Ovoviviparité
L’ovoviviparité est un système de reproduction dans laquelle les œufs incubent et éclosent dans le ventre de la mère, sans relation nutritive avec celle-ci (simples échanges d'eau et de gaz). Dans de nombreux cas, la rétention des zygotes peut avoir lieu ailleurs que dans le tractus génital et se dérouler dans des sacs d'incubation ou même dans d'autres organes (l'estomac chez Rheobatrachus).
Plus rigoureusement, en se fondant sur l'état du zygote et de l'embryogenèse, il convient de considérer[1] ovuliparité, oviparité, ovoviviparité, viviparité histotrophe et viviparité hémotrophe[2].
Dans le règne animal
L'ovoviviparité est le fait de nombreux poissons (comme le Torpedo), reptiles et invertébrés. Du point de vue phylogénétique, l'ovoviviparité a un caractère convergent qui est apparu de nombreuses fois durant l'évolution, de façon variée. Ce caractère ne permet pas de définir un groupe monophylétique[réf. souhaitée].
Avantages de l'ovoviviparité
L'ovoviviparité est un pas évolutif vers la viviparité ; ce mode de développement confère l’avantage d’une incubation protégée dans les voies génitales de la mère, mais n'est pas aussi abouti que celui des vivipares.
Voici une liste non exhaustive d'avantages conférés par l'ovoviviparité :
- principalement le maintien constant des facteurs primordiaux au développement de l'œuf (température, humidité et pression partielle des gaz) ;
- pas de prédation des œufs ;
- pas de nid donc pas d'incident (piétinement, inondation…) ;
- possibilité de migration de la femelle avec ses œufs face à un changement brutal du milieu.
Par exemple, le maintien constant de la température permet aux espèces ovovivipares de coloniser les milieux des latitudes froides, non colonisés par les autres espèces ovipares à défaut d'une température suffisante pour le développement de leurs œufs. Toutefois ces avantages sont relatifs aux milieux de vie de ces espèces et l'ovoviviparité n'est pas sans inconvénient. Par exemple, les femelles « gestantes » subissent une grande perte de mobilité à cause des œufs stockés dans leurs voies génitales et sont de ce fait plus exposées à la prédation.
Oophagie
Chez certaines espèces de requins ovovivipares a lieu, au sein de l'utérus, un phénomène de cannibalisme intra-utérin, appelé oophagie : le premier des petits requins qui éclot dévore ses frères et sœurs ; finalement, un seul requin naîtra, mais plus gros et plus fort que si plusieurs jeunes avaient éclos. On l'observe par exemple chez le requin taureau et les lamnidés.
Notes
- ↑ Thierry Lodé 2001 Les stratégies de reproduction des animaux. Dunod Sciences
- ↑ Ovipare ? vivipare ? sur ecologieevolutive.fr.gd, le site de Thierry Lodé
Voir aussi
- Poisson vivipare
- Viviparité
- Oviparité
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