Époque de Heian
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平安時代
Heian-jidai
794 – 1185
Calligraphie de l'époque Heian
Statut | Monarchie |
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Capitale | Heian |
Langue | japonais ancien |
Religion | Bouddhisme, Shintoisme |
794 | Déplacement de la capitale à Heiankyō |
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866 | 1er régent Fujiwara |
1156 | Rébellion de Hōgen |
1160 | Rébellion de Heiji |
1180-1185 | Guerre de Genpei |
737-806 | Kammu |
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1183-1198 | Go-Toba |
866-872 | Fujiwara no Yoshifusa |
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1184 | Fujiwara no Moroie |
1085-1129 | Shirakawa |
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1158-1192 | Go-Shirakawa |
1167-1181 | Taira no Kiyomori |
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Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Époque de Kamakura
- Shogunat de Kamakura
L'époque de Heian (平安時代, Heian-jidai?) est l'une des 14 subdivisions traditionnelles de l'histoire du Japon. Cette période commence en 794[1] et s'achève en 1185 avec le début de l'époque de Kamakura[2].
L'époque de Heian (mot qui signifie « paix » en japonais) est considérée comme l'apogée de la cour impériale japonaise et est célébrée pour sa culture des arts, notamment la poésie et la littérature.
Périodisation
L'époque de Heian fait suite à la période Nara et commence en 794 après le déplacement de la capitale du Japon à Heiankyō (littéralement « capitale de la paix », aujourd'hui Kyōto) par l'empereur Kammu, 50e empereur du Japon, qui cherchait à fuir l'influence des puissants monastères de Nara. Cette période est considérée comme un sommet de la culture japonaise, toujours admirée par les générations ultérieures. Cette époque voit également la montée en puissance de la classe des bushis, qui finit par prendre le pouvoir, mettant fin à la période Heian et commençant ainsi la période féodale (Chūsei) de l'histoire du Japon.
Nominalement, l'empereur règne, mais, à partir de 866 le pouvoir passe entre les mains des Régents Fujiwara. En effet, pour protéger leurs possessions en province, les Fujiwara et d'autres familles nobles requièrent des gardes, une police et des soldats. La classe guerrière gagne ainsi progressivement de grands pouvoirs durant la période Heian. Dès 939, Taira no Masakado menace l'autorité du gouvernement central, dirigeant un soulèvement dans la province orientale de Hitachi, et presque simultanément, Fujiwara no Sumitomo se rebelle dans l'ouest. Cependant, la prise du pouvoir par les militaires était encore loin.
La régence des Fujiwara
Quand Kammu déplace la capitale à Heian (Kyōto), qui demeure la capitale pour les mille années suivantes, il ne le fait pas seulement pour augmenter l'autorité impériale (en la soustrayant aux puissants monastères de Nara), il le fait également pour améliorer géopolitiquement le siège du gouvernement. Kyōto dispose d'un bon accès à la mer via la rivière Yodo qui débouche dans la baie d'Osaka et est également accessible par la route depuis les provinces de l'est.
Le Heian ancien (794-967) est une prolongation de la culture de l'époque de Nara. La capitale Heian est basée sur le modèle de la capitale chinoise Chang'an, comme l'était Nara, mais sur une plus grande échelle. Malgré le déclin des réformes Taika-Taihō, le gouvernement impérial est vigoureux durant le Heian ancien. Le fait que Kammu ait évité toute réforme drastique a diminué l'intensité des luttes politiques, et il est connu comme l'un des empereurs les plus puissants de l'histoire du Japon.
Bien que Kammu ait abandonné la conscription universelle en 792, il continue de mener de grandes offensives militaires pour prendre le contrôle des Emishi, ou Aïnous, un peuple vivant dans l'est et le nord du Japon. Après des victoires temporaires en 794, il nomme un nouveau commandant sous le titre de Seii Taishōgun ("Grand général pacificateur des barbares", souvent abrégé en Shogun.). En 801, le shogun vainc les Emishi et étend les domaines impériaux jusqu'à l'extrémité orientale de Honshū. Cependant, la domination impériale sur les provinces était devenue très ténue. Au cours des IXe et Xe siècles, la plus grande partie de l'autorité est perdue en faveur des grandes familles, qui dénigrent le système de terres et de taxe d'inspiration chinoise imposé par le gouvernement de Kyōto. Le Japon de la période Heian connaît la stabilité, mais, même si la succession au trône est assurée par l'hérédité dans la famille impériale, le pouvoir est à nouveau concentré dans les mains d'une seule famille, les Fujiwara.
Après la mort de Kammu en 806 et une guerre de succession entre ses fils, deux nouveaux organismes sont mis en place dans un effort pour ajuster la structure administrative Taika-Taihō. À travers le nouveau « Bureau privé de l'empereur », celui-ci peut émettre des édits administratifs plus directement et avec plus d'assurance qu'auparavant. La nouvelle Police métropolitaine remplace la Garde impériale, au rôle largement cérémoniel. Bien que ces deux organismes renforcent temporairement la position de l'empereur, ils sont bientôt, à côté d'autres structures d'origine chinoise, complètement dépassés par les réalités d'un pays en plein développement.
L'influence chinoise chute de manière effective après la dernière mission impériale en Chine en 838. La dynastie Tang est alors en déclin, et les bouddhistes chinois sévèrement persécutés, minent le respect des Japonais pour les institutions chinoises. Le Japon commence à se replier sur lui-même.
De la même manière que les Soga avaient pris le contrôle du trône au VIe siècle, les Fujiwara du IXe siècle s'imposent par des mariages successifs avec la famille impériale, et un de leurs membres devient le premier dirigeant du Bureau privé de l'empereur. Un autre Fujiwara devient régent pour son petit-fils, un empereur encore mineur, un autre encore devient Kanpaku, régent d'un empereur adulte. Avant la fin du IXe siècle, plusieurs empereurs avaient tenté sans succès de se débarrasser des Fujiwara. Durant un temps, cependant, au cours du règne de l'empereur Daigo (897-930), la régence des Fujiwara est suspendue, l'empereur régnant directement.
Cependant, les Fujiwara ne sont pas démis par Daigo et deviennent en fait plus puissants durant son règne. Le pouvoir central du Japon continuait à décliner, et les Fujiwara, de même que d'autres grandes familles et des fondations religieuses, acquirent un pouvoir politique encore plus grand au début du Xe siècle. Au début de l'ère Heian, les Shōen avaient acquis un statut légal, et les grands établissements religieux avaient cherché les titres incontestables de leur perpétuité, leur permettant de lever des impôts, et s'assurant l'immunité contre l'inspection, par le gouvernement, des Shōen qu'ils contrôlaient. Ceux qui travaillaient la terre trouvaient avantageux de transférer le titre aux porteurs de shōen en échange d'un partage des récoltes. La population et les terres échappaient de plus en plus au contrôle impérial et à ses taxes, retournant de facto aux conditions ayant précédé la réforme de Taika.
Durant les décennies suivant la mort de Daigo, les Fujiwara ont un contrôle absolu de la cour. En l'an mil, Fujiwara no Michinaga est capable de mettre sur le trône ou de déposer, à volonté, un empereur. Peu de pouvoir restait dans les mains des officiels traditionnels, et les affaires du gouvernement étaient gérées par l'administration privée de la famille Fujiwara. Les Fujiwara étaient devenus ce que l'historien George B. Sansom a appelé des « dictateurs héréditaires ».
L'influence de la classe guerrière à la cour est un résultat de la rébellion de Hōgen en 1156, et surtout de celle de Heiji en 1160. À cette époque, Taira no Kiyomori est nommé Daijō-daijin (Premier ministre) et forme le premier gouvernement samouraï de l'histoire. En 1180, remettant au goût du jour une pratique des Fujiwara, il place son petit-fils Antoku sur le trône pour régner par régence. Cet acte cause la guerre de Gempei, qui se termine cinq ans plus tard par l'élimination du clan Taira et l'arrivée au pouvoir de Minamoto no Yoritomo qui établit son bakufu à Kamakura, dans l'est du pays. Kamakura a été choisie car cette ville était assez éloignée de la capitale impériale, Kyōto, où les monastères et les nobles de la cour exerçaient une certaine influence. En y instaurant son bakufu, Minamoto no Yoritomo pouvait agir sans opposition sur les affaires du pays.
Développement du bouddhisme
Le bouddhisme commence à se répandre au Japon au cours de l'ère Heian, principalement au travers de deux grandes écoles, la branche Tendai (« Terrasse céleste ») et la branche Shingon (« parole vraie »)[2]. Tendai est originaire de Chine et est basé sur le Sūtra du Lotus, l'un des plus importants textes du Bouddhisme mahāyāna. Shingon est une secte japonaise ayant de proches affiliation avec les bouddhismes tantriques indien et tibétain, fondée par Kūkai.
Kūkai impressionna beaucoup les empereurs qui succédèrent à l'empereur Kammu (782-806), ainsi que des générations de Japonais, non seulement à cause de sa sainteté mais aussi de sa poésie, calligraphie, peinture et sculpture.
Saichō quant à lui était un patron reconnu de la secte Tendai, qui a gagné une grande puissance au cours des siècles suivants. De proches relations se sont développées entre le complexe monastique du mont Hiei et la cour installée dans sa nouvelle capitale au pied de la montagne. En conséquence, Tendai a développé une grande révérence pour l'empereur et la nation. Son influence se mesure aussi dans la naissance et la montée en puissance des moines-guerriers sōhei.
La période Heian voit aussi fleurir l'école Jōdo shinshū, ou Vraie Terre Pure, fondée par Shinran.
Économie de l'époque de Heian
Bien que l'époque de Heian soit indubitablement une période de paix inhabituellement longue, elle a affaibli l'économie du Japon et conduit à la pauvreté presque tous ses habitants. Les aristocrates bénéficiant de la culture Heian (les Yokibito, ce qui signifie le « Bon Peuple »), ne représentent qu'environ 5000 personnes sur une population de cinq millions d'habitants.
L'une des raisons qui permet aux samouraïs de prendre le pouvoir est que la noblesse dirigeante prouve son incompétence dans la gestion du Japon et de ses provinces. Aux alentours de l'an mil, le gouvernement se trouve incapable de produire de l'argent et la monnaie disparaît peu à peu. L'absence d'une monnaie d'échange solide est implicitement illustrée dans les romans de l'époque, montrant par exemple des messagers récompensés par des objets utiles tels qu'un kimono de soie, plutôt que de percevoir un salaire. Les dirigeants Fujiwara s'avèrent également incapables de maintenir des forces de police efficaces, ce qui laisse les voleurs libres de fondre sur les voyageurs. Ceci est à nouveau implicitement illustré dans les romans au travers de la frayeur que le voyage de nuit inspire aux personnages principaux.
Littérature de l'époque de Heian
Bien que le chinois demeure la langue officielle de la cour impériale de la période Heian, l'introduction des kana favorise le développement de la littérature japonaise. Malgré l'arrivée de plusieurs nouveaux genres littéraires tels que le roman, le conte (monogatari (物語?)), journal intime, la littérature n'est répandue que parmi la cour et le clergé bouddhiste.
Les paroles de l'actuel hymne national japonais, Kimi Ga Yo, sont écrites durant la période Heian, de même que le Dit du Genji de Murasaki Shikibu, l'un des premiers romans en japonais. Les descriptions des us et coutumes de la cour impériale de Kyōto, écrites par la contemporaine et rivale de Murasaki Shikibu nommée Sei Shōnagon, sont compilées dans le Makura no sōshi (« Notes de chevet ») dans les années 990. Le célèbre poème japonais connu sous le nom de Iroha est aussi écrit durant la période Heian.
Notes et références
- ↑ À noter que dans certains ouvrages, la période de Nara s'arrête en 784, lors du déplacement de la capitale de Nara à Nagaoka. Les auteurs, considérant que la proximité de Nagoaka de Heian, font démarrer la période Heian en 784 et non en 794
- 1 2 (en) Charles S. Prebish, The A to Z of Buddhism, New Delhi, Vision Books, , 280 p. (ISBN 978-81-7094-522-2), p. 131 et 132.
Articles connexes
- Chronologie du Japon
- Histoire du Japon
Voir aussi
- Histoire de la cuisine japonaise à l'époque de Heian
Lien externe
- (en) Une chronologie de la période Heian sur le site samurai-archives.com
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