Saṃsāra
Le saṃsāra (संसार terme sanskrit signifiant « ensemble de ce qui circule », d'où « transmigration » ; en tibétain khor ba, ou Khorwa འཁོར་བ།) signifie « transition » mais aussi « transmigration », « courant des renaissances successives »[1]. Dans le bouddhisme, il s'agit du cycle des existences conditionnées successives, soumises à la souffrance, à l'attachement et à l'ignorance. Ces états sont conditionnés par le karma.
Cette notion existe aussi dans l'hindouisme pour parler du cycle des renaissances, le jaïnisme, le sikhisme.
Le saṃsāra dans l'hindouisme
Dans l'hindouisme, samsara est souvent utilisé pour parler du cycle des renaissances, des vies et des morts qui se suivent sans que l'adepte réussisse à atteindre la libération, la lumière, le moksha[2]. Le yoga aide à sortir de ce cycle.
Cependant saṃsāra peut aussi signifier:
- cours commun de rivières après leur confluent;
- mouvement circulaire de la conscience divine dans l'espace et le temps (selon Aurobindo Ghose);
- la vie dans le monde de la multiplicité (Ramana Maharshi);
- le monde (selon Râmakrishna)[3].
Le saṃsāra dans le bouddhisme
Le saṃsāra est le cycle de renaissance et de souffrance dans lequel sont pris les êtres non éveillés. Ce cycle est sans commencement dans le temps, il se perpétue par l'accumulation du karma couplée à la soif d'existence, et s'achève pour chaque être dès que le nirvāṇa est atteint. À la différence des autres philosophies indiennes, ce n'est pas une "âme" qui parcourt le saṃsāra, chaque être n'étant qu'un processus impersonnel : ce n'est "ni le même, ni un autre" qui renaît. Alors que le bouddhisme theravāda oppose saṃsāra et nirvāṇa, le Mahāyāna affirme leur identité ultime.
Le saṃsāra peut aussi être interprété dans un sens moral :
- Le mot samsāra ne se réfère pas, comme on le croit souvent, à un cercle sans fin d’une existence physique après l’autre. Il se réfère en réalité au cercle vicieux de trois éléments : le désir, l’action qui naît de ce désir et les effets qui résultent de l’action. (Buddhadasa Bhikkhu, Manuel pour l’Humanité, 1964)
Cycles
Le saṃsāra renvoie à la détermination historique du présent, en ce que le moment actuel se forme des conséquences du passé, en particulier des actes karmiques, à commencer par la pensée. Ce modèle implique une succession de cycles énonçant une détermination complexe, de nombreux facteurs coopérant : ce modèle est celui de la coproduction conditionnée. Ce terme désigne le cycle infini des renaissances. Les hommes naissent, meurent et renaissent sans cesse dans un cycle infini : le saṃsāra. Enchaîné au saṃsāra, duquel il ne peut s'échapper, l'homme souffre en vain. C'est assis sous l'arbre de l'éveil que Bouddha se remémora ses vies antérieures et qu'il prit conscience du saṃsāra. L'objectif même du bouddhisme étant la cessation de la souffrance, la pratique doit mener à un état de cessation de cette souffrance universelle, le nirvāṇa. C'est uniquement lorsque l'on a atteint le nirvāṇa que l'on peut se libérer du saṃsāra. La condition dans laquelle on renaît dépend de nos vies passées et de nos actes présents, avec le phénomène du karma.
Mondes
Le saṃsāra se comprend également dans le cadre de la cosmologie bouddhiste ; il est traditionnellement décrit comme composé de trois mondes (loka) :
- le monde du désir
- le monde de la forme
- le monde du sans forme
Les mondes correspondent pour l'essentiel à des états d'existence (et donc à des états d'esprit).
Le saṃsāra dans le jainisme
Dans le Jaïnisme, le saṃsāra est la vie caractérisée par des renaissances et réincarnations dans divers domaines de l'existence. Il est décrit comme la banale existence, pleine de souffrance et de misère et, par conséquent, il est considéré comme indésirable et a valeur de renonciation. Le saṃsāra est sans commencement et l'âme se trouve dans la servitude à son karma depuis la nuit des temps. Mokṣa est la seule libération du saṃsāra.
Le saṃsāra dans le sikhisme
Dans le sikhisme, l'âme doit suivre des transmigrations avant la libération finale. La volonté de Dieu, le hukam met fin à ces changements de corps. Le karma s'applique dans cette religion, mais pas aussi strictement que dans l'hindouisme[4]. De bonnes actions procurent une vie meilleure mais seule la Grâce donne la libération (mukti): dit le Livre saint, le Guru Granth Sahib, page 2.
Parfumerie
- Samsara est un parfum de Guerlain (1989)
Notes et références
- ↑ The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
- ↑ The A to Z of Hinduism, par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 193, ISBN 8170945216
- ↑ Jean Herbert et Jean Varenne, Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy, 1985, p. 89.
- ↑ A Popular dictionnary of Sikhism de W. Owen Cole et Piara Singh Sambhi, édition Curzon, page 139, ISBN 0700710485
Voir aussi
Articles connexes
- Bardo Thödol
- Cinq dhyani bouddhas
- Punarbhava
- Saṃskāra
- Réincarnation
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