Franc-maçonnerie par pays
Depuis son origine, la franc-maçonnerie vit le paradoxe de proclamer une recherche d'universalisme, tout en existant sous des modes extrêmement différents selon les époques et les pays.
En 2005, elle comptait entre 2 et 4 millions d'adhérents dans le monde[1], contre 7 millions dans les années 1950. Cette baisse d'effectifs a touché principalement la maçonnerie anglo-américaine dont les effectifs avaient presque doublé dans les dix années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale avant de diminuer progressivement de plus de 60 % au cours des cinquante années suivantes[2]. En Europe continentale, les effectifs avaient considérablement diminué après l'Occupation et n'avaient pas connu une augmentation comparable dans les années 1950. Ils seraient actuellement plutôt en hausse[réf. souhaitée].
Allemagne
L'Allemagne est, avec l'Angleterre, l'Écosse et la France, l'un des principaux berceaux de la franc-maçonnerie moderne, dite « spéculative ». Toutefois, la franc-maçonnerie allemande, entièrement détruite pendant la dictature nazie, n'est jamais parvenue à retrouver son éclat d'autrefois.
Belgique
La première loge belge fut La Parfaite Union créée en 1721; elle figure maintenant sous le numéro 1 au tableau de Loge du Grand Orient de Belgique lui-même constitué en 1833. Actuellement la majorité des loges en Belgique appartiennent à la branche libérale. Il existe cependant la Grande Loge régulière de Belgique, seule obédience belge ayant des liens d'amitié avec les Grandes Loges Anglo-saxonnes.
Canada
Deux des plus anciennes loges de la Nouvelle-France qui existent encore aujourd'hui, l'Antiquity Lodge no.1 et la Loge Albion no.2, furent créées respectivement à Montréal et à Québec en 1752. Au Canada, ce sont les francs-maçons traditionnels du courant régulier qui ont historiquement prédominé.
Chili
Espagne
États-Unis
La Franc-maçonnerie a pignon sur rue aux États-Unis. Les francs-maçons américains représentent environ deux tiers des francs-maçons du monde entier, soit environ quatre millions, regroupés dans 50 Grandes Loges indépendantes les unes des autres et dans 15 000 ateliers, ce chiffre ne tenant pas compte des Grandes Loges de Prince Hall spécifique aux Afro-Américains. Chaque État des États-Unis a sa propre Grande Loge.
France
La franc-maçonnerie en France daterait de la fin du XVIIe siècle avec l'arrivée des jacobites expulsés de Grande-Bretagne. Cette information a été donnée lors de l'intégration en 1777 de la loge « La Parfaite Égalité », Orient de Saint-Germain-en-Laye, au jeune Grand Orient de France sans qu'aucune vérification n'ait à l'époque été faite (Cf. Acte d'intégration).
En 2005, il y a 135 000 adhérents aux diverses obédiences maçonniques. Toutes les obédiences ne se reconnaissent pas toujours comme telles les unes les autres, en fonction de certains critères.
Grande-Bretagne
Le , à l'occasion de la Saint-Jean, quatre loges londoniennes s’associent pour créer la première obédience maçonnique de l'histoire, la « Grande Loge de Londres » dont le pasteur écossais James Anderson rédigera avec l'aide du pasteur d'origine française Jean Théophile Désaguliers les Constitutions en 1723 et qui aboutira à la franc-maçonnerie moderne. Il y est demandé en particulier que les maçons ne soient « assujettis qu'à cette religion sur lesquels tous les hommes sont d'accord, laissant à chacun ses propres opinions ».
Israël
Italie
Implantée par des marchands et des militaires de toute l'Europe dans les années 1730, la Franc-maçonnerie en Italie connaîtera une effervescence contrastée par les oppositions de l'Église catholique et du fascisme par la suite.
Maroc
La franc-maçonnerie existe depuis plus d'un siècle au Maroc, où elle s'est implantée notamment par l'intermédiaire de loges militaires étrangères.
Mexique
La première loge est créée en 1806 et depuis la franc-maçonnerie a eu une influence importante sur la vie politique du Mexique; Miguel Hidalgo, Benito Juarez, Porfirio Diaz, nombre de ses dirigeants ont fait partie de l'Ordre.
Pologne
C'est en 1742 qu'apparaît la première véritable Loge, fondée par le maréchal de Lituanie, Mniszek, dans la ville de Wisniovec. Après avoir été interdite pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, la franc-maçonnerie commence à renaître en Pologne.
Roumanie
Selon Marcel Schapira et Jacques Pierre[3], la majorité des révolutionnaires et des fondateurs de la Roumanie dont son premier souverain Alexandru Ioan Cuza, ainsi qu'un grand nombre d'universitaires, de scientifiques et d'artistes du XIXe et du début du XXe siècle, étaient francs-maçons.
Interdite et clandestine sous les dictatures qui se succédèrent de 1938 à 1944 et de 1945 à 1989, la Franc-maçonnerie roumaine perdit beaucoup de ses membres, assassinés, exilés ou emprisonnés.
Elle renaît de ses cendres depuis 1990.
Suisse
Les quelque 4 700 frères et plus de 300 sœurs suisses[4] se répartissent entre la Grande Loge Suisse Alpina (Obédience masculine régulière) et d'autres obédiences masculines Grand Orient de Suisse(GOS), féminines (GLFS), mixtes Droit Humain (DH), Grande Loge Mixte de Suisse (GLMS/GGDS), sans oublier de nombreuses Loges dites « indépendantes » et qui n'appartiennent à aucune obédience.
Les effectifs diminuent mais le nombre d'obédiences et surtout de Loges tend à augmenter. Si une Loge suisse du milieu du XXe siècle comportait facilement 50 maçons, il n'est pas rare que la moyenne des présences au « tableau » oscille entre 15 et 20 de nos jours. Des querelles entre maçons sont souvent à l'origine d'« essaimages ». Mais d'un autre côté, des ateliers aux effectifs plus réduits permettent à chaque frère ou sœur de trouver sa place dans sa Loge.
Turquie
Une franc-maçonnerie de type français s'implante en Turquie au tout début du XXe siècle. Elle s'implante tout d'abord à Salonique puis à Istanbul par les loges militaires nées de la guerre de Crimée et des loges d'intellectuels qui prennent appui sur les professeurs juifs français des écoles de l'Alliance israélite d'Adolphe Crémieux.
Uruguay
Références et notes
- ↑ 4 millions en 2007, selon le journaliste et philosophe François De Smet dans le DVD La Clef écossaise
- ↑ Source Masonic Service Association of North America (en)
- ↑ Daniel Ligou, Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, PUF, Paris 1991, article « Roumanie », et D.G.R. Şerbănescu, La Franc-Maçonnerie en Roumanie, éd. "lettres M", Paris 1950
- ↑ Source :
Voir aussi
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