Bucarest, découvert en 1837 par un fermier, il date du Ve siècle. Dans les environs, les Goths ont cohabité avec un peuple sédentaire, ensemble ils ont produit les objets qui composent le trésor : fibules, vases, assiette ornée d'incrustations aux scènes mythologiques, un bracelet comportant une inscription runique... Une partie du trésor aurait été transférée à Moscou en vue d'une exposition mais se serait perdue. L'autre partie se trouve dans la Salle des Trésors du Musée d'Histoire de Bucarest;
- trésor de Toutânkhamon;
- trésor de la Tombe de Vix;
- trésor de Środa (trésor de Charles IV du Saint-Empire);
- trésor de Réka-Devnia, (Marcianopolis)[2];
- trésor de Hoxne;
- trésor d'Eauze, 120 kg de monnaies et d'objets précieux d'époque romaine.
Trésors disparus, probables ou mythiques
- Trésor de Rommel : Rommel aurait, selon les dires et écrits d'un unique ancien SS, immergé en 1943 au large de Bastia en Corse un cargo rempli de caisses d'or pillé durant toute la campagne d'Afrique, dont notamment 6 caisses métalliques remplies de lingots d'or volés a la communauté juive de Tunisie. Ce trésor est maintenant perçu comme un gigantesque canular de la part de son auteur étant donné le nombre d'invraisemblances dans le récit.
- Trésor du Cabinet d'Ambre[3].
- Le collier en or du dernier empereur inca Atahualpa : il mesure 350 pas, 200 hommes sont nécessaires pour le porter.
- Trésor du roi africain Lobengula (cf. Bulawayo): ce sont 20 charrettes à bœufs pleines de pierres précieuses et de caisses de pièces d'or et des boîtes pleines de diamants
- Les mines d'or du roi biblique Salomon : on pense qu'elles étaient en Arabie saoudite. Peut-être serait-ce la mine Mahd adh Dhahab ?
- Les richesses du temple de Sïwah (ou Siwah, en Égypte)
- La tombe de Gengis Khan avec ses trésors géants
- Dans le plus grand lac d'altitude du monde, le Titicaca, dans les Andes, des quantités énormes d'or ont servi d'offrandes, jetées au fond.
- Dans le bois au-dessus de la montagne avec la tête de chien, quelque part au Zimbabwe, se trouve une ville disparue avec le trésor d'or du roi Monomotapa (Mwene Mutapa, "roi des mines")
- Quelque part dans le jardin du Château de Malmaison il y aurait une partie de la fortune de l'empereur Napoléon
- Devant les Îles Scilly sur la côte anglaise naviguaient plusieurs bateaux remplis de trésors de la fameuse Invincible Armada, ils ont coulé.
- Sur le Péloponnes en Grèce, coulait en 1827 une flotte turco-égyptienne, de l'or d'une valeur de plus de 200 millions de Deutschmarks était à bord Bataille de Navarin.
- L'or de Darius III est considéré comme le plus gros trésor de tous les temps. Une partie fut volée par Alexandre le Grand, vers 334 av. J.-C., alors qu'il pille Suse, Issos, Damas et Persépolis. Il a récolté seulement dans Persépolis environ 9 000 talents d'or et 40 000 talents d'argent. Sachant qu'un talent pèse 26,2 kg, cela fait plus que 1 000 tonnes ou autrement dit 50 gros semi-remorques remplis de métal précieux - et cela rien que pour une ville. Diodore de Sicile rapporte qu'Alexandre le Grand a transporté son butin sur 3 000 chameaux porteurs et 10 000 paires de mulets, équivalent à plus de 23 000 animaux porte-faix. Sans compter la part que Darius III a mis en sécurité, Alexandre le Grand a dérobé en Perse à l'époque 750 000 talents, environ 19 650 tonnes, qui sont en gros 980 trains de marchandises de 20 tonnes plein d'or et d'argent, sans compter les joyaux et autres objets de valeur. Comme il continuait plus tard avec son armée vers l'Égypte, il laissa, en legs, les boucliers de ses soldats armés d'argent pur. Darius s'enfuit avec une petite caravane vers sa résidence d'été à Ecbatane (aujourd'hui Hamadan en Iran), où il eut son dernier trésor public. Aux environs de la ville il laissa enterrer en legs, tout ce qui était en or, argent et autres objets de valeur, avant de mourir. Quand Alexandre le Grand pilla la résidence d'été, il ne vit aucune trace du trésor. Il laissa ensuite ses troupes pendant des semaines chercher en vain dans les alentours. Environ 250 ans après, Marcus Licinius Crassus cherchait l'or et conduisait pour cette raison une guerre avec les Parthes. Jules César et Marcus Antonius cherchèrent aussi comme l'empereur Néron l'or perse mais sans réussite. En 1973, le chah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi fit chercher le trésor: une expédition américaine vint à l'œuvre avec des appareils modernes, mais ne trouvèrent rien. Ainsi se trouve l'or de Darius jusqu'à aujourd'hui dans un périmètre d'environ 100 km autour de Hamadan.
- Trésor de Rennes-le-Château, découvert ou non par Bérenger Saunière, c'est aussi le trésor de Blanche de Castille (l'or de la couronne de France).
- Sous le vieux château de Saxdorf (Allemagne), doit être caché l'or de pirates.
- En Bavière, à Schambachtal, l'or de Müllers Alois Mederer
- En Bavière, dans l'Inn, aux abords de Mühldorf, une grosse partie de l'argenterie de Maximilien-Emmanuel de Bavière.
- Au Mans, des nonnes du couvent des Ursulines ont caché leurs possessions collectives en sécurité ayant peur des troupes révolutionnaires. Depuis 1790 le trésor est enfoui.
- Trésor du chef vendéen François-Athanase Charette de La Contrie, capturé et exécuté en mars 1796 en laissant enfoui sur son territoire un trésor composé de 6 000 louis d'or, de dollars américains (ce qui est peu probable les premiers dollars en or (5 $) datent de 1795 et sont rarissimes, les autres valeurs (10 et 20 $)ont été émises après la mort de Charrette) et de livres sterling.
- Trésor des Templiers, à Gisors où doit se trouver la plus grosse partie.
- Dans les environs de la Tour de Londres, en 1658, plusieurs petits tonneaux contenant environ 50 000 pièces d'or ont été enterrés.
- Trésor dit « de Priam » : trésor (composé de récipients, de pièces de monnaie, de statuettes, de bijoux, etc.) trouvé en 1873 à Hissarlik par Heinrich Schliemann mais emporté comme prise de guerre par les russes en 1945 et actuellement exposé au musée Pouchkine.
- Le secret de La Buse.
- Le trésor de Jean Lafitte (seulement une infime partie a été découverte) doit se trouver à plusieurs endroits sur l'Île Padre ; des pièces qu'il a fait couler en barres dans un four primitif doivent se trouver sur la côte du cap Delaware enfouies près d'une grosse falaise.
- Le trésor des nazis dans le Lac Toplitz
- On dit que le légendaire pirate William Kidd avait caché un trésor avant de se faire pendre.
- Le mythique trésor d'El Dorado.
Trésors potentiels
Les épaves non découvertes dans le monde sont évaluées à plus de 3 millions. Rien qu'aux Açores, 850 navires – dont 90 galions espagnols et 40 bateaux portugais qui faisaient la route des Indes – reposeraient au fond des eaux. Les côtes des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, de par leur histoire, regorgent également d'épaves. Dans la seule baie de Montevideo, en Uruguay, plus de 200 naufrages importants ont été recensés entre 1772 et 1930.
Trésors d'orfèvrerie religieuse
- Trésor de Conques
- Trésor de la cathédrale de Saint-Denis
Découvertes fortuites
En mars 2007, un maçon travaillait dans une maison du Loir-et-Cher datant du XVe siècle et classée monument historique. En creusant une tranchée, il trouve un pot contenant près de 600 pièces de monnaie en or et en argent, datant de Louis XIII à Louis XV. L’expertise du département des Monnaies, des Médailles et Antiques estime le butin à 3 206 livres, soit un pécule suffisant pour devenir propriétaire, sous le règne de Louis XIV, de 75 vaches[4]. En juin 2008, ce maçon a vendu aux enchères sa part (285 pièces) pour une somme de 300 000 euros[5].
En 2013, un couple américain a découvert sur son terrain en Californie du Nord 1 400 pièces d'or réparties dans huit boîtes en métal, pour une valeur estimée à 7 millions d'euros[6].
En 1993, à Chemtou, l'antique Simmirhus, dans le Nord-Ouest de la Tunisie, lors du creusement des fondations du musée archéologique, un trésor de 1648 aurei d'un poids total de 7,2 kg d'or est mis au jour, accompagné de divers objets précieux. Composé de monnaies de neuf empereurs différents, avec certain exemplaires très rares, ce trésor daterai du règne de l'empereur Flavius Honorius[7].
Sources
- Histoire de l'or (en anglais)
- Was ist Was. Schatzsuche - Verschollene und gefundene Schätze (ISBN 3-7886-0638-X)
- Trésor enfouis de France par Henri de Lens (ISBN 2-253-02258-6)
- Chasse aux trésors
Bibliographie
Trésors d'église
- Georges Costa, Trésors des églises de France, Paris, Publications filmées d’Art et d’Histoire, .
- Marie Madeleine Gauthier, Les routes de la Foi : reliques et reliquaires de Jérusalem à Compostelle, Fribourg, Office du livre, .
- Marie Madeleine Gauthier, « Le trésor de Conques », dans Rouergue roman, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, .
- Patrick Geary, Le vol des reliques au Moyen Age : Furta sacra, Paris, Aubier, coll. « Histoires », .
- Xavier Kawa-Topor, Chaque trésor est un mystère, un univers de virtualité, une puissance assoupie sous le masque de l'or, Toulouse, Le pérégrinateur éditeur, .
- Xavier Kawa-Topor (dir.), Trésors et routes de pèlerinages dans l'Europe médiévale, Conques, Centre Européen d'Art et de Civilisation Médiévale, .
- Léon Pressouyre, Reliques et cathédrales gothiques, Palais du Tau, Reims, Editions du Patrimoine (catalogue de l’exposition Vingt siècles en cathédrales), p. 169–189.
- Jean Taralon, Les trésors des églises de France, Paris, Hachette, , p. 201-225, 291-299.
Notes et références
- ↑ Treasures From Spanish Galleon Sunk in 1622 Set For Auction. sur history.com
- ↑ Le trésor de Réka-Devnia
- ↑ Site en français
- ↑ Un maçon découvre un trésor
- ↑ 300.000 euros pour le trésor trouvé sur un chantier. Voir aussi le catalogue de cette vente aux enchères.
- ↑ « Un trésor de 10 millions de dollars en pièces d'or découvert en Californie », LeMonde.fr avec Reuters, 26 février 2014.
- ↑ Carthage, l'histoire, sa trace et son écho, catalogue de l'exposition au musée Petit-Palais (9 mars - 2 juillet 1995).
- Portail de l’archéologie
- Portail du droit