Travailleur indépendant
Un travailleur indépendant, ou travailleur autonome au Canada, est à la fois entrepreneur, propriétaire (de ses moyens de production) et son propre employé. Il est maître de ses décisions concernant son travail mais doit toutefois s'adapter aux demandes de sa clientèle.
Le terme anglais « freelance » est aussi utilisé, notamment en informatique.
Domaine
Ce type de travailleur est très présent dans les économies de marché (agriculture, commerce, artisanat, professions libérales, etc.) où il apporte souvent une voie de promotion sociale.
Les domaines parmi lesquels les travailleurs indépendants sont courants sont l'informatique, la communication, l’infographie, le conseil, la traduction, la formation, les postes d’attachés de presse ou attachés de relations publiques, etc... et de plus en plus la téléprospection
En Europe, il existe quelques organisations de défense des travailleurs indépendants, dont la Confédération européenne des indépendants, plus ou moins reconnues par les instances européennes, qui jouent généralement un rôle de groupe de pression.
Travail réalisé et rémunération
Le travail indépendant varie en fonction de la personne. D'une façon générale, il prospecte sa clientèle, définit avec elle sa mission et la réalise lui-même ensuite. Cependant, certains exigent des contrats signés avec le client, alors que d'autres se contentent d'un accord verbal. Certains demandent une estimation écrite du temps de travail ainsi qu'un versement partiel préalable au travail, alors que pour d'autres ceci n'est ni pratique ni nécessaire.
La rémunération du travail aussi varie énormément. Les travailleurs indépendants peuvent facturer à l'heure ou à la journée, ou au forfait en fonction de la mission en question. Cependant, les gros clients, telles les grandes entreprises, ont parfois des politiques internes vis-à-vis du paiement des services d'un travailleur indépendant, donc les travailleurs indépendants habitués à facturer à l'heure peuvent se voir proposer une somme fixe pour un travail particulier. Il n'est cependant pas rare, si les conditions du client ne sont pas satisfaisantes, que le travailleur indépendant essaie de négocier avant d'accepter ou de rejeter un travail.
Avantages et inconvénients
Les travailleurs indépendants apprécient généralement un plus large choix de missions que dans un emploi régulier, et ont presque toujours bien plus de libertés quant à leurs horaires de travail. Si quelqu'un n'est pas freelance par choix, l'expérience permet néanmoins de s'ouvrir à de nouvelles compétences et de se créer un réseau de contacts, avec éventuellement l'espoir d'être embauché à plein temps par l'un d'entre eux.
Le principal inconvénient est l'incertitude du travail et donc du revenu, avec en plus l'absence dans certains pays de sécurité sociale et de retraite, surtout dans les pays en développement, à moins que le travailleur indépendant ne soit client d'une caisse de retraite et d'autres services de sécurité sociale. Ces dépenses peuvent représenter de 20 à 40 % du revenu net. En France, le travailleur indépendant a pour obligation de cotiser pour l'ensemble des cotisations à une caisse d'assurance-maladie et de retraite, c'est-à-dire à la fois les cotisations employeur et les cotisations d'employé. Ceci porte généralement le total des prélèvements sociaux obligatoires (et d'assurance responsabilité professionnelle) à 53 % des revenus d'exploitation. En France, les frais et les investissements professionnels sont déductibles des charges. À titre de comparaison, un travailleur qui encaisserait des CESU en France, chèques qui sont réservés à l'emploi au domicile du client, aurait 50% de prélèvement avec très peu de démarches. De plus, certains de ces revenus en CESU ne sont pas imposables à l’impôt sur le revenu. Comme le salarié de courte durée (vacataire), le travailleur indépendant doit demander des rémunérations suffisamment élevées pour couvrir ses congés, car quand il est en congé il ne travaille pas et n'est donc pas payé.
L'autre inconvénient est que les travailleurs indépendants doivent s'occuper des contrats, des clauses légales, de la comptabilité, du marketing et d'autres fonctions d'entreprises sans pour autant être des spécialistes de ces domaines. S'ils décident d'acheter ces services professionnels, ceux-ci peuvent parfois représenter de grosses dépenses supplémentaires. S'ils se passent de marketing, ils peuvent avoir des difficultés à trouver des clients.
Les horaires de travail peuvent être plus longs que ceux des employés et des ouvriers, si le travailleur indépendant facture au forfait ou au résultat et non à l'heure effective.
Enfin, en cas d'accident du travail, d'arrêt maladie ou de maladie professionnelle il peut être difficile de faire valoir ses droits résultant de ses cotisations.
Aspect administratif
En France
Le travailleur indépendant doit être enregistré en tant qu'entreprise, puisqu'il émet des factures. Certaines activités ont leur régime particulier, mais dans la plupart des cas il peut opter principalement entre deux statuts : l'entreprise individuelle ou la société. Il peut aussi s'associer avec son prestataire dans une société en participation (SEP). L'entreprise individuelle est plus simple à gérer qu'une société, mais implique pour le travailleur indépendant d'être responsable sur ses biens propres des dettes, alors qu'avec une société seul le capital garantit les dettes.
Le régime social des indépendants gère la protection sociale obligatoire du travailleur indépendant : retraite, prévoyance et remboursement des frais de santé.
Un journaliste, pigiste occasionnel ou journaliste permanent, ne peut être rémunéré comme travailleur indépendant, il est nécessairement salarié (loi Cressard). Dès lors, pour que Pôle Emploi détermine la quotité de travail (proportion de temps partiel jusqu'à temps plein) le pigiste ou journaliste doit présenter des attestations d'employeur comportant des décomptes mensuels d'heures travaillées, de jours travaillés et de jours de congés payés.
De même un artiste est soumis à des conventions (d'origine syndicale) spécifiques qui impliquent qu'il soit produit et au régime des intermittents qui mêlent rémunération au cachet et règles d'indemnisations. Dès lors on ne parle plus de « travailleur indépendant ».
Cependant, pour se simplifier grandement l'aspect administratif, certains choisissent le portage salarial, qui induit soit de rémunérer une société de portage, soit de trouver une société portant gracieusement, ou en échange d'un loyer ou d'un droit de préférence.
Bibliographie
- Tout doit disparaître ou le Réveil des indépendants — entretiens André Vonner — Jean-Pierre Thiollet, Editions Seld/Jean-Cyrille Godefroy, 1986[1].
Notes et références
- ↑ Tout doit disparaître ou le Réveil des indépendants, sur le site abes.fr
Voir aussi
Articles connexes
- Autoentrepreneur
- Création d'entreprise
- Freeter
- indépendance professionnelle
- Portage salarial
- Régime social des indépendants en France
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