Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions

[HOME PAGE] [STORES] [CLASSICISTRANIERI.COM] [FOTO] [YOUTUBE CHANNEL]


Négritude

Négritude

Des informations de cet article ou section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans la bibliographie ou en liens externes.
Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références.

La négritude est un courant littéraire et politique, créé durant l'entre-deux-guerres[1], rassemblant des écrivains francophones dont la peau est noire, comme Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, Guy Tirolien, Birago Diop et René Depestre notamment. Lié à l'anticolonialisme, le mouvement influença par la suite nombre de personnes proches du Black nationalism, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone.

Origine

Dans Négritude Agonistes, Christian Filostrat publie le numéro 3 (Mai - Juin 1935) de L'Étudiant Noir, Journal Mensuel de l’Association des Étudiants Martiniquais en France dans lequel Aimé Césaire a initialement forgé le terme « négritude »[2]. Dans la rubrique Conscience Raciale et Révolution Sociale de ce numéro de L'Étudiant Noir, Césaire revendique l'identité noire et sa culture, d'abord face à une francité perçue comme oppressante et instrument de la comptabilité coloniale française (Discours sur le colonialisme, Cahier d'un retour au pays natal). Césaire l'emploie de nouveau en 1939 lors de la première publication du Cahier d'un retour au pays natal. Le concept est ensuite repris par Léopold Sédar Senghor dans ses Chants d'ombre, qui l'approfondit, opposant « la raison hellène » à l'« émotion noire » :

« Nuit qui me délivre des raisons des salons des sophismes,
des pirouettes des prétextes, des haines calculées des carnages humanisés
Nuit qui fond toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude »

Signification

La naissance de ce concept, et celle d'une revue, Présence africaine, qui paraît en 1947 simultanément à Dakar et à Paris, va faire l'effet d'une déflagration. Elle rassemble des Noirs de tous les horizons du monde, ainsi que des intellectuels français, notamment Sartre. Celui-ci définit alors la négritude comme : « la négation de la négation de l'homme noir ».

Pour Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire » ou encore : « La négritude est un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie, d'Europe et d'Océanie. »

Pour Césaire, « ce mot désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l'assimilation culturelle ; le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. Le culturel prime sur le politique. »

Critiques

Par la suite, des écrivains noirs ou créoles ont critiqué ce concept, jugé trop réducteur : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore » (Wole Soyinka), ce à quoi Léopold Sédar Senghor répondra : « Le zèbre ne peut se défaire de ses zébrures sans cesser d'être Zèbre, de même que le nègre ne peut se défaire de sa Négritude sans cesser d'être Nègre. » Les propos de Soyinka ont fait davantage de bruit que la réponse de Senghor. Mais ce dernier, en disant que le tigre est un animal, situe définitivement sa conception de la négritude du point de vue de la revendication culturelle.

Stanislas Spero Adotevi fait une analyse sévère dans son essai Négritude et négrologues : « Souvenir dans la connivence nocturne, la négritude est l'offrande lyrique du poète à sa propre obscurité désespérément au passé. »

En 1968 Yambo Ouologuem participe à ce débat avec son ouvrage polémique Le Devoir de violence.

Il sera ainsi globalement reproché à la négritude de véhiculer une vision « négriste » de la poésie, et d'enfermer les Noirs dans un schéma réducteur.

Mais les principaux auteurs de la négritude en ont également fait un mouvement controversé de par leurs désaccords. En effet, ils n'en avaient pas tous la même vision. Selon l'écrivain guadeloupéen Daniel Maximin, la négritude ne se définit pas comme un mouvement, mais comme une génération d'intellectuels rassemblés par une même prise de conscience[3], tandis que Léopold Sédar Senghor la théorise comme telle [4]. Enfin, de par des origines différentes (Guyane, Martinique, Sénégal), la négritude trouvant sa source dans les vécus de chacun d'eux, il s'agit de points de vue personnels, de leur propre négritude, à la fois singulière et plurielle (dépasser la révolte pour prôner la paix et la fraternité[5], exhorter à la révolte[6] ou bien exprimer sa rancœur[7]).

René Maran, auteur de Batouala, est généralement considéré comme un précurseur de la négritude.

Annexes

Articles connexes

  • Veronique tadjo
  • Léopold Sédar Senghor
  • Aimé Césaire
  • Jean-Fernand Brierre
  • Birago Diop
  • David Diop
  • Léon-Gontran Damas
  • Lilyan Kesteloot
  • René Maran
  • Jean Price Mars
  • Paulette Nardal
  • Stanislas Spero Adotevi
  • Guy Tirolien
  • Tchicaya U Tam'si
  • Léopold Congo-Mbemba
  • Congrès des écrivains et artistes noirs
  • Festival mondial des Arts nègres
  • Maison de la Négritude

Bibliographie

  • Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal 1939 dans la revue Volontés, réédité en 1956, Présence Africaine
  • Stanislas Spero Adotevi, Négritude et négrologues, Paris : Éditions Le Castor Astral, 1972 réédité en 1998
  • Léon-Gontran Damas, Poètes d'expression française, Paris : Éditions du Seuil, 1947
  • Christian Filostrat, Negritude Agonistes, Africana Homestead Legacy Publishers 2008, ISBN 978-0-9818939-2-1
  • Lilyan Kesteloot, Histoire de la littérature négro-africaine, Karthala, AUF, 2004 (mise à jour), 386 p. (ISBN 2-84586-112-5)
  • Mouhamadou Kane, Birago Diop, l'homme et l'œuvre, Paris : Présence Africaine, 1971
  • Sélim Lander, Crépuscule de la négritude[réf. insuffisante]
  • (en) I. L.Markovitz, Leopold Sedar Senghor and the Politics of Negritude, New York, Atheneum, 1969, VIII-300 p. (Thèse)
  • Léopold Sédar Senghor, Liberté 1 : Négritude et humanisme, Paris: Éditions du Seuil, 1964
  • René Piquion, L'épopée d'une torche, Deschamps, Port-au-Prince, 1979
  • Léopold Sédar Senghor, Ce que je crois, Paris : Grasset, 1988
  • (en) Véronique Tadjo, Latérite/Red Earth, Spokane, WA : Eastern Washington University Press, 2006
  • Peter Thompson, Négritude et nouveaux mondes - poésie noire : africaine, antillaise, et malgache, Concord, MA : Wayside Publishing, 1994
  • M. Steins, Les antécédents et la genèse de la négritude senghorienne, Paris, Université de Paris III, 1981, 3 t., 1346 p. + 9 p. (Thèse d’État)
  • Annie Urbanik-Rizk, Étude sur Aimé Césaire : Cahier d'un retour au pays natal, Discours sur le colonialisme, Ellipse Marketing, 1998 (ISBN 978-2729844127)

Filmographie

  • Négritude : Naissance et expansion du concept, film documentaire réalisé par Nathalie Fave et Jean-Baptiste Fave, produit par Maison Africaine de la Poésie Internationale, tourné au Sénégal en 2005, 56' (édité en DVD, premières minutes disponibles en ligne). Le film comprend des interventions d'Amadou Lamine Sall, Racine Senghor, Lilyan Kesteloot, Jean-Louis Roy, Jacqueline Lemoine, Gérard Chenêt, Victor Emmanuel Cabrita, Nafissatou Dia Diouf, Amadou Ly, Youssoufa Bâ, Raphaël Ndiaye, Alioune Badara Bèye, Hamidou Dia, Georges Courrèges, Baba Diop

Liens externes

  • La dimension diasporique de la négritude dans le Nouveau Monde sur Manioc
  • Colloque Léon-Gontran Damas Discussion autour du thème "Négritude et Surréalisme" sur Manioc
  • Damas et la Guyane : "La négritude et les idéologies des racines : quels héritages dans l'identité créole guyanaise ?" sur Manioc
  • Négritude et surréalisme : le style canaille de Damas sur Manioc
  • Léon-Gontran Damas : poète jazz du trio de la Négritude sur Manioc
  • Articles et présentation "Négritude"
  • Présentation de la Négritude sur Écrit créole, Langue et culture et sur l'Encyclopédie de la francophonie
  • L'Étudiant noir, journal mensuel de l'Association des étudiants martiniquais en France, première année n°3 mai-juin 1935

Notes et références

  1. Dossier sur le mouvement de la négritude, sur le site de l'Assemblée nationale française
  2. Christopher l. miller The (Revised) Birth of Negritude: Communist Revolution and “the Immanent Negro” in 1935 PMLA, Vol. 125, No. 3, May 2010
  3. dixit Aimé Césaire
  4. Liberté, L.S Senghor
  5. Hosties Noires, Léopold Sédar Senghor
  6. Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire
  7. Pigments Névralgies, Léon Gontran Damas
  • Portail de la poésie
  • Portail de la littérature
  • Portail de la politique
  • Portail de l’Afrique
  • Portail de la Caraïbe
This article is issued from Wikipédia - version of the Friday, October 16, 2015. The text is available under the Creative Commons Attribution/Share Alike but additional terms may apply for the media files.
Contents Listing Alphabetical by Author:
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Unknown Other

Contents Listing Alphabetical by Title:
# A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Z Other

Medical Encyclopedia

Browse by first letter of topic:


A-Ag Ah-Ap Aq-Az B-Bk Bl-Bz C-Cg Ch-Co
Cp-Cz D-Di Dj-Dz E-Ep Eq-Ez F G
H-Hf Hg-Hz I-In Io-Iz J K L-Ln
Lo-Lz M-Mf Mg-Mz N O P-Pl Pm-Pz
Q R S-Sh Si-Sp Sq-Sz T-Tn To-Tz
U V W X Y Z 0-9

Biblioteca - SPANISH

Biblioteca Solidaria - SPANISH

Bugzilla

Ebooks Gratuits

Encyclopaedia Britannica 1911 - PDF

Project Gutenberg: DVD-ROM 2007

Project Gutenberg ENGLISH Selection

Project Gutenberg SPANISH Selection

Standard E-books

Wikipedia Articles Indexes

Wikipedia for Schools - ENGLISH

Wikipedia for Schools - FRENCH

Wikipedia for Schools - SPANISH

Wikipedia for Schools - PORTUGUESE

Wikipedia 2016 - FRENCH

Wikipedia HTML - CATALAN

Wikipedia Picture of the Year 2006

Wikipedia Picture of the Year 2007

Wikipedia Picture of the Year 2008

Wikipedia Picture of the Year 2009

Wikipedia Picture of the Year 2010

Wikipedia Picture of the Year 2011