Anschaire de Brême
Anschaire de Brême | |
![]() La prédication de saint Anschaire, œuvre de Hugo Hamilton (1830) |
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Archevêque de Hambourg, évêque de Brême | |
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Naissance | le 8 septembre 801 à Fouilloy (Somme) |
Décès | le 3 février 865 (à 63 ans) à Brême |
Nationalité | Franque, |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
Vénéré par | l'Église catholique romaine, Église anglicane, Église orthodoxe |
Fête | 3 février |
Saint patron | du Danemark |
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Anschaire de Brême[1], appelé aussi Oscar ou en allemand Ansgar (né le 8 septembre 801 à Fouilloy, dans la Somme – mort le 3 février 865 à Brême), était un homme d'Église du Haut Moyen Âge, qui fut archevêque de Hambourg et évêque de Brême. Il fut le premier représentant de l'Église à tenter de christianiser la Scandinavie et plus particulièrement la Suède. Il est fêté le 3 février.
Biographie
De Corbie à Corvey
Anschaire devint moine à l’abbaye de Corbie, proche d'Amiens, sa ville natale. Ses dispositions à l'étude et à l'obéissance monastique lui permirent de progresser très vite. Ses supérieurs l'envoyèrent instruire les moines dans une fondation récente de l'abbaye picarde, la Nouvelle Corbie, qui venait d'être établie dans le nord de l'Allemagne : c'est aujourd'hui Corvey.
Mission au Danemark
En 826, il arriva au Danemark, probablement à la suite de la conversion de Harald Klak, un roi danois vassal des Francs, par Ebbon, archevêque de Reims et légat pontifical[2]. Toutefois, Harald Klak fut ensuite chassé du Danemark. La mission d'Anschaire au Danemark s’interrompit donc.
Mission en Suède
Une nouvelle occasion se présenta néanmoins lorsque l'Empereur reçut invitation du roi Björn de Birka à envoyer des missionnaires en Suède. Anschaire fut envoyé en Suède et y arriva en 829[3]. Anschaire fonda la première communauté chrétienne de Suède en 831 à Birka. L'une des plus grandes réussites de sa mission semble être la conversion de Herigar, le préfet de Birka, qui aurait même fait construire une église[4]. Selon Rimbert, Anschaire y aurait aussi acheté des esclaves danois et slaves pour qu'ils fussent éduqués pour le service de Dieu[5].
Archevêque de Hambourg

Les efforts d'Anschaire pour convertir la Scandinavie au christianisme lui valurent alors d'être nommé archevêque de Hambourg[6] en 831. Il reçut alors également les droits sur la conversion des peuples habitant en Scandinavie[4]. Toutefois, l'archevêché était pauvre et sa position avait probablement été affaiblie après la destitution d'Ebbon, en 834[4]. Anschaire n'avait donc que peu de moyens pour effectuer son travail de missionnaires et ses résultats furent faibles.
En 845, la ville de Hambourg fut dévastée lors d'un raid mené par le roi danois Horik et Anschaire prit part aux négociations qui permirent de rétablir la paix[7].
Retour en Suède
La même année, Gauzbert, l'évêque qu'Ebon avait nommé à Birka après le départ d'Anschaire, dut quitter la Suède pour l'Allemagne en raison de l'opposition grandissante au christianisme[4].
Ces revers semblaient toutefois avoir montré la nécessité de la mission d'Anschaire et, en 845 toujours, l'évêché de Brême fut rattaché à l'archevêché de Hambourg. Ces nouvelles ressources permirent à Anschaire d'obtenir quelques succès au Danemark (construction d'églises à Ribe et Hedeby)[4].
Gauzbert refusa toutefois de retourner à Birka et Anschaire y retourna lui-même pour obtenir l'autorisation de poursuivre la mission[8]. Après la mort d'Ebon (qui avait repris l'évêché d'Hildesheim en 846) en 851 et celle de Gauzbert en 859, Anschaire resta seul responsable de la conversion des peuples du Nord[8]. Il ne parvint toutefois pas à ce qu'un souverain se convertît au christianisme. Il fallut deux siècles pour que la Scandinavie embrassât le christianisme.
Rentré en Allemagne, il mourut à Brême le 3 février 865.
- Anschaire est aujourd'hui le saint patron du Danemark.
- Un cratère sur la Lune porte également son nom.
Sources
- Régis Boyer, Les Vikings. Histoire et civilisation. Paris, Plon, 1991.
- Peter Hayes Sawyer, Kings and Vikings : Scandinavia and Europe A.D. 700-1100. London & New York, Routledge, 1992.
- Traductions : Saint Rimbert, Vita Anskarii, (IXe siècle). Une traduction anglaise se trouve sur le site de Medieval Sourcebook. - La traduction française de la Vita Anskarii de Rimbert, due à Jean-Baptiste Brunet-Jailly, annotée et accompagnée d'une importante bibliographie multilingue, a été publiée en 2011 aux éditions du Cerf.
Notes et références
- ↑ Étant d'origine picarde, le nom doit être interprété Anger en français, devenu patronyme.
- ↑ Boyer, p. 129 et Sawyer, p. 134.
- ↑ Boyer, p. 129.
- 1 2 3 4 5 Selon Sawyer, p. 135.
- ↑ Selon Sawyer, p. 39.
- ↑ Boyer, p. 129.
- ↑ Sawyer, pp. 86-87.
- 1 2 Sawyer, p. 136.
Articles connexes
- Prieuré de Nütschau
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