Migration pendulaire
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La migration pendulaire, ou alternante, est un phénomène caractéristique des métropoles et de leurs zones péri-urbaines dû à l'étalement urbain et de la division spatiale des activités, notamment par le zonage. L’expression désigne les déplacements quotidiens des personnes de leur domicile à leur lieu de travail et inversement. On parle aussi de mobilité pendulaire ou de déplacement pendulaire.
Concept
Les migrations pendulaires sont un phénomène caractéristique des pays développés, même s'il peut exister dans les métropoles des pays en développement[1]. Le qualificatif alternante ou pendulaire provient du va-et-vient continuel, au cours d'une même journée, entre deux destinations lointaines, caractéristique principale de ces déplacements. Il s'agit le plus souvent de déplacements domicile-travail[2], entre un pôle urbain et sa périphérie plus ou moins lointaine. Ces migrations peuvent s’observer aussi à l'échelle interrégionale (généralement à cause d'écarts importants du volume de l’emploi) ou transfrontalière (par exemple entre Genève et sa périphérie française) en raison d'un niveau salarial ou fiscal avantageux. La réduction de plus en plus importante des temps de trajets interurbains des transports en commun, comme les trains à grande vitesse, augmente le rayon qu’il est possible de parcourir quotidiennement pour se rendre à son lieu de travail, certains navetteurs parcourant plusieurs centaines de kilomètres. Les personnes pratiquant les migrations pendulaires peuvent être désignées sous le terme de « navetteurs » (« qui font la navette »)[3].
Dans les villes développées, les emplois ont tendance à se concentrer au centre-ville, dans la mesure où l'urbanisation va de pair avec la tertiarisation des emplois, la centralisation administrative et la concentration en centre-ville de ces activités. Par ailleurs, en Europe, le développement important des zones urbaines a posé, dès l'après-guerre, un problème de logement qui a été résolu par l'extension de la surface des aires urbaines et la création de banlieues. Ainsi, de manière générale, on a assisté à une certaine spécialisation des espaces (zonage), les logements se situant à la périphérie des villes et les emplois au centre-ville.
Plus récemment, certaines zones urbaines ont vu une partie de leur population, à la recherche d’un cadre de vie qu'elles considèrent meilleur (périurbanisation), déserter la ville pour les zones moins urbanisées de la périphérie alors que leurs activités professionnelles restent localisées dans le centre du pôle urbain. Par conséquent, dans un contexte de développement de la motorisation des ménages (utilisation de mode de transports motorisés individuels), les travailleurs se déplacent chaque jour à deux reprises, de la périphérie vers le centre le matin, du centre vers la périphérie le soir[1].
Cette tendance générale peut se modifier progressivement, et tend parfois à s'inverser : des emplois s'implantent alors hors des centres-villes. C'est le cas par exemple en Île-de-France, avec le quartier de La Défense où se concentrent de très nombreux emplois, mais aussi avec des pôles plus ou moins importants en petite et grande couronne.
Un phénomène problématique
De nombreux problèmes sont liés à ces migrations alternantes, en particulier lorsqu'elles se font en automobile, dans la mesure où cela encombre les axes routiers. C'est pourquoi les métropoles s'équipent de systèmes de transport en commun (comme le RER dans la région parisienne et bientôt bruxelloise) et de voies rapides (notamment les ceintures périphériques, qualifiées de rocade en France et de ring en Belgique). À cela s'ajoutent les difficultés de concentration de la population dans les banlieues, et la fantômisation des centres-villes, dans les métropoles d'Amérique du Nord en particulier. Les migrations alternantes sont également une source très importante de pollution à cause, entre autres, de la production d'oxydes de carbone, de soufre et d'azote par les automobiles.
L'évolution récente vers l'implantation d'emplois en banlieue a des effets positifs, parce qu'elle rééquilibre le trafic aux heures de pointe, mais aussi des effets négatifs, car elle entraîne plus de déplacements en automobile.
Ce mode de vie, schématisé par le triptyque métro-boulot-dodo, est également une des composantes du stress des travailleurs, coincés dans les embouteillages.
Références
- 1 2 Guy Baudelle et Olivier David, « population, peuplement et migration », in Annette Ciattoni et Yvette Veyret (dir), Les fondamentaux de la géographie, Armand Colin, 2003, p. 46
- ↑ Guy Baudelle et Olivier David, « population, peuplement et migration », in Annette Ciattoni et Yvette Veyret (dir), Les fondamentaux de la géographie, Armand Colin, 2003, p. 44
- ↑ Ce terme, originaire du français de Belgique, est également utilisé en Suisse et plus récemment en France où il demeure très rare.
Voir aussi
Articles connexes
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