Orphée (film)
Réalisation | Jean Cocteau |
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Scénario | Jean Cocteau |
Acteurs principaux |
Jean Marais |
Pays d’origine | France |
Durée | 95 min minutes |
Sortie | 1950 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Orphée est un film français réalisé par Jean Cocteau, sorti en 1950.
Synopsis
Orphée a juste voulu suivre sa femme qui venait d'être mordue par un serpent et Hadès lui a dit : si tu veux la retrouver il faudra qu'elle te suive hors des Enfers sans que tu te retournes. C'est ce qu'Orphée fit mais il finit par se retourner et Eurydice disparut à jamais.
Orphée est un poète reconnu. Un jour, alors qu'il est au café des poètes de sa ville, il voit arriver un jeune poète saoul, Cégeste, accompagné d'une femme élégante. Ce dernier provoque une bagarre générale dans le café, et lors de cette altercation générale, il se fait renverser par deux motards qui prennent la fuite. La femme (qui est la Princesse) fait transporter le jeune poète dans sa voiture et ordonne à Orphée de l'accompagner. Arrivé chez la Princesse, le jeune poète est mort. Son spectre se réveille, et reconnaît la Princesse comme étant sa propre mort. Il la suit à travers un miroir, pour passer dans l'autre monde.
Orphée assiste à la scène et devient obsédé par la Mort, incarnée par le personnage de la Princesse. Il en tombe amoureux. Il se réveille dans la campagne, et le chauffeur de la Princesse, Heurtebise, le reconduit chez lui. La femme d'Orphée, Eurydice, l'attendait avec inquiétude. On apprend qu'Orphée et Eurydice sont un ménage exemplaire, et que l'amour qui les unit fait l'objet de l'admiration de leur entourage. Mais le comportement d'Orphée se modifie complètement à la suite de sa rencontre avec la mort.
Il passe ses journées dans la voiture d'Heurtebise, à écouter la radio : elle seule peut capter une fréquence inconnue, où sont diffusés des phrases poétiques, qu'Orphée note et reprend à son compte. C'est en réalité le spectre du jeune poète mort qui diffuse ces messages pour maintenir Orphée à l'écart de sa femme.
Eurydice, qui est enceinte, est désespérée par le comportement d'Orphée. Elle passe le plus clair de son temps avec Heurtebise. Un jour, elle reçoit la visite de la Mort d'Orphée, qui la tue par jalousie. Heurtebise tente en vain de prévenir Orphée du grand risque couru par sa femme, mais Orphée ne l'écoute pas et reste dans la voiture à noter les phrases poétiques.
Lorsqu'il se rend compte qu'Eurydice est morte, Orphée est sous le choc. Heurtebise lui propose alors de le suivre dans l'autre monde, à travers le miroir, pour retrouver sa femme. Orphée accepte, après avoir dit qu'il souhaite retrouver sa femme, et la Mort.
Arrivé dans le monde souterrain, Orphée se retrouve au procès de la princesse : les autorités de l'autre monde lui reprochent d'avoir fait preuve d'initiative en tuant Eurydice. La mort d'Orphée reconnaît être tombée amoureuse d'Orphée. Heurtebise quant à lui, avoue être tombé amoureux d'Eurydice.
Le verdict du procès tombe : Orphée et Eurydice peuvent retourner dans le monde des vivants, mais plus jamais Orphée ne pourra poser les yeux sur sa femme, sans quoi elle disparaîtra à tout jamais.
De retour dans le monde des vivants, la vie d'Orphée et d'Eurydice devient un enfer, tant il est difficile d'éviter de se regarder. Eurydice a compris qu'Orphée est tombé amoureux de sa mort, et souhaite le délivrer en le forçant à la regarder, mais elle n'y arrive pas.
C'est finalement par hasard, un jour où Eurydice vient rendre visite à Orphée dans la voiture d'Heurtebise, qu'Orphée la voit dans le rétroviseur : elle disparait instantanément. À ce moment-là, les amis du jeune poète décédé viennent attaquer la maison d'Orphée, car ils veulent savoir où a disparu leur jeune ami, après qu'on l'a vu monter en voiture avec la Princesse et Orphée. Lors de l'altercation, Orphée reçoit une balle perdue et meurt.
À nouveau dans le monde souterrain, il retrouve la Princesse, à qui il jure un amour éternel. Cette dernière décide de se sacrifier, afin de rendre Orphée immortel : Heurtebise remonte le temps avec Orphée, et change le cours des événements. Orphée et Eurydice se retrouvent dans leur chambre, et oublient ce qu'il s'est passé, s'aimant comme au premier jour.
Fiche technique
- Titre : Orphée
- Réalisation : Jean Cocteau
- Scénario : Jean Cocteau
- Photographie : Nicolas Hayer
- Décors : Jean d'Eaubonne
- Costumes : Marcel Escoffier
- Assistant réalisateur : Claude Pinoteau
- Son : Pierre Calvet
- Musique : Georges Auric
- Montage : Jacqueline Sadoul
- Production : André Paulvé
- Sociétés de production : Les Films André Paulvé, Films du Palais Royal
- Société de distribution : DisCina
- Pays d'origine : France
- Langue : français
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono - 35 mm
- Genre : Drame
- Durée : 95 minutes
- Dates de sortie : France, Festival de Cannes, ; sortie nationale,
Distribution
- Jean Marais : Orphée
- François Périer : Heurtebise
- Maria Casarès : La princesse
- Marie Déa : Eurydice
- Henri Crémieux : L'éditeur
- Juliette Gréco : Aglaonice
- Roger Blin : Le poète
- Edouard Dermit : Cégeste
- Maurice Carnege : Un juge
- René Worms : Un juge
- Jacques Varennes : Un juge
- Pierre Bertin : Le commissaire
Commentaires
Le film est directement inspiré du mythe d'Orphée, transposé dans le monde contemporain. Cocteau, qui expliquait avoir voulu « mêler des mythes et les entrecroiser » (Cahiers du cinéma), y développe une riche symbolique : « Les miroirs sont les portes par lesquelles entre la mort. Regardez-vous toute votre vie dans un miroir et vous verrez la mort travailler sur vous ». « La mort d'un poète doit savoir se sacrifier pour le rendre immortel ».
La Mort, personnage incarné par Maria Casarès, est accompagnée dans ses œuvres de deux motocyclistes, qui interviennent là où elle doit opérer. Ses ordres de mission lui sont transmis par des « messages personnels » du style de ceux utilisés sur Radio Londres pendant la guerre. Si elle garde son aura et son mystère dans le monde des vivants, elle n'est plus considérée dans l'au-delà que comme un agent de service, aux ordres de la bureaucratie céleste.
Effets spéciaux
Le film est riche d'effets spéciaux :
- Séquences tournées à l'envers pour l'enfilage des gants, ainsi que pour la levée du corps de Jacques Cégeste.
- Miroirs « liquides » (en fait, des plans de mercure, d'où l'utilisation des gants, avec une caméra tournée sur le côté)
- Paysages en négatif photographique lors du passage vers la zone administrative des défunts
- Transparences lorsque Orphée est conduit dans cette zone par l'ange Heurtebise (lui-même hors transparence). Permettant à celui-ci de marcher immobile contre un vent violent qui n'existe pas pour Orphée, elle permet également de repasser rigoureusement la scène à l'envers (avec cette fois-ci Heurtebise de dos)
- Plan tourné à la verticale d'un plateau au sol, lorsque Orphée et Heurtebise retournent pour la deuxième fois dans le monde des morts
- Des miroirs qui se brisent à plusieurs reprises
- Dans quelques séquences (notamment lorsque la princesse - la Mort - vient chercher Eurydice) où la caméra est censée se trouver face à un miroir, le spectateur peut se demander où celle-ci se cache; en fait, le miroir n'en est pas un mais une scène réelle où des acteurs jouent à l'envers de ceux face à la vraie caméra; cela se remarque au moment où la princesse pousse les battants du miroir et baisse les bras: sa doublure est plus rapide que Maria Casarès (la princesse). Lorsque Orphée tend les mains gantées vers le miroir, les deux mains au premier plan sont celles d'une doublure.
Autour du film
- Le tournage s'est déroulé du 12 septembre au 16 novembre 1949 à Saint-Cyr-l'École, dans la vallée de Chevreuse, et à Paris, notamment Place des Vosges lorsque Orphée cherche à rattraper la princesse qui apparaît et disparaît entre les arcades.
- Le film sera suivi, en 1960, du Testament d'Orphée, toujours réalisé par Jean Cocteau.
- À noter, les apparitions des réalisateurs Jean-Pierre Melville en directeur de l'hôtel et Jean-Pierre Mocky en acolyte, assis à côté du chef de bande debout à la terrasse du bar.
- Jean Cocteau s'est livré dix ans plus tard à une nouvelle interprétation du mythe, dans le film le Testament d'Orphée, où il ajoute des considérations sur l'interférence des médias et du monde de l'art.
Récompenses et distinctions
- Nomination au prix du meilleur film, lors des BAFTA Awards de 1951.
Liens externes
- Orphée sur le site Ciné-ressources (Cinémathèque française)
- (en) Orphée sur l’Internet Movie Database
- Scénario illustré et photographies de la première à Paris en 1950
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