Macrolide
Les macrolides sont des molécules à propriétés antibiotiques, qui ont des macrocycles de lactone souvent associés à des sucres neutres ou aminés. Elles constituent une famille d'antibiotiques capables de diffuser dans les tissus, voire à l'intérieur des cellules. Ils sont donc actifs sur les germes intracellulaires. Ils sont utilisés dans le cas des infections pulmonaires atypiques (légionellose, infection à Chlamydia), de certaines infections à streptocoques, staphylocoques méti-S, entérocoques. Cependant leur usage est délicat en raison de nombreux effets secondaires et interactions médicamenteuses.
Les kétolides, macrolides de dernière génération, sont intéressants en raison de l'extension de leur activité au pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (ou PSDP). Leurs effets secondaires et contre-indications sont cependant les mêmes.
Membres de ce groupe
Il existe plusieurs types de macrolides avec 14, 15 ou 16 atomes dans leur macrocycle. On les classe parfois en diverses générations :
- 1re génération :
- cycle à 14 : érythromycine A
- cycle à 16 : spiramycine
- 2e génération :
- cycle à 14 : josamycine
- cycle à 14 : clarithromycine
- cycle à 14 : roxithromycine
- cycle à 15 : azithromycine
- cycle à 16 : midécamycine
- 3e génération (kétolides) :
- cycle à 14 : télithromycine
On emploie également la spiramycine (utilisée pour traiter la toxoplasmose), l'ansamycine, l'oléandomycine, la carbomycine et la tylocine.
Il existe également une nouvelle classe d'antibiotiques, connus sous le nom de kétolides qui sont structurellement apparentés aux macrolides. Les kétolides, comme la télithromycine, sont utilisées pour combattre les infections de l'appareil respiratoire dues à des bactéries résistantes aux macrolides.
Macrolides non-antibiotiques
Usages
Mécanisme d'action
Les macrolides (des bactériostatiques) à chaîne 14 ou 16 carbones altèrent la synthèse des protéines bactériennes en se fixant sur les ribosomes (sous-unité 50S) et en bloquant ainsi cette synthèse par encombrement stérique.
Les macrolides sont éliminés au niveau de la bile.
Résistance
Résistance intrinsèque
Les bactéries gram négatif sont généralement naturellement résistantes aux macrolides car leur membrane cellulaire externe est imperméable aux molécules hydrophobes telles que les macrolides. Exemples : Escherichia coli, Salmonella typhi.
Résistance acquise
Les trois mécanismes connus de résistance aux macrolides sont : la modification de la cible, l'inactivation et l'efflux.
Tableau d'efficacité
Voici un tableau d'efficacité potentiel des macrolides.
Légende:
- spectre utile
- non couvert
- intermédiaire / résistance fréquente
- CG+ : Cocci gram +
- BGN : bacilles gram négatif
- BG+ : Bacilles gram +
Bactéries aérobies
L'information du spectre d'efficacité de l'antibiotique est à titre indicatif (en particulier pour les étudiants en médecine), si vous devez prescrire des antibiotiques, veuillez vous référer aux recommandations officielles.
Gram + | Gram - | |
---|---|---|
Cocci | Staphylocoque (coccis en amas) :
Streptocoque (cocci en chainettes) :
Entérocoques : (diplocoques) Enterococcus fecalis (ressemblent aux streptocoques) |
Nesseria (2 principaux cocci gram -)
Cocco-baciles (germes en pédiatrie):
|
Bacilles | "Listeria monocytogenes (le seul BG+ à connaître)"
"Corynebacteirum diphteriae" Bacillus anthracis |
Enterobacteries :
Escherichia coli (ETEC, EPEC, EHEC), Klebsiella, Enterobacter, Serratia, Proteus, Salmonella, Shigella, Yersinia pestis / enterocolitica Autres BGN : Campylobacter, Helicobacter pylori et jejuni, Vibrio cholerae, Pasteurella, Haemophilus influenzae HACEK (Haemophilus, Actinobacillus, Cardiobacterium, Eikenella, Kingella) Bordetella pertussis, Legionella (intracellulaire facultatives ) morsures griffures : Bartonella henselae, Francisella tularensis (maladie des griffes du chat) Pseudomonas (à part) |
Bactéries anaérobies
L'information du spectre d'efficacité de l'antibiotique est à titre indicatif (en particulier pour les étudiants en médecine), si vous devez prescrire des antibiotiques, veuillez vous référer aux recommandations officielles.
Gram + | Gram - | |
---|---|---|
Bacilles | Clostridium (principaux BG+ anaérobies): tetani, botulinium, perfringens, difficile
Propionibacterium acnes Actinomyces |
Bacteroides fragilis
fusobacterium morsures griffures : Pasteurella multocida (chien, anaérobie facultative) |
Cocci | Peptostreptoccus sp. |
Autres bactéries
L'information du spectre d'efficacité de l'antibiotique est à titre indicatif (en particulier pour les étudiants en médecine), si vous devez prescrire des antibiotiques, veuillez vous référer aux recommandations officielles.
Intracellulaires | Spirochètes (bactéries hélicoïdales Gram -) | Mycobactéries = BAAR | Nocardia |
---|---|---|---|
Chlamydia (trachomatis, psitacci, pneumoniae)
mycoplasme (pulmonaire), Ureaplasma urealyticum (uro genital) Rickettsia |
Treponema (pallidum)
Borrelia (burgdorferi = Maladie de Lyme) Leptospira |
tuberculosis
leprae mycobactéries atypiques (avium, xenopi) |
Pneumoystis joriveci |
Germes intracellulaires facultatifs | Germes intracellulaires obligatoires |
---|---|
Legionella (BGN aérobie)
Bordetella pertussis : coqueluche (BGN aérobie) Mycobacterium tuberculosis : tuberculose (mycobactérie) Salmonella typhi : fièvre typhoïde (BGN aérobie) Brucella sp. : brucellose (?) Legionella pneumophila : légionellose (BGN aérobie) Listeria monocytogenes : listériose (BG+ aérobie) Francisella tularensis : tularémie (?) |
Mycobacterium leprae : lèpre (mycobactérie)
Rickettsia sp: fièvre boutonneuse, typhus Coxiella burnetii : fièvre Q Chlamydia trachomatis : trachome, pneumopathies (intracellulaire) |
Effets secondaires
Ces antibiotiques sont en règle générale bien tolérés.
Certains sont métabolisées par le cytochrome P450 avec le risque d'interactions médicamenteuses qui en découle, l'azithromycine semblant le plus neutre sur ce point de vue[1].
Jouant sur certains canaux ioniques, ils peuvent perturber la repolarisation de la cellule musculaire cardiaque en allongeant cette dernière, augmentant le risque de torsades de pointe, et de trouble du rythme cardiaque[2]. Plusieurs macrolides sont ainsi soupçonnés d'augmenter légèrement le risque de mort d'origine cardiaque : c'est le cas de l'éryhtromycine[3], de l'azithromycine[4] et de la clarythromycine[5], la roxithromycine semblant neutre sur ce sujet[5].
Voir aussi
- Antibiotique
- Polycétide
Notes et références
- ↑ Rubinstein E, Comparative safety of the different macrolides, Int J Antimicrob Agents, 2001;18:S71-6
- ↑ Yap YG, Camm AJ, Drug induced QT prolongation and torsades de pointes, Heart, 2003;89:1363-72
- ↑ Ray WA, Murray KT, Meredith S, Narasimhulu SS, Hall K, Stein CM, Oral erythromycin and the risk of sudden death from cardiac causes, N Engl J Med, 2004;351:1089-96
- ↑ Ray WA, Murray KT, Hall K, Arbogast PG, Stein CM, Azithromycin and the risk of cardiovascular death, N Engl J Med, 2012;366:1881-90
- 1 2 Svanström H, Pasternak B, Hviid A, Use of clarithromycin and roxithromycin and risk of cardiac death: cohort study, BMJ, 2014;349:g4930
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