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Shōrin-ryū

Shōrin-ryū

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Entraînement au château de Shuri en 1938

Le Shōrin-ryū (少林流, littéralement école de la jeune forêt ou école de la petite forêt), traduction littérale des caractères japonais utilisés pour écrire l'école Shaolin, est l'un des 2 styles majeurs les plus anciens de karaté d'Okinawa avec le gōjū-ryū.

L'histoire du Shōrin-ryū

Le Shorin ryu est le style le plus ancien et à l'origine de presque toutes les autres écoles : Shotokan, Shito ryu, Wado ryu, etc.

Son fondateur est Sōkon Matsumura (松村 宗棍, Matsumura Sōkon, 1809 - 1889), appelé aussi Bushi (guerrier) Matsumura.

Le Shōrin-ryū est issu de concepts de combats tirés :

  • du Shuri-Te, la pratique martiale propre à la ville de Shuri, ancienne capitale d'Okinawa, par opposition au Naha-Te, style de la ville portuaire voisine de Naha, et actuelle capitale (la ville de Shuri est devenue un quartier de l'actuelle Naha).
  • du Tomari-Te, la pratique martiale propre au village voisin, Tomari (absorbé, lui aussi par l'actuelle Naha), très proche du Shuri-Te.
  • du Shaolin quan (poing de Shaolin) la fameuse école d'arts martiaux des moines bouddhistes du temple du même nom.

Shōrin-ryū est un terme générique qui désigne aujourd'hui le Shuri-Te ainsi que le Tomari-Te. Ces deux styles ayant "fusionné" du fait de leurs nombreuses similitudes et de la diffusion de leurs techniques par les mêmes experts depuis le milieu du XIXe siècle qui finirent par pratiquer les deux styles en un seul.

Pour mieux comprendre la suite, il faut se souvenir que l'idéogramme chinois (唐), lu TO dans la langue d'Okinawa mais "Kara" en japonais, désigne la "dynastie des Tang" (618 - 906), et par extension, en okinawaien, TO désigne tout ce qui vient de Chine, ainsi que le pays lui-même. Et que « DE », contraction de « TE » (手) prononcé quelquefois « TI », signifie « technique » en chinois comme en okinawaien, et par extension, en japonais, la « main » qui réalise ces techniques.

D'où « tō-de » (唐手), « technique des Tang » ou « technique chinoise », par référence à ses origines, devenu « main de Chine » depuis la « colonisation » d'Okinawa par le Japon en 1609.

Combinée au « vide » (空, également prononcé « Kara » en japonais), dans le sens bouddhique du terme de « vacuité », en référence au bouddhisme « zen » (soutien spirituel historique du « Bushido » japonais), cette dernière signification aboutira finalement à l'actuel sens japonais de « Karaté » (空手): « main vide ».

Les premiers pas

Les origines

Pour bien comprendre les origines du Karaté, il faut situer l'île d'Okinawa. C'est l'île principale des îles Ryūkyū, située entre l'île de Taïwan, le Japon et la Chine. L'archipel compte environ 70 îles.

Dès le Xe siècle, la Chine entretient des rapports diplomatiques et commerciaux avec les îles Ryūkyū, alors royaume indépendant. De nombreux Chinois se rendent à Okinawa pour y faire du commerce. Parmi eux, certains pratiquent différents styles de boxe chinoise notamment le Shaolin Quan (poing de Shaolin). À cette époque, Okinawa était une des principales sources de production du soufre, élément indispensable à la fabrication de la poudre que les Chinois maîtrisaient.

La légende parle des "36 familles", envoyées par l'empereur de Chine, venues s'installer au début du XIVe siècle.

Les arts et la culture traditionnels de l'île sont fortement imprégnés de l'influence chinoise.

En 1372, Satto, roi de Chūzan, fit allégeance à l'Empereur de Chine, de la dynastie des Ming. Les relations culturelles et commerciales entre la Chine et l'archipel furent plus étroites. C'est vers cette époque que les premières formes antiques de katas seront transmises par des experts chinois, telle Passai.

En 1429 le roi Shō Hashi, originaire de la province chinoise de Chuzan, réalisa l'unité des différents fiefs qui morcelaient Okinawa, et interdit la possession de toute arme.

À partir du XVIe siècle, et ce jusqu'au XIXe siècle, cette île fut le théâtre de conflits entre le Japon et la Chine (en 1609, le Japon envahit l'archipel). Tour à tour, ces deux pays ont imposé leur souveraineté sur l'archipel et ont instauré une domination militaire, interdisant toute arme au peuple afin d'éviter les rébellions.

C'est ce qui explique un tel développement des techniques de combat à mains nues, ainsi que l'utilisation d'ustensiles de la vie quotidienne en tant qu'armes (les Kobudō).

Ces techniques étaient alors transmises secrètement, la nuit, de Maîtres à disciples, dans les jardins clos des maisons des "Maîtres" (Senseï).

Les entraînements étaient basés uniquement sur l'efficacité, ne laissant aucune place au spectaculaire ou à l'esthétique.
Kenyu Chinen a l'habitude de dire: "Un seul blocage (ou une seule esquive), une seule riposte, et... c'est fini..."

Ce sont donc les habitants d'Okinawa qui ont donné naissance à cette méthode de combat à mains nues, appelée par la suite "Karaté".

Ces techniques de combat se sont développées principalement à Naha (aujourd'hui la capitale) et dans les villages voisins de Tomari et de Shuri, ancienne capitale, résidence des rois et de la noblesse locale (Shuri est devenue aujourd'hui une banlieue de Naha).

  • Shuri, s'est développée autour du Palais Royal. Outre le Roi, et sa cour, la population de cette "ville" était surtout constituée d'aristocrates, de "nobles", et de membres de la "haute bourgeoisie".
  • Naha, ville portuaire, était surtout peuplée de marins, de "dockers", et de commerçants.
  • Tomari, était un village de paysans, d'agriculteurs.

Il est évident que les chinois, s'installant dans l'une ou l'autre de ces localités, n'appartenant pas à la même classe sociale, pratiquaient des techniques martiales issues d'écoles différentes.

Les techniques qui se sont développées à Naha, étaient basées sur la respiration abdominale forcée, avec des mouvements circulaires courts mais puissants, donnant naissance au Naha-te (main de Naha), devenu Shorei-ryū, puis Gōjū-ryū.

Les techniques qui se sont développées à Shuri, le Shuri-te (main de Shuri), et à Tomari le Tomari-te (main de Tomari) proviennent essentiellement du Kung-Fu Shaolin.

C'était surtout la "noblesse" locale, qui pratiquait le Shuri-te, au palais royal, à Shuri.

Le développement du Shuri-te

Les plus anciennes figures connues, comme pratiquant ce style sont Shinjo Choken, membre de la cour du roi, vers la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe, et, vers le milieu du XVIIe siècle jusqu'au début du XVIIIe, Chatan Yara, Peichin Takahara et Kushanku.

Puis, apparut Kanga Sakugawa (1733?-1815), appelé aussi "Tode Sakugawa" (Sakugawa main de Chine).

Il fut disciple, pendant 6 ans du moine bouddhiste Peichin Takahara, de Shuri, expert tant en Shuri-te primitif qu'en Shaolin Kempo, puis pendant 6 ans encore de Kushanku, "ambassadeur" militaire de Chine, également expert en Shaolin Kempo.

Puis, il a fait plusieurs voyage en Chine pour perfectionner son art.

Il a beaucoup fait évoluer le Shuri-te en mélangeant les techniques locales et celles du Kung-Fu Shaolin. C'est de Kushanku qu'il a appris la position d'attente pour une frappe ou un blocage, du poing collé aux côtes, appelée "hikité".

À son retour à Okinawa, il était considéré comme étant le plus grand expert local de "boxe chinoise", d'où son surnom, de "Tode Sakugawa".

Son plus éminent disciple fut Sōkon Matsumura.

Le développement du Tomari-te

Un des disciples de "Tode Sakugawa", Kōsaku Matsumora (1829 - 1898) (à ne pas confondre avec son "presque homonyme" Sōkon Matsumura), qui s'entraîna lui aussi avec le chinois Chintō (connu aussi sous le nom de Annan) avait débuté avec Karyu Uku (nommé également Giko Uku) et continué avec Kishin Teruya, est la figure de proue du Tomari-te.

C'est à partir de là que le Tomari-te qui se distinguait du Shuri-te, bien que les différences étaient minimes, s'en rapproche encore plus.

L'avènement du Shōrin-ryū

Sōkon Matsumura (1809 - 1896), issu de la noblesse locale, commença l'apprentissage du Shuri-te à l'âge de 10 ans, sous la férule de "Tode Sakugawa", il fut son dernier disciple. Il devint son successeur.

Ses qualités de combattant étaient si exceptionnelles qu'il devint très rapidement, à l'âge de 19 ans, le responsable et instructeur de la garde du palais de Shuri (résidence des rois d'Okinawa) et garde du corps personnel du Roi.

Il est resté à ce poste sous les 3 derniers règnes des rois d'Okinawa.

Il avait un très grand esprit de recherche, et travailla beaucoup pour développer son art.

Il s'entraîna avec un marin chinois du nom de "Chintō", et créa un kata en son honneur. Il travailla aussi avec d'autres maîtres chinois, dont Ason, et Iwa.

Il systématisa son art pour pouvoir l'enseigner, et y introduisit les katas Kushanku (en référence à l'un des 2 maîtres de Sakugawa), et Hakutsuru (Grue Blanche), que Sakugawa lui avait enseignés, et créa outre Chintō, les katas Passaï et Gojushiho (54 pas), entre autres.

Il créa aussi le kata Naïhanchi, pour renforcer le corps et permettre de développer la stabilité du combattant debout et son équilibre dans des déplacements rapides.

Tous les styles de karaté modernes, sans aucune exception sont issus de son enseignement, y compris, en partie, le Gōjū-ryū, et le Uechi-ryū (les 2 autres styles traditionnels okinawaiens).

Il eut de nombreux disciples, dont plusieurs furent très éminents, en particulier Itosu Ankō, son successeur officiel, qui jeta les bases du développement du karaté tel que nous le connaissons aujourd'hui, et qui est le "vrai" père du karaté moderne.

Il nomma son système "Shōrin-Ryū".

Les "Grandes Figures" du Shōrin-ryū

Ses principaux disciples, en dehors de son propre petit-fils, Nabe Matsumura (qui n'eut qu'un seul et unique élève, Hohan Sōken (1889-1982)), furent Hanashiro Chomo, Chotoku Kyan, Azato Yasutsune, Kentsu Yabu et Ankō Itosu. Ce dernier assura la perpétuation de son enseignement, en rendant obligatoire la pratique du Karaté (Shōrin-Ryū, bien sûr), dans toutes les écoles primaires de l'archipel d'Okinawa.

N.B. : Cette liste, non exhaustive, de "Grands Maîtres", présente quelques "figures, parmi les plus marquantes" de l'Histoire du Shōrin-Ryū..

Itosu Ankō

Itosu Ankō (1830-1915) Il fut le disciple de Sōkon Matsumura entre 1840 et 1848.

C'est lui qui introduit dans les écoles d'Okinawa, l'entraînement de "l'Okinawa-Te" (appelé ainsi, pour gommer les différences entre les différents courants du "Tode" et aussi, et peut-être surtout, pour supprimer les références à la Chine avec laquelle le Japon était en guerre à ce moment).

Ankō Itosu se rendit compte que les katas anciens étaient trop complexes pour des collégiens.

En 1907 il créa des katas simplifiés, les Pinan, à partir des katas Passai, Kushanku, Chinto et Jion.

Il scinda aussi le kata Naihanchi en trois afin de rendre son apprentissage plus facile.

Ankō Itosu était réputé pour sa force et les nombreux défis qu'il gagna toujours.

Il eut de très nombreux disciples, dont les quatre principaux furent Chibana Shōshin, Gichin Funakoshi, Shinpan Shiroma et Kenwa Mabuni.

Chibana Shōshin

Chibana Shōshin (1885-1969) connu aussi sous le nom de Chojin Kuba

Dès l'âge de 15 ans, il fut le disciple de Ankō Itosu jusqu'à la mort de celui-ci en 1915.

À l'âge de 35 ans, en 1920 il ouvre un dōjo à Shuri et nomme son école "Kōbayashi-Ryū", qui est la prononciation japonaise des idéogrammes utilisés pour transcrire Shaolin-Shu ou "Shōrin-Ryū" (école de la petite forêt).

En 1956, il fut le premier président de l'Okinawa Karaté-Do Renmei (fédération qui regroupe l'ensemble des styles de l'île).

Il crée en 1961 l'Okinawa Shōrin-ryū Karaté Kyokai, association du Karaté Shōrin-ryū d'Okinawa.

Enseignant de très grande réputation, il eut de très nombreux disciples.

Ses quatre instructeurs furent Yuchoku Higa, Shuguro Nakazato, Katsuya Miyahira, et Minoru Higa.

Shinpan Shiroma

Shinpan Shiroma

Shinpan Shiroma (1890-1954), connu aussi sous le nom de Shinpan Gusukuma.

Élève de Ankō Itosu, Il conserva l'enseignement de son maître et le transmit tel quel à de nombreux disciples, parmi lesquels Yoshio Nakamura, et Arakaki Ankichi.

Plus tard, il étudia aussi le Gōjū-ryū, avec Kanryō Higaonna.

Il participa à la création de l'école Shito-ryu, avec son ami Kenwa Mabuni. (le Shito-ryu est un savant mélange des 2 styles, Gōjū-ryū et Shōrin-ryū).

Chōki Motobu

Motobu le singe "Motobu no Saru"

Chōki Motobu (本部 朝基 ?, 1870-1944), membre de la branche cadette de la famille royale d'Okinawa, a été l'élève des plus grands maîtres de son époque Sōkon Matsumura, Itosu Ankō, et s'est aussi entraîné chez Sakuma Peichin et chez Kōsaku Matsumora (maître de Tomari-te).

C'était un combattant "hors norme", qui n'a jamais été vaincu, et il était si agile qu'il fut surnommé: "le singe".

En 1921, il a terrassé un boxeur russe, alors champion du monde des super-welters, d'un seul "shuto" (coup porté avec le tranchant de la main) sur la tête.

Ce fait l'a rendu très populaire, et a fortement contribué au développement du karaté au Japon.

Son kata préféré était Naïhanchi, et il en disait que c'était la base du Karaté.

Shōshin Nagamine

L'héritier du Tomari-Te

Shōshin Nagamine (長嶺 将真, Nagamine Shōshin, 1907 - 1997) auteur, soldat, officier de police, et surtout, Grand Maître de karaté.

Il est né à Tomari, aujourd'hui, un quartier de Naha, Okinawa. Il fut un enfant chétif et maladif. En 1926 atteint d'une grave gastroentérite, il commença seul un régime sévère et se mit au Karaté sous la surveillance bienveillante de son voisin, Chojin Kuba (prononciation okinawaïenne de Chibana Shōshin). Il recouvra rapidement une bonne santé, grâce à "un dur travail, tant à l'école qu'à l'entraînement de karaté". Il finit par avoir une telle condition physique, qu'il devint le "leader" du club de karaté de son lycée, et fut surnommé "Chaippaï Matsu" ("le pin tenace")".

Il continue l'étude du Karaté chez Taro Shimabuku et chez Ankichi Arakaki.

Plus tard, après avoir été démobilisé du 47e régiment d'infanterie de l'armée japonaise avec lequel il a combattu en Chine, il entre dans la police, et s'entraîne avec Chotoku Kyan et Chōki Motobu, et il obtient son 6e Dan.

En 1953, ayant pris sa retraite de la police, il rentre à Naha et y ouvre son propre dōjō, qu'il nomme Centre Matsubayashi-Shōrin-ryū d'étude du Karaté et des Arts Martiaux Anciens.

Il invente le nom de Matsubayashi-Ryu (« école de la forêt de pins »), transcription légèrement modifiée de "Shorin-ryu", en 1947, en l'honneur de Sōkon Matsumura et de Kōsaku Matsumora.

Il crée, en collaboration avec Chōjun Miyagi (le créateur du Gōjū-ryū), 2 nouveaux Kata, très simples, les "Fukyugata" qui sont des kata préparatoires pour les débutants.

Il enseigne jusqu'à sa mort en 1997. Son fils lui succède à la tête de son dōjō.

Yuchoku Higa

Maître Yuchoku Higa (1910-1994), 10e dan Hanshi est né à Naha. Il créa la très connue école Kyudokan qu'il dirigea jusqu'à sa mort. Il rencontre alors Jinan Shinsato, maître de Goju ryu. En 1943, à 33 ans, il fait la connaissance de Shoshin Chibana sensei avec lequel il étudierale Karate Shorin ryu. Maître Higa restera fidèle à l'enseignement de son maître. L'enseignement de maître HIga Yuchoku repose sur plusieurs principes techniques et philosophiques importants.

  1. Le principe de "KI " à travers le travail systématique du "Hara"
  2. Le principe de " Myo mamorou" qui est le concept de défense naturelle du corps et de l'esprit.
  3. Le principe de " IN to YO" ou ying et yang qui instaure l'équilibre constant dans la technique.
  4. Le principe de " KOKYU" la respiration naturelle
  5. Le principe de "Marumi - Muchimi", de travail circulaire et constant.

Minoru Higa

Maître Minoru Higa est né à Naha (Okinawa), le 18 septembre 1941. 10e dan, Soke de l'école Shorin ryu "Kobayashi" Kyudokan . Il a eu sa première expérience dans les arts martiaux (judo) à l’âge de 11 ans, avec les conseils de maitre Yogen Tamashiro. En 1960, il devient  l’élève du maître de judo Yokomoto Isekichi et commence à pratiquer le karate avec son oncle Yuchoku Higa. La même année, il s’enrolle au Bodybuilding Japan Center, conduit par sa passion pour les entraînement de force. Depuis 1960 M.Higa s’entraîne  au célèbre temple de judo « Kodokan », atteignant le grade de 4ème Dan dans cette discipline. Son physique, qu’il développa à travers la musculation et une intense practique du judo et du karate, lui valurent de devenir le champion du Japon universitaire de boxe en poids lourd. En 2008, il nomme Patrick Rault responsable officiel du Kyudokan humbu dojo d'Okinawa pour toute la France . Patrick Rault est Expert international du Kyudokan 7e dan depuis 2010 , 7e dan depuis 2012 FFKDA, Expert fédéral de la fédération Française de Karate FFKDA depuis 2013 et il est ambassadeur culturel et civil de la préfecture d'Okinawa depuis 2014.

Kata

À part les "Kihon", qui sont les mouvements de base (coups de poing, coups de pied, et blocages) et qui s'exécutent sous forme de séries, par enchaînements, on dénombre une multitude de kata, dont certains sont fondamentaux à l'apprentissage (Bassaï = Passaï, Kanku = Kushanku, Gankaku = Chintô, Tekki = Naifanchin, Hangetsu / Seisan) et ont quelques variantes entre différentes écoles, mais sont de même origine et des katas supplémentaires appartiennent à des écoles spécifiques mais pas à toutes (Enpi / Wanshu, Sochin, Unsu, Jitte, Jion, Gojushiho, Seipaï, etc.). Le "daï" est la version la plus ancienne (pas d'origine car modifiée génération après génération) et le "shō" est une version plus récente. Certains kata ont plus de deux versions, comme Bassaï (Tomari no Passaï, Matsumura no Passaï, Passaï Daï, Passaï Shō, ...) ou Kanku (Chatan Yara no Kushanku, Kushanku Daï, Kushanku Shō, ...). En Europe, les versions "shō" et "daï" sont les plus pratiquées car ce sont les seules qui sont restées en Karate Shōtokan, le plus répandu actuellement. Aux États-Unis, de nouveaux styles ont émergé à partir du Shito-ryu. En Nouvelle-Zélande, des katas présentant des mouvements de Kempo existent également.

Un kata est un enchaînement de blocages et de ripostes constituant un combat virtuel contre plusieurs adversaires, dans le but de permettre au pratiquant de maîtriser un maximum de possibilités lors d'un combat réel.

En général, et dans un souci éthique, les katas commencent et finissent par des blocages, le karatéka ne devant jamais être l'attaquant.

Le répertoire des kata enseignés par les différents courants du Shorin-ryu a son commencement ci-dessous.

Remarque: entre parenthèses sont indiqués des styles actuels de karaté où on retrouve ces kata, cela ne signifie pas que ce sont "des katas uniques à ces styles". Le Naha-te, Tomari-te et Shuri-te sont la base okinawaienne, mais des kata ont d'autres origines et ont reçu d'autres influences, en particulier pour les kata inventés au Japon au XIXe siècle.

  • Fukyu gata ichi - ("nouveau kata", élaboré par Shōshin Nagamine, kata éducatif pour débutants, enchaînement de mouvements de bras (blocages et coups de poing) de base, dans les 2 postures de base).
  • Fukyu gata ni - ("nouveau kata", élaboré par Chōjun Miyagi, kata éducatif pour débutants, un peu plus complexe que le précédent, et plutôt dans l'esprit du Gōjū-ryū quant à sa forme, bien que n'incluant pas la respiration abdominale forcée).
  • Naihanchin shodan (ナイファンチ初段) (1re partie du kata Naihanchi original, après qu'Itosu Ankō eut scindé ce dernier en trois parties)
  • Naihanchin nidan (ナイファンチ二段) (2ère partie du kata Naihanchi original, après qu'Itosu Ankō eut scindé ce dernier en trois parties)
  • Naihanchin sandan (ナイファンチ三段) (3ère partie du kata Naihanchi original, après qu'Itosu Ankō eut scindé ce dernier en trois parties)
  • Pinan Shodan (ピンアン初段) (élaboré par Itosu Ankō à partir des kata Passaï et Kûshanku)
  • Pinan Nidan (ピンアン二段) (élaboré par Itosu Ankō à partir des kata Passaï et Kûshanku)
  • Pinan Sandan (ピンアン三段) (élaboré par Itosu Ankō à partir des kata Passaï et Kûshanku)
  • Pinan Yondan (ピンアン四段) (élaboré par Itosu Ankō à partir des kata Passaï et Kûshanku)
  • Pinan Godan (ピンアン五段) (élaboré par Itosu Ankō à partir des kata Passaï et Kûshanku)
  • Seienchin (Goju-ryu)
  • Saifa (Goju-ryu)
  • Pachu (Ryuei-ryu)
  • Paiku (Ryuei-ryu)
  • Heiku (Ryuei-ryu)
  • Anan (Ryuei-ryu)
  • Ananko (Ryuei-ryu)
  • Sanseru (Goju-ryu)
  • Sanshin (Goju-ryu)
  • Shisochin (Goju-ryu)
  • Hangetsu (Shotokan-ryu)
  • Sōchin (ソーチン)
  • Rōhaï  (ローハイ)
  • Passai daï (パッサイ大)
  • Passai shō  (パッサイ小)
  • Tomari no Passaï (泊 パッサイ)
  • Matsumura no Passaï (version du maître Matsumura du kata Passaï)
  • Matsukaze (Shito-ryu)
  • Niseishi (Shito-ryu)
  • Nipaipo (Shito-ryu, même origine que Papuren)
  • Kururunfa (versions différentes en Goju-ryu ou Shito-ryu)
  • Jyuroku (kata didactique, shito-ryu)
  • Seiryu (Shito-ryu)
  • Wanshu (Shito-ryu, équivalent de Enpi en Shotokan-ryu)
  • Unsu (même maître chinois d'origine que pour Chintō = Gankaku, c'est la version Shotokan de ce kata qui a du succès en compétition, en raison du saut à 360 degrés)
  • Chintō (チントー)
  • Chinte (チンティ)
  • Jitte (ジッティ, ce kata s'exécute en couloir vers l'avant, un peu comme Naihanchin = Tekki où il se fait en couloir de côté; il faut savoir que les rues des grandes villes étaient très étroites, laissant peu de place aux pratiquants des arts martiaux et la nécessité d'avancer rapidement face à plusieurs adversaires)
  • Jion (ジィオン)
  • Jiin (origine japonaise, différente de celle de Jion et encore plus de celle de Jitte)
  • Kûshanku shō (クーサンク小)
  • Kûshanku daï (クーサンク大)
  • Chatan Yara no Kûshanku (kata plus ancien que les versions shō et daï qui en sont inspirés)
  • Seisan (セィサン, versions légèrement différentes en Goju-ryu, Wado-ryu ou Shito-ryu)
  • Seipaï (Goju-ryu)
  • Tensho (Goju-ryu)
  • Gojushihō (五十四歩) (version shito-ryu différente des versions daï et shō)
  • Gojushihō daï (Shotokan-ryu)
  • Gojushihō shō (Shotokan-ryu)
  • Meikyo (Shotokan-ryu)
  • Papuren (Shito-ryu)
  • Happoren (Shito-ryu)
  • Hakkaku (ancien, proche de Hakucho, mais à ne pas confondre avec Happoren, ni Papuren !)
  • ... mais également des plus récents, par exemple:
  • Valdé (élaboré par Luca Valdesi, champion du monde en kata inter-styles à de nombreuses reprises)
  • Bassaïfanan (combinaison des trois kata composant son appellation: Bassaï, Saifa et Anan).

Cette liste n'est pas complète car des kata ont été perdus au cours des siècles, d'autres ont été coupés en plusieurs kata moins longs (les Heian = Pinan, les Naifanchi = Tekki, ...), certains ont été allongés (Suparinpeï, Meikyo, ...) et d'autres sont encore créés de nos jours. Avec la diffusion rapide du savoir par le web, la liste s'allonge assez rapidement. En analysant des kata d'autres arts martiaux (en particulier le Kung Fu), nous retrouvons de mêmes kata dans un contexte différent, imprégné par les bases de la discipline martiale.

Il faut faire attention à bien distinguer les kata traditionnels (emprunts de techniques efficaces destinées au combat et non au spectacle) de ceux "de compétition" (qui lissent des mouvements pour aller plus vite, plaisent visuellement mais changent les hauteurs pour les rendre plus impressionnants, ce qui est totalement opposé au contexte d'origine d'efficacité du karate !), transformant certains mouvements qui deviennent alors dénués de sens, voire inutiles en self-défense. Les applications des kata, appelées bunkaï sont souvent très loin de celles pensées au départ en inventant le kata (le 1er mouvement de Saifa ou de Pinan Yondan par exemple) et sont à juger avec un regard critique par les instructeurs de karate: presque chacun a son idée d'application, différente de celle du voisin, mais un consensus existe sur une gamme de mouvements des cinq kata de base destinés aux collégiens ou débutants: Age Uke défensif ou en contre, idem pour Shuto Uke, Testui aux côtes, Shuto Uchi au cou...

Aujourd'hui en Benélux et en France

  • Disciple de Katsuya Miyahira, Kevork dick, 9e Dan, transmet le Shōrin-ryū en France, à Marseille, Il représente en France le Shōrin-ryū de l'ècole de Katsuya Miyahira.
  • Disciple de Katsuya Miyahira, Kenyu Chinen, 9e Dan, perpétue la transmission traditionnelle du Shorin Ryu à travers sa structure indépendante, l'OSHUKAI.
  • Disciple de Shuguro Nakazato, Seisuke Adaniya, 8e Dan shorinkan, 8e Dan Matayoshi Kobudo, 8e Dan FFKDA, transmet le Shōrin-ryū au Nippon Budo Club, affiliée FFKDA. Un de ses disciples enseigne en Bretagne.
  • Disciple de Yoshio Nakamura depuis 1997, Guy Juille, aujourd'hui 8e Dan, dirige l'Association Franco-Japonaise de Shuri Shōrin-ryū.
  • Disciple de Minoru Higa 10e dan (Soke du Kyudokan) Patrick Rault est 7e dan Kyoshi Expert international du Kyudokan, 7e dan Expert fédéral FFKDA, transmet le Karate do Kyudokan, à Perpignan au dojo JCC et pour l'association " Okinawa Shorin ryu Karate do Kyudokan France".
  • Disciple de Masato O. HIGA, Patrice MERCKEL, 5e Dan, renshi du Daï Nippon Butoku Kaï, transmet le Shōrin-ryū en France, en Haute Saône.

Annexes

Notes et références

    Bibliographie

    • Bubishi, à la source du karate - Roland Habersetzer - Budo Éditions
    • L'essence du karate-dō d'Okinawa - Shoshin Nagamine - Vigot Éditions
    • Les racines du karate-dō - Guy Juille - Budo Éditions
    • Le Kobudo d'Okinawa - Kenyu Chinen - Sedirep Éditions

    Liens externes

    • (fr) Oshukai France, école de Me Kenyu Chinen
    • (fr) Okinawa Shido Kan France Dojo Shōrin-ryū Kobayashi Ryu, école de Dick KevorK représentant officiel de Miyhaira Sensei
    • (fr) Association Franco-Japonaise de Shuri Shōrin-ryū
    • (fr) Dojo de Patrice Merckel, représentant Kyudokan France, nommé par O. HIGA
    • (fr) karate Shōrin-ryū et kobudo d'Okinawa Nippon budo club France
    • (fr) Okinawa Shōrin-ryū Karate-do Kyudokan, école de Patrick Rault (élève de Minoru Higa Soke et président du Kyudokan Patrick Rault est le représentant officiel de l'école Kyudokan de maître Higa Minoru d'Okinawa)
    • (fr) karateculbrebecq.be/ histoire du karate
    • Portail arts martiaux et sports de combat
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