Androgynie
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Un ou une androgyne est un être humain dont l'apparence ne permet pas de savoir à quel sexe ou genre il/elle appartient. Le terme vient du grec ancien anèr (andros au génitif), homme, et gunè, femme. Le terme est aussi revendiqué par certaines personnes qui ont une identité de genre ni tout-à-fait masculine ni tout-à-fait féminine, quelle que soit leur apparence physique. Ce terme peut aussi évoquer le mythe de l’androgyne (platonicien), qui relate l'origine de l’androgynie. Quand une personne présente des caractéristiques sexuelles ambiguës, on parle plutôt d'intersexuation.
Ce terme a servi à caractériser des êtres humains ambigus, mais peut aussi renvoyer à une figure religieuse ou mythique.
Histoire
Mythe platonicien
Le premier mythe platonicien de l'androgyne est relaté par le personnage d'Aristophane, dans le Banquet (189c - 193e). Au commencement, il y avait trois espèces et non deux comme aujourd'hui : la femelle, le mâle et, outre ces deux-là une troisième du nom de l'androgyne composée des deux autres, mâle et femelle réunis. Ayant provoqué la colère des dieux, ils furent punis par Zeus qui les sépara chacun en deux moitiés. Ainsi chaque moitié recherchant l'autre, l'enlace, l'embrasse et meurt triste, ne pouvant s'unir à elle. Si les choses devaient rester ainsi, les humains mourraient. Or Zeus, pour toujours avoir l'amour de ses sujets remet les organes génitaux sur le devant, formant les êtres humains actuels. Ce mythe explique donc le phénomène amoureux et sa recherche.
Antiquité
Les peuples de l'Antiquité faisaient une nette différence entre ce que Mircea Eliade appelle l’« hermaphrodite concret » et l’« androgyne rituel » : un nouveau-né présentant des signes d'hermaphrodisme était dans certaines cultures et à des époques particulières, considéré comme un signe de la colère des dieux et mis à mort sur le champ. Seul était toléré l'androgyne rituel en tant que modèle de la coïncidence des opposés, réunissant les puissances magiques et religieuses liées à chacun des deux sexes ; dans ce cas, il ne s'agissait plus d'hermaphrodisme physiologique, mais de l'acquisition des pouvoirs des deux sexes par des pratiques rituelles, notamment par le fait de se travestir.
Ainsi, chez les Romains, la naissance à Sinuessa d'un androgyne durant la deuxième guerre punique est rangée avec d'autres phénomènes hors normes, tous considérés comme des prodiges, signes de la colère des dieux. L'enfant fut jeté à la mer[1]. Julius Obsequens rapporte aussi plusieurs cas d'enfants androgynes, nouveau-nés ou âgés de quelques années, éliminés en les jetant à la mer ou dans le fleuve, tandis que la ville concernée est purifiée par des processions de neuf jeunes filles chantant des hymnes[2].
XIXe siècle
Balzac a centré son roman Séraphîta sur un personnage d'androgyne directement issu des théories de Swedenborg. Séraphîtüs-Séraphîta, aimé en tant qu'homme par Minna et en tant que femme par Wilfred, fait preuve d'une érudition et de capacités intellectuelles largement supérieures à la moyenne ; se réalisant dans l'amour humain, concret, il n'est cependant pas un ange descendu sur terre, mais un humain parfait, c'est-à-dire un être « total ».
Dans les romans et les nouvelles appartenant au mouvement décadent du XIXe siècle, la figure de l'androgyne est récurrente, mais sous la forme d'un hermaphrodite morbide, voire satanique, qui ne connaît d'existence que sensuelle. On a affaire à une « dégradation du symbole ».
XXIe siècle
Un androgyne est une personne qui estime ne pas trouver sa place dans le schéma binaire homme/femme des sociétés contemporaines[3]. Quand la personne s'identifie au genre social opposé à son sexe biologique, il s'agit de transidentité. Quand la personne refuse d'être catégorisée sous les deux seules étiquettes admises, il s'agit d'une personne « agenre ». Certaines personnes se qualifient plutôt d'intergenre, bien que pouvant être considérées comme faisant partie de la catégorie des transgenres au sens large du terme. L'androgynie désigne aussi un style vestimentaire dans les mouvements Glam Rock et Cosplay, où hommes et femmes s'habillent sans tenir compte des codes vestimentaires habituels, piochant allègrement dans les registres censés appartenir au genre opposé.
Parmi les personnalités et groupes les plus connues pour leur apparence androgyne aux XXe et XXIe siècles on retrouve entre autres : Jeffree Star, Katherine Moennig, Annie Lennox, David Bowie, Klaus Nomi, Marilyn Manson, Brian Molko (membre du groupe Placebo), Boy George (chanteur de Culture Club), Nicola Sirkis (chanteur du groupe Indochine), Bill Kaulitz (chanteur du groupe Tokio Hotel), Mika Doll, Michael Jackson, Prince, Cinema Bizarre (groupe de pop-rock allemand), ainsi que la chanteuse britannique Elly Jackson (La Roux). On peut également évoquer le mannequin Andrej Pejic qui fait actuellement fureur sur les podiums grâce à son physique très androgyne, ainsi que le transsexuel Lea T. L'androgynie est l'une des bases du mouvement musical japonais Visual Kei, avec des artistes et des groupes comme Mana de Malice Mizer et Moi Dix Mois, X Japan, Dir En Grey, Miyavi (lorsqu'il était membre de Dué le Quartz), Versailles, The GazettE, Dio - Distraught Overlord, An Cafe, SuG etc. Il existe également des personnages fictifs androgynes, tel que les Jasdebi dans le manga D.Gray-man, Leo dans Tekken 6, Deidara et Haku dans Naruto ou encore Karuto, Neferupito et Kurapika dans Hunter x Hunter. Hideyoshi Kinoshita est un exemple flagrant d'androgynie dans le manga Baka To Test To Shoukanjuu Ni; tout comme Envy dans Fullmetal Alchemist.
Confusion
Ce terme n'est pas à confondre avec des tendances homosexuelles et transidentitaires. Il est important de comprendre que l'androgynie ne comporte aucun de ces critères dans sa définition. Il s'agit surtout d'hommes ou de femmes qui s'épanouissent dans un style brisant les tabous des genres vestimentaires hommes / femmes et / ou qui ont une image (psychologique) de soi qui mélange le masculin et le féminin. Il n'est donc pas, non plus, lieu de la confondre avec l'intersexuation, qui concerne des personnes nées de sexe physique ambigu, ni des personnes comme les shemales, mot anglais utilisé dans la prostitution et la pornographie pour signifier une femme transsexuelle non opérée (toujours avec des organes sexuels masculins), ni à l'un des multiples exemples possibles, dans les sociétés humaines, d'hommes qui s'identifient comme des femmes, avec ou sans modifications corporelles. Cependant, l'androgynie, comme beaucoup de ces autres termes, peut entrer, dans un sens large, dans la catégorie du transgenre, qui, dans une définition répandue, concerne tous ceux qui ont une identité de genre ou un comportement qui ne rentre pas dans ce qui est considéré comme typique pour leur sexe physique.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
- Berdache
- Bisexualité
- Épicène
- Futanari
- Intersexuation
- Pansexualité
- Transgendérisme
- Transgenre
- Troisième sexe
- Gynandromorphisme
Bibliographie
- 2007, Androgynie & Anorexie, 306 pages, PDF, de Patricia Bourcillier
- Foucault Michel, Les anormaux, Seuil, 1999, 368,p. ISBN 2-02-030798-7
- Chauvin, Marie-Agnès, Devenez androgyne, ça ira mieux !, Le Souffle d'Or, Gap, 2011
- Brisson Luc, Le sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l'Antiquité gréco-romaine, Les Belles Lettres, Paris, 1997, 174 p. (ISBN 2-251-32425-9)
- L'infirmerie après les cours de Mizushiro Setona
- 1962 Méphistophélès et l'Androgyne de Mircéa Eliade.
- (1986) L'imaginaire androgyne d'Honoré de Balzac à Virginia Woolf de Frédéric Monneyron, thèse d'Etat, Paris IV, Sorbonne*
- (1990) L'androgyne dans la littérature sous la dir. de Frédéric Monneyron, Paris, Albin Michel*
- (1994) L'androgyne romantique du mythe au mythe littéraire de Frédéric Monneyron, Grenoble, ELLUG*
- (1996) L'androgyne décadent. Mythe, figure, fantasmes de Frédéric Monneyron, Grenoble, ELLUG
Filmographie
- Filmographie alphabétique
- Filmographie chronologique
Lien externe
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