Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain »
Forme juridique | Association loi 1901 |
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But | Obédience maçonnique |
Fondation | 1901 |
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Origine | France Grande Loge symbolique écossaise |
Siège | 5 rue Jules-Breton 75013 Paris |
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Personnages clés | Maria Deraismes, Georges Martin |
Président | Yvette Ramon |
Site web | Le Droit humain.org |
L'Ordre maçonnique mixte international « le Droit Humain » est une obédience maçonnique fondée à la fin du XIXe siècle. Créé pour affirmer l'égalité de l'homme et de la femme devant l'initiation maçonnique, il est aujourd'hui présent dans plus de 60 pays dans le monde, et sur les cinq continents.
Histoire
En 1880, douze loges maçonniques rompirent avec la Grande Loge centrale du Suprême Conseil de France, regroupant les loges des trois premiers degrés rattachées au Suprême Conseil de France, et constituèrent une nouvelle obédience, sous le nom de Grande Loge symbolique écossaise mixte de France. Certaines de ces loges approuvèrent le principe de l'initiation des femmes, mais ne purent aller plus loin[1].
C'est pourquoi la loge « Les Libres Penseurs » du Pecq proclama son autonomie le 9 janvier 1882, afin d'initier le 14 janvier 1882, selon les pratiques du Rite écossais ancien et accepté, Maria Deraismes, journaliste et militante féministe, remarquée par les frères pour ses talents de conférencière et son engagement militant pour la reconnaissance des droits des femmes et des enfants[2].
Son initiation, symbole de toute une avancée sociale, fut une transgression au regard des règles de la franc-maçonnerie et des textes fondateurs anglo-saxons. Néanmoins, irréversible évolution, elle ouvrit la voie à l'initiation féminine et à l'égalité initiatique de l'homme et de la femme, à une époque de volonté d'émancipation intellectuelle et sociale de la femme : la société traitait alors la femme adulte en mineure.
Maria Deraismes, aidée de Georges Martin, médecin, sénateur, conseiller général, initié le 21 mars 1879 à la loge Union et Bienfaisance de la Grande Loge centrale de France et l'un des fondateurs de la Grande Loge symbolique écossaise — après avoir initié 17 femmes le 14 mars 1893 — fonda le 4 avril 1893 une loge nommée Grande Loge symbolique écossaise mixte de France : « Le Droit humain »[3].
Cette dernière donna naissance, en 1901, à l'Ordre maçonnique mixte international « Le Droit humain ».
Principes
En créant « Le Droit humain » ses deux fondateurs affirment l'égalité de l'homme et de la femme devant l'initiation maçonnique. Leur volonté est également de transcender, par-delà les frontières, les ethnies, les cultures et les religions.
Depuis, le Droit humain s'étend sur tous les continents où il œuvre pour les droits de la femme et de la citoyenne. Il comporte des fédérations, juridictions et loges pionnières en fonction de l'importance de son développement dans les différents pays. Son but est de rapprocher et de défendre de façon égale les deux moitiés du genre humain qui ont les mêmes besoins et les mêmes intérêts, dans la famille comme dans la société. Il s'agit pour lui de dépasser les particularismes, germes de ségrégation, d'exclusion et de barbarie et de lutter pour la Paix entre les nations.
Le Droit humain se distingue des autres obédiences maçonniques françaises par trois spécificités : « La mixité - l'internationalisme - la continuité initiatique des 33 degrés du REAA ».
Fonctionnement du Droit humain
Le siège social de l'ordre est situé à Paris, au 5 rue Jules-Breton, dans le 13e arrondissement.
Constitution et règlement général
Le Droit humain s'est doté d'une Constitution internationale affirmant ses valeurs (voir Principes). La première version fut promulguée au convent international de 1920.
Liste des dirigeants du Droit humain
- 1903 à 1914 : Marie-Georges Martin (1850 - 1914). Épouse de Georges Martin et premier grand maître de l'ordre[4].
- 1914 à 1918 : Marie Bonnevial (1841 - 1918). Institutrice, militante socialiste et présidente de la Ligue pour le droit des femmes.
- 1918 à 1921 : Eugène Piron (1863 - 1928). Autodidacte chimiste, militant socialiste et premier président du Conseil de la Fédération française en 1921[5].
- 1928 à 1934 : Lien Lévi (1882 - 1935). Chimiste et enseignant à Angers.
- 1934 à 1947 : Henri Petit (1868 - 1955). Expert en assurance et et président du Conseil de la Fédération française en 1928.
- 1947 à 1954 : Marguerite Martin (1877 - 1956). Initiée à la Grande Loge mixte de France, elle assure la reprise des activités du Droit Humain au lendemain de la guerre.
- 1954 à 1969 : Charles Cambillard (1892 -1986). Professeur d'anglais, il consolide l'ordre et assure son expansion[6].
- 1969 à 1976 : André Clément (1897 - 1986). Initié au Grand Orient de France, il crée le Grand Conseil de la Fédération française en 1939[7].
- 1976 à 1990 : Jacques Choisez (1910 - 1998). Ingénieur belge, fondateur du premier centre de planning familial de Belgique il assure deux mandats[8].
- 1997 à 2007 : Marc Grosjean (1918 - 2012). Historien et syndicaliste militant, initié au Grand Orient de France[9].
- 2007 à 2012 : Njördur Njardvik (1936) : Islandais, docteur en philologie et universitaire.
- Depuis 2012 : Yvette Ramon. Institutrice, conférencière et ancienne présidente du Grand Conseil de la Fédération française[10].
Le Suprême Conseil universel mixte « le Droit humain »
La conservation des principes de l'Ordre Maçonnique mixte international « Le Droit humain » est confiée au Suprême Conseil, seule autorité initiatique pour l'ordre tout entier.
« Le Suprême Conseil Universel Mixte devient maintenant pour notre Ordre la seule Puissance créatrice d'ateliers du 1 au 33e degré, non seulement pour la France..., mais aussi pour tous les Pays du Globe, ce suprême Conseil s'étant constitué pour fonder des ateliers mixtes... partout où il pourra en établir afin de poursuivre la réalisation de l'égalité de droits pour les deux sexes, dans la franc-maçonnerie, et ensuite, la proclamation et la reconnaissance du Droit Humain, dans le monde profane... Le Suprême Conseil, dans toute organisation maçonnique complète, est la clé de voûte de l'édifice. »
— Bulletin mensuel du Droit Humain, décembre 1901.
Rites du Droit humain
L'Ordre maçonnique mixte du Droit humain est fondé sur la structure complète du Rite écossais ancien et accepté dont les 33 degrés culminent dans un Suprême Conseil. Toutefois, le caractère international du Droit humain a conduit celui-ci à prendre en considération les rites pratiqués ailleurs qu'en France, en particulier dans les pays où s'est développée la franc-maçonnerie anglo-saxonne. Ainsi, le Rite émulation (ou Rite Anglais), avec ses diverses variantes est très répandu dans les pays sous influence anglo-saxonne[11].
Pratique des « hauts grades maçonniques »
L'ordre, conformément aux fondements mêmes de l'Écossisme, est structuré du 1er au 33e degré sans discontinuité dans la voie initiatique. En France, la gestion administrative des grades symboliques est déléguée à un Conseil national, et celle des hauts grades (du 4e au 30e) à un aréopage national.
Présence de l'Ordre maçonnique mixte du Droit humain dans le monde
Quelles soient loges pionnières, juridictions ou fédérations :
- en Afrique : Maroc (Rabat), Bénin (Cotonou), Rwanda, Sénégal (Dakar), Congo, Côte d'Ivoire, Cameroun (Douala, Yaoundé), Togo, Nigéria, Tchad, Mali, Burkina Faso, Guinée, Afrique du Sud (Le Cap, Durban, Johannesbourg, Prétoria), La Réunion, Madagascar, Île Maurice ;
- en Amérique : Canada (Québec, Montréal), États-Unis, Mexique, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Brésil, Argentine, Chili (Santiago, Valparaiso), Colombie, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela ;
- en Asie-Océanie : Liban, Israël, Japon ; Australie, Nouvelle-Calédonie, Tahiti ;
- en Europe : Islande, Finlande, Danemark, Suède, Norvège, France, Belgique, Luxembourg, Grande-Bretagne, Suisse, Allemagne, Autriche, Italie, Espagne, Portugal, Lituanie, Estonie, Bulgarie, Roumanie, République Tchèque, République Slovaque, Pologne, Ukraine, Hongrie, Grèce, Chypre (Nicosie), Russie. Aujourd'hui l'ordre international couvre les cinq continents avec un total de 816 loges symboliques implantées dans 57 pays. Cet ordre est à l’image de nations unies.
La Fédération française du « Droit humain »
C'est la première fédération en nombre d'adhérents (environ 17 250 selon le site officiel).
La Fédération belge du « Droit humain »
C'est la deuxième en importance par le nombre de ses adhérents (environ 6 000[12])
Les autres fédérations
- américaine
- australienne
- autrichienne
- brésilienne
- britannique
- bulgare
- canadienne
- colombienne
- espagnole
- finlandaise
- hellénique
- islandaise
- italienne
- néerlandaise
- ouest-africaine
- polonaise
- portugaise
- scandinave
- slovaquie
- sud-africaine
- suisse
- tchèque
Notes et références
- ↑ Prat et Loubatière 2003, p. 15.
- ↑ Daniel Ligou, Histoire des francs-maçons en France de 1815 à nos jours, Privat, , p. 154.
- ↑ Prat et Loubatière 2003, p. 20.
- ↑ « Georges Martin », sur http://www.droithumain-france.org''
- ↑ « Grands maîtres (présidents du Suprême conseil). », sur https://www.archivesportaleurope.net''
- ↑ « Charles Cambillard (1892 - 1982) », sur http://www.droithumain-france.org''
- ↑ « HISTOIRE DU DROIT HUMAIN », sur http://www.droithumain-france.org''
- ↑ « Droit Humain International : le siège classé monument historique. », sur http://lamaconne.over-blog.com''
- ↑ Marc Grosjean, Le Droit Humain International - 1913-1947 De l'éveil à la mise en Œuvre, Detrad aVs, (ISBN 2-905-319-75-5).
- ↑ « Yvette Ramon devient Très Puissant Souverain Grand Commandeur et Grand Maître de la Fédération Internationale Mixte le Droit Humain. », sur http://www.jlturbet.net''
- ↑ Prat et Loubatière 2003, p. 127.
- ↑ Source: /1 secrétariat fédération belge 2009
Annexes
Classement aux monuments historiques
Au Journal officiel du 8 mai 2014 : " Paris 13e arr. – Le siège du Droit humain international sis 5, rue Jules-Breton, en totalité (cad. AR. 36, cf. plan annexé à l’arrêté) : inscription par arrêté du 1er juin 2013." Cet immeuble était la demeure de Georges MARTIN, le Co fondateur de l'Ordre.(legs)
Ce bâtiment construit entre 1912 et 1914 est l’œuvre de l'architecte Charles Nizet. L’Égypte était à la mode à cette époque comme en témoigne le Palais de l’Égypte qui a été érigé à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1900 et qui a peut-être inspiré l'architecte. La façade soutenue par des colonnes palmiformes, est ornée de triangles ailés qui symbolisent Horus.
Plusieurs inscriptions ornent la façade :
- « LE DROIT HVMAIN ».
- « DANS L'HVMANITE LA FEMME A LES MEMES DEVOIRS QVE L'HOMME ELLE DOIT AVOIR LES MÊMES DROITS DANS LA FAMILLE ET DANS LA SOCIETE »
- Au-dessus de la porte d'entrée la devise de l'Ordre : « ORDO AB CHAO ».
Bibliographie
- Andrée Prat et Colette Loubatière, L'ordre maçonnique, le Droit humain, PUF, coll. « « Que sais-je » », (ISBN 9782130625520, lire en ligne) (inscription nécessaire) – via Cairn.info
- Roger Dachez, Histoire de la franc-maçonnerie française, Paris, PUF, coll. « « Que sais-je » », (ISBN 9782130631491, lire en ligne) (inscription nécessaire) – via Cairn.info
- Daniel Ligou (sous la direction de), Histoire des francs-maçons en France, tome 2 : 1815-2000, Privat, Toulouse, 2000 (ISBN 2-7089-6839-4).
- Gilbert Garibal, Être franc-maçon aujourd'hui, Marabout, Alleur (Belgique), 1994 (ISBN 2-501-02029-4).
- Sébastien Galceran, Les Franc-maçonneries, éd. La Découverte, Collection Repères, 2004.
Articles connexes
Liens externes
- Ordre maçonnique mixte international « Le Droit humain »
- Fédération française « Le Droit humain »
- Fédération anglaise « Le Droit humain »
- Fédération suisse « Le Droit humain »
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