Le Bal de Sceaux
Le Bal de Sceaux | ||||||||
Illustration de Édouard Toudouze |
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Publication | ||||||||
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Auteur | Honoré de Balzac | |||||||
Langue | Français | |||||||
Parution | France, 1830, chez Mame et Delaunay-Vallée | |||||||
Recueil | Scènes de la vie privée de La Comédie humaine | |||||||
Intrigue | ||||||||
Genre | Étude de mœurs | |||||||
Lieux fictifs | Paris | |||||||
Personnages | Émilie de Fontaine Monsieur de Fontaine, son père Mme de Fontaine, sa mère Le vicomte Maximilien de Longueville Le comte de Kergarouët | |||||||
Nouvelle précédente/suivante | ||||||||
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Le Bal de Sceaux est une nouvelle d’Honoré de Balzac parue en 1830. C'est la cinquième œuvre de l'écrivain, et le plus ancien texte de La Comédie humaine.
Historique
La première édition de ce roman paraît en 1830 chez Mame et Delaunay-Vallée dans les Scènes de la vie privée. Puis en 1835 chez Madame Charles-Béchet, puis en 1839 aux éditions Charpentier, puis en 1842 dans le premier tome de l’édition Furne de La Comédie humaine.
Résumé
Après avoir refusé avec hauteur nombre de prétendants, sous le prétexte qu’ils ne sont pas pairs de France, Émilie de Fontaine tombe amoureuse d’un mystérieux jeune homme discrètement apparu au bal champêtre de Sceaux. Bien que d’allure raffinée, de tournure aristocratique, l’inconnu (Maximilien Longueville) ne décline jamais son identité et semble ne s’intéresser qu’à sa sœur, jeune fille fragile. Mais il n’est pas insensible à l’attention que lui porte Émilie et il finit même par accepter les invitations du comte de Fontaine. À force de se rencontrer, Émilie et l’inconnu finissent par se comprendre au moindre geste. Les voilà très épris l’un de l’autre et la fière Émilie s’attendrit enfin. Mais le comte de Fontaine tient vraiment à enquêter sur ce Maximilien Longueville, dont on ne sait rien :
« Ce mot (du vieux comte de Kergarouët) effraya M. et Mme de Fontaine. Le vieux Vendéeen cessa d'être aussi indifférent au mariage de sa fille (Émilie) qu'il avait promis de l'être. Il alla chercher à Paris des renseignements et n'en trouva pas. inquiet de ce mystère (…) il avait prié un administrateur parisien de faire une enquête sur la famille Longueville[1]. »
Mais le vieux comte de Kergarouët s'élève contre ce procédé :
« Je ne le connais ni d'Ève ni d'Adam. Me fiant au tact de cette petite folle, je lui ai amené son Saint-Preux par un moyen à moi connu. Je sais que ce garçon tire le pistolet admirablement, chasse très bien, joue merveilleusement au billard, aux échecs, et au trictrac. Il fait des armes et monte à cheval comme feu le chevalier Saint-Georges. Il a une érudition corsée relativement à nos vignobles. Il calcule comme Barrème, dessine, danse et chante bien (…) Si ce n'est là le gentilhomme parfait, montre-moi un bourgeois qui sache tout cela[2] ! »
Et il découvre que son adresse, 5 rue du Sentier, est celle de marchands d'étoffe. Émilie décide de vérifier elle-même et découvre Maximilien, derrière un comptoir, simple marchand d’étoffe, ce qui horrifie la jeune fille. L'accident déçoit tous les espoirs de réussite sociale de la jeune femme, qui en tombe sérieusement malade. Un jour, lors d'un bal, elle découvre le frère de Maximilien, qui est secrétaire d'ambassade. Il lui décrit l'admiration qu'il voue à son frère, lui aussi présent au bal, et découvre, malgré elle son identité.
Dépitée, Émilie épouse son vieil oncle, âgé de 73 ans, pour son titre de vice-amiral, comte de Kergarouët.
Quelques années après son mariage, Émilie découvre que Maximilien était en réalité vicomte de Longueville, devenu pair de France. Le jeune homme explique enfin pourquoi il tenait une boutique en secret : il s’agissait pour lui de maintenir les intérêts familiaux au détriment de sa propre vie, en se sacrifiant pour sa sœur malade et pour son frère parti à l’étranger.
Analyse
Comparée à la fable de Jean de La Fontaine, La Fille, dont le sujet se rapproche du « Héron » du même fabuliste[3], Balzac se rapproche avec cette nouvelle de la fable et du conte moral. On trouve d’ailleurs une allusion à La Fontaine dans le choix du patronyme d’Émilie. Stéphane Vachon a repris cette comparaison[4] au sujet de la Vieille Fille qui, hésitant entre plusieurs prétendants finit par se rabattre sur le seul qui reste.
Notes et références
- ↑ Honoré de Balzac, Le Bal de Sceaux édition Flammarion GF, comprenant également : La Maison du chat-qui-pelote, La Bourse, La Vendetta, Paris, 1985, p. 138
- ↑ Honoré de Balzac, Le Bal de Sceaux édition Flammarion GFParis, 1985, p. 144
- ↑ Anne Marie Baron. Préface de Le Bal de Sceaux dans le recueil contenant aussi La Maison du chat-qui-pelote, La Vendetta, La Bourse, Flammarion GF, 1985.
- ↑ Le livre de poche, Hachette.
Bibliographie
- Jacques-David Ebguy, « Pour un nouveau romanesque : la problématique esthétique du Bal de Sceaux », L'Année balzacienne, décembre 1999, no 20 (2), p. 541-66.
- (en) Andrea Goulet, « “Tomber dans le phénomène”: Afterimages in la Maison Nucingen and Le Bal de Sceaux », Optiques: The Science of the Eye and the Birth of Modern French Fiction, Philadelphia, U of Pennsylvania P, 2006 (ISBN 9780812239317).
- Sarah Juliette Sasson, « Du manteau de la pairie au drap de la roture : les préjugés nobiliaires dans Le Bal de Sceaux », Romanic Review, May 2002, no 93 (3), p. 295-305.
Lien externe
- Notice sur Le Bal de Sceaux par Roger Pierrot sur le site internet de la Maison de Balzac.
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