Marcello Malpighi


Marcello Malpighi par Carlo Cignani
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Naissance |
Crevalcore près de Bologne |
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Décès |
(Ã 66 ans) Rome |
Nationalité |
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Champs | histologie, embryologie, entomologie |
Institutions | université de Bologne |
Renommé pour | histologie, capillaires |
Marcello Malpighi, né le à Crevalcore (dans les environs de Bologne) et mort le à Rome, est un médecin et naturaliste italien. Il est considéré comme le fondateur de l'anatomie microscopique ou histologie.
Biographie
En 1645, Malpighi suit à Bologne l'enseignement du philosophe aristotélicien Francesco Natali[1]. Sur son conseil, en 1649, il s'oriente vers la médecine. Ses maîtres sont Bartolomeo Massari puis Andrea Mariani. Il est l'un des neuf auditeurs qui se réunissent chez Massari ; on y pratique les méthodes utilisées par William Harvey, qui restera pour Malpighi un modèle sa vie durant.
Il devient professeur titulaire de la chaire de médecine théorique à Pise en 1656. C'est à Pise qu'il rencontre Giovanni Alfonso Borelli, mathématicien, qui l'initie à la physique corpusculaire et sans doute à la microscopie. C'est à Pise aussi qu'il prend connaissance des techniques qui ont permis à Giovanni Battista Hodierna d'étudier l’œil de la mouche[2]. Il ne reste à Pise que trois ans, sa santé précaire le poussant à rentrer à Bologne parmi les siens.
En 1659, Malpighi est de retour à Bologne. Lui et Carlo Fracassati y font des dissections et des vivisections. En 1662, il occupe la plus importante chaire de médecine de Messine.
En 1667, il est invité à correspondre avec la Royal Society ; il entre dans la Société le . En 1691, il devient médecin du pape Innocent XII. Il meurt d'apoplexie le au palais du Quirinal.
Travaux
Physiologie

Les travaux de Harvey, s'ils étaient révolutionnaires, restaient incomplets. Harvey avait compris le mécanisme général de la circulation sanguine, mais il n'avait pu trouver comment le sang passait des artères aux veines. En utilisant le microscope et en axant ses recherches sur le poumon, Malpighi découvre les capillaires en 1661, et les décrit dans ses Observations anatomiques du poumon, bouclant ainsi le système de Harvey. Ce livre est considéré comme l'ouvrage fondateur de la médecine moderne.
Les travaux de Malpighi vont à l'encontre du dogme galénique et lui attireront l'hostilité de la communauté scientifique. Obligé de s'exiler à Messine en Sicile en 1662, il y décrira des structures variées telles que la structure du cerveau, les globules rouges, la peau, les reins et de nombreuses autres structures auxquelles son nom est encore aujourd'hui attaché. Il abordera également l'entomologie et l'embryologie. Dans ce dernier domaine, il est à l'origine de la théorie de la préformation, selon laquelle l'ovule contient déjà en entier l'être vivant.
Botanique

Malpighi fait paraître en 1671 un travail intitulé Anatome plantarum sur l'anatomie cellulaire des végétaux. Il montre que le tissu cellulaire est constitué de vésicules de forme variable qu'il nomme « utricules ». En comparant les tissus de divers végétaux, il voit que les utricules sont soudés entre eux par une substance qu'il nomme « cystoblastème ». Malgré tout, les illustrations de Malpighi, pourtant dessinateur hors pair, sont souvent difficiles à interpréter.
Malpighi propose une analogie entre les tissus osseux et ligneux, idée plus tard reprise tard par Duhamel du Monceau[3].
Il étudie également l'embryologie des végétaux. Bien que ses observations soient très poussées, il est manifeste qu'il n'a encore qu'une idée assez imprécise du sexe des végétaux. Enfin, Malpighi décrit le bourgeon comme une structure contenant tous les éléments de la future feuille, fleur ou branche.
Ces travaux font de Malpighi, conjointement avec Nehemiah Grew, l'un des fondateurs de l'anatomie végétale.
Méthode expérimentale
L’œuvre de Malpighi est à la rencontre d'un instrument, le microscope, et d'une méthode. Cette méthode, il la définit lui-même comme une méthode d'analogie[4].
Il utilise aussi le « microscope de la nature »[5] : on trouve plus facilement la jonction entre l'artère et la veine chez la grenouille que chez l'homme ; Malpighi a appris auprès de Claude Aubery que le testicule du sanglier durant la saison des amours offre un modèle agrandi de celui de l'homme[6],[2]. Parfois aussi, un organe malade offre une meilleure vue qu'un organe sain.
En plus de ses découvertes, Malpighi imaginera le schéma type des articles scientifiques tel qu'utilisé aujourd'hui. Il décrira notamment ses méthodes expérimentales afin que les autres médecins puissent vérifier et confirmer (ou infirmer) ses découvertes. Cette possibilité de critique est l'un des piliers de la science moderne.
Œuvres (sélection)

Sauf mention contraire, les œuvres citées sont en latin.
- De pulmonibus observationes anatomicae (Observations anatomiques sur les poumons), Bologne, Giovanni Battista Ferroni, 1661.
- Édition de 1672, dans le même volume que De pulmonum substantia et motu diatribe de Thomas Bartholin, Leyde, F. Lopez, 1672
- Anatome plantarum, Londres, J. Martyn
- Anatome plantarum (Première partie), 1675
- Anatomes plantarum pars altera (Seconde partie), 1679
- Opera omnia (Œuvres complètes), Londres, Robert Scott, 1686
- Dissertatio epistolica de bombyce (Dissertation en forme de lettre sur le ver à soie), Londres, John Martyn et James Allestry, 1669[7]
- (fr) La structure du ver à soie et De la formation du poulet dans l’œuf, Paris, Maurice Villery, 1686 — Pour le texte latin de La formation… (De formatione pulli in ovo), voir plus bas Adelman.
- (fr) (la) Traité du ver à soie, trad. E. Maillot, Montpellier, 1878 — La station séricicole de Montpellier a fait imprimer ce texte dans le dernier quart du XIXe siècle.
- De viscerum structura … Exercitatio anatomica, 1678
- Discours anatomiques sur la structure des viscères, Paris, 1683 — Aussi numérisé par BIU Santé
- De structura glandarum conglobatarum, Leyde, Pieter van der Aa, 1690
- De hepate. Opera omnia, Leyde, Pieter van der Aa, 1699
- Opera posthuma … quibus praefixa est ejusdem vita a seipso scripta, Londres, A. & J. Churchill, 1697 — Œuvres posthumes et courte autobiographie.
- En ligne : édition d'Amsterdam, Gallet, 1700 — Autobiographie, datée du 16 novembre 1669 (il avait 41 ans)
Œuvres en ligne ou liens à des œuvres en ligne
- Marcello Malpighi, site Internet Archive.
- Marcello Malpighi, site The Oneline Books.
Bibliographie
- (en) Howard Adelmann, Marcello Malpighi and the evolution of embryology, Ithaca (N.Y.), Cornell University Press, 1966, xxiv, 2 475 p. — Inclut le texte De formatione pulli in ovo (La formation du poulet dans l’œuf) de Malpighi.
- (en) Luigi Belloni, « Malpighi, Marcello », dans Complete Dictionary of Scientific Biography, 2008 (encyclopedia.com) — Article d'encyclopédie esquissant entre autres la méthode de Malpighi.
- (en) Matthew Cobb, « Malpighi, Swammerdam and the colourful silkworm : replication and visual representation », dans Ann. Sci., vol. 59 (2002), no 2, p. 111–147 (ISSN 0003-3790)
- Bruno de Dinechin, Duhamel du Monceau : un savant exemplaire au siècle des Lumières, Connaissance et Mémoires Européennes, 1999 (ISBN 2-919911-11-2).
- (en) Giovanni B. Fogazzi, « The description of the renal glomeruli by Marcello Malpighi », dans Nephrol Dial Transplant (1997) 12: 2191–2192
- (it) Domenico Bertoloni Meli, « La Rivoluzione scientifica : i protagonisti. Marcello Malpighi », dans Enciclopedia Treccani, 2002
- (en) Domenico Bertoloni Meli, Reliability and generalization in early modern anatomy
- (en) A. W. Meyer, « Malpighi as anatomist », dans Science (1930), 72 (1862), p. 234-238
- (en) A. Mezzogiorno et V. Mezzogiorno, « Marcello Malpighi (1628-1694) », dans Garabed Eknoyan et al., History of nephrology, vol. 2, Karger, 1997, p. 269
- (en) J. M. S. Pearce, « Malpighi and the discovery of capillaries », dans Eur Neurol 2007, 58, p. 253–255 DOI:10.1159/000107974
- (en) Marco Piccolino, « Marcello Malpighi and the difficult birth of modern life sciences », dans Endeavour 23.4 (1999): 175-179
Annexes
Éponymie
- Le nom de Malpighi reste attaché à des dizaines de structures du corps humain et de celui des insectes ; on peut nommer les tubes de Malpighi, la cellule de Malpighi, l'épithélium malpighien, le corpuscule de Malpighi.
- Linné (1707-1778) lui a dédié le genre Malpighia, type de la famille des Malpighiacées et de l'ordre des Malpighiales, ce dernier introduit par la classification phylogénétique.
- Plusieurs villes italiennes ont une rue nommée Marcello Malpighi : Milan, Pérouse, Cento (province de Ferrare) etc. ; il y a un lycée Malpighi à Rome, un à Bologne etc.
Notes et références
- ↑ Notes autobiographiques, p. 1.
- 1 2 Meli, dans le Treccani.
- ↑ Elle est présentée dans son sixième mémoire sur les os en 1743 : Bruno Dupont de Dinechin, p. 181. Ou voir « végétation » dans l'Encyclopédie.
- ↑ Voir le début d'Anatomes plantarum idea, ou : Dissertatio epistolica de bombyce, p. XI, avec un commentaire en français commençant p. X.
- ↑ Belloni.
- ↑ Voir l'illustration dans Tim R. Birkhead, Dave J. Hosken et Scott S. Pitnick (dir.), Sperm biology : an evolutionary perspective, p. 14 (ISBN 0080919871 et 9780080919874). Les Philosophical Transactions de 1809 attribuent toutefois cette image à un certain Vadlius Dathirius Bonglarus : p. 302 ; figure à la p. 759.
- ↑ Numérisation des Collections patrimoniales des bibliothèques de l'université de Strasbourg.
Voir aussi
- Giovanni Alfonso Borelli
Liens externes
- Marcello Malpighi dans la Banque d'images et de portraits de la BIUM.
- Œuvres et portraits numérisés de Marcello Malpighi, site Europeana.
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