Néo-classicisme

![]() |
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2013). Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références » (modifier l'article, comment ajouter mes sources ?).
|
Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et l'architecture, entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme, il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.
Né à Rome au moment où l'on redécouvre Pompéi et Herculanum, le mouvement se propage rapidement en France par l'intermédiaire des élèves peintres et sculpteurs de l'Académie de France à Rome, et en Angleterre grâce à la pratique du Grand Tour de la jeunesse noble britannique, et dans le reste du monde.
En Europe centrale, sous l'influence de Johann Joachim Winckelmann, il préconise un retour à la vertu et à la simplicité de l'antique après le baroque et les excès des frivolités du rococo des années précédentes. Cette expression nouvelle d'un style ancien voulut rallier tous les arts à ce qu'on appela alors « le grand goût ». On ne jurait plus que par l'antiquité et l'on vécut à la mode de Pompéi ou d'Herculanum.
Il fut choisi par les nouvelles républiques issues des révolutions française et américaine car ce style représentait symboliquement la démocratie de la Grèce antique et de la République romaine. La Rome impériale devint un modèle sous Napoléon Ier, mais avec l'émergence du mouvement romantique, ce style disparut peu à peu[1].
Peinture

En peinture le néo-classicisme apparaît au début des années 1760 et s'inscrit dans un mouvement de réaction contre le style ornementé du rococo, en prônant un retour à la simplicité qui caractérisait, selon ses promoteurs dont Winckelmann, le style antique. Deux artistes préfigurent le néo-classicisme Pompeo Batoni issu du classicisme romain et Joseph-Marie Vien qui vient du rococo. Raphaël Mengs premier chef de file du mouvement en peinture, est le peintre qui fut le plus étroitement lié aux théories esthétiques prônées par Winckelman, sa grande fresque le Parnasse résulte d'une collaboration avec l'archéologue et théoricien allemand, et présente les caractéristiques de ce style en peinture, par l'orthogonalité générale de la scène, des thèmes inspirés par l'antiquité grecque et romaine, la forme et la ligne primant sur la couleur, et l'absence de profondeur donnant à l'ensemble l'aspect d'un bas-relief. Trois autres peintres participent à l'essort de ce courant pictural : Angelica Kauffmann, Gavin Hamilton, et Benjamin West. Mouvement apparu à Rome, les artistes italiens suivent le mouvement initié par Batoni, quatre artistes sont représentatifs, les milanais Giuseppe Bossi et Andrea Appiani, le romain Vincenzo Camuccini et le bolonais Pelagio Palagi.
Alors que la vogue de la peinture néo-classique s'impose assez vite en Grande Bretagne et en Allemagne, avec James Barry, Johann Heinrich Füssli, William Blake, et Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, la France met plus de temps à adopter ce style qui s'installe à partir des années 1770 sous l'influence de l'enseignement de Vien, et dont les premiers représentant furent ses élèves : Pierre Peyron, Jean-Baptiste Regnault, François-André Vincent et Jacques-Louis David. Ce dernier, converti tardivement au néo-classicisme, enthousiasme la critique au salon de 1781 avec son Bélisaire demandant l'aumône et va s'imposer en 1785 comme le nouveau chef de file du mouvement en peinture avec Le Serment des Horaces qui en devient le manifeste pictural. Il forme lui aussi des élèves venus de toute l'Europe, et qui seront regroupés sous le nom d'École de David. La première génération autour de 1780, voit se distinguer Antoine-Jean Gros, François Gérard, Anne-Louis Girodet et Jean-Germain Drouais. À la fin du XVIIIe siècle, le néo-classicisme est marquée par un mouvement de dissidence au sein de l'école de David, mené par la secte des Barbus. Celle-ci prônait une radicalisation du style néo-classique, en s'inspirant de l'antiquité grecque la plus archaïque, dont le tableau la Mort de Hyacinthe de Jean Broc, un de ses membres, est représentatif. Ils reprochaient à David de ne pas aller assez loin dans sa conversion vers le « grec pur », illustré par son tableau Les Sabines.
Au début du XIXe siècle le néo-classicisme est représenté par une nouvelle génération d'artistes, dont se démarque Jean-Auguste-Dominique Ingres, tandis que les anciens élèves de David, Gros avec sa Bataille d'Eylau et Girodet avec les Funérailles d'Atala amorcent une évolution vers la peinture romantique. Avec l'avènement de l'Empire napoléonien, les artistes néo-classiques, tant français, comme David, Gros, Girodet, et Gérard, qu'italien, comme Bossi et Appiani, se mettent au service de Napoléon Ier et célèbrent ses victoires. Le style Empire culmine en peinture avec le Sacre de Napoléon toile monumentale de David qui impose le néo-classicisme comme courant officiel du régime. À partir de 1810 le néo-classicisme décline, laissant de nouveaux courants picturaux s'imposer, le romantisme en Grande-Bretagne dès le début du XIXe siècle, le romantisme et le mouvement nazaréen en Allemagne, le style troubadour puis le romantisme, en France, et le purisme en Italie.
-
Joseph-Marie Vien,
La Marchande d'Amour, 1763, Musée national du Château de Fontainebleau, Fontainebleau -
Anton Raphael Mengs,
Le Parnasse,
milieu du XVIIIe siècle,
Villa Albani, Rome -
Jacques-Louis David,
Les Sabines, 1799,
Musée du Louvre, Paris -
Jean Broc,
La Mort de Hyacinthe, 1801, Musée Sainte-Croix, Poitiers -
Andrea Appiani,
Napoléon roi d'Italie, 1805, Kunsthistorisches Museum, Vienne -
Ingres,
Jupiter et Thétis, 1811,
Musée Granet, Aix-en-Provence
Sculpture
En Europe, la sculpture avait été profondément influencée par les formes classiques depuis la Renaissance, aussi l'impact révolutionnaire des principes néo-classiques y fut-il moins prononcé que sur les autres arts. En règle générale, les sculpteurs néo-classiques évitaient de représenter des personnages aux attitudes théâtrales et d'utiliser le marbre coloré qui étaient des caractéristiques de la sculpture baroque tardive et rococo. Ils préféraient des contours précis, une noble immobilité et affectionnaient tout particulièrement le travail du marbre blanc.
Principaux représentants
- Lorenzo Bartolini
- Antonio Canova
- Joseph Chinard
- Johann Heinrich Dannecker
- John Flaxman
- Louis-Marie Guichard
- Christian Daniel Rauch
- Bertel Thorvaldsen
- Jean Auguste Dominique Ingres
-
Augustin Pajou,
Mercure, 1777-1780,
Musée du Louvre, Paris -
Antonio Canova,
Persée tenant la tête de Méduse, 1806,
musée Pio-Clementino, Vatican -
François Joseph Bosio,
Hercule combattant Acheloüs, vers 1824,
Musée du Louvre, Paris -
Jean-Pierre Cortot,
Soldat de Marathon annonçant la victoire, 1834, Musée du Louvre, Paris -
Denis Foyatier,
Spartacus, 1830,
Musée du Louvre, Paris
Architecture


Principaux représentants
- Claude-Nicolas Ledoux, architecte
- Jacques-Germain Soufflot
- Jean-Baptiste Rondelet
- Carl Gotthard Langhans
Le renouveau du néo-classicisme
Un second néo-classicisme est apparu après la Première Guerre mondiale en réaction aux mouvements modernes tel que le dada ou l'expressionnisme.
En musique, le néo-classicisme des années 1920 est l'une des tendances esthétiques à l'œuvre chez des compositeurs comme Igor Stravinski, Paul Hindemith, Sergueï Prokofiev, Maurice Ravel, Bohuslav Martinů ou encore Georges Enesco.
Il s'est traduit par l'attirance souvent passagère de ces maîtres pour des constructions rigoureuses quoique souvent dansantes, qui s'inspirent très librement de Couperin ou de Bach.
Notes et références
- ↑ http://www.brigitte-tschamper.com/art-rococo-neoclassique.html
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail de la sculpture
- Portail de la peinture
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme