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Olivier Pétré-Grenouilleau

Olivier Pétré-Grenouilleau

Olivier Pétré-Grenouilleau
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Nationalité Français
Profession
Historien
Essayiste

Olivier Grenouilleau (anciennement Pétré-Grenouilleau), né le 20 avril 1962 à Rumilly (Haute-Savoie), est un historien français, spécialiste de l'histoire de l'esclavage, professeur depuis 1999 à l'Université de Bretagne-Sud et depuis 2007 à Sciences Po Paris. Il a rejoint en 2009 le groupe Histoire et Géographie de l'Inspection générale de l'Éducation nationale (IGEN).

Il étudie depuis 1990 les traites négrières et plus particulièrement la traite négrière de Nantes.

Biographie

Son père, facteur et sa mère, ouvrière dans une biscuiterie, ont eu trois enfants. Olivier Pétré-Grenouilleau a passé toute son enfance dans la banlieue de Nantes.

Après dix ans d'enseignement en collège et lycée, il soutient sa thèse d'histoire sur le milieu négrier de la ville de Nantes en 1994. Il commence sa carrière universitaire en 1995, en tant que maître de conférences et devient professeur en 1999 à l'Université de Bretagne-Sud [1].

En mai 2007, il succède à Jean-Pierre Azéma comme professeur des universités en histoire à l'Institut d'études politiques de Paris.

Travaux sur les traites négrières

Un ouvrage de référence

De 1999 à 2004, il est nommé membre junior de l'Institut universitaire de France. Il est ainsi en mesure de rédiger un ouvrage de synthèse qui porte à la connaissance des lecteurs français les nombreux travaux effectués par les historiens américains ou anglais sur le sujet : Les Traites négrières. Essai d'histoire globale. Il reconsidère le sujet de la traite des Noirs, de façon globale, et sous ses différents aspects :

Il montre que la traite n'a jamais revêtu un caractère génocidaire, car il n'y a jamais eu de volonté autre que mercantile de la part des négriers et certainement pas celle d'exterminer leur « marchandise ».

Son ouvrage a été plusieurs fois récompensé en 2005 : il a ainsi reçu le prix de l'Essai de l'Académie française, le prix du Sénat du Livre d'Histoire, le prix Chateaubriand. Yves Lacoste, dans un compte rendu élogieux de 2005, déclare qu'il s'agit d'« un grand livre ! Et s'il s’agit bien d’histoire globale, le terme d’essai me paraît trop modeste puisque Olivier Pétré-Grenouilleau, outre l'exposé de sa réflexion personnelle, fruit de ses recherches, fait le point sur une masse considérable d’ouvrages et d’articles (en grande majorité de langue anglaise) qui traitent d’une immense question » [2].

À une question sur la querelle des chiffres concernant le nombre d'esclaves des différentes traites il répond :

« Il faut d'abord dire que le caractère abominable de la traite n'est pas corrélé aux chiffres. Le fait que la traite orientale - en direction de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient - ait affecté plus de gens ne doit nullement conduire à minimiser celle de l'Europe et des Amériques. En revanche, je suis surpris que certains soient scandalisés que l'on ose parler des traites non occidentales. Toutes les victimes sont honorables et je ne vois pas pourquoi il faudrait en oublier certaines. La traite transatlantique est quantitativement la moins importante : 11 millions d'esclaves sont partis d'Afrique vers les Amériques ou les îles de l'Atlantique entre 1450 et 1869 et 9,6 millions y sont arrivés. Les traites que je préfère appeler « orientales » plutôt que musulmanes - parce que le Coran n'exprime aucun préjugé de race ou de couleur - ont concerné environ 17 millions d'Africains noirs entre 650 et 1920. Quant à la traite intrafricaine, un historien américain, Patrick Manning, estime qu'elle représente l'équivalent de 50 % de tous les déportés hors d'Afrique noire, donc la moitié de 28 millions. C'est probablement plus. Ainsi un des meilleurs spécialistes de l'histoire de l'Afrique précoloniale, Martin Klein, explique-t-il que, vers 1900, rien que dans l'Afrique-Occidentale française, on comptait plus de 7 millions d'esclaves. Aussi n'est-il sans doute pas exagéré de dire qu'il y en eut peut-être plus de 14 millions, pour le continent, sur une durée de treize siècles. »

Polémique

Un entretien d'Olivier Pétré-Grenouilleau accordé au Journal du dimanche du 12 juin 2005, déclenche la colère de Claude Ribbe qui dans une lettre du 13 juin 2005 accuse avec une rare violence Pétré-Grenouilleau d'être « aveuglé par son racisme »[3]. Le même jour, un Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais porte plainte pour négation de crime contre l'humanité, la traite des noirs ayant été reconnue comme un tel crime par la loi française no 2001-434 du 23 mai 2001, « tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité » (« loi Taubira »). Dans cet entretien, sur la question de « l'antisémitisme véhiculé par Dieudonné », l'historien répond que

« Cette accusation contre les juifs est née dans la communauté noire américaine des années 1970. Elle rebondit aujourd'hui en France. Cela dépasse le cas Dieudonné. C'est aussi le problème de la loi Taubira qui considère la traite des Noirs par les Européens comme un "crime contre l’humanité", incluant de ce fait une comparaison avec la Shoah. Les traites négrières ne sont pas des génocides.
La traite n'avait pas pour but d'exterminer un peuple. L'esclave était un bien qui avait une valeur marchande qu'on voulait faire travailler le plus possible. Le génocide juif et la traite négrière sont des processus différents. Il n'y a pas d’échelle de Richter des souffrances[4]. »

Le collectif réclame qu'Olivier Grenouilleau « soit suspendu de ses fonctions universitaires pour révisionnisme ». Christiane Taubira va jusqu'à déclarer que, pour elle, le fait que qu'Olivier Grenouilleau, professeur d'université, « payé par l'Education nationale sur fonds publics », puisse enseigner ses « thèses » aux étudiants pose un « vrai problème »[5].

Olivier Pétré-Grenouilleau soutenu par dix-neuf historiens de renom et par près de 600 enseignants et chercheurs[6] à travers un appel publié dans le quotidien Libération [7] qui défend la liberté de la recherche scientifique et critiquant notamment les lois mémorielles. Finalement, le collectif antillais retire sa plainte en février 2006, pour ne pas rendre leurs actions contre-productives eu égard de la mauvaise réception de cette plainte par les médias et la communauté des historiens[8]. La présidente de l'association Survie, Odile Tobner, a cependant critiqué l'approche d'Olivier Pétré-Grenouilleau fin 2007[9].

Publications

  • Moi, Joseph Mosneron, armateur négrier nantais (1748-1833). Portrait culturel d’une bourgeoisie négociante au siècle des Lumières, Éditions Apogée, Rennes, 1995, 240 p.
  • L’argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement : un modèle, Aubier, Paris, 1996, 424 p (thèse de doctorat).
  • La traite des Noirs, P.U.F., Collection "Que sais-je ?", Paris, 1997 (réédition 1998), 128 p.
  • Les négoces maritimes français (XVIIe-XXe siècle), Belin, coll. "Sup", Paris, 1997, 256 p.
  • Nantes au temps de la traite des Noirs, Hachette, Paris, 1998, 280 p.
  • La démocratie aux États-Unis et en Europe de 1918 à 1989, Bréal, Paris, 2000, 172 p.
  • Saint-Simon (1760-1825). L’utopie ou la raison en actes, Payot, Paris, 2001, 514 p.
  • Pétré-Grenouilleau (O.), (éd.), From Slave Trade to Empire. Europe and the Colonisation of Black Africa (1780s-1880s), (« Introduction », et « Cultural systems of Representation, Economic Interests and French Penetration into Black Africa, 1780s-1880s »), Routledge, Londres, 2004, p. 1-17 ; 157-184 (Actes d'un colloque tenu à Lorient en 2001).
  • Nantes, histoire d’une ville, Éditions Palantines, Plomelin (29), 2003, 300 p.
  • Les traites négrières, La Documentation française, Paris, 2003, 64 p.
  • Les traites négrières. Essai d’histoire globale, Gallimard, coll. « Bibliothèque des Histoires », Paris, 2004, 468 p. (ISBN 2070734994)
  • From Slave Trade to Empire. Europe and the Colonisation of Black Africa (1780s-1880s), Routledge, Londres, 2004, 248 p. .
  • Pétré-Grenouilleau (O.), (éd.), Abolitionnisme et société (France, Suisse, Portugal, XVIIIe-XIXe siècles), (« Introduction » et « Abolitionnisme et nationalisme : le douloureux positionnement des abolitionnistes français »), Karthala, Paris, 2005 (Actes d'un colloque tenu à Lorient en 2004).
  • En collaboration avec Pieter Emmer, A Deus ex Machina Revisited. Colonial Trade and European Economic Development (1500-1940), Brill, 2005 (Actes d’un colloque tenu à Lorient en septembre 2001).
  • Nantes, éditions Palantines, 2008.
  • Dictionnaire des esclavages, Éditions Larousse, Collection : À présent, 10 mars 2010.
  • Et le marché devint roi : Essai sur l'éthique du capitalisme, Flammarion, 2013.
  • Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, Gallimard, 410 p., 2014

Notes et références

  1. (fr) Antoine de Baecque, « Il s'est fait traiter », sur denistouret.net, Libération, (consulté le 26 février 2009)
  2. Yves Lacoste, « Hérodote a lu : Les Traites négrières, essai d’histoire globale », Hérodote, no 117, 2005, p. 196 (lire en ligne)
  3. "L’AFFAIRE OLIVIER PETRE-GRENOUILLEAU" : ELEMENTS DE CHRONOLOGIE, epi.univ-paris1.fr, Luc Daireaux, 4 janvier 2006
  4. (fr) À propos de l'histoire des traites négrières et, plus généralement, des positions contrastées des Historiens, l'entretien complet est à la fin de l'article
  5. Esclavage : retour à l'histoire, Eric Conan, marianne.net, 10 mai 2014
  6. Le collectif DOM retire sa plainte contre un historien de l'esclavage, Jean-Baptiste de Montvalon, Monde,
  7. L'appel des 19 historiens : Liberté pour l'histoire !, copie sur le site de la LDH de l'appel lancé dans le quotidien Libération du
  8. Antoine de Baecque, « Il s'est fait traiter », (consulté le 21 mai 2010)
  9. Odile Tobner, Du racisme français, Éditions Les Arènes, 2007

Bibliographie

  • Daniel Hemery, Claude Liauzu, Arnaud Nanta, « Faire valoir le devoir d'histoire. Par-delà la tyrannie des entreprises de mémoires et d'oublis, il faut retenir la leçon de l'historien Marc Bloch », Libération, 8 juin 2006.
  • Odile Tobner, « Une négrophobie académique ?, Olivier Pétré-Grenouilleau, ou la banalisation de la Traite »

Lien externe

  • (fr) « Un esclavage qui n'a pas laissé de traces », entretien paru dans le quotidien Le Figaro du 11 mai 2006.
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