Augustin Fresnel
Augustin Fresnel
Naissance |
Broglie (France) |
---|---|
Décès |
(à 39 ans) Ville-d'Avray (France) |
Domicile | France |
Nationalité | Français |
Champs | Optique |
Institutions |
École nationale des ponts et chaussées Académie des sciences Royal Society |
Diplôme | École polytechnique |
Renommé pour |
Lentille de Fresnel Principe de Huygens-Fresnel Coefficients de Fresnel |
Distinctions | Médaille Rumford |
Augustin Jean Fresnel, né le à Broglie et mort le à Ville-d'Avray, est un physicien français.
Fondateur de l’optique moderne, il proposa une explication de tous les phénomènes optiques dans le cadre de la théorie ondulatoire de la lumière.
Biographie
Fils de l’architecte Jacques Fresnel et d'Augustine Mérimée, Augustin Fresnel naît à Broglie, dans l’Eure. Il est le neveu du peintre et chimiste en l'art industriel et décoratif Léonor Mérimée, et par conséquent le cousin de l'archéologue et nouvelliste Prosper Mérimée, deux académiciens également. Il entre à l’École centrale de Caen à l’âge de 13 ans puis à l’École polytechnique à 16 ans et demi (promotion 1804). En 1806, il devient élève de l’École nationale des ponts et chaussées. Il est membre de l’Académie des sciences en 1823 ainsi que de la Royal Society, qui lui décerne la Médaille Rumford en 1824 et qui l’élit membre étranger l’année suivante.
Il commence sa carrière en 1808 au service des ponts et chaussées dans la Drôme ; en 1815, il s’oppose au retour de Napoléon de l’île d’Elbe (Fresnel avait reçu une éducation royaliste). Il est arrêté à Valence le 9 mai 1815, puis retourne auprès de sa mère à Mathieu. En octobre 1815, il est affecté comme ingénieur en Ille-et-Vilaine. Il écrit régulièrement à sa hiérarchie afin d'obtenir un congé et poursuivre sa carrière scientifique auprès de François Arago. Il réalise de nombreuses expériences sur les interférences lumineuses, indépendamment de celles de Thomas Young, pour lesquelles il forge la notion de longueur d'onde. Il calcule les intégrales dites de Fresnel.
En 1815, Fresnel, à vingt-sept ans, s’oppose à la théorie corpusculaire de la lumière de Newton en vigueur jusque-là, et par des expériences sur la diffraction de la lumière, pose les bases de sa théorie « vibratoire » de la lumière, à laquelle il apportera compléments et corrections en 1818[1].
En 1818, l'Académie des Sciences met au concours la question des propriétés paradoxales de la lumière. Fresnel, encouragé par Arago, prend part au concours et soumet un mémoire fondé sur la théorie ondulatoire de la lumière [2].
L’un des membres du jury, Poisson, est un ferme partisan de la théorie corpusculaire de la lumière : il étudie le mémoire de Fresnel en détail et cherche un moyen d'en démontrer la fausseté. Poisson croit la trouver dans une conséquence de la théorie de Fresnel selon laquelle une tache claire doit se former au centre de l'ombre portée par un corps opaque exactement circulaire, alors que selon la théorie corpusculaire de la lumière, l’ombre est uniforme sur tout un disque. Trompé par l'absence de taches de Fresnel dans les ombres de la vie quotidienne, Poisson pense bien tenir son objection à la théorie de Fresnel[3].
Mais le président de la commission, François Arago (futur Premier Ministre), décide de reprendre l'expérience plus en détail. Il fait monter un disque métallique de 2 mm sur une plaque de verre avec de la cire[4],[5] et parvient à reproduire la tache de diffraction, ce qui achève de convaincre la plupart des académiciens de la nature ondulatoire de la lumière ; le jury attribue le prix à Fresnel au mois de novembre[3] 1819.
Fresnel appuie la théorie ondulatoire de la lumière en prouvant le premier que deux faisceaux de lumière polarisés dans des plans différents n’ont aucun effet d’interférence et en déduisant en 1821 de cette expérience que le mouvement ondulatoire de la lumière polarisée est transversal et non longitudinal (comme celui du son), ainsi qu'on le croyait avant lui.
Il est le premier à produire une lumière polarisée circulaire. Ses formules, dites de Fresnel, sur la réfraction sont toujours utilisées.
Dans le domaine de l’optique géométrique, Fresnel invente la lentille à échelon (dite Lentille de Fresnel) utilisée pour accroître la puissance de l’éclairage des phares. Elle est encore utilisée dans les phares maritimes, mais aussi dans les phares automobiles[6] et les projecteurs de cinéma[7].
Il meurt de la tuberculose en 1827 à Ville-d'Avray, près de Paris et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (14e division)[8].
Galerie
-
Lentille à échelons, dite de Fresnel, équipant les phares.
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Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan, salle des rois, buste de Augustin Fresnel
Hommages
Son nom est inscrit sur la tour Eiffel. Plusieurs lycées portent son nom (Paris, Caen, Bernay...). Un navire câblier, affrété par France Telecom Marine, portera son nom.
Notes et références
- ↑ Mémoire adressé à l’Académie des sciences le 15 octobre 1815. Le texte présenté ici a été publié dans les Œuvres complètes d’Augustin Fresnel, publiées par MM. Henri de Senarmont, Emile Verdet et Léonor Fresnel, Paris, Impr. impériale, 1866-1870. sur le site bibnum.education.fr Auteur de l'analyse: Jean-Louis Basdevant
- ↑ Cf. A.-J. Fresnel, Œuvres Complètes, vol. 1, Paris, Imprimerie impériale,
- 1 2 Cf. Bernard Maitte, La lumière, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Sciences », (ISBN 2020060345), « Crise et mutation de l'optique : l’œuvre de Fresnel », p. 226-227
- ↑ Cf. A.-J. Fresnel, Œuvres Complètes, vol. 1, Paris, Imprimerie impériale, , p. 369
- ↑ Cf. Dominique Pestre, « La « tache de Poisson » fit triompher Fresnel », La Recherche, no 436, (lire en ligne)
- ↑ Mémoire sur un nouveau système d’éclairage des phares (suivi du Procès-verbal de l’expérience faite, le 20 août 1822 par la Commission des Phares, sur l’appareil lenticulaire à feux tournants destiné à l’éclairage du phare de Cordouan) ; Imprimerie royale, 1822 (lu à l’Académie des sciences le 29 juillet 1822). sur le site bibnum.education.fr Auteur de l'analyse: Vincent Guigueno
- ↑ Sur cette adaptation des lentilles au cinéma, voir le documentaire Louis Cochet. D'une lumière l'autre (Spleen Productions, 2011), réalisé par Michel Caron et Jean-Pierre Gestin
- ↑ Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 164
Voir aussi
Bibliographie
- École des Ponts ParisTech. “Fresnel, Augustin,” Bibliothèque des Phares, [en ligne] http://bibliothequedesphares.fr/acteurs/Fresnel_Augustin.
- Luc Chanteloup et Vincent Guigueno, « La lentille à échelons : œil des phares, gloire des Fresnel », Les Génies de la science, n° 24 p. 20-23, août-novembre 2005
Articles connexes
- Représentation de Fresnel
- Lentille de Fresnel
- Spirale de Fresnel
- Diffraction de Fresnel
- Coefficients de Fresnel
Liens externes
- « Académie des sciences : Augustin Fresnel » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Augustin Fresnel, père des phares modernes
- Bibliothèque des phares de l'École des Ponts ParisTech, notice descriptive d'Augustin Fresnel.
- Augustin Fresnel : sa vie et son œuvre
- Le texte de 1822 de Fresnel sur la lentille commenté sur le site BibNum.
- La biréfringence circulaire, texte de Fresnel (1822) commenté sur le site BibNum.
- Premier mémoire sur la diffraction (1815), en ligne et commenté sur le site BibNum.
- Institut Fresnel - Unité Mixte de Recherche CNRS 7249
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