Pentacle
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Un pentacle (aussi épelé pantacle dans la Thelema de Aleister Crowley)[1] est une amulette utilisée dans les invocations magiques, généralement faite de parchemin, de papier ou de métal (même si d'autres matériaux peuvent être utilisés), sur laquelle le symbole de l'esprit ou de l'entité invoqué est dessiné. Il est souvent porté autour du cou, ou placé à l'intérieur d'un triangle d'invocation. Des symboles de protection peuvent également être ajoutés (parfois au verso), l'un des plus courants étant la figure à cinq sommets du Sceau de Salomon, appelé un pentacle de Salomon ou pentangle de Salomon[2]. De nombreuses variétés de pentacle peuvent être trouvées dans les grimoires de magie salomonienne; ils sont aussi utilisés dans quelques mouvement néopaganistes, comme la Wicca, parmi d'autres objets magiques.
Les mots pentacle et pentagramme (étoile unicursale à 5 sommets) sont fondamentalement synonymes, selon le Online Oxford English Dictionnary (édition de 2007), qui retrace leur étymologie jusqu'au latin en passant par le français et l'italien. Il est souligné cependant que le mot "pentacle" était utilisé en moyen français pour désigner n'importe quel talisman. De manière générale, beaucoup d'auteurs sur la magie les traitent distinctement. Dans de nombreux jeux de tarot et dans certaines formes de sorcellerie moderne, un pentagramme est souvent l’élément principal des pentacles.
Il y a une différence notable entre le pentacle et le pentagramme au sein de la Wicca et d'autres mouvement néopaganistes. Ainsi, un pentacle fera ici référence à un pentagramme inscrit dans un cercle. Cette forme de pentacle est inscrite sur un disque qui pourra être utilisé sur un autel ou en tant que tel comme espace sacré. Le pentacle représente la Terre dans la pratique occulte[3].
Étymologie
Le mot pentacle prend sa racine du latin pentaculum (de penta- "quintuple" + -culum suffixe de diminution). Son premier usage en français a été répertorié dès 1555 selon le TLFi. Il avait la signification de "talisman", typiquement ayant la forme d'un pentagramme, mais il pouvait également référer à des talismans en forme d'hexagramme.
L'Oxford English Dictionary, dans la seconde édition de 1989, dit qu'"on peut le connecter" au mot de moyen français pentacol (1328) ou pendacol (1418), un bijou ou bibelot porté autour du cou (de pend- pendre, à et col ou cou)[4].La Société Théosophique, quant à elle, en donne cette définition dans son lexique :
- ...il apparaît qu'il émerge probablement par l'italien et le français de la racine pend- "pendre" et ainsi correspond à un pendentif ou une amulette pendu au cou. Du fait qu'une forme de pentacle fut le pentagramme ou un pentagone en forme d'étoile, le mot fut lui-même connecté au grec pente (cinq)[5].
Pentacle en tant qu'objet magique
Les pentacles, malgré la sonorité du mot, n'avaient souvent pas la connotation de "cinq" dans les anciens textes magiques, mais étaient plutôt des talismans sur lesquels étaient inscrit n'importe quel symbole ou représentation. Dans les anciens grimoires magiques, les pentacles sont présents dans une grande variété de formes, comme la Clé de Salomon; leur fonction, tel que le décrit Henri-Corneille Agrippa, est de "prédire toutes choses futures, commander l'ensemble de la nature, obtenir le pouvoir sur les démons, et les anges, et de réaliser des miracles." Selon Agrippa, les réalisations magiques de Moïse viennent en partie de sa connaissance de plusieurs pentacles[6].
Le Quatrième Livre de Philosophie Occulte (env. 1565), attribué faussement à Agrippa, donne des instructions détaillées sur l'élaboration des pentacles:
Francis Barrett, dans son œuvre majeure The Magus de 1801 (Livre 2, partie 2), reprend ces instructions quasiment mot-à-mot.
Un autre motif récurrent employé pour les pentacles est le carré magique, comme le carré de Sator-Arepo-Tenet[8].
Dans le système magique de l'Ordre de l'Aube Dorée, le Pentacle de la Terre est l'une des quatre "armes" élémentaires ou outils d'un Adepte. Ces armes sont "les représentations symboliques des forces utilisées pour la manifestation du soi intérieur, les éléments nécessaires à l'incarnation du divin"[9].
D'autres pentacles sont employés par l'Ordre de l'Aube Dorée pour l'invocation d'esprits; ceux-ci sont gravés du nom et du sceau de l'esprit à invoquer, à l'intérieur de trois cercles concentriques, et leur revers comporte un cercle et une croix de manière similaire à une croix celtique[10].
D’après les instructions d’Aleister Crowley pour l’Astrum Argentum, le pentacle est un disque de cire, d’or, de vermeil ou d’Electrum Magicum (métal magique à base d’électrum), de 8 pouces de diamètre (environ 20.5 cm) et d’un demi pouce d’épaisseur (environ 1.3 cm) ; le néophyte doit « par sa compréhension et son ingéniosité concevoir un symbole représentant l’Univers », et le graver sur le disque[11].
Le pentacle est également utilisé en tant qu’outil magique au sein de la Wicca et dans d’autres formes de sorcellerie, en général pour invoquer certains esprits ou certaines énergies[13].
Utilisation
Dans de nombreux grimoires anciens traitant des invocations, le pentacle est décrit comme pendu autour du cou, prodiguant protection et autorité à son utilisateur.Johannes Trithemius fait enfiler le pentacle au magicien juste avant qu’il ne trace le cercle protecteur :
Une version de la Clé de Salomon mentionne à la fois a « Grand Pentacle » dessiné dans un livre, ainsi qu’une collection d’autres pentacles dessinés à l’encre sur des morceaux de parchemins afin d’être utilisés comme amulettes.

Le pentacle est d’une grande importance dans l’invocation des esprits. Une invocation relativement courante implique une série de conjurations de puissance croissante, dans chacune desquelles le pentacle est montré :
Une fois l'esprit apparu et contraint, le pentacle est recouvert à nouveau, mais est révélé dès que des demandes sont dictées à l'esprit ou lorsqu'il lui est conjuré.
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Le "Pentacle de Salomon" du grimoire La Petite Clé de Salomon (XVIIe siècle). Son but est de contraindre les esprits lors d'invocations magiques.
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Le pentacle de la Terre dans le système magique de l'Ordre de l'Aube Dorée, l'une des "armes élémentaires" d'un Adepte.
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Le Pentacle de l'Art tel que décrit dans une publication du Sixième livre de Moïse datant du XIXe siècle.
Le Pentacle en mathématiques

Le terme pentacle est utilisé dans Tilings and Patterns de Grumbaum et Shepard pour désigner une étoile à cinq branche composée de 10 segments, ressemblant à un pentagramme mais ne possédant pas de lignes intérieures[16].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « pentacle » (voir la liste des auteurs).
- ↑ (en) Aleister Crowley, A Master of the Temple (Liber CLXV) (lire en ligne)
- ↑ (en) Oxford English Dictionary, Oxford University Press, (lire en ligne), chap. Pentacle
- ↑ (en) Rosemary Guiley, The Encyclopedia of Witches and Witchcraft, New York, Facts on File, , 122–124 p. (ISBN 0-8160-2268-2)
- ↑ (en) Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, vol. 6, Paris, F. Vieweg, 1881–1902 (OCLC 1034921, lire en ligne), p. 88
- ↑ (en) « Encyclopedic Theosophical Glossary », Theosophical University Press, (ISBN 978-1-55700-141-2)
- ↑ (en) Heinrich Cornelius Agrippa, « Of Occult Philosophy, Book 3, Part 5 », (consulté le 29 août 2006)
- ↑ (en) Anonymous, Fourth Book of Occult Philosophy, (1re éd. c. 1565) (lire en ligne), chap. Concerning Pentacles and Sigils
- ↑ (en) Abraham ben Simeon, of Worms, The Book of the Sacred Magic of Abramelin the Mage, New York, Dover, (1re éd. 1897) (ISBN 0486232115), chap. Introduction by Mathers
- ↑ (en) Israel Regardie, The Golden Dawn, vol. Volume I, section 94, St. Paul, Minnesota, Llewellyn, (ISBN 0-87542-663-8), p. 47
- ↑ (en) Israel Regardie, The Golden Dawn, Llewellyn, (ISBN 0-87542-663-8), chap. Z.2: Magical Formulae, p. 380
- ↑ (en) Aleister Crowley, Liber CDXII: Liber A vel Armorum, A∴A∴ (lire en ligne), chap. The Pantacle
- ↑ (en) Aleister Crowley, Magick (Book 4), York Beach, Maine, S. Weiser, (ISBN 0-87728-919-0, lire en ligne), chap. The Pantacle, p. 95
- ↑ (en) Janet Farrar et Stewart Farrar, A Witches' Bible, Custer, Washington, Phoenix, (1re éd. 1981) (ISBN 0-919345-92-1), chap. The Witches' Way
- ↑ (en) Johannes Trithemius, The Art of Drawing Spirits Into Crystals (lire en ligne)
- ↑ (en) The Key of Solomon (lire en ligne)
- ↑ (en) Branko Grünbaum et G. C. Shephard, Tilings and Patterns, W. H. Freeman, (ISBN 0716711931)
Liens externes
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