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Éthique à Nicomaque

Éthique à Nicomaque

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Éthique à Nicomaque
Image illustrative de l'article Éthique à Nicomaque
Première page de l'édition de 1837.

Auteur Aristote
Genre philosophie, éthique
Version originale
Langue grec antique
Titre ἠθικὰ Νικομάχεια
Pays d'origine Grèce antique
Version française

L'Éthique à Nicomaque (grec ancien : ἠθικὰ Νικομάχεια, ēthiká Nikomácheia) est un ouvrage d'Aristote qui traite de l'éthique. Il est, avec l'Éthique à Eudème et la Grande Morale (Magna Moralia, d'authenticité douteuse), l'un des trois principaux livres exposant la philosophie morale d'Aristote.

Dans cet ouvrage, le Stagirite se propose de rechercher le sens ultime de la vie humaine, le souverain bien, c'est-à-dire le bonheur. Cette interrogation le pousse à s'interroger sur le genre de vie et les conduites les plus susceptibles de rendre heureux[1]. La réflexion éthique se double d'un volet politique, l'un étant inséparable de l'autre pour Aristote. La quête de la félicité individuelle l'invite ainsi à exposer les ressorts de l'amitié, de la justice et plus globalement d'une vie vertueuse ancrée dans la collectivité.

Origine et composition du texte

La forme actuelle du texte, transmis par des copies médiévales, provient d'un arrangement éditorial dont la nature et l'importance restent difficile à élucider. De même, le titre de l'ouvrage résulte très probablement d'un choix tardif et n'éclaire pas les intentions de l’auteur. Nicomaque est vraisemblablement à la fois le nom de son fils et de son père. Néanmoins, rien n'indique les raisons de son évocation, qui peut aussi bien être une simple dédicace que le signe d'un rôle plus important dans l'établissement du manuscrit[2].

Il n'existe pas de trace du découpage traditionnel en dix livres avant le Ier siècle av. J.-C. L'intervalle correspondant aux livres V à VII est commun aux livres IV à VI de l'Éthique à Eudème, sans que les commentateurs ne s'accordent sur le recueil primitif de ce passage. L'authenticité de l’exposé fait en revanche consensus, tant par structure que par son contenu[3]. Selon Tricot, l'Éthique à Eudème aurait été rédigée à une époque antérieure à la fondation du Lycée, entre les années 348 à 355, et Aristote en aurait repris de larges morceaux dans son nouvel ouvrage[4].

Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote définit la vertu comme disposition acquise volontairement, consistant, par rapport à nous, dans la mesure, définie par la raison conformément à la conduite d'un homme réfléchi. Puis, Aristote se concentre sur l'importance d'adopter un comportement continuellement vertueux, et la vertu en résultant, plutôt qu'un ensemble de bonnes actions spécifiques. Ceci peut être opposé à l'éthique de Kant, dans laquelle le foyer primaire est sur l'action individuelle.

L'Éthique à Nicomaque souligne l'importance du contexte dans le comportement moral : ce qu'il pourrait être juste de faire dans une situation pourrait ne pas convenir dans d'autres situations. En ce cas, seule la phronesis (prudence, sagacité ou encore sagesse pratique) peut permettre de nous aiguiller, en nous conduisant à adapter notre action à la particularité d'une situation.

Aristote croyait que le bonheur, qui s'identifiait avec la vertu, était la fin (telos) de la vie.

Ainsi, l’homme bon est celui qui réalise bien sa fonction (ergon), son télos. Il s'agit donc de devenir véritablement un être humain, c’est-à-dire de développer ce qui en moi fait qu’on peut me reconnaître comme faisant partie de la communauté des êtres humains. Or, la vertu est ce qui définit l'homme en tant qu'homme (et non en tant que charpentier, musicien, etc.).

Postérité

L'Éthique à Nicomaque, avec les autres écrits connus d'Aristote largement diffusés dans l'empire chrétien d'orient, suscitant d'importants commentaires grecs d'Aspasios, d'Héliodore, d'Eustrate et de Michel d'Éphèse[5]. La pensée d'Aristote a ensuite été reprise par des philosophes arabo-musulmane, notamment Averroès[6], puis traduite en Occident au XIIe siècle.

Thomas d'Aquin en a fait un commentaire au XIIIe siècle. Un autre commentaire très important est celui de Sylvester Maurus, au XVIIe siècle[7].

L'Éthique à Nicomaque a engendré l'une des principales branches de la philosophie, l'éthique (fondée conjointement avec Platon, les stoïciens et les épicuriens). Elle a inspiré la pensée économique, notamment l'école de Salamanque au XVIe siècle, les classiques français, et l'école autrichienne d'économie fondée par Carl Menger.[réf. nécessaire]

Vocabulaire

  • Beau et bien : en Grec ancien une expression revient souvent dans plusieurs textes notamment ceux d'Aristote : « beau et bien » (kalos kagathos), les deux notions sont intimement liées dans la culture grecque et il faut souvent entendre « bien » derrière « beau » et vice versa.

Notes et références

  1. Aristote livre ainsi sa propre vision de l'eudémonisme, de laquelle le plaisir n'est pas absent, ce que lui reprochera Sénèque dans son traité De vita beata.
  2. Introduction, p. 6-9
  3. Introduction, p. 7-14
  4. Tricot 1959, p. 16
  5. Ces commentaires ont été édités par G. Heylbut et M. Hayduck à l'Académie de Berlin, entre 1889 et 1901. Tricot 1959, p. 17
  6. Majid Fakhry (2001). Averroes: His Life, Works and Influence. ISBN 1-85168-269-4
  7. Tricot 1959, p. 17

Bibliographie

Ouvrages

Éditions annotées ou commentées

  • Aristote, René-Antoine Gauthier et Jean-Yves Jolif, Éthique à Nicomaque, Louvain-la-Neuve ; Paris ; Sterling (Virginia), Peeters (4 volumes), , 2e éd. (1re éd. 1958-1959) (notice BnF no FRBNF31730090)
  • Aristote et Richard Bodéüs, Éthique à Nicomaque, Paris, Flammarion, coll. « GF » (no 974), , 560 p. (ISBN 2-08-070947-X, notice BnF no FRBNF39129950)
  • Aristote et Jules Tricot, Éthique à Nicomaque, Paris, J. Vrin, coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques », (1re éd. 1959), 578 p. (ISBN 978-2-7116-0022-9)

Études

  • Jean-Yves Chateau (dir.), La vérité pratique : Aristote, Éthique à Nicomaque, Livre VI, J. Vrin, coll. « Tradition de la pensée classique », , 376 p. (ISBN 978-2-7116-1298-7, notice BnF no FRBNF36165834)
  • Guy Samama (dir.), Paul-Laurent Assoun, Jean-François Balaudé et al., Analyses & réflexions sur Aristote, Éthique à Nicomaque, livres VIII et IX, Paris, Ellipses, coll. « Analyses & réflexions sur », , 376 p. (ISBN 2-7298-0651-2, notice BnF no FRBNF37692677)
  • Bénédicte Sère, Penser l'amitié au Moyen-Âge : étude historique des commentaires sur les livres VIII et IX de l'Éthique à Nicomaque, Turnhout, Brepols, coll. « Bibliothèque d'histoire culturelle du Moyen Âge » (no 4), , 485 p. (ISBN 978-2-503-52467-2)

Articles

  • Iacopo Costa, « Le théologien et l’Éthique à Nicomaque. Sur les usages théologiques de la morale aristotélicienne au XIVe siècle », Médiévales, Presses universitaires de Vincennes, no 63 « Philosophies morales. L'éthique à la croisée des savoirs »,
  • Marie-Hélène Gauthier-Muzellec, « Du plaisir au jeu dans l'Éthique a Nicomaque : Une origine de la juste mesure », Philosophie, Éditions de Minuit, no 62, , p. 38-62
  • Howard Hair, « La définition aristotélicienne du bonheur : (Éthique à Nicomaque, I) », Revue de Métaphysique et de Morale, Presses Universitaires de France, no 1 « Mémoire, histoire », , p. 33-57 (JSTOR 40902551)
  • J. B. Korolec, « Le Commentaire d’Averroès sur l’Éthique à Nicomaque », Bulletin de Philosophie Médiévale, Brepols, vol. 27, , p. 124-127 (DOI 10.1484/J.BPM.3.332)
  • Bénédicte Sère, « De la vérité en amitié. : Une phénoménologie médiévale du sentiment dans les commentaires de l'Éthique à Nicomaque (XIIIe-XVe siècle) », Revue historique « 635 », (DOI 10.3917/rhis.054.0793)

Voir aussi

Traductions

  • Jean Voilquin, Paris, Garnier, coll. Classiques, 1940. Texte en ligne.
  • Jules Tricot, Éthique à Nicomaque, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques », (lire en ligne)


Articles connexes

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