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Summis desiderantes affectibus

Summis desiderantes affectibus

Dessin de Martin Van Maele montrant la torture d'une femme désignée comme sorcière (illustration de La Sorcière, de Jules Michelet - 1911
Le Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières)

Summis desiderantes affectibus (en français : « Désireux d'ardeur suprême »)[1] est une bulle promulguée par le pape Innocent VIII le . Elle est rédigée en réponse à la demande de l'inquisiteur Heinrich Kramer à disposer de pouvoirs explicites à poursuivre la sorcellerie en Allemagne, après avoir essuyé un refus d'aide par les autorités ecclésiastiques locales[2]. Cette bulle pontificale conduit les deux inquisiteurs Heinrich Kramer et Jacques Sprenger à mener en Allemagne, une chasse aux sorcières cruelle[3]. Ceux-ci rédigeront, en 1486 ou 1487, le Malleus Maleficarum (Le Marteau des sorcières), un traité sur la sorcellerie et les moyens pour lutter contre la sorcellerie (livre toujours édité de nos jours)[4]. Innocent VIII, donne une pleine approbation pontificale à l'inquisition afin de procéder à la correction, l'emprisonnement, punition et châtiment de ces personnes « selon leurs mérites ». La bulle reprend essentiellement les vues de Kramer, sur le fait qu'une épidémie de sorcellerie et une hérésie se produisent dans la vallée du Rhin en particulier dans les diocèses de Mayence, Cologne, Trèves, Salzbourg et Brême, comprenant les accusations de certains actes.

La bulle exhorte les autorités locales à coopérer avec les inquisiteurs et menace ceux qui entravent leur travail d'excommunication[5]. Malgré cette menace, la bulle omet de s'assurer que Kramer obtienne le soutien qu'il espérait, l'obligeant à se retirer et rassembler son point de vue sur la sorcellerie dans son livre Malleus Maleficarum. Summis desiderantes affectibus est publié dans la préface du livre pour signaler l'approbation papale de son travail.

La bulle, qui synthétise les crimes spirituels et séculaires de la sorcellerie, est souvent considérée comme ayant ouvert la porte à la chasses aux sorcières de l'époque moderne. La bulle est également considérée comme « clairement politique », inspirée par des conflits de compétence entre les prêtres catholiques allemands et les clercs de l'office de l'inquisition qui répondent plus directement au pape.

Texte de la bulle en français

Le texte de la bulle en latin[6] se traduit par :
Le 5 décembre 1484, Bullarium Romanum anno 1484. Innocent, évêque, domestiques des domestiques de Dieu, annonce désirer avec l'ardeur suprême, en tant que sollicitude pastorale exige, que la foi catholique en nos jours partout se développe et s'épanouisse autant que possible, et que toute la dépravation hérétique soit mise loin des territoires du fidèle, nous déclarons librement et décrétons à nouveau ceci par lequel notre désir pieux peut être accompli, et, toutes les erreurs enracinées en dehors de notre dur travail comme avec la houe d'un travailleur sage, ardeur et dévotion à cette foi peut prendre à une prise plus profonde sur les cœurs des fidèles eux-mêmes. Il est récemment venu à nos oreilles, avec grande douleur, que dans certaines régions de l'Allemagne supérieure, ainsi que dans les provinces, les villes, les territoires, les régions et les diocèses de Mayence, de Cologne, de Trèves, de Salzbourg et de Brême, ainsi que des animaux de toutes sortes d'autres, vignobles, vergers, prairies, pâturages, maïs, blé, et toutes les autres céréales; ces misérables outre affligent les hommes et les femmes tourments, des bêtes de somme, généalogiques bêtes, ainsi comme des animaux de toutes sortes d'autres, avec des douleurs terribles et pitoyable et les maladies douloureuses, à la fois internes et externes; ils empêchent les hommes d'exécuter l'acte sexuel et les femmes de concevoir, mari qui ne peuvent pas connaître leurs femmes, ni les femmes à recevoir leurs maris ; au-delà de cela, ils blasphèment et renoncent à cette foi qui est la leur, de par le sacrement du baptême et à l'instigation de l'ennemi du genre humain, ils n'hésitent pas à commettre et commettent les plus immondes abominations, les plus sales et les excès du péril mortel de leurs propres âmes, par lequel ils outragent la Majesté divine et sont une cause de scandale et le danger pour un très grand nombre, les abominations et les énormités en question restent impunis non pas sans danger ouvert aux âmes de beaucoup et aux périls de la damnation éternelle que beaucoup de personnes des deux sexes, insouciantes de leur propre salut et abandonnant la foi catholique, donnent d'elles-mêmes par leurs incantations, sorts, conjurations et par d'autres superstitions/charmes et sortilèges abominables et l'artisanat et d'énormes infractions horribles, ont tué les bébés encore dans le ventre de la mère, ainsi que la progéniture du bétail, ont fustigé le produit de la terre, les raisins de la vigne, les fruits des arbres, aussi bien que les hommes et les femmes, des bétails et des bandes et des troupeaux et des animaux de chaque sorte, des vignes également et des vergers, des prés, des pâturages, des moissons, des grains et d'autres fruits de la terre ; qu'ils affligent et torturent avec de grandes douleurs et angoisse, internes et externes, ces hommes, femmes, bétail, bandes, troupeaux, et animaux et gênent des hommes pour engendrement et de femmes de la conception et empêchent toute la consommation de mariage ; cela, d'ailleurs, ils nient avec les lèvres sacrilèges de la foi. Ils sont reçus dans le baptême saint ; et cela, à l'instigation de l'ennemi de l'humanité, elles ne craignent pas de commettre et perpétrer beaucoup d'autres offenses et crimes abominables, au risque de leurs propres âmes, à l'insulte de la majesté divine et à l'exemple et au scandale pernicieux des multitudes. Et, bien que nos fils aimés Henricus Institoris et Jacobus Sprenger, de l'ordre des frères prédicateurs, professeurs de la théologie, ont été et sont délégués toujours par nos lettres apostoliques comme inquisiteurs des hérétiques, de l'ancien dans les régions susmentionnées de l'Allemagne supérieure, y compris les provinces, villes, territoires, diocèses et autres endroits comme ci-dessus et du dernier dans toutes/certaines parties du cours du Rhin ; néanmoins un certain nombre du clergé et de ces parties, cherche pour être sage au-dessus ce qui être adapté, parce que dans les dites lettres de députation susmentionnées, province, ville, diocèse, territoire et autre endroit et personne et offense en question être non individuel et spécifique appelées, sans obstination rougie pour affirmer que ceux-ci ne peuvent être du tout incluses dans les dites parties et que donc sont illicites pour les susmentionnés inquisiteurs pour exercer leur office de recherche dans les province, ville, diocèse, territoire et autre places susmentionnées et qu'elles ne doivent pas permettre de procéder aux punitions, emprisonnements et corrections des personnes susmentionnées pour les offenses et les crimes ci-dessus appelées. C'est pourquoi dans les provinces, les villes, les territoires de diocèses et les endroits susmentionnés de tels offenses et crimes, sans dommages évidents à leurs âmes et risque de salut éternel, ils disparaissent impunis. Nous donc, désirons, de même qu'il est de notre devoir, d'enlever tous les empêchements par lesquels de quelque façon lesdits inquisiteurs sont gênés dans l'exercice de leur fonction et empêcher les traces des hérétiques et autres comme des maux à écarter leur infection à la ruine d'autres qui sont innocents, l'ardeur de la religion nous poussant particulièrement, pour que les provinces, les villes, les diocèses, les territoires et les endroits susmentionnés dans lesdites régions de l'Allemagne supérieure ne puissent être privés du travail de la recherche qui est leur dû, décrétons par ceci, en vertu de notre pouvoir[7].

Sources

  • Inquisition d'Espagne : Annie Molinié-Bertrand (p. 96 & s.)
  • Les Grandes Affaires criminelles d'Alsace : Laurent Lallemand
  • Malleus Maleficarum (version (en)) document en ligne format pdf
  • Compte rendu de Dedieu Jean-Pierre (1991) sur Henri Institoris et Jacques Sprenger, Le marteau des sorcières (Malleus Maleficarum) en ligne
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Summis desiderantes affectibus » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie

  • Classifications et nosologies des troubles psychiques: approches : Gérard Pirlot
  • La Femme : objet de la gent masculine et des diktats sociétaux : Florence Samso
  • La Police religieuse dans l'ancienne France : Gabriel Le Bras
  • Église et société en Occident : XIIIe-XVe siècles : Catherine Vincent
  • Éros, blessures et folie. Détresses du vieillir publié par Alain Montandon
  • Les Diables de Loudun : sorcellerie et politique sous Richelieu : Michel Carmona
  • L'Envers du Vatican : récit agrémenté de quelques cantiques : Reitlag
  • Refonder l'Église : Dissentiment et Leadership : Gerald A. Arbuckle
  • Fictions du Diable: Démonologie et Littérature de saint Augustin à Léo Taxil publié par Françoise Lavocat, Pierre Kapitaniak, Marianne Closson
  • Érasme et l'Italie : Augustin Renaudet

Références

  1. Le nom est parfois résumé à Summis desiderantes (Kors et Peters, p. 180; Burr, p. 7). Burr se réfère parfois à cette bulle en tant que Bulle des sorcières de 1484
  2. (en) Kors, Alan Charles; Peters, Edward (2000). Witchcraft in Europe, 400-1700: A Documentary History. Philadelphie, University of Pennsylvania Press. ISBN 0-8122-1751-9 p. 177
  3. La Police religieuse dans l'ancienne France : Gabriel Le Bras
  4. Henri Institoris et Jacques Sprenger, Le Marteau des sorcières (Malleus Maleficarum)
  5. (en) Darst David (Sorcellerie en EspagneWitchcraft in Spain: The Testimony of Martín de Castañega's Treatise on Superstition and Witchcraft (1529)
  6. Inno centivs episcopvs, servvs seruorum DEL Ad futuram rei memoriam. Summis desidera tes affectibus prout pastoralis sollicitudinis cura requirit, vt fides catholica nostris potissime te porib. vbi[que] ; augeatur and floreat, ac omnis Hæretica prauitas de finib. fidelium procul pellatur, ea libenter declaramus, ac etiam de nouo concedimus, per quæ huiusmodi pium desiderlu nostrum notiuum sortiatur effectum, cunctis[que] ; proptereà per nostræ operationis ministerium, quasi per prouidi operatoris sarer lum erroribus extirpatis, eiusdem fidei zelus and obseruantia, in ipsorum corda fidelium fortius imprimatur. SANE nuper ad nostrum non sine ingenti molestia peruenit auditum, quòd in nonnullis partibus Alemaniæ superioris, nec non in Maguntinen. Colonien. Treuereh. Saltzburgen. and Bremen. prouincijs, ciuitatibus, terris, locis, and diocesibus complures vtrius[que] ue sexus, persone propriæ salutis immemores, and à fide catholica deuiantes, cum dæmonib, in cubis and succubis abuti, ac suis incantationibus, carminibus and coniurationibus, alijs[que] ; nephandis superstitijs, and sortilegijs excessibus, criminibus and delictis, mulierum partus, animalium f tus, teriæ fruges, vinearum vuas, and arborum fructus, nec no homines, mulieres pecota, pecudes, and alia diuersorum generum animalia, vineas quoque, pomeria, prata, pascua, blada, frumenta, and alia terræ legumina, per re, suffocari, and extingui facere, and procurare, ipsos[que] ; homines, mulieres, iumenta, pecora, pecudes, and animalia diris ràm intrinsecis, quàm extrinsecis doloribus and torme tis afficere, and excruciare, ac eosdem homines ne gignere, and mulieres ne concipere, virosq; in vkoribus, and mulieres ne viris actus coniugales reddere valeant impedire. Fide preterea ipsam quain in tacri susceptione baptismi susceperunt, ore sacrilego abnegare. Alia[que] ; quamplurima nefanda excessus and crimina, instigante humano genetis inimico cõmittere and perpetrare non verentur in animaru suarum periculu, diuinæ maiestatis offensam, ac pernicio sum exemplum, ac scandalum plurimorum. Quod[que] ; licet dilecti filij HENRICI Institoris, in prædictis partibus Alemaniæ superioris, in quibus etia prouinciæ, ciuitate, terræ dioces, and alia loca huiusmodi comprehensa fore censetur, nec non IACOBVS SPRENGER per certas partes lineæ Rheni, ordinis Prædicatoru and Theologiæ professores, Hæretice prauitatis inquisitores, nec literas Apostolicas deputati fuerunt, prout adhue existunt, tamen nonnulli clerici and laici illarum partium quære tes plura sapere quàm oporteat, pro eo quòd in literis deputationis huiusmodi prouincie, ciuitates, dioces. terræ and alia loca prædicta, illarum[que] ; personæ ac excessus huiusmodi nominatim and specificè expressa no fuerunt, illa sub eisdem patribus minime contineri, and proptereà præfatis Inquisitoribus in prouincijs, ciuiratibus, diocef. terris and locis prædictis, huiusmodi inquisitionus officium exequi non licere, and ad personarum earundem per excessibus and criminibus antedictis, punitionem, incacerationem and correctionem admitti non debere, pertinaciter asserere non erubescunt. Propter quod in prouincijs, eiuitatibus, dioces. terris and locis prædictis excessus, and crimina huiusmodi non sine animarum earundem euidentia iactura, and æternæ salutis dilpendio remane t impunita. Nec igitur impedimenta quælibet quæ per ipsorum inquisitorum officij executio, quomodolibot retardari posset de medio submouere, and ne labes Hærericæ prauitatis, aliorum[que] ; excessum, huiusmodi in perniclem aliorum innocentum sua venena diffundat, oportunis remedijs prout nostro incumbit officio, prouidere volentes fidei zelo ad hoc maximè nos impellente, ne proptereà contingat, prouincias, ciuitates, dioceses, terras and loca prædicta sub eisdem partibus Alemaniæ superioris, debito inquisitionis officio, carcere eisdem Inquisitoribus in illis officium inquisitionis, huiusmodi exequi licere, and ad personarum earundem, super excessibus and criminibus prædictis/correctione, incarcerationem, and punitionë admitti debere, perindè in omnibus, and per omnia, ac si in literis prædictis prouinciæ, ciuitates, dioces. terræ and loca, ac personæ, and excessus huiusmodi nominatim, and specificè espressa sorent, aut oritate Apostolica.
  7. traduction provisoire (à revoir)

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