Recycleur

Le recycleur est un appareil de plongée autonome sophistiqué, offrant une plus grande autonomie à l'utilisateur que l'équipement du scaphandre autonome traditionnel.
Description
Les recycleurs sont utilisés en plongée sous-marine à la place des bouteilles hyperbares classiques.
Les recycleurs au dioxygène pur sont composés d'une bouteille de ce gaz, d'une poche qui contiendra le mélange respiré et une cartouche de chaux, les autres recycleurs comportent une bouteille de gaz autre que le dioxygène et suivant leur type une bouteille de dioxygène.
Alors que les bouteilles de plongée sous-marine sont des systèmes ouverts, les recycleurs peuvent être utilisés en circuit semi-fermé (des bulles sont relâchées à intervalle régulier dans l'eau) ou circuit fermé (aucune bulle n'est relâchée)
Histoire
Le plus ancien recycleur connu est celui du français Pierre-Aimable De Saint Simon Sicard (1849)[1].
Principe de fonctionnement

Le plongeur respire normalement sur l'embout qu'il a en bouche. Au moment de l'expiration, l'air n'est pas relâché dans le milieu mais est stocké dans la poche puis le CO2 est fixé chimiquement dans la cartouche de chaux présente dans l'appareil. Le solde de l'oxygène restant peut ainsi être réutilisé par le plongeur qui inspire cet air purifié de son CO2.
On distingue 2 familles (hors recycleur O2 pur) :
- ceux à mélange constant, les appareils à circuit semi fermé (en anglais SCR, Semi Closed Rebreather). L'appareil injecte systématiquement le même gaz, le plongeur respire donc un mélange dont la composition ne varie pas.
- ceux à mélange variable, les appareils à circuit fermé (en anglais CCR, Closed Circuit Rebreather). L'appareil injecte mélange via une commande mécanique (mCCR : mechanical CCR), électronique (eCCR : electronical CCR) (ou via les 2 : hCCR hybrid CCR) du O2, le plongeur dispose d'une source de gaz distinct, le diluant pour faire varier la composition du mélange. Ce type de recycleur nécessite, contrairement au SCR une mesure constante du taux de O2. Usuellement 3 sondes sont utilisées afin de garantir la fiabilité de la mesure. Quelques, très rares SCR, dits SCR à fuite pilotée électroniquement (comme le RI-2000 d'Olivier Isler) ont une injection de O2 et peuvent donc faire varier la composition du mélange respiré.

Avantages et inconvénients
Avantages
- Le temps de plongée est considérablement augmenté pour un encombrement équivalent (puisque l'on consomme moins de gaz).
- Les temps de paliers sont diminués (CCR, SCR si l'on change de gaz au cours de la plongée).
- Hors de l'eau le matériel est beaucoup plus léger (à autonomie égale).
- En étant plus silencieux, il est possible d'approcher la faune de beaucoup plus près
- On respire un gaz chaud et humide (réaction de la chaux) ce qui diminue la déperdition calorifique
- Il n'y a pas de phénomène de poumons ballast. En d'autre terme, on est équilibré en permanence (flottabilité nulle)
- L'absence (CCR) ou la diminution (SCR) de rejet de bulles est très prisée par les photographes sous-marins, et par les plongeurs de combat qui ont besoin de discrétion.
Inconvénients
- L'utilisation de ce type d'appareil demande une formation spécifique.
- En plus des risques en plongée "classique", certains risques apparaissent ou grandissent en plongée recycleur.
- Plus de phénomène de poumon-ballast. Le volume d'air du plongeur-appareil reste constant (le gaz respiré est soit dans les poumons soit dans les sacs respiratoires) ; il est donc plus difficile de descendre, le principe du poumon-ballast n'existant pas avec les recycleurs. Ce point est un peu déconcertant au début et nécessite une période d'adaptation pour trouver des palliatifs (ex. descendre en canard, respirer sur des sacs respiratoires faiblement remplis, etc.) l'absence d'effet poumon ballast n est pas un inconvénient au contraire , c'est même un confort inhabituel en plongée En revanche cela peut être déconcertant pour les premières plongées de ne pas ressentir cette ascension à chaque inspiration. Pourtant le plongeur recycleur vous dira combien il apprécie le fait de pouvoir respirer sans bouger sans ce va et vient continue pouvant ainsi être quasiment « posé » dans l'eau. L'observation de la faune, la prise de photo devient d'une aisance sans pareil. Par la suite les faux poumons deviendront pour certains l'élément d'ajustement de la flottabilité; en effet lors des remontées il est primordial de gérer le volume des faux poumons qui vont se gonfler. Le plongeur prendra l'habitude de faire sortir de sa boucle, et donc de ses faux poumons, du mélange air plus oxygène. Ainsi il utilisera les faux poumons comme variable de flottabilité utilisant de moins en moins le gilet gonflable
- Un prix encore élevé
- Une planification plus poussée est nécessaire.
- La chaux ne doit pas être en contact avec l'eau (surtout l'eau de mer), il faut donc garder constamment le détendeur en bouche au risque d'endommager le système filtreur qui rend l'air inspiré moins pur (et parfois toxique) ou fermer l'embout.
Quelques précautions d'emploi avant/pendant/après une plongée
- Vérification de l'étanchéité des sacs en dépression et surpression avant la plongée.
- Test de calibration sous oxygène pour les CCR (fonctionnement de l'injecteur, du système électronique de gestion de la PpO2 - pression partielle de l'oxygène - en début de plongée selon recommandation du constructeur)
- Ne pas faire rentrer de l'eau dans l'appareil respiratoire (précautions quand on enlève ou remet l'embout)
- Rincer à l'eau douce les sacs respiratoires après chaque plongée. Désinfecter l'unité chaque 3/4 jours
- Laisser sécher l'appareil après chaque utilisation / rinçage
- Changer la chaux selon recommandation du constructeur (ou selon ses habitudes)
- L'héliox, avec ce complément d'hélium comme diluant qui le caractérise, est particulièrement idéal lors de plongées au recycleur (particulièrement ceux à circuit fermé) dès 40 mètres[2].
Homologation
Pour pouvoir être commercialisés dans l'union européenne ou utilisés en structure française les recycleurs doivent avoir été certifiés CE (EN14143) (ou pour utilisation en structure française, fabriqués avant 1990). Ci après une liste non exhaustive de matériels homologués suivant la norme en vigueur lors de leur commercialisation ou un brouillon de la future norme :
Fabricant | Nom Générique | Type |
---|---|---|
Poseidon | Discovery MkVI | eCCR |
AP Valves | Inspiration Classic | eCCR |
AP Valves | Inspiration/Evolution | eCCR |
VR Technology | Sentinel | eCCR |
VR Technology | Ourobouros | eCCR |
rEvo Rebreathers | rEvo III | m, h et eCCR |
InnerSpace Systems Corp | Mégalodon | eCCR (version Apecs 2.7) |
JJ-CCR ApS | JJ-CCR | eCCR |
Submatix | SMS 100 CCR | eCCR |
Submatix | Quantum | eCCR |
Submatix | Mini Quantum | eCCR |
SF2-ECCR | SF2 | eCCR |
Draëger | Dolphin | SCR |
Draëger | Ray | SCR |
OMG | Azimuth | SCR |
OMG | UBS 40 | SCR |
- SCR: Recycleur à circuit semi-fermé (Semi Closed Rebreather)
- eCCR: Recycleur à circuit fermé et à gestion électronique (Electronic Closed Circuit Rebreather)
- mCCR: Recycleur à circuit fermé et à gestion manuelle (Manual Closed Circuit Rebreather)
- hCCR: Recycleur à circuit fermé et à gestion hybride (Hybrid Closed Circuit Rebreather)
Notes
Voir aussi
Les mélanges pour la plongée: Héliair, Héliox, Nitrox, Trimix
- Bouteille de secours
Liens externes
- Calcul de son bailout
- Expériences sur les recycleurs
- (en)calcul de bailout
- Portail de la plongée sous-marine