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Édouard II

Édouard II

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Édouard Plantagenêt et Édouard.
Édouard II
Image illustrative de l'article Édouard II
Titre
Roi d'Angleterre et seigneur d'Irlande

(19 ans 9 mois et 18 jours)
Couronnement en l'Abbaye de Westminster
Prédécesseur Édouard Ier
Successeur Édouard III
Duc d'Aquitaine

(19 ans 9 mois et 18 jours)
Prédécesseur Édouard Ier
Successeur Édouard III
Prince de Galles

(6 ans et 5 mois)
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur Édouard de Woodstock
Biographie
Dynastie Plantagenêt
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Caernarfon, Gwynedd (Pays de Galles)
Date de décès (à 43 ans)
Lieu de décès Château de Berkeley, Gloucestershire (Angleterre)
Père Édouard Ier d'Angleterre
Mère Éléonore de Castille
Conjoint Isabelle de France
Enfant(s) Édouard III
Jean d'Eltham
Aliénor d'Angleterre
Jeanne d'Angleterre
Héritier Thomas de Brotherton
(1307-1312)
Édouard d'Angleterre
(1312-1327)

Monarques d'Angleterre

Édouard II d'Angleterre (, château de Caernarfon, Pays de Galles), est roi d'Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition, en janvier 1327.

Il est le fils du roi Édouard Ier (Plantagenêt) et d'Éléonore de Castille.

Édouard II, appelé Édouard de Carnarvon, est le sixième roi de la dynastie Plantagenêt, commencée avec Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Compris entre les règnes vigoureux de son père Édouard Ier et de son fils Édouard III, celui d’Édouard II est marqué par l’incompétence et la querelle politiques, et par la défaite militaire. Édouard est, sa vie durant, plus enclin aux plaisirs de la cour et aux divertissements qu’à ses devoirs de souverain. Il est incapable de refuser les plus grandes faveurs à ses divers favoris, dont les plus célèbres sont Pierre (Piers) Gaveston, un chevalier d’origine gasconne qui est fait comte de Cornouailles, puis un jeune seigneur anglais, Hugues le Despenser, provoquant de constants troubles politiques et, probablement, à terme, sa déposition.

Alors que son père Édouard Ier avait conquis tout le Pays de Galles et les basses terres écossaises, qu’il gouvernait d’une main de fer, l’armée d’Édouard II est défaite lors de la bataille de Bannockburn, dont la conséquence est de soustraire l'Écosse au contrôle de son voisin anglais et de permettre aux forces écossaises d’incontrôlables raids à travers le nord de l’Angleterre. Il faut ajouter à ce règne troublé la fin dramatique du roi, dont la mort mystérieuse au château de Berkeley laisse planer des doutes sur ses causes. Plus positivement, Édouard II s'intéresse de près aux universités d'Oxford et de Cambridge.

Prince de Galles

Quatrième fils du roi Édouard Ier et de son épouse Éléonore de Castille, Édouard II est né au château de Caernarfon. Il est le premier prince anglais à porter le titre de prince de Galles, enregistré par le Parlement de Lincoln le .

Édouard devient héritier du trône à seulement quelques mois, après le décès de son frère Alphonso le . Son père, chef militaire remarquable, initie son héritier dès l'enfance à l'art de la guerre, bien que le jeune Édouard lui préfère la navigation et l'artisanat, activités unanimement considérées à cette époque comme indignes d'un roi[réf. nécessaire].

On a supposé que l'intérêt du prince pour des activités si éloignées de la formation de prince a pu se développer en réaction à son père, esprit dominateur et inflexible. Même si Édouard prit part à plusieurs campagnes contre l'Écosse, ce contact avec l'univers militaire et tous les efforts de son père ne parvinrent à empêcher le jeune prince de contracter des habitudes extravagantes, frivoles, qu'il conserva sa vie durant.[réf. nécessaire]. Édouard Ier attribuait les penchants de son fils à l'influence d'un chevalier gascon de sa suite, Pierre (Piers) Gaveston, pour lequel Édouard de Cærnarvon avait la plus grande affection. Le roi finit par exiler le chevalier de la cour, après que le prince eut tenté de faire attribuer à son ami un titre réservé aux membres de la famille royale. L'ironie est que c'était Édouard Ier lui-même qui avait distingué ce Gaveston pour son intelligence, ses manières et ses talents et qui, en 1298, avait décidé de lui faire intégrer la suite du prince de Galles.

Édouard Ier meurt le 7 juillet 1307, sur le chemin d'une nouvelle campagne contre les Écossais, ponctuant un conflit qui fut la caractéristique de son règne.

Le chroniqueur Jean Froissart raconte que le roi mourant demanda à son fils que, dès sa mort, il fasse bouillir son cadavre afin d'en détacher les os (pratique mortuaire caractéristique du Moyen Âge) ; il garderait ces os avec l'armée anglaise jusqu'à la soumission des Écossais[1]. Mais le fils ignore la requête paternelle et fait enterrer son père à l'abbaye de Westminster. Il rappelle aussitôt Gaveston en Angleterre et met un terme à la campagne militaire commencée la même année.

Mariage et descendance

Le 25 janvier 1308, à Boulogne-sur-Mer, Édouard épouse Isabelle, fille du roi de France Philippe IV le Bel et de la reine de Navarre Jeanne Ire, sœur de trois princes qui devaient tous devenir rois de France à la suite de leur père (Louis, Philippe et Charles). Le mariage se révèle un échec presque dès le début : Édouard néglige son épouse au profit de ses favoris, avec lesquels il passe son temps à imaginer comment limiter la puissance des pairs du royaume afin de consolider le pouvoir hérité de son père.

Quatre enfants cependant sont issus de cette union :

  • le futur Édouard III, roi d'Angleterre ;
  • Jean d'Eltham (1316-1336), comte de Cornouailles ;
  • Éléonore de Woodstock (1318-1355), épouse de Reynold II le Noir (1295-1343), comte de Gueldre ;
  • Jeanne (1321-1362), qui épouse en 1328 David II d'Écosse (1324-1371).

Édouard est également le père d'un enfant illégitime, Adam FitzRoy, qui accompagne son père dans sa campagne contre les Écossais durant l'année 1322 et meurt peu après.

Roi d'Angleterre

Édouard II

Édouard est couronné en l'abbaye de Westminster à Londres le par Henry Merewell (alias Woodlock), évêque de Winchester. Bien qu'Édouard soit physiquement aussi impressionnant que son père, il lui manque la volonté et l'ambition de son prédécesseur. On a écrit qu'Édouard II « était le premier roi depuis la conquête de Guillaume qui ne soit pas un homme d'affaires ». Il accorde beaucoup d'attention aux divertissements et aux jeux de cour, mais aussi du temps aux pratiques sportives et aux arts mécaniques. Il semble avoir été si écrasé par la personnalité de son père qu'il manque dramatiquement de confiance en lui : un courtisan, un favori possédant une volonté plus forte que celle d'Édouard peut tenir le roi dans sa main[réf. nécessaire].

Guerre avec les barons

Lorsque Édouard part en France épouser Isabelle à Boulogne-sur-Mer, il laisse le pouvoir à son ami et conseiller Pierre (Piers) Gaveston, nommé régent à l'occasion. Ce dernier reçoit également le comté de Cornouailles, ainsi que la main de la propre nièce du roi, Marguerite de Gloucester, fille de la sœur d'Édouard, Jeanne d'Acre, et de Gilbert de Clare (1243-1295) : autant d'honneurs qui étaient jusqu'alors à la seule portée des plus grands seigneurs du royaume.

Très vite, plusieurs grands barons prennent ombrage de la faveur de Gaveston, assez pour exiger son bannissement. Afin d'éviter l'affrontement armé, le roi doit entériner l'exil de son ami en Irlande, par les Ordonnances de 1311. Cependant Édouard fait marche arrière peu après et rappelle son ami. Mais, sous prétexte que le favori conduisait le roi à la folie, le cousin du roi le comte de Lancastre et ses alliés font assassiner Gaveston dès son retour sur le sol anglais.

Le comte de Warwick, que Gaveston avait insulté auparavant, le capture et le conduit auprès de deux Gallois qui le mènent à Blacklow Hill, où ils l'exécutent, le premier lui perçant le cœur de son épée, le second le décapitant (un monument nommé « Croix de Gaveston » se dresse toujours à Blacklow Hill, juste à côté du petit village de Leek Wootton (en)). La douleur d'Édouard est profonde : après qu'on lui a restitué le corps de son ami, le roi conserve ses restes plusieurs semaines à ses côtés, avant que l'Église puisse procéder, de force, à l'enterrement.

Immédiatement après ces évènements, Édouard se concentre sur le moyen d'éliminer ceux qui, à ses yeux, l'ont trahi, tandis que la fronde des barons retombe, ces derniers ne voyant plus d'utilité à l'épreuve de force après la mort de Gaveston. À la mi-juillet, Aymar de Valence, 2e comte de Pembroke, conseille au roi de faire acte d'autorité en partant en guerre contre les barons qui s'étaient soulevés. Ces derniers, peu désireux de risquer leur vie, entament des négociations avec le roi en septembre 1312. En octobre, les comtes de Lancastre, de Warwick, d'Arundel et de Hereford demandent le pardon royal. Édouard l'accorde ; mais son ressentiment demeure.

Édouard et Piers Gaveston

L'intimité entre personnes du même sexe n'était pas condamnée, en tant que telle, au Moyen Age (on se souvient de Philippe Auguste partageant sa couche avec Richard Cœur-de-Lion sans que pour autant les deux souverains fussent soupçonnés de relation à caractère sexuel), même si elle peut donner lieu à plaisanteries ou moqueries. Ce n'est pas l'objet de l'affection qu'on stigmatise à l'époque, mais les pratiques sexuelles qu'elle pourrait induire. Celles interdites par l'Église sont unanimement condamnées, dont, bien sûr, la sodomie, pratique dite « contre nature », qu'elle soit effectuée par un couple hétéro ou homosexuel. Les plus violents détracteurs d'Édouard voyaient en lui un roi sodomite (si tant est qu'ils en aient pu apporter la preuve) ou un roi que son affection démesurée pour ses favoris avait rendu indigne du trône.

Plusieurs sources contemporaines en effet critiquent les relations du roi avec Gaveston, au point qu'Édouard en aurait ignoré et humilié sa femme. Les chroniqueurs de l'époque définissent cette relation comme « excessive, immodérée, au-dessus de toute mesure et raison »[2] et condamnent le « penchant du roi pour une sexualité dévoyée et interdite ». Les chroniqueurs de Westminster disent que Gaveston amena le roi à repousser les douces embrassades de sa femme. Le chroniqueur de Meaux (qui écrivit des décennies plus tard) regrette qu'Édouard ait pris trop de plaisir à la sodomie.

Gaveston est généralement décrit comme athlétique et de belle apparence ; plus âgé que le roi, au moins d'une année, il avait exercé le métier des armes en Flandre avant de devenir un proche compagnon d'Édouard. Il avait la réputation d'avoir un esprit vif, cinglant et sa fortune ne cessa de croître à mesure qu'Édouard lui octroyait plus d'honneurs, dont la possession du comté de Cornouailles.

Presque immédiatement après son mariage, la reine Isabelle écrivait à son père Philippe le Bel pour se plaindre du comportement de son époux envers Gaveston. Même si leur relation était certainement intime, sa nature exacte est impossible à déterminer. Bien que plusieurs remarques de chroniqueurs font état de pratiques homosexuelles (n'excluant pas, par ailleurs, l'accomplissement du devoir conjugal), beaucoup de ces auteurs sont soit postérieurs à l'époque concernée, soit franchement hostiles au roi et à son ami. Tant Édouard que Gaveston se marièrent jeunes et eurent des enfants – sans compter le fils illégitime d'Édouard, qui laisse penser qu'il ne fréquentait sa femme que par obligation dynastique. On a pu avancer, assez plausiblement mais sans conclusion définitive, que les deux jeunes hommes avaient contracté un lien de fraternité adoptive, eux-mêmes se qualifiant de « frères d'armes »[3].

La relation du roi à son favori fut par la suite exploitée par le dramaturge Christopher Marlowe qui fit, assez inhabituellement pour l'époque, référence au caractère sexuel de cette dernière. Le plus souvent, la nature de la relation est allusive, ou encore citée comme un exemple de la destinée guettant les rois influencés par leurs favoris et devenus étrangers à leurs propres sujets[3].

Conflit avec l'Écosse

Durant cette période, le roi Robert Bruce reconquiert méthodiquement l'Écosse. De 1307 à 1314, à l'occasion de chaque campagne menée par Édouard II, il recouvre contre lui plus de terres qu'Édouard Ier n'en avait pris durant son long règne. Le roi écossais utilise de petites troupes pour tendre des pièges à une armée anglaise nombreuse (principe de la «guérilla», ou de la guerre d'usure). Il occupe brièvement des châteaux pour protéger ses hommes, et fait du pays une arme contre Édouard : après des attaques rapides, Bruce et ses hommes disparaissent dans les collines, au lieu d'affronter la supériorité numérique des Anglais. Bruce unifie l'Écosse contre l'ennemi commun, et l'on raconte qu'il aurait dit craindre davantage le défunt Édouard Ier que le vivant Édouard II.

En juin 1314, seuls les châteaux de Stirling et de Berwick restent sous contrôle anglais. Ce même mois, l'armée d'Édouard II, composée de 20 000 hommes à pied et de 3 000 cavaliers, fait face à celle de Robert Bruce, composée de piétaille et de fermiers munis de piques longues de plus de 4 mètres. En effet, Édouard sait qu'il doit conserver le point stratégique de Stirling s'il veut assurer le moindre succès anglais. Mais le château est en constant état de siège et le commandant anglais, sire Philippe de Mowbray, a averti Édouard qu'il livrerait la place aux Écossais, à moins que le roi ne vienne aux alentours du 24 juin pour briser le siège. Édouard ne peut se permettre de perdre son dernier château en terre écossaise : il décide de lancer son armée entière pour contrer le siège et obliger les Écossais à une rencontre décisive.

Mais il commet une grave erreur en pensant que sa seule supériorité numérique suffira à lui assurer une victoire stratégique. Non seulement Robert a l'avantage de connaître la date à laquelle Édouard arrivera dans le Nord pour combattre, mais il a également eu le temps de choisir le champ de bataille. Alors qu'Édouard avance sur la route principale de Stirling, Robert place ses hommes de chaque côté de la route nord, une partie dans une forêt dense, une autre dans le coude d'une rivière difficilement repérable par l'envahisseur. Robert donne également ordre à ses hommes de creuser des fondrières et de les recouvrir de fougères, afin d'arrêter toute charge de cavalerie.

Édouard, quant à lui, ne publie la convocation du ban et de l'arrière-ban, soit 21 540 hommes, qu'à partir du . En outre, l'armée va se révéler indisciplinée. La veille de la bataille, Édouard décide de déplacer nuitamment son armée et la place dans une zone marécageuse, sa cavalerie répartie en neuf escadrons, face aux soldats à pied. La bataille de Bannockburn est ainsi décrite par les chroniqueurs comme la pire défaite essuyée par l'armée anglaise depuis celle d'Hastings en 1066.

Cette défaite va durablement influencer la stratégie militaire anglaise, qui utilisera des procédés similaires à ceux de Robert Bruce, un siècle plus tard, pour écraser les armées françaises : le jeune Henri V d'Angleterre devait employer la même tactique contre la cavalerie française sur le champ de bataille d'Azincourt en 1415 et remporter alors une victoire décisive.

Règne des Despenser

Après la mort de Gaveston, le roi témoigne d'une faveur grandissante envers son neveu par alliance (également beau-frère de Gaveston), Hugues Despenser le Jeune. Mais, comme avec Gaveston, les barons sont rapidement indignés par les honneurs que le roi fait pleuvoir sur les Despenser père et fils, particulièrement à partir du moment où Despenser le Jeune, en 1318, se met en tête de se faire attribuer le comté de Gloucester avec les terres de sa dépendance.

Westminster Hall

En 1320, la situation politique anglaise recommence à être dangereusement instable. Édouard transgresse la loi en faveur de Despenser le Jeune : lorsque le seigneur de Braose de Gower vend son titre à son gendre, procédure parfaitement légale dans les marches galloises, Despenser demande au roi de lui céder Gower en lieu et place du bénéficiaire. Contre le droit et la loi, Édouard confisque Gower qu'il offre à son favori, déclenchant immédiatement la fureur de la plupart des barons. En 1321, le comte de Hereford, en accord avec le comte de Lancastre et d'autres seigneurs, prend les armes contre la famille Despenser, et le roi est contraint de trouver une issue à la crise. Le 14 août, à Westminster, accompagné des comtes de Pembroke et de Richmond, le roi déclare bannis les Despenser, père et fils.

La victoire des barons montre cependant la limite de leur cohésion : avec le départ des Despenser, beaucoup de seigneurs, oublieux de leurs liens – familiaux, politiques – veulent remplir le vide laissé par les deux favoris. Désireux de gagner les bonnes grâces d'Édouard, ces seigneurs appuient Édouard dans son désir de vengeance contre les barons, dans le seul but d'accroître leurs propres fortune et pouvoir. Les campagnes qui suivent voient l'exécution de nombreux opposants à Édouard, dont le comte de Lancastre, propre cousin d'Édouard (il était le fils d'Edmond « le Bossu », frère du roi Édouard Ier), décapité en présence du roi lui-même.

L'opposition abattue, les Despenser de retour, le roi et ses favoris deviennent les maîtres incontestés du royaume : au Parlement de York, en 1322, Édouard publie une loi qui abroge toute ancienne ordonnance limitant son pouvoir et empêchant toute tentative d'empiétement. Le roi n'est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les Communes doivent endurer la loi royale en silence.

Isabelle quitte l'Angleterre

Une dispute entre la France et l'Angleterre éclate à l'occasion du refus d'Édouard de rendre hommage à son beau-frère et cousin le roi de France, dont il était le vassal en tant que duc de Guyenne. Après plusieurs tentatives avortées pour reprendre possession des territoires (un défaut d'hommage pouvait entraîner une confiscation de ces terres), Édouard finit par envoyer son épouse négocier les termes d'un traité de paix avec le roi de France. Réjouie à l'idée de quitter la cour d'Angleterre, Isabelle débarque en France en mars 1325 : elle retrouve sa famille et son pays natal, et s'éloigne enfin des Despenser et de son époux, qu'elle abhorre désormais tous ensemble.

Le , Isabelle consent à un traité de paix favorable à la France, qui requiert qu'Édouard, duc d'Aquitaine, vienne rendre hommage au roi Charles IV, en France. Mais Édouard envoie son fils le prince de Galles à sa place. Cette décision se révèle être une erreur stratégique monumentale, qui aide à précipiter la chute d'Édouard et des Despenser : en effet, la reine, désormais en possession de son fils le prince héritier, peut déclarer qu'elle ne reviendra jamais en Angleterre tant que les Despenser ne sont pas chassés.

Débarquement en Angleterre d'Isabelle et de Mortimer

Isabelle retournant en Angleterre avec son fils Édouard III, par Jean Fouquet

Quand l'escorte d'Isabelle – loyale à Édouard et renvoyée en Angleterre par Isabelle – revient à la cour le 23 décembre, elle apporte des nouvelles autrement plus choquantes pour le roi : à Paris, Isabelle entretient désormais une liaison, au vu et su de tous, avec Roger Mortimer - dont Édouard avait auparavant mal récompensé et offensé la famille - et tous deux échafaudent un débarquement sur les côtes du royaume. Édouard se prépare à ce débarquement mais est trahi par ses proches : son fils refuse de quitter sa mère, afin de partager son infortune et son malheur ; le demi-frère d'Édouard, le comte de Kent, épouse la cousine de Mortimer, Marguerite Wake ; enfin, des seigneurs, tels John de Cromwell ou le comte de Richmond, choisissent également de se ranger du côté de Mortimer.

En septembre 1326, Mortimer et Isabelle débarquent en Angleterre. Édouard est surpris par le maigre effectif de leurs troupes et tente immédiatement de lever une immense armée pour les écraser. Mais un nombre important de vassaux refusent de combattre la reine et Mortimer : le cousin du roi, Henri de Lancastre, comte de Leicester depuis 1323 — frère du comte de Lancastre décapité — n'est même pas convoqué par le roi, et démontre d'ailleurs sa loyauté en levant sa propre armée, en s'emparant d'une part du trésor des Despenser à l'abbaye de Leicester, puis en marchant vers le sud pour faire jonction avec Mortimer.

L'invasion a bientôt trop de renfort et de soutien pour pouvoir être contenue. Par conséquent, le roi ne parvient pas à réunir l'armée qu'il souhaite, et tant Édouard que les Despenser se voient bientôt totalement isolés. Ils quittent Londres le 2 octobre, laissant la ville sombrer dans le chaos. Le 15 du même mois, un soulèvement de la population conduit à la capture puis la décapitation de John le Marshal — Londonien accusé d'être un espion à la solde des Despenser — et du trésorier d'Édouard, Walter Stapeldon, évêque d'Exeter, avec deux de ses écuyers. Le roi trouve tout d'abord refuge à Gloucester (il l'atteint le 9 octobre), puis fait voile vers le sud du pays de Galles, afin d'organiser sa défense sur les terres des Despenser. Mais Édouard se voit dans l'incapacité de réunir une armée et ses propres serviteurs l'abandonnent, lui et Despenser le Jeune, le 31 octobre.

Le 27 octobre déjà, Despenser l'Aîné avait été accusé d'encourager le gouvernement illégal de son fils, de s'enrichir aux dépens des autres, de spolier l'Église et d'avoir pris part à l'exécution illégale du comte de Lancastre. Il est pendu puis décapité à la potence de Bristol. Henri de Lancastre, comte de Leicester, est alors envoyé au pays de Galles, afin d'en ramener le roi et Despenser le Jeune et, le 16 novembre, Henri s'empare d'Édouard, de Despenser le Jeune et de leurs proches, près de Tonyrefail (où une plaque rappelle aujourd'hui l'événement). Les soldats royaux sont relâchés, Despenser le Jeune est envoyé auprès d'Isabelle à Hereford, tandis que le roi est amené à Kenilworth par son propre cousin.

La chute des Despenser

Exécution d'Hugh Despenser le Jeune

Les représailles contre les alliés d'Édouard débutent immédiatement après : le comte d'Arundel, sire Edmund FitzAlan, vieil ennemi de Roger Mortimer, est décapité dès le 17 novembre, en compagnie de deux de ses domestiques, John Daniel et Thomas de Micheldever. S'ensuivent le procès et l'exécution de Hugh Despenser, le 24 novembre[4],[5].

Despenser le Jeune subit un châtiment violent et une foule immense, prévoyant la sentence, s'amasse pour le voir mourir – contrairement au cliché, ces exécutions publiques n'étaient pas vues comme des réjouissances populaires, mais bien plutôt comme des exemples à méditer. Hugues le Despenser est jeté bas de son cheval, déshabillé ; sa peau griffonnée de versets bibliques stigmatisant la corruption et l'arrogance ; puis il est conduit vers la Cité de Londres, sur la place du marché, où on le présente à la reine Isabelle, à Mortimer et aux lancastriens. Hugues le Despenser est alors condamné à être pendu comme voleur, châtré puis écartelé comme traître (hanged, drawn and quartered), ses membres devant être dispersés à travers le pays. Simon de Reading, vassal de Despenser, est également pendu aux côtés de son maître, accusé d'insultes envers la reine Isabelle[6]. Le chancelier d'Édouard II, Robert Baldock, est conduit à la maison d'arrêt de Londres, mais une foule de Londoniens envahissent le bâtiment, le molestent gravement avant de le jeter à la prison de Newgate, où Baldock est assassiné par des détenus[7].

Abdication

L'emprisonnement du roi pose à Isabelle et à Mortimer le difficile problème de son avenir : la solution la plus simple est l'exécution, qui fait passer les titres et pouvoirs du souverain à son fils et héritier Édouard de Windsor, qu'Isabelle peut encore contrôler vu son jeune âge, tout en rendant impossible un éventuel retournement de situation en faveur du roi déposé et sa restauration. Mais la mentalité médiévale – et, plus généralement, monarchique – a toujours répugné à cette extrémité : exécuter un homme désigné par Dieu équivaut à porter atteinte à l'autorité divine ; de plus, jamais aucun souverain Plantagenêt n'avait posé ce problème tant juridique que politique : la solution envisagée créerait un précédent. Bien que la majorité des seigneurs considèrent qu'Édouard a échoué dans ses devoirs de souverain, une exécution suppose un procès préalable, la reconnaissance de la trahison du roi et, déjà, plusieurs prélats, dépositaires du pouvoir spirituel, arguent qu'un monarque, désigné par Dieu, ne pouvait être légalement déposé et exécuté ; en cas contraire, Dieu punirait le pays des régicides. Par conséquent, il est décidé d'emprisonner Édouard pour le reste de sa vie.

Cependant, le pouvoir légal continue à résider en la personne du roi, même emprisonné. Et même si Isabelle se fait remettre le Grand sceau, dont elle use pour gouverner au nom du roi son époux et du prince héritier, ses actes restent juridiquement illégaux et peuvent à tout moment être remis en cause.

Dans ces circonstances, le Parlement choisit d'agir comme autorité supérieure au roi. Les représentants de la Chambre des communes sont réunis, et les débats s'ouvrent : l'archevêque d'York parmi d'autres prétendent craindre la foule de Londres, loyale à Mortimer. D'autres souhaitent que le roi vienne au Parlement solennellement abdiquer, plutôt que d'être déposé par décision de la reine et de son général. Mortimer réplique en ordonnant au lord-maire de Londres, Richard de Bethune, d'écrire au Parlement pour demander à ses membres de se rendre à la maison des corporations, où ils font serment de protéger la reine et le prince Édouard de Windsor, et de déposer le roi. Mortimer convoque la même nuit les hauts seigneurs pour une rencontre secrète, durant laquelle ces derniers apportent leur soutien unanime à la déposition du roi. Finalement, le Parlement consent à ce que le roi soit démis. Mais même s'il a donné son accord, il ne dépose pas formellement Édouard ; une fois sa décision prise, il demande au roi vaincu de l'accepter.

Château de Kenilworth

La demande étant purement formelle, les jeux sont faits. Déjà, le 13 janvier, Édouard doit remettre sa couronne et son sceptre aux envoyés du parlement. Le 20 janvier 1327, au château de Kenilworth, Édouard II est informé des accusations portées contre lui : incompétence ; abandon de la majesté royale au détriment du pays et de l'Église ; refus des bons conseils et obstination dans des occupations indignes d'un monarque ; perte de l'Écosse, de territoires en Gascogne et en Irlande due à l'inefficacité de son gouvernement ; préjudices envers l'Église, et emprisonnement de ses représentants ; autorisation de mettre à mort des nobles, de les déshériter, de les emprisonner ou de les bannir ; incapacité à rendre une bonne justice au lieu de gouverner pour son seul intérêt et au profit de son entourage ; enfin, fuite en compagnie d'un ennemi notoire du royaume, laissant ce dernier sans gouvernement, ayant perdu par conséquent la confiance et la foi de ses peuples. Édouard, profondément choqué par ce jugement, pleure tout le temps de l'audition. Il se voit alors offrir un choix : soit abdiquer au profit de son fils, soit refuser et proposer le trône à quelqu'un d'expérience qui ne sera pas de sang royal — probablement Roger Mortimer. Le roi, regrettant que son peuple haïsse tant son règne, accepte d'abdiquer en faveur de son fils. Destitué, Édouard est tondu. Les seigneurs, à travers la personne de sir William Trussel, viennent alors reprendre leurs hommages, et le règne d'Édouard II s'achève aussitôt.

L'abdication est annoncée et enregistrée à Londres le 24 janvier 1327. Le jour suivant est proclamé le premier du règne d'Édouard III – qui, à 14 ans, est encore sous la coupe de sa mère Isabelle et de Mortimer. Quant à l'ancien roi, il demeure emprisonné. Dans les coffres de la Tour de Londres, le nouveau roi et Isabelle trouvent 78 156 livres sterling, amassées par Edouard II en rançonnant et en harcelant son Echiquier, une somme énorme [8].

Sa mort

L'autorité d'Isabelle et de Mortimer est si fragile qu'ils n'osent pas remettre le roi déchu entre les mains de leurs ennemis politiques (Mortimer est loin de faire l'unanimité et les rivalités nobiliaires se réveilleront tôt ou tard). Le 3 avril 1327, Édouard II est extrait du château de Kenilworth, placé sous la garde de deux affidés de Mortimer, puis conduit et emprisonné au château de Berkeley dans le Gloucestershire, où l'on pense qu'il est assassiné par un agent à la solde d'Isabelle et de Mortimer, le . La ruse utilisée à cette fin est exemplaire de duplicité, puisque la missive donnant l'ordre funeste à ses geôliers, rédigée en latin et sans ponctuation, peut avoir deux sens antinomiques : « Eduardum occidere nolite timere bonum est. ». En français : « Ne tuez pas Édouard, il est bon de craindre...de faire cette chose » ou bien : « Ne craignez pas de tuer Édouard, c'est chose bonne ».

La rumeur court, après sa mort, qu'Édouard a été tué par l'insertion d'une pièce de cuivre dans son anus, supposée être la fin méritée d'un sodomite. Cette méthode aurait eu le bénéfice de faire apparaître la mort du roi comme naturelle : ceci grâce au fait qu'un tube de métal aurait été inséré au préalable dans son rectum, permettant au fer rouge de pénétrer dans le corps sans laisser de marques de brûlure sur l'anus. Cette rumeur est rapportée par le chevalier Thomas de la Moore (?- après 1347) : « Dans la nuit du 11 octobre 1327, le roi reposant sur un lit fut soudainement agrippé, tandis qu'un grand matelas… le tinrent plaqué, un fer de plombier, chauffé au rouge, fut introduit dans ses parties secrètes de façon qu'il brûlât des parties internes au-delà des intestins ».

Le récit de T. de la Moore n'est cependant corroboré par aucune autre source contemporaine ; bien plus, aucun écrit du XIVe siècle ne révèle ce qui s'est exactement passé. Le plus proche chroniqueur, dans le temps et l'espace des évènements, Adam Murimuth, établit par ailleurs qu'une rumeur populaire disait plutôt que le roi avait été étouffé. Quant à la chronique de Lichfield, qui reflète également l'opinion publique, elle dit de son côté que le roi déchu avait été étranglé. Cependant, la plupart des chroniques ne proposent pas au décès de cause autre que naturelle. Il faudra attendre la longue "Chronique Brut", composée par un polémiste lancastrien (anti-Mortimer, l'alliance entre Mortimer et le cousin du roi ayant fait long feu, comme il était à prévoir) dans le courant des années 1330, pour que commence à circuler l'histoire d'une tige de cuivre plongée dans les entrailles du roi, qui a tant marqué les esprits.

Édouard est inhumé dans le déambulatoire gauche de la cathédrale de Gloucester, où son fils Édouard III lui fait bâtir une tombe magnifique.

Sa fin tragique, traitée par de nombreux dramaturges (en particulier Christopher Marlowe, contemporain de Shakespeare) et autres historiens britanniques, constitue une bonne partie de la trame du tome V (La Louve de France) des Rois maudits, roman de Maurice Druon, qui ne reste qu'un roman. Ce dernier met en scène Édouard II, assassiné par les chevaliers Maltravers et Gournay sur l'ordre de la reine Isabelle, à l'instigation de son amant Roger Mortimer. Reprenant la thèse de la Moore, reprise par le dramaturge Christopher Marlowe, Druon imagine les meurtriers du roi l'empalant avec une barre de fer rouge dans le rectum afin qu'on ne puisse établir avec certitude qu'il a été assassiné.

Dans sa pièce Édouard II, Christopher Marlowe met en scène l'assassinat de ce monarque à l'instigation de sa propre femme, la reine Isabelle, et de son amant, Roger Mortimer, tous deux régents du royaume, le jeune prince Édouard, futur Édouard III, étant trop jeune pour régner[9].

Dans sa biographie sur l'épouse du roi, Isabelle de France, Alison Weir met en avant la théorie – basée sur la lettre de Fieschi – selon laquelle Édouard s'échappa de sa prison et finit ses jours en exil. Ian Mortimer, dans sa biographie d'Édouard III, prétend de son côté qu'Édouard II survécut 14 années après sa mort supposée en 1327, et mourut en Italie[10].

Après l'annonce publique du décès du roi, le règne d'Isabelle et de Mortimer ne dure guère : le traité de paix de Northampton, entre l'Angleterre et l'Écosse, est très mal perçu par la population anglaise. Mortimer perd petit à petit ses soutiens. Le , le comte de Kent, frère d'Édouard II, est exécuté pour avoir fomenté la restauration de ce dernier (on raconte que Mortimer lui avait soufflé de fausses informations quant à la survie d'Édouard, de manière à le piéger). Toutefois, l'exécution du comte, prince royal, oncle d'Édouard III, par Mortimer, prive ce dernier de son dernier appui. Par conséquent, dès qu'Édouard III atteint l'âge de 18 ans, en 1330, il fait exécuter Mortimer, sous quatorze chefs d'accusation, dont le plus important était l'assassinat du roi son père Édouard II (écartant ainsi tout doute sur la survie de ce dernier). Si Édouard III épargne sa mère – fille et sœur de rois –, lui assurant un confortable revenu, il s'assure cependant qu'elle se retire de la vie publique. Isabelle meurt au château de Castle Rising dans le comté de Norfolk, le .

Représentations actuelles

La vie du roi Édouard II a fait l'objet, entre autres, d'une adaptation cinématographique par le réalisateur britannique Derek Jarman en 1991, Edward II d'après la pièce de Christopher Marlowe, interprétée en costumes modernes. Le film a reçu quatre récompenses et une nomination[11].

La déposition et la mort d'Édouard II sont également le pivot central de l'épisode "La louve de France", dans Les Rois Maudits de Maurice Druon.

Le futur Édouard II est représenté dans Braveheart sous les traits d'un prince efféminé.

Édouard II est un personnage d'une pièce de théâtre de Sébastien Harrisson intitulée "Titanica, la robe des grands combats", d'Edmund C. Asher, Londres, 1968. Il y est représenté sous la forme d'un fantôme[réf. nécessaire].

Le romancier Ken Follett adopte la thèse selon laquelle Édouard II aurait survécu à des assassins d'Isabelle dans son roman Un monde sans fin.

Titres

  • Comte de Chester et prince de Galles (1301-1307) ;
  • Roi d'Angleterre (1307-1327) ;
  • Duc de Guyenne ou d'Aquitaine (1307-1327) ;
  • Prétendu suzerain d'Écosse ;
  • Comte de Ponthieu.

Ascendance

Notes et références

  1. Histoire d'Angleterre depuis la première invasion des Romains jusqu'à nos jours, Parent-Desbarres, 1844, volume 1, p. 470
  2. Flores Historiarum
  3. 1 2 Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University, 2004
  4. The Magna Charta Sureties, 1215; Adams and Weis; p 111
  5. Ian Mortimer The Greatest Traitor, pp. 160-162
  6. Ian Mortimer The Greatest Traitor pp. 159-162.
  7. Ian Mortimer The Greatest Traitor p. 162.
  8. Genet Jean-Philippe. "Nathalie Fryde (en), The Tyranny and Fall of Edward II,1321-1326", Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1983, vol. 38, n° 1, pp. 196-197. url : /web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1983_num_38_1_411046_t1_0196_0000_003
  9. Christopher Marlowe, Édouard II, acte V scène 4
  10. Ian Mortimer, « The Death of Edward II in Berkeley castle », English Historical Review cxx (2005), pp. 1175-1224
  11. (en) Edward II sur l’Internet Movie Database.

Annexes

Sources

  • Blackley, F.D. Adam, the Bastard Son of Edward II, 1964.
  • (en) James Conway Davies, The Baronial Opposition to Edward II: Its Character and Policy, a Study in Administrative History, London, Cass, (1re éd. 1918) (ISBN 978-1-10-766695-5)
  • Doherty, Paul. Isabella and the Strange Death of Edward II. Constable and Robinson, 2003. (ISBN 1841193011)
  • Fryde, Natalie. The Tyranny and Fall of Edward II: 1321-1326, Cambridge, Cambridge University Press. (ISBN 0-521-22201-X).
  • (en) Roy Martin Haines, King Edward II: Edward of Caernarfon, His Life, His Reign, and Its Aftermath, 1284–1330, Montreal, London, McGill-Queens University Press, (ISBN 978-0-7735-2432-3)
  • (en) M. McKisack, The Fourteenth Century: 1307–1399, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-821712-1, OCLC 183353136, LCCN 59016710)
  • (en) J.R. Maddicot, Thomas of Lancaster, 1307–1322, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-821837-1, OCLC 132766, LCCN 70550035)
  • Mortimer, Ian. The Greatest Traitor: the Life of Sir Roger Mortimer, 1st Earl of March, Ruler of England 1327-1330. Thomas Dunne Books, 2003. (ISBN 0-312-34941-6)
  • Mortimer, Ian. The Perfect King: The Life of Edward III Father of the English Nation. Jonathan Cape, 2006. (ISBN 9780224073011) Appendix 2 : The fake death of Edward II ; Appendix 3 : À note on the later life of Edward II
  • Mortimer, Ian.'Note on the deaths of Edward II' (2008)
  • (en) J.R.S. Phillips, Aymer de Valence, Earl of Pembroke 1307–1324, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-822359-7, OCLC 426691, LCCN 72170868)
  • (en) M.C. Prestwich, The Three Edwards : War and State in England 1272–1377, Londres, Weidenfeld and Nicolson, (ISBN 978-0-297-77730-4, OCLC 185679701)
  • (en) Michael Prestwich, Plantagenet England : 1225-1360, Oxford, Oxford University Press, , new éd. (ISBN 978-0-19-822844-8, LCCN 2005019294)
  • (en) Anthony Tuck, Crown and Nobility 1272-1461 : Political Conflict in Late Medieval England, Londres, Fontana, , poche (ISBN 978-0-00-686084-6)
  • Weir, Alison, 'Isabella, She-Wolf of France', Jonathan Cape, 2005, (ISBN 0224063200)

Articles connexes

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