Dièse

Dans le solfège, un dièse est un symbole graphique () appartenant à la famille des altérations et dont la fonction est d'indiquer, sur la partition, que la hauteur naturelle de la note associée à ce dièse doit être élevée d'un demi-ton chromatique[1].
La note affectée d'un dièse est dite « diésée ». Une note peut être diésée pour toutes sortes de raisons : modulation, transposition, ornementation, utilisation de l'échelle chromatique…
Effet du dièse
L'effet du dièse est différent suivant que celui-ci est accidentel ou constitutif — c'est-à-dire, lorsqu'il se trouve à l'armure mais il hausse de toute façon la note d'un demi-ton chromatique.
Dièse accidentel
L'effet du dièse accidentel est temporaire. Il altère toutes les notes de même nom et de même hauteur se trouvant après lui et ce, jusqu'à la prochaine barre de mesure, sauf bien sûr, si entretemps apparaît une autre altération modifiant la hauteur de cette même note.
Dièse constitutif
L'effet du dièse constitutif (ou « à la clé ») est permanent. Durant toute la portée, il altère toutes les notes de même nom, et même de hauteur différente cette fois — quelle que soit l'octave, donc —, sauf bien sûr, si entretemps intervient une autre altération modifiant la hauteur de la note en question.
Ces dièses « à la clé » sont habituellement rappelés au début de chaque ligne de portée, et à chaque changement de clé. Ils constituent l’armure de la section du morceau. On les trouve toujours rangés dans cet ordre et ce quel que soit leur nombre : fa, do, sol, ré, la, mi, si. C'est l'ordre des dièses, ou plutôt le cycle de quintes montantes en commençant par fa.
Autres dièses
Il existe aussi :
- un double-dièse, qui monte de deux demi-tons chromatiques (pour les instruments à tempérament égal cela revient à monter d'un ton), utilisé dans certains accords et certaines tonalités pour clarifier le nom des notes (les notes d'une gamme doivent s'appeler do, ré, mi, fa, sol, la si).
- un semi-dièse, qui monte d'un quart de ton. Il peut être représenté par le symbole dièse avec une seule barre verticale.
- un sesqui-dièse, qui monte de trois quarts de ton. Il peut être représenté par le symbole dièse avec trois barres verticales.
Représentation du dièse en informatique
Le dièse et Unicode
Le dièse (♯) est un caractère différent du croisillon (« # ») ; ce dernier a les deux barres transversales horizontales, alors que celles du dièse sont montantes. Unicode distingue les deux caractères : le dièse est codé à l'emplacement U+266F, tandis que le croisillon l'est à U+0023. On utilise cependant souvent le croisillon ( # ) pour représenter le dièse (♯) pour des raisons de facilité, car le croisillon est disponible sur le clavier[2].
Nom unicode | Glyphe (Œil) | Valeur |
---|---|---|
dièse (cardinalité d’un sac, taille d’un ensemble en notation z)[3] | ♯ | 9839 (décim.), U+266F (hexa.) |
croisillon (chemin de fer, dièse, carré, octothorpe, ducat)[4] | # | 35 (décim.), U+0023 (hexa.) |
Le dièse et LaTeX
LaTeX permet de tracer le symbole du dièse facilement. La syntaxe est $\sharp$
et le résultat est .
Le dièse et Linux
Linux aussi permet de taper les dièses (♯) très facilement. Si l'on a défini une touche Compose, il suffit de taper Compose # #.
Compose # b donnera un bémol () et Compose # f, un bécarre (
).
Notes et références
- ↑ On notera qu'il existe une différence d'usage avec le demi-ton diatonique suivant l'armure et l'instrument utilisé (e.g. le violon).
- ↑ voir le Guide des difficultés de rédaction en musique.
- ↑ Intervalle : 2600-26FF, Unicode].
- ↑ Intervalle : 0000-007F, Unicode.
Bibliographie
- Adolphe Danhauser, Théorie de la musique : Édition revue et corrigée par Henri Rabaud, Paris, Henry Lemoine, , 128 p. (ISBN 979-0230922265)
- Claude Abromont et Eugène de Montalembert, Guide de la théorie de la musique, Paris, Fayard, , 610 p. (ISBN 978-2-213-60977-5)
Voir aussi
Articles connexes
- Représentation des symboles musicaux en informatique
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