Scandale
|
Cet article est une ébauche concernant la politique. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
Consultez la liste des tâches à accomplir en page de discussion. |
Un scandale est une affaire retentissante soulevant l'indignation de l'opinion publique.
Il est parfois difficile de situer quand commence un scandale et, davantage, quand il se termine.
La notoriété des personnes en cause, le nombre de personnes impliquées et les conséquences sont difficiles à déterminer pour diverses raisons : refus de dénoncer (d'où l'apparition des lanceurs d'alerte), coûts d'enquête, les personnes alentour n'ont pas d'intérêt direct à favoriser l'intérêt général, etc. En ce qui a trait aux entreprises, il faut aussi considérer les conséquences économiques.
Description
Un scandale est une situation de dissonance cognitive. Le scandale est l'indignation que provoque la découverte par le public de détails sur la vie privée d'un personnage public (politicien ou religieux) détails capables de miner la confiance publique dans ce personnage, pacte implicite, la base de la légitimité du personnage public.
Les scandales peuvent trouver leur origine dans différents événements. Des scandales sont de nos jours fréquemment liés à des affaires de corruption, de pédophilie ou de dopage dans le sport.
Un scandale a des conséquences politiques et judiciaires. Des politiciens tombent, des criminels sont emprisonnés. Il arrive que de nouvelles lois soient votées pour tenter de prévenir la réitération de scandales.
La délation est à l'origine de l'exposition de scandales par l'intermédiaire de journalistes ou des autorités. Parfois, des journalistes mettent au jour un scandale en effectuant certains recoupements lors d'enquêtes (voir Journalisme d'enquête).
Dans l'art
En politique
Un scandale politique est la conséquence d'un manquement aux lois ou à la morale d'une entité politique qui est révélé au grand public. Cela concerne par exemple les affaires de corruptions, de mœurs, d'abus de pouvoir, d'espionnage ou de santé publique. Avec la démocratisation des médias au XXe siècle, ces derniers y jouent un rôle prépondérant dans la révélation et l'escalade du scandale[1].
L'étude des scandales politiques se situe au carrefour des sciences politiques et sociales. K. Hamedi donne comme définition générique un « double conflit » de valeurs (ou conflit normatif, soit la transgression des normes et des codes culturels) et de pouvoir (l'instrumentalisation, la mobilisation des ressources à disposition). Le scandale résulte de sa révélation et de son instrumentalisation à des fins de stigmatisation, polémique, débats, etc. Naturellement, plus le conflit de valeurs prend une place prépondérante, plus le scandale déborde du domaine politique[2].
J. Thompson, dans un contexte plus anglo-saxon, donne une définition semblable : une transgression morale couplée à un intérêt personnel. Il en expose la typologie suivante : les scandales sexuels, les scandales financiers et les abus de pouvoir[3]. Il souligne également l'exposition des démocraties modernes à ces scandales en raison de la prépondérance des médias[4].
En santé
- On parle de scandales alimentaires ou scandales sanitaires à propos de crises sanitaires ou de santé environnementale qui auraient pu être limitées ou évitées par application du principe de précaution ou de prévention, ou grâce à une information suffisante des consommateurs. Exemples : le scandale de l'amiante, celui des PCB, ceux des pesticides, celui des OGM, le scandale du bisphénol A (BPA) et du polycarbonate[5], le scandale de la Terra dei fuochi.
- On parle aussi des scandales liés aux politiques de vaccination (voir Myofasciite à macrophages par exemple).
En sport
Les scandales sportifs sont généralement liés à la révélation de cas de dopages (affaire Festina, affaire Puerto, etc.) ou de matchs arrangés (affaire VA-OM, affaire des matches truqués du Calcio, etc.).
En économie de marché
En économie de marché :
- l'abus de position dominante est une infraction souvent source de scandales ;
- les conditions de travail concernant une entreprise à forte notorité peuvent être source de scandales[6].
Voir aussi : catégorie « Affaire financière ».
En religion
Christianisme
Le scandale désigne le fait d'entraîner ou d'inciter volontairement autrui à commettre un péché (manipulation)[7]. Entre autres, un ou des hommes politiques qui institueraient des lois entraînant au péché se rendraient coupables de scandale.
Dans le décalogue chrétien, le scandale constitue une faute grave quand par action ou par omission il entraîne délibérément à pécher gravement[8].
Références
- ↑ (en) Brian Cogan et Tony Kelso, Encyclopedia of Politics, the Media, and Popular Culture, ABC-CLIO, (ISBN 9780313343797, lire en ligne), p. 306-307
- ↑ Karine Hamedi, Scandale et suicide politiques: destins croisés de Pierre Bérégovoy et Robert Boulin, L'harmatan, (ISBN 9782738478184), p. 137-139
- ↑ (en) John Brookshire Thompson, Political scandal: power and visibility in the media age, Wiley-Blackwell, (ISBN 9780745625508, lire en ligne), p. 120
- ↑ (en) Thompson, Ibid., 2000, p. 31-32
- ↑ Hervé Chuzeville, « Le scandale du bisphénol A dans le polycarbonate des biberons et récipients en plastique », (consulté le 23 juin 2014)
- ↑ Apple et la Chine : derrière l'image de marque, le scandale des conditions de travail, Le Nouvel Observateur, 2012
- ↑ Catéchisme du Vatican, Cinquième commandement.
- ↑ Catéchisme du Vatican, cinquième commandement : En bref.
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas_Offenstadt et Stéphane Van Damme, Affaires, scandales et grandes causes. De Socrate à Pinochet. Éditions Stock, 2007. (ISBN 978-2234058910)
- Jean-François Brieu, 50 ans de scandales à la télévision, Éd. Hors collection, Paris, 2001, 338 p. (ISBN 2-258-05566-0)
- Jehanne Collard et Jean-François Lacan, Malades, si vous saviez... les scandales des hôpitaux, Albin Michel, Paris, 2000, 193 p. (ISBN 2-226-10923-4)
- Nicolas Cori, De la grandeur au gouffre : comprendre les scandales financiers, Lignes de repères, Paris, 2005, 158 p. (ISBN 2-915752-04-4)
- Jean Garrigues, Les scandales de la République : de Panama à Elf, R. Laffont, Paris, 2004, 489 p. (ISBN 2-221-09495-6)
- Pierre Hessler, Médias et scandales des entreprises, Editions Bréal, Rosny-sous-Bois, 2006, 199 p. (ISBN 978-2-7495-0370-7)
- Claire Julliard, Les scandales littéraires, Librio, Paris, 2009, 78 p. (ISBN 978-2-290-01545-2)
- Éric Maitrot, Les scandales du sport contaminé : enquête sur les coulisses du dopage, Flammarion, Paris, 2003, 410 p. (ISBN 2-08-068295-4)
- Jean-Pierre Prévost, Les scandales de la Bible, Bayard, Paris ; Novalis, Montréal (Canada), 2006, 201 p. (ISBN 2-227-47425-4)
- Gérard Audinet, Gallien Déjean, Itzhak Goldberg (et al.), Les grands scandales de l'histoire de l'art : cinq siècles de ruptures, de censures et de chefs-d'œuvre, Beaux arts éd., Paris, 2008, 239 p. (ISBN 978-2-84278-624-3)
- Mamadou Seck, Les scandales politiques sous la présidence de Abdoulaye Wade : vers un nouveau domaine d'étude en Afrique, la « scandalogie », Éditions L'Harmattan, Paris, Turin, Kinshasa, 2005, 216 p. (ISBN 2-7475-9714-8)
- Pascal Vernus, Affaires et scandales sous les Ramsès : la crise des valeurs dans l'Égypte du nouvel Empire, Ed. J'ai lu, Paris, 2002, 249 p. (ISBN 2-290-31206-1)
Article connexe
- Lanceur d'alerte
Lien externe
- En France, le journal L'Humanité possède une rubrique intitulée C'est un scandale !.
- Portail du droit