Koryū


En japonais, KoryÅ« (å¤æµ , littéralement « École ancienne ») désigne les écoles d'arts martiaux japonais antérieures, du point de vue de leur fondation, à la restauration Meiji (1866) ou à l'Édit Haitorei (1876), qui interdit le port du sabre[1].
Une expérience contemporaine de traditions anciennes
Le terme de koryu est employé pour désigner une école « traditionnelle »[2]. La raison d'être d'une koryū était la formation du samouraï[3] et la transmission d'un enseignement hérité du fondateur[4]. Les koryu sont aujourd'hui encore pleinement actives et œuvrent dans 3 directions : la préservation, la recherche et la transmission.
Le pratiquant sincère a la possibilité de se présenter à la porte d'une koryu. S'il est accepté, il devra suivre la manière traditionnelle et s'exercer durant de longues années sous l'autorité d'un maître. Dans les arts martiaux anciens, connaître passe impérativement par le keiko (l'exercice) appuyé sur la transmission des anciens maîtres.
Pour celles et ceux qui poussent la porte de ces dojos, les koryū offrent une expérience à chaque fois différente. Elles n'ont de référence qu'elles-mêmes guidées par l'exemple de leur fondateur. L'effort de l'élève et du maître est de "ne rien oublier, ne rien changer et ne rien ajouter". Souvent mal comprise par le public, une modification de la technique peut répondre à une exigence même des principes de l'école et une conservation de la technique à l'identique peut correspondre à une perversion des principes du fondateur de l'école. La haute maîtrise du Grand Maître sanctionne la juste conduite de l'école à travers le temps, par delà les modes et les personnalisations superficielles. Les koryu sont regroupées au sein de 2 organisations prestigieuses qui promeuvent les arts martiaux du Japon ancien : la Nihon Kobudo Kyokai[5] (membre de la Nihon Budokan) et la Nihon Kobudo Shinkokai. Certaines koryū ont choisi de ne pas être membres de ces organisations.
Des ryu modernes
Au Japon, le suffixe ryu désigne les écoles. La création de nouveaux courants ou de nouveaux styles d'arts martiaux (particulièrement en Europe et aux États-Unis) poussent leurs créateurs à une recherche sur la dénomination et aboutit à une floraison de ryu modernes. Ces écoles sont des surgeons de gendai budÅ (ç¾ä»£æ¦é“, gendai budÅ, Arts martiaux modernes, après 1868) tels que l'Aïkido ou le Karate et ne possèdent pas l'antiquité des koryu[6]. Les méthodes de transmission et d'enseignement ainsi que les techniques ne sont pas les mêmes. Sans que cela indique en quoi que ce soit une altération de leur qualité d'enseignement, ces écoles sont résolument des inventions modernes et ne doivent pas être confondues avec les koryu plusieurs fois centenaires.
Une relation symbiotique avec les arts modernes ou gendai budÅ
Les arts martiaux « modernes » seraient par opposition fondés sur un objectif d'amélioration (physique, mentale ou spirituelle) du pratiquant individuel, avec un accent plus ou moins prononcé porté sur la confrontation sportive ou l'auto-défense. Cette affirmation est à modérer car on ne peut entrer dans une koryū sans avoir été examiné tant par ses capacités physiques, techniques et morales. Il s'ensuit par la fréquentation même des maîtres et par leur exemple que l'élève qui étudie les katas atteint une compréhension profonde le menant de la précision technique à la hauteur morale. Dans le Japon ancien, on ne séparait pas le Shin, l'esprit, le Gi, la technique et le Tai, le corps. Miyamoto Musashi énonçait :
- N'être jamais cupide durant toute la vie[7].
- N'avoir aucun regret dans les affaires.
- Ne jamais jalouser autrui en bien ou en mal.
- Éviter toutes pensées perverses[8]
- Ne rien faire d'inutile
Cet enseignement est au cÅ“ur de la Hyoho Niten Ichi Ryu. Il est ouvert aux pratiquants du monde entier selon la volonté de son 10e successeur, Imaï soke. D'autres koryÅ« ouvrent elles aussi leur enseignement aux non Japonais : IttÅ-ryÅ«, Kashima-shinryÅ«, MusÅ shinden ryÅ«, Tenshin ShÅden Katori ShintÅ-ryÅ«, Yagyu Shingan Ryu, Hontai YÅshin-ryÅ«. Elles préservent toutes une rigoureuse sélection des élèves, privilégiant la qualité et se souciant peu du nombre. Les principes tant techniques que moraux de ses anciennes écoles sont des directions à poursuivre. Ils ne distinguent en rien leurs pratiquants de l'ensemble des pratiquants d'arts martiaux. D'ailleurs, de nombreux membres de ces koryu pratiquent aussi les budÅ modernes comme le Judo, l'Aïkido, le Karate, le Kendo ou le Iaido. L'opposition que l'on voudrait voir entre « Anciens » et « Modernes » est plus une question de différence de parfum. De nombreux soke sont aussi des hauts gradés de budÅ modernes. Le même Imai soke était un 8e dan de Kendo. Les exemples sont nombreux. La distinction entre KobudÅ (å¤æ¦é“ , Arts martiaux anciens, avant 1968) et gendai budÅ (ç¾ä»£æ¦é“ , Arts martiaux modernes, après 1868) est cependant claire pour ceux qui connaissent ces deux mondes. Afin de se préserver des amalgames et des créations commerciales, les koryÅ« se sont regroupés afin clarifier qui est et n'est pas une koryÅ«[9]. Tous les arts martiaux modernes ont été créés à partir des arts anciens :
- Kano Jigoro a créé le Judo à partir du Kito Ryu et du Tenshin Shinyo Ryu
- Ueshiba Morihei a créé l'Aïkido à partir du Daïto Ryu, du Kashima Ryu et du Hozoin Ryu
- Funakoshi Gichin a créé le Karate Shotokan à partir du Karate-Jutsu d'Okinawa
- Le Kendo a été créé en grande partie sur la base du IttÅ-ryÅ« et pour partie des autres ryÅ« de Kenjutsu.
Les koryū ont un enseignement très divers. Certaines enseignent un petit nombre et d'autres une vingtaine d'arts martiaux différents.
Liste des koryū
Les koryu au Japon
Liste des koryū membres de la Nihon Kobudo Kyokai[10] établie en février 2009 par Guy Buyens, publiée sur le site de Koryu.com :
- Ryushin Katchu-ryu Jujutsu (柳心介冑æµæŸ”è¡“)
- Shosho-ryu Yawara (諸賞æµå’Œ)
- Iga-ryu Ha Katsushin-ryu Jujutsu (為我æµæ´¾å‹æ–°æµæŸ”è¡“)
- Kiraku-ryu Jujutsu (気楽æµæŸ”è¡“)
- Tenjin Shinyo-ryu Jujutsu 1 (天神真楊æµæŸ”è¡“)
- Tenjin Shinyo-ryu Jujutsu 2 (天神真楊æµæŸ”è¡“)
- Hasegawa-ryu Yawarajutsu (é•·è°·å·æµå’Œè¡“)
- Daito-ryu Aikijujutsu (大æ±æµåˆæ°—è¡“), sous la direction technique de Kondo Katsuyuki
- Kito-ryu Jujutsu (起倒æµæŸ”è¡“)
- Daito-ryu Aikijujutsu Takumakai (大æ±æµåˆæ°—柔術ç¢ç£¨ä¼š), sous la direction technique de Mori Hakaru
- Shibukawa-ryu Jujutsu (渋å·æµæŸ”è¡“)
- Shingetsu Muso Yanagi-ryu Jujutsu (心月無想柳æµæŸ”è¡“)
- Hontai YÅshin-ryÅ« Jujutsu[11] (本體楊心æµæŸ”è¡“), sous la direction technique de Inoue Kyoichi Munenori
- Takagi-ryu Jujutsu • Kukishin-ryu bojutsu (高木æµæŸ”è¡“ • ä¹é¬¼ç¥žæµæ£’è¡“)
- Sekiguchi Shin Shin-ryu Jujutsu (é–¢å£æ–°å¿ƒæµæŸ”è¡“)
- Takenouchi-ryu Jujutsu Koshi-no-mawari Kogusoku (ç«¹å†…æµ æŸ”è¡“è…°å»»å°å…·è¶³)
- Takenouchi-ryu Jujutsu Hinoshita Toride Kaisan (ç«¹å†…æµ æŸ”è¡“æ—¥ä¸‹ æ•æ‰‹ é–‹å±±)
- Shibukawa Ichi-ryu Jujutsu (渋å·ä¸€æµæŸ”è¡“)
- Bokuden-ryu Kenjutsu (åœå‚³æµå‰£è¡“), sous la direction technique de Koyama Hidehiro
- Mizoguchi-ha Itto-ryu Kenjutsu (æºå£æ´¾ä¸€åˆ€æµå‰£è¡“)
- Hokushin Itto-ryu Kenjutsu (北辰一刀æµå‰£è¡“)
- Kashima Shinto-ryu Kenjutsu (鹿島新當æµå‰£è¡“)
- Kogen Itto-ryu Kenjutsu (甲æºä¸€åˆ€æµå‰£è¡“)
- Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu Kenjutsu (天真æ£ä¼é¦™å–神é“æµå‰£è¡“), sous la direction technique de Otake Risuke
- Tatsumi-ryu Heiho (立身æµå…µæ³•), sous la direction technique de Hiroshi Kato
- Kashima Shinden Jikishinkage-ryu (鹿島神傳直心影æµ)
- Ono-ha Itto-ryu Kenjutsu (å°é‡Žæ´¾ä¸€åˆ€æµå‰£è¡“), sous la direction technique de Sasamori Takemi
- Shindo Munen-ryu Kenjutsu (神é“無念æµå‰£è¡“)
- Kurama-ryu Kenjutsu (éžé¦¬æµ 剣術), sous la direction technique de Shibata Akio
- Tennen Rishin-ryu Kenjutsu (天然ç†å¿ƒæµå‰£è¡“)
- Yagyu Shinkage-ryu Heiho Kenjutsu (柳生新陰æµå…µæ³•å‰£è¡“), sous la direction technique de Yagyu Koichi Toshinobu
- Shingyoto-ryu Kenjutsu (心形刀æµå‰£è¡“), sous la direction technique de Kobayashi Masao
- Shojitsu Kenri Kataichi-ryu Kenjutsu (åˆå¯¦å‰£ç†æ–¹ä¸€æµå‰£è¡“)
- Hyoho Niten Ichi-ryu Kenjutsu[12] (兵法二天一æµå‰£è¡“), sous la direction technique de Iwami Toshio
- Noda-ha Niten Ichi-ryu Kenjutsu (野田派ニ天一æµå‰£è¡“)
- Unko-ryu Kenjutsu (雲弘æµå‰£è¡“)
- Taisha-ryu Kenjutsu (タイæ¨æµå‰£è¡“)
- Jigen-ryu Hyoho Kenjutsu (示ç¾æµå…µæ³•å‰£è¡“), sous la direction technique de Togo Shigenori
- Nodachi Jigen-ryu Kenjutsu (野太刀自顕æµå‰£è¡“)
- Hayashizaki Muso ryu iaijutsu (林崎夢想æµå±…åˆè¡“)
- Muso Jikiden Eishin-ryu Iaijutsu (無雙直傳英信æµå±…åˆè¡“)
- Tamiya-ryu Iaijutsu (ç”°å®®æµå±…åˆè¡“)
- SuiÅ-ryÅ« (æ°´é·—æµ å±…åˆ å‰£æ³•), sous la direction technique de Katsuse Yoshimitsu Kagehiro
- Hoki-ryu Iaijutsu (ä¼¯è€†æµ å±…åˆè¡“)
- Enshin-ryu Iai Suemonogiri Kenpo (円心æµå±…åˆæ®ç‰©æ–¬å‰£æ³•)
- Kanshin-ryu Iaijutsu (貫心æµå±…åˆè¡“)
- Shojitsu Kenri Kataichi-ryu Katchu Battojutsu (åˆå®Ÿå‰£ç†æ–¹ä¸€æµç”²å†‘抜刀術)
- Kanemaki-ryu Battojutsu (é˜æ²æµæŠœåˆ€è¡“)
- Sekiguchi-ryu Battojutsu (é–¢å£æµæŠœåˆ€è¡“)
- Owari Kan-ryu Sojutsu (尾張貫æµæ§è¡“)
- Fuden-ryu Sojutsu (風ä¼æµæ§è¡“)
- Hozoin-ryu Takada-ha Sojutsu (å®è”µé™¢æµé«˜ç”°æ´¾æ§è¡“)
- Saburi-ryu Sojutsu (ä½åˆ†åˆ©æµæ§è¡“)
- Muhi Muteki-ryu Jojutsu (無比無敵æµæ–è¡“)
- Shindo Muso-ryu Jojutsu (神é“夢想æµæ–è¡“)
- Chikubujima-ryu Bojutsu (竹生島æµæ£’è¡“)
- Toda-ha Buko-ryu Naginatajutsu (戸田派æ¦ç”²æµè–™åˆ€è¡“)
- Tendo-ryu Naginatajutsu (天é“æµè–™åˆ€è¡“)
- Jikishinkage-ryu Naginatajutsu (直心影æµè–™åˆ€è¡“)
- Yoshin-ryu Naginatajutsu (楊心æµè–™åˆ€è¡“)
- Higo koryu Naginata (肥後å¤æµè–™åˆ€)
- Ryukyu Kobujutsu (ç‰çƒå¤æ¦è¡“)
- Wado-ryu Jujutsu Kenpo (å’Œé“æµæŸ”術拳法)
- Itosu-ryu Karate (糸州æµç©ºæ‰‹)
- Ryukyu oke Hiden Motobu Udonde (ç‰çƒçŽ‹å®¶ç§˜ä¼æ¦è¡“本部御殿手)
- Kingai-ryu Karate Okinawa Kobujutsu (金硬æµå”手沖縄å¤æ¦è¡“)
- Okinawa Goju-ryu Bujutsu (沖縄剛柔æµæ¦è¡“)
- Yagyu Shingan-ryu Katchu Heiho (柳生心眼æµç”²èƒ„兵法), sous la direction technique de Kenji Shimazu
- Yagyu Shingan-ryu daijutsu (柳生心眼æµé«”è¡“)
- Seki-ryu Hojutsu (é–¢æµç ²è¡“)
- Morishige-ryu Hojutsu (森é‡æµç ²è¡“)
- Yo-ryu Hojutsu (陽æµç ²è¡“)
- Araki-ryu Kenpo (è’木æµæ‹³æ³•)
- Araki-ryu Gunyo Kogusoku (è’木æµè»ç”¨å°å…·è¶³)
- Negishi-ryu Shurikenjutsu (æ ¹å²¸æµæ‰‹è£å‰£è¡“)
- Ogasawara-ryu Kyubajutsu (å°ç¬ 原æµå¼“馬術), sous la direction de Ogasawara Kiyotada
- Nito Shinkage-ryu Kusarikamajutsu (二刀神影æµéŽ–鎌術)
- Takeda-ryu Aiki no jutsu (æ¦ç”°æµåˆæ°—之術)
Les koryu en France
- Hyoho Niten Ichi Ryu[13] (兵法二天一æµå‰£è¡“), représentant français : Nguyen Thanh Thiên
- Mugai Ryu 無外æµ, représentant français : Masayoshi Sato
- Muso Shinden Ryu[14] (無雙直傳英信æµå±…åˆè¡“)
- Negishi-ryû - Shirai-ryû[15] (æ ¹å²¸æµ - 白井æµ), représentant français : Pierre Iwao Simon
- Shinto Muso Ryu[16][17] (神é“夢想æµ)
- SuiÅ-ryÅ«[18] (æ°´é·—æµ å±…åˆ å‰£æ³•), représentant français : Robert Rodriguez
- Tenshin ShÅden Katori ShintÅ-ryÅ«[19] (天真æ£ä¼é¦™å–神é“æµå‰£è¡“), représentant français : Jean Paul Blond
- Toda-ha Bukô-ryû[20] (戸田派æ¦ç”²æµ), représentant français : Pierre Iwao Simon
- Tatsumi-ryû heihô[21] (立身æµå…µæ³•), représentant français : Pierre Iwao Simon
- Yagyu Shingan-ryu Katchu Heiho[22] (柳生心眼æµç”²èƒ„兵法), représentant français : Philippe Barthélémy
- Takamura-ha Shindo Yoshin Ryu [23],[24] (高æ‘派新é“楊心æµ)
Les koryu en Belgique
- Asayama Ichiden RyÅ« Taijutsu[25],[26] (浅山一ä¼æµ 体術), représentant belge : Serge Mol
- Enshin RyÅ« Suemonogiri, KenpÅ & Yawara-jutsu[25],[26] (åœ“å¿ƒæµ æ®ãˆç‰©æ–¬ã‚Š, 拳法, 柔術), représentant belge : Serge Mol
- HÅki RyÅ« JÅ«jutsu[25],[26] (ä¼¯è€†æµ æŸ”è¡“), représentant belge : Serge Mol
- Hontai YÅshin-ryÅ«[27] (本體楊心æµæŸ”è¡“), représentant belge : Guy Buyens
- Jikishinkage RyÅ« Naginatajutsu (直心影æµé•·åˆ€è¡“): représentant en Belgigue : Mariko Sagisaka
- MusÅ Jikiden Eishin RyÅ«[28] (無雙直傳英信æµå±…åˆè¡“), représentant belge : Wout Verschueren
- Tenjin Shin’yÅ RyÅ« JÅ«jutsu (å¤©ç¥žçœŸæ¥Šæµ æŸ”è¡“) de la lineage Inoue KeitarÅ, ancien pratiquant belge : Carl De Crée.
- YagyÅ« Shinkage RyÅ« HeihÅ Kenjutsu (æŸ³ç”Ÿæ–°é™°æµ å…µæ³•å‰£è¡“) de la lineage Owari-ha, ancien pratiquant belge : Carl De Crée
Quelques fondateurs de koryu
- Hayashizaki Jinsuke Minamoto no Shigenobu
- Iizasa Ienao
- Ito Ittosai
- Kamiizumi Ise-no-kami Fujiwara no Hidetsuna
- Mima Yoichizaemon Kagenobu
- Miyamoto Musashi
- Muso Gonnosuke
- Shinra SaburÅ Minamoto no Yoshimitsu
- Takagi Oriemon Shigetoshi
- Matsuoka Katsunosuke
Admissibilité dans les koryū
Même pour un pratiquant d'arts martiaux japonais, intégrer une 'koryū' est un honneur mais aussi un parcours d'obstacle où il lui faut :
- être conseillé sur la koryū qui lui correspond, avec laquelle il possède des affinités ;
- trouver les parrains, souvent ses professeurs en Gendai Budo ou des professeurs de ses professeurs, des personnes respectées de la communauté des budo ;
- par son attitude, sa manière de se présenter, son silence ou ses paroles réservées, s'exprimer comme un débutant dans le kobudo alors même qu'il ou elle peut avoir une expérience de 20 ans de Iai ;
- recommencer les bases, pour ce même exemple 5 ans de kiri-otoshi quotidien exclusivement. Cette histoire vient d'un maître de IttÅ-ryÅ« élève de Sasamori Takemi ;
- enfin, être accepté et montrer qu'on accepterait tout autant le refus sans que ceci soit vécu comme une injustice mais bien un jugement qui éviterait de faire perdre du temps au maître, à l'école et à l'élève. Un rejet de la candidature devrait entraîner un remerciement du candidat pour la justesse de l'appréciation ;
- le refus d'une koryu n'entraîne aucunement la fermeture des autres écoles, chacune étant indépendante.
Pour qu'un élève non-japonais ait la compréhension d'une telle démarche, il apparaît à l'usage qu'une expérience préalable dans un Gendai Budo est une aide précieuse. Cependant, un élève comprenant l'humilité, le courage et la persévérance aura toutes ses chances d'entrer dans une koryu. De plus en plus de koryu présentent lors des démonstrations leurs élèves occidentaux.
Enseignement par les katas
Les koryu enseignent par les katas, série de mouvements codifiés. Cependant les katas de koryu n'ont pas la même portée ni le même objectif que dans les gendaï budo ou arts martiaux modernes. Dans une koryu, tous les membres de l'école ayant le statut d'élève devant un seul maître, le soke (Grand Maître) - ou aussi devant les shihan de l'école lorsque l'école délègue une capacité d'enseigner - , chacun est mis devant la haute maîtrise dans le kata : le deshi (élève) est seul à seul face au soke. Il étudie donc la maîtrise incorporée que représente son vis-à -vis qui prend habituellement le rôle de Uchidachi (celui qui avance) quand l'élève est Shidachi (celui qui répond). En observant Uchidachi, il apprend en faisant et développe l'intégration des qualités requises par l'école : distance, rythme, intensité, immersion dans le moment, ardeur, etc.
Les katas modernes proposent quant à eux un perfectionnement du geste, un polissage de la technique, une épure du mouvement. Le kata "koryu" est au contraire le lieu et le moment où se transmet tout l'enseignement de l'école[29]. Il vise au plus vrai, au-delà du code ou de la convention. Face au soke, là où le débutant voit une abstraction du combat, le deshi perçoit la vérité de l'engagement soutenu par des principes. C'est cela même qui caractérise le budo en tant que Voie : la victoire soutenue par des principes.
La Hyoho Niten Ichi Ryu nomme ses katas seiho, "conduire le souffle/énergie".
Voir aussi
Bibliographie
- En anglais
Le premier ouvrage traitant des koryu par Donn F. Draeger,un pratiquant de haut niveau :
- The Martial Arts and Ways of Japan series, 3 volumes.
La référence actuelle sur les koryu avec quelques descriptions des koryu, des analyses et des interviews de maîtres :
- Classical Warrior Traditions of Japan - en 3 tomes édités par Diane Skoss (Koryu Books):
- Koryu Bujutsu: Classical Warrior Traditions Of Japan ISBN 1-890536-04-0
- Sword & Spirit: Classical Warrior Traditions Of Japan, Volume 2 ISBN 1-890536-05-9
- Keiko Shokon: Classical Warrior Traditions of Japan, Volume 3 ISBN 1-890536-06-7
- En français
Deux interviews du soke de la Hyoho Niten ichi Ryu, Iwami Toshio soke :
- L'enseignement de Musashi est d'abord une philosophie, interview de Iwami soke par Nguyen Thanh Thiên dans Dragon n°7 janvier 2005
- Les principes de Musashi, interview de Iwami soke par Constantino Arteaga et Hiroko Miwa dans Dragon n°13 janvier 2006
Vidéothèque
On peut voir des maîtres de koryu dans le DVD de Michel Random : Les Arts Martiaux ou l'esprit des budô, Budo Editions Video
Quelques films d'Akira Kurosawa montrent les pratiquants de koryu :
- 1954 : Les Sept Samouraïs (七人ã®ä¾, Shichinin no samurai)
- 1965 : Barberousse (赤ã²ã’, Akahige)
- 1998 : Après la pluie (雨ã‚ãŒã‚‹, Ame agaru) : Å“uvre posthume réalisée par Takashi Koizumi. La mise en scène, le scénario et les dialogues sont signés d'Akira Kurosawa.
Nagisa Oshima a recherché les techniques anciennes de sabre dans son film :
- 1999 : Tabou (御法度)
Photothèque
Koryu : le groupe organisé autour de Koryu sur Flickr
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Diane Skoss, « A Koryu Primer », Koryu Books,‎ (consulté le 31 mars 2008)
- ↑ par opposition à « moderne », bien que la distinction entre ces deux termes soit souvent floue
- ↑ La majorité des koryÅ« traversent les siècles en montrant l'exemple de maîtres et de Grands Maîtres s'adonnant à leur disciplines au point qu'ils finissent par les incarner. L'exigence des anciennes écoles les poussent à prefectionner leur enseignement. Certains auteurs citent les koryu comme des écoles préservant une pratique à l'identique à travers les siècles. D'autres écoles anciennes ont au contraire fait évoluer leurs techniques au fil du temps. Le cÅ“ur de ces deux types d'évolution est centré sur le question de savoir si la fidélité doit aller à la forme ou au fond. Il serait abusif de simplifier surtout quand la logique orientale ne pratique pas systématiquement le tiers exclu. Citation de Kajitsuka Sensei de la branche Ohtsubo de la lignée Owari du Yagyu Shinkage Ryu dans une interview de Douglas Tong pour EJMAS : " Question: In your opinion, what is the fundamental philosophy or idea of budo? Sensei: In the old styles, the techniques are of course important. But everyone knows the techniques. They have not changed*. (* i.e., they have been codified and in a sense, are immutable.) But from now on, finding something new is important. Let’s take the word “kobudoâ€. What we do is classified as kobudo. It is formed of these kanji (writes the kanji for “koâ€, then “buâ€, then “doâ€, that make up the word). “Ko†typically means “oldâ€. Old usually implies dead, a dead art. But it is not old. It is not dead. It is still alive, today. I don’t like the term “koâ€-budo. It is not dead. It is still living. It is still adapting. It will continue to live and it will adapt to the needs, demands and atmosphere of the times in which it finds itself. It adapts constantly."
- ↑ On peut aujourd'hui découvrir auprès d'un maître les techniques et l'esprit de Ito Ittosaï, de Muso Gonnosuke, de Bokuden, de Miyamoto Musashi, dans respectivement la Itto Ryu, la Shinto Muso Ryu, la Bokuden Ryu ou aussi la Kashima Ryu, et la Hyoho Niten Ichi Ryu.
- ↑ Le site Koryu.com publie une page sur la Nihon Kobudo Kyokai
- ↑ Parmi ces écoles modernes et à titre d'exemple, on peut compter quelques écoles : Iwama Ryu, Aïkiryu, Murashige Ryu pour l'Aïkido et Goju Ryu, Shito-ryÅ«, ShÅtÅkan-ryÅ«, WadÅ-ryÅ«, Yoseikan ryu pour le Karate.
- ↑ En anglais
- ↑ les neuf principes fondamentaux de Miyamoto Musashi
- ↑ Le site koryu.com ainsi que Diane et Meik Skoss ont édité des ouvrages sur le sujet aux éditions Koryu Books
- ↑ Liste en anglais des principales écoles reconnue par la Nihon Kobudo Kyokai.
- ↑ Site de l'école Hontai Yoshin-ryu Jujutsu
- ↑ Hyoho peut aussi être prononcé Heiho d'où parfois des confusions dans la transcription en caractères romains
- ↑ « Liste des dojos français de la Hyoho Niten Ichi Ryu » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), consulté le 2013-09-09
- ↑ Liste de dojos en France de la Muso Shinden Ryu et aussi page dojo de Vincennes sur la Muso Shinden Ryu)
- ↑ Liste des dojos français de Negishi-ryû - Shirai-ryû
- ↑ Liste des dojos français de la Shinto Muso Ryu affiliés à la Fej.
- ↑ Liste des dojos enseignant Shinto Muso Ryu appartenant à la FFJDA
- ↑ Présentation de la Suio Ryu et liste de dojos en Europe)
- ↑ Présentation de la Tenshin ShÅden Katori ShintÅ-ryÅ« et liste de dojos en Europe et pour le courant de Sugino senseï
- ↑ Liste des dojos français de la Toda-ha Bukô-ryû
- ↑ Liste des dojos français de Tatsumi-ryû heihô
- ↑ Site français
- ↑ « Site du hombu dojo du Takamura-ha Shindo Yoshin Ryu »
- ↑ « Site du groupe français de l'école Takamura-ha Shindo Yoshin Ryu »
- 1 2 3 Beaubien, Ron, « Classical Swordsmanship of Japan: Jacket Text », International Hoplology Society,‎ 2009 (consulté le 20 novembre 2011)
- 1 2 3 « An interview with Serge Mol », Koryu.nl,‎ no date (consulté le 20 novembre 2011)
- ↑ Site belge de la Hontaï Yoshin Ryu
- ↑ Site belge de la Muso Jikiden Eishin Ryu
- ↑ "Koryu bujutsu training is kata. Today, it is a unique method of training that is only superficially similar to the kata of modern budo. The aim of classical training was and is not simply the learning of movement techniques, but the develpoment of combative behaviors ..." Hunter B. Armstrong in The Koryu Bujutsu experience, PP 22-25 in Koryu Bujutsu: Classical Warrior Traditions Of Japan ISBN 1-890536-04-0, editor Diane Skoss, Koryu Books.
Liens externes
- (en) KoryuWeb, site sur les koryu en français et en anglais. Ce site est en phase de démarrage.
- (en) Koryu.com, site sur les koryu en anglais. Koryu.com édite des ouvrages sur les koryu.
- (ja) Nihon Kobudo Kyokaï, site officiel de la fédération des kobudo japonais (en japonais)
- « Bujinkan France » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), consulté le 2013-09-09
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