Vézère
la Vézère | |
Pont sur la Vézère à Montignac. |
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Caractéristiques | |
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Longueur | 211,2 km |
Bassin | 3 736 km2 |
Bassin collecteur | la Dordogne |
Débit moyen | 58,9 m3/s (Campagne) |
Régime | pluvial |
Cours | |
Source | à l'ouest du Puy Pendu (973 m) |
· Localisation | Meymac |
· Altitude | 887 m |
· Coordonnées | 45° 32′ 12″ N 2° 08′ 52″ E / 45.536667, 2.147778 |
Embouchure | la Dordogne |
· Localisation | Limeuil |
· Altitude | 50 m |
· Coordonnées | 44° 53′ 10″ N 0° 53′ 23″ E / 44.886111, 0.889722 |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Corrèze, Madrange |
· Rive droite | Bradascou, Loyre |
Pays traversés | France |
Principales localités | Uzerche, Terrasson-Lavilledieu, Montignac |
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La Vézère (en occitan Vesera) est une rivière française de la Corrèze et du Périgord et un affluent de la Dordogne. Une partie de la vallée de la Vézère est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Étymologie
Le nom Vézère provient de l'antique hydronyme Vizara ou Izara, formé de deux racines ligures accolées. La première, viz ou iz, et la seconde ara. Viz ou Iz signifiant vallée creuse, et ara voulant dire cours d'eau, le mot Vézère signifie donc cours d'eau dans la vallée creuse.
Les deux racines se rencontrent dans bien d'autres noms de cours d'eau, tant dans l'ancienne Gaule que dans une bonne partie de l'Europe occidentale. On reconnait aisément iz-ara dans le nom de la rivière Isar qui arrose Munich en Bavière et dans celui du petit fleuve franco-belge Yser, tous deux provenant de izara, ou encore dans le nom que les romains donnaient à l'Oise : Isara c'est-à-dire iz-ara (l'adjectif isarien a subsisté en français pour qualifier ce qui se rapporte à l'Oise). La forme Iz-ara se retrouve bien sûr dans Isère, importante rivière des Alpes qui a donné son nom à un département français.
On retrouve la forme Viz-ara dans Auvézère, cours d'eau du Limousin et du Périgord coulant non loin de la Vézère. Mais Viz-ara constitue aussi l'origine du nom du fleuve du nord de l'Allemagne arrosant Brême et qui s'appelle Weser (prononcez véz-er), ainsi que celle du nom de la rivière wallonne arrosant Eupen et Verviers et appelée Vesdre, qui d'ailleurs se dit également Weser en langue allemande, là où elle prend naissance.
Géographie
La Vézère prend sa source dans la tourbière de Longéroux, sur le plateau de Millevaches, dans le Massif central en Corrèze, à l'altitude de 887 mètres, sur la commune de Meymac, à l'ouest du Puy Pendu (973 m) dans la forêt domaniale de Longéroux, au lieu-dit « sources de la Vézère ». Elle se jette dans la Dordogne à Limeuil, à l'altitude de 50 mètres.
Son principal affluent est la Corrèze, leur confluent se trouvant dans la banlieue ouest de Brive-la-Gaillarde.
La vallée constitue une remarquable voie touristique par la beauté des paysages qu'elle traverse et l'intérêt des témoignages laissés surtout aux environs de Montignac et des Eyzies par les générations d'hommes qui se sont succédé là depuis environ 100 000 ans.
La longueur de son cours d'eau est de 211,2 km[1].
Départements et principales communes traversés
La Vézère traverse 2 départements et 53 communes[1] dont les principales localités sont :
- Corrèze : Chavanac, Pérols-sur-Vézère, Bugeat, Treignac, Uzerche, Vigeois, Larche
- Dordogne : Terrasson-Lavilledieu, Montignac, Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Le Bugue
Principaux affluents
D'amont vers l'aval :
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N.B. : (rd) = affluent rive droite ; (rg) = affluent rive gauche
Aménagements
- Dans sa partie amont, la Vézère possède trois barrages importants : le barrage de Monceaux la Virolle (ou de Monceaux la Virole), le barrage de Treignac, situés entre 500 et 650 mètres d'altitude, et le barrage du Saillant, un peu plus bas.
Hydrologie
La Vézère est une rivière très abondante, à l'instar de ses voisines dévalant des plateaux du Limousin. Son débit a été observé durant une période de 43 ans (1968-2010), à Campagne, localité du département de la Dordogne située peu avant son confluent avec la Dordogne [2]. La surface ainsi étudiée est de 3 736 km2, soit la quasi-totalité du bassin versant de la rivière.
Le module de la rivière à Campagne est de 58,9 m3/s.
La Vézère présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées sans être excessives, comme c'est généralement le cas dans le bassin de la Dordogne. Les hautes eaux se déroulent en hiver et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 79 à 98,6 m3/s, de décembre à avril inclus (avec un maximum en janvier et surtout février). Dès le mois de mai, le débit baisse progressivement jusqu'aux basses eaux d'été qui ont lieu de juillet à septembre inclus, entraînant une baisse du débit mensuel moyen jusqu'au niveau de 19,4 m3 au mois d'août, ce qui reste fort confortable, il est vrai. Mais ces moyennes mensuelles ne sont que des moyennes et cachent des fluctuations bien plus prononcées selon les années ou sur de plus courtes périodes.
Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusqu'à 6,8 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui est loin d'être très sévère.
Les crues peuvent être assez importantes, compte tenu de la taille étendue du bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 430 et 560 m3/s. Le QIX 10 est de 660 m3/s, le QIX 20 de 740 m3, tandis que le QIX 50 se monte à pas moins de 860 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré à Campagne a été de 682 m3/s le 7 juillet 2001, tandis que la valeur journalière maximale était de 617 m3/s le 7 janvier 1994. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était n'était pas même d'ordre vicennal, et donc destinée à se répéter tous les 14-15 ans en moyenne.
La Vézère est une rivière fort abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 499 millimètres annuellement, ce qui est largement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (320 millimètres), ainsi qu'à la moyenne du bassin de la Garonne (384 millimètres au Mas-d'Agenais). C'est cependant inférieur à la lame d'eau de la Dordogne en amont de son confluent avec l'Isle (619 millimètres à Bergerac). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint le chiffre très robuste de 15,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
En amont de Campagne, la station hydrologique de Montignac, en service depuis 1898, offre une période d'étude beaucoup plus longue. À cet endroit, la superficie du bassin versant représente 3 125 km2. La plus forte crue a été atteinte le 5 octobre 1960 avec 830 m3/s de débit journalier maximal et 8,90 mètres de hauteur[3], après deux journées de pluies intenses sur le plateau de Millevaches et notamment les bassins amont de la Corrèze et de la Vézère[4].
Curiosités et sites remarquables
La vallée de la Vézère a été surnommée la « Vallée de l'Homme » dès la fin du XIXe siècle à la suite de la multiplication des découvertes de sites préhistoriques exceptionnels, dont l'abri de Cro-Magnon, la grotte de Font-de-Gaume et celle des Combarelles aux Eyzies. Elle abrite également la grotte de Lascaux à Montignac. Les sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
Dans son essai Les Sept Filles d'Ève, le chercheur généticien anglais Bryan Sykes développe la thèse qu'une de ces filles, Héléna, viendrait des bassins de la Vézère et de la Dordogne. Celle-ci représentant la génitrice de 41 à 47 % des européens actuels, la vallée de la Vézère mériterait donc bien son qualificatif de « Vallée de l'Homme »[5].
- les gorges de la Vézère
- le Saillant et son pont du XIVe siècle
- le Château de Losse et ses jardins en terrasse sur la Vézère
- la majeure partie de la vallée de la Vézère fait partie du Réseau Natura 2000
Notes et références
- 1 2 SANDRE, « Fiche rivière la vézère (P---0100) » (consulté le 6 octobre 2010)
- ↑ Banque Hydro - Station P4271010 - La Vézère à Campagne (option Synthèse). Consultée la 6 octobre 2010. (ne pas cocher la case « Station en service »)
- ↑ Banque Hydro - Station P4161010 - La Vézère à Montignac (option Synthèse). Consultée le 6 octobre 2010 (ne pas cocher la case "Station en service").
- ↑ La crue exceptionnelle d'octobre 1960 dans l'ouest du Massif Central, p. 37-62 sur Persée. Consulté le 6 octobre 2010.
- ↑ « Sept filles d'Eve », L'express international, , p. 23 (lire en ligne)
Annexes
Articles connexes
- La liste des rivières de France
- Les débits des cours d'eau du bassin de la Dordogne
- le bassin versant de la Dordogne
Liens externes
- Site Hydro.eaufrance :
- Banque Hydro - Station P4271010 - la Vézère à Campagne (Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
- Réseau Natura 2000 :
- Landes et zones humides de la haute Vézère
- Gorges de la Vézère autour de Treignac
- Vallée de la Vézère d'Uzerche à Cublac
- Coteaux calcaires de la vallée de la Vézère
- la Vézère de Larche à Limeuil
- Office de tourisme :
- Office de tourisme Vézère Périgord Noir
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