Café de la Régence
Le Café de la Régence est un café parisien ouvert de 1681 à 1910.
Il fut pendant deux siècles le centre du jeu d’échecs en France et en Europe. Les joueurs d’échecs les plus talentueux et les plus connus de leur temps y ont tous un jour disputé des parties[1].
Historique
Présentation
Le Café de la Régence est l'un des premiers cafés de Paris : fondé en 1681 sous le nom de « café de la Place du Palais-Royal », il est rebaptisé, au plus tôt en 1715, pour devenir le « café de la Régence ». Pendant le réaménagement de la place du Palais-Royal, en 1852, il fut temporairement transféré à l’hôtel Dodun, rue de Richelieu. À partir de 1854 il s’installa au 161 de la rue Saint-Honoré. Le café disparut en 1910, et le lieu est désormais occupé par l'Office national marocain du tourisme.
Vers 1740, il devint une adresse pour les joueurs d’échecs parisiens qui auparavant se rencontraient au Café Procope dans la Rue de l'Ancienne-Comédie. Les habitués du café étaient des célébrités comme Diderot, Rousseau, Philidor, Napoléon Bonaparte ou Benjamin Franklin. Des maîtres d’échecs comme Kermur de Legal et plus tard Lionel Kieseritzky et Daniel Harrwitz le fréquentèrent en tant que joueurs professionnels.
Diderot en donne une description au début de son roman, Le Neveu de Rameau. Pendant la Révolution, Robespierre y prit ses habitudes pendant les entractes du club des jacobins. À l’apparition de ce « formidable joueur », le café fut insensiblement abandonné des amateurs d’échecs au profit du café Militaire, rue Saint-Honoré. Ce n’est qu’après le 9 thermidor que l’échiquier revint s’installer au café de la Régence.
Pendant de nombreuses d’années on y montrait une table d’échecs en marbre à laquelle Bonaparte, avant de devenir empereur, avait joué en 1798. À côté des échecs, on pratiquait aussi les dames ou le billard.
Matches célèbres
À l’automne 1843 le café de la Régence fut témoin du duel entre les deux meilleurs joueurs de l’époque, Pierre Saint-Amant et Howard Staunton. Staunton gagna avec 11 victoires, 6 défaites et quatre parties nulles.
Pendant son voyage en Europe, en 1858-1859, Paul Morphy s’y tint fréquemment lui aussi et il vainquit Daniel Harrwitz lors d’une rencontre par 5,5 à 2,5.
Ce fut le chant du cygne dans l’histoire des échecs de ce café, car après commença un lent déclin. Par la suite, tout de même, certains événements d’échecs importants y eurent encore lieu, ainsi vers 1894 un concours par correspondance contre le club d’échecs de Saint-Pétersbourg finit par un match nul. En 1842 eut lieu dans ce café une célèbre rencontre entre Marx et Engels[2].
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Le célèbre match entre Howard Staunton et Pierre Saint-Amant, le 16 décembre 1843, par Jean Henry Marlet.
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Paul Morphy lors d'une séance de simultanée à l'aveugle au Café de la Régence.
Déclin
Après un changement de propriétaire, le café fut transformé en restaurant en 1910. Finalement, en 1916, les joueurs d’échecs se transférèrent au café de l'Univers.
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Café de la Régence » (voir la liste des auteurs).
- ↑ Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des Échecs, Traité complet, éditions Robert Laffont, 1993 (ISBN 2-221-05913-1)
- ↑ (en) George Fabian, Karl Marx Prince of Darkness, Xlibris Corporation, 2011, p. 139.
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des Échecs, Traité complet, éditions Robert Laffont, 1993 (ISBN 2-221-05913-1)
- Paul Metzner, Crescendo of the Virtuoso, 1998.
- (en) Ken Whyld : Chess Christmas. Moravian Chess, Olomouc 2006, p. 311-21. (ISBN 80-7189-559-8).
- Auguste Lepage, Les cafés artistiques et littéraires de Paris, p. 129-138, 1882.Bref historique et présentation du café au XIXe siècle.
Article connexe
- Simpson's-in-the-Strand (en), Le Simpson's Divan, haut-lieu des échecs Londonien au 19e siècle.
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