Somaliland
9° 33′ N 44° 03′ E / 9.55, 44.05
Jamhuuriyadda Soomaaliland (so)
جمهورية أرض الصومال (ar)
Republic of Somaliland (en)
Drapeau du Somaliland |
Armoiries du Somaliland |
Devise nationale |
Justice, Peace, Freedom, Democracy and Success for All (Justice, paix, liberté, Démocratie et Succès pour tous) |
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Forme de l'État | République |
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Président | Ahmed M. Mahamoud Silanyo |
Langues officielles |
somali (langue officielle) anglais et arabe (langues reconnues) |
Capitale | Hargeisa |
Fuseau horaire | UTC +3 |
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Gentilé | Somalilandais |
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Monnaie | Shilling du Somaliland |
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Indicatif téléphonique | +252 |
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Le Somaliland, en forme longue la République du Somaliland (en somali, Soomaaliland et Jamhuuriyadda Soomaaliland ; en arabe, أرض الصومال, Arḍ aṣ-Ṣūmāl, et جمهورية أرض الصومال, Jumhūrīyat Arḍ aṣ-Ṣūmāl), est un ancien territoire britannique, situé dans la Corne de l'Afrique. À ce jour, son indépendance sur la Somalie proclamée en 1991, et sa Constitution du 30 avril 2000 ne sont pas reconnues par la communauté internationale.
Avec une superficie d'environ 137 600 km², il est limitrophe de la Somalie, de l'Éthiopie, de Djibouti et du Yémen (golfe d'Aden). La population est estimée à 3,5 millions d’habitants. La capitale, Hargeisa, a une population d'environ 2 millions d'habitants.
Histoire
Préhistoire
En décembre 2002, une équipe d'archéologues français dirigée par Xavier Gutherz découvre des peintures rupestres à Las Geel près de Hargeisa. Protégés par les autorités dès leur découverte, ces sites constituent une attraction touristique en plein essor[1].
Histoire contemporaine
Une colonie britannique
Le protectorat britannique sur le territoire est annoncé en 1888, sous le nom de Somalie britannique (Somaliland). Les Anglais, peu intéressés par ce territoire qui assure le ravitaillement de la garnison d'Aden en ovins, n'imposent pas une administration occidentale et s'ingèrent peu dans les affaires de la société indigène dont les structures restent inchangées[2].
Seconde Guerre mondiale
Le 3 août 1940 (ou le 4 selon d'autres sources), environ 40 000 Italiens envahissent le Somaliland britannique sous le commandement du général Guglielmo Nasi[3]. Ils s'emparent en quelques jours de plusieurs villes mal défendues[3]. Les forces britanniques au Somaliland reçoivent quelques renforts et un nouveau commandant, le major-général Godwin-Austen[3]. Jugeant les forces en présence trop inégales, ce dernier demande le le retrait des troupes britanniques[3]. Les derniers soldats britanniques sont évacués vers Aden le 17[3]. Les Italiens s'emparent de Berbera le 19 et annexent le Somaliland britannique à l'Afrique orientale italienne[3]. Lors de cette campagne, les pertes britanniques s'élèvent à 38 tués, 71 blessés et 49 disparus contre 465 tués, 1 530 blessés et 34 disparus chez les Italiens[4].
Fusion avec la Somalie
Neuf jours après son indépendance en juillet 1960 et alors que plus d'une trentaine d'États l'ont reconnu officiellement, le Somaliland fusionne avec la Somalie italienne pour former la Somalie. Le Premier ministre de la Somalie britannique, Mohamed Ibrahim Egal, devient ministre de la nouvelle République. Il en devient Premier ministre en 1967, puis est renversé par le coup d'État dirigé par Mohammed Siad Barre en 1969.
Indépendance
Une rébellion menée par le Somali National Movement (SNM) éclate au début des années 1980. Elle est brutalement réprimée par Mohammed Siad Barre. En 1988, Hargeisa est bombardée par l'aviation gouvernementale. La répression fait 50 000 morts et près de 500 000 déplacés[2]. C'est le début de la guerre civile somalienne, qui s'amplifie avec le renversement de Mohammed Siad Barre en 1991.
Le , est proclamée l'indépendance de deux régions administratives de Somaliland : Togdheer et Woqooyi Galbeed, parties de l'ancienne colonie britannique. Cette déclaration n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, cependant, des délégations étrangères (djiboutiennes, éthiopiennes, françaises...) se rendent au Somaliland. En mai 2001, l'indépendance est entérinée par un référendum qui remporte 97,1 % de oui[2].
Mohamed Ibrahim Egal est élu président en 1993, il est réélu en 1998 et reste au pouvoir jusqu'à sa mort le 3 mai 2002. Le vice-président Dahir Riyale Kahin est déclaré nouveau président peu après. Le , Ahmed Silanyo est élu président de la République, et succède à Riyale Kahin un mois plus tard[5].
Géographie du Somaliland
Située à l'ouest, l'Éthiopie utilise le port somalilandais de Berbera comme débouché maritime secondaire (en plus de Djibouti). Le Somaliland est sporadiquement en conflit sur sa frontière avec la région semi-autonome du Pount (à l'est).
Région | Capitale |
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Salal | Zeila |
Awdal | Borama |
Gabiley | Gabiley |
Gaaroodi | Salahley |
Sahil | Berbera |
Odweyne | Odweyne |
Togdheer | Burao |
Sarar | Caynaba |
Hawd | Baligubadle |
Maroodi Jeex | Hargeisa |
Une évolution du Somaliland :
Principales villes
Les principales villes ou sites historiques du Somaliland sont :
- Hargeysa
- Burao
- Berbera
- Borama
- Saylac
- Faraweyne
- Arabsiyo
- Gabiley
- Alaybaday
Langues
Toute la population, c'est-à-dire environ 4 millions d'habitants, parle le somali, langue commune avec la République de Somalie (ex-Somalie italienne). Seules quelques variantes dialectales diffèrent avec le somali parlé au Sud. L'arabe est très courant, et est utilisé surtout dans un cadre religieux, ou pour le commerce du bétail avec des pays de la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Yémen), et pour le commerce avec les populations frontalières éthiopiennes. L'arabe est la première langue commerciale. L'anglais est la langue coloniale, et la seconde langue commerciale, parlée par 6 % de la population, de plus, c'est également la langue universitaire et celle des élites. L'anglais est aussi la deuxième langue administrative, à égalité avec le somali. L'italien n'était parlé que dans la Somalie du Sud, l'ex-Somalie italienne.
Économie
L'exportation de bétail est très importante pour l'économie du Somaliland. Le port de Berbera est aussi utilisé pour des exportations de l'Éthiopie, puisque l'Éthiopie ne dispose plus du port érythréen d'Assab.
Le Somaliland dispose de richesses minières et pétrolières. Le principal investisseur étranger est Prime Ressources, filiale de Invicta[6]. Cette société est dirigée par Mohammed Yussef et administrée par Lord John Stevens, ancien conseiller spécial pour le renseignement du Premier ministre britannique, Gordon Brown[7].
Bibliographie
- Constance Desloire, « Somaliland. Le pays qui n'existe pas », Jeune Afrique, no 2575, du 16 au 22 mai 2010, p. 40 (entretien avec Dahir Riyale Kahin)
- Tigrane Yégavian, « Un État fantôme dans la Corne de l'Afrique », Conflits, oct.-déc. 2014, p.24-25
- (en) Mark Bradbury, Becoming Somaliland, Progressio, Londres ; James Currey, Oxford ; Indiana University Press, Indianapolis, Ind., 2008, 271 p.
- (en) Ioan M. Lewis, Understanding Somalia and Somaliland : culture, history, society, Hurst & Company, Londres, 2008, 139 p. (ISBN 978-1-85065-898-6)
Notes et références
- ↑ http://observers.france24.com/fr/content/20130207-visite-guidee-laas-geel-tresor-rupestre-somaliland-dessin-neolithique
- 1 2 3 Tigrane Yégavian, « Un État fantôme dans la Corne de l'Afrique », Conflits, oct.-déc. 2014, p.24-25
- 1 2 3 4 5 6 Anthony Mockler, Haile Selassie's War: The Italian-Ethiopian Campaign, 1935-1941, p. 241-249.
- ↑ Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 23.
- ↑ Gérard Prunier, « Le Somaliland, une exception africaine », Le Monde diplomatique, octobre 2010, p. 6.
- ↑ «Qui est le seul investisseur européen au Somaliland?», Slate Afrique, 6/2/2012.
- ↑ Intelligence Online, no 552, 24 août 2007.
Compléments
Articles connexes
- Somalie
- Islam en Somalie
- Somalie française
- Somalie italienne
- Constitution du Somaliland
- Représentations diplomatiques de la République du Somaliland
Lien externe
- (en) Gouvernement du Somaliland
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