Démographie de l'Iran
Démographie de l'Iran | |
Pyramide des âges de l'Iran |
|
Dynamique | |
---|---|
Population | 80'012'456 hab. |
Accroissement naturel | 1,1 % |
Indice de fécondité | 1,8 enfant par ♀ |
Taux de natalité | 17 0 ‰ |
Taux de mortalité | 5 55 ‰ |
Taux de mortalité infantile | 40 30 ‰ |
Espérance de vie à la naissance | 70 26 ans |
Âge médian | |
Homme | 24,6 ans |
Femme | 25,0 ans |
Structure par âge | |
0-14 ans | 26,1 % |
15-64 ans | 69,0 % |
65 ans et plus | 4,9 % |
Rapport de masculinité | |
À la naissance | 105 ♂/100 ♀ |
Moins de 15 ans | 105 ♂/100 ♀ |
15-64 ans | 104 ♂/100 ♀ |
65 ans et plus | 96 ♂/100 ♀ |
Migration | |
Solde migratoire | -0 48 ‰ |
Composition linguistique | |
Persan et dialectes persans | 58 % |
Langues turques | 26 % |
Kurde | 9 % |
Lori (langue) | 2 % |
Baloutche | 1 % |
Arabe | 1 % |
Turc | 1 % |
Autres | 2 % |
Composition ethnique | |
Persans | 51 % |
Azéris | 24 % |
Gilakis et Mazandarani | 8 % |
Kurdes | 7 % |
Arabes | 3 % |
Lors | 2 % |
Baloutches | 2 % |
Turkmènes | 2 % |
Autres | 1 % |
Composition religieuse | |
Islam (chiisme) | 89 % |
Islam (sunnisme) | 9 % |
Zoroastrisme, Judaïsme, Christianisme et Bahaïsme |
2 % |
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La démographie de l'Iran a été complètement bouleversée au cours du XXe siècle. La population est à environ 76 923 300 en 2010, alors qu’elle était de 10 millions au début du siècle précédent. En 2011, on estime la population à 77,9 millions. Cependant, il apparaît que l’Iran a récemment maîtrisé son très fort taux de fécondité grâce à une régulation des naissances efficace, passant de cinq enfants par femme en âge de procréer à la fin des années 1970 à 1,89 aujourd’hui[1]. Toutefois, la population continue à croître à rythme élevé (1 % par an)[2],[3] : en effet, de la faible proportion de personnes âgées — 5 % de la population a 65 ans et plus — résulte un faible taux de mortalité (5,5 ‰) ; la forte proportion de personnes en âge de procréer explique le taux de natalité soutenu (17 ‰)[4]. À terme, le vieillissement de la population devrait tendre à faire baisser la natalité, de sorte que la population se stabiliserait au-dessus de 100 millions d’habitants en 2050[5]. Le solde migratoire est faible (-0,5‰)[4].
La répartition géographique de la population a aussi connu un bouleversement : les urbains formaient environ 10 % de la population iranienne au début du XXe siècle, ils sont 70 % en 2010. L’urbanisation est continue : le taux de croissance démographique des villes est de 1,8 % par an tandis que les zones rurales perdent annuellement 0,7 % de leur population[6].
Le taux d’alphabétisation est de 80 % chez les plus de 15 ans[4]. La durée moyenne de scolarisation est de 12 ans[7].
70 % des peuples d'Iran parlent des langues iraniennes[4]. Les groupes ethniques les plus importants de cette catégorie sont les Persans, les Kurdes, les Gilakis, les Mazandaranis, les Lors et les Baloutches. Le reste des peuples est principalement turcs, tels que les Azéris, les Turkmènes et les Qashqai, ainsi que des arabes du Khuzestan, des Arméniens et des Assyriens.
Évolution de la population
Structure de la population
Période | Naissances annuelles | Décès annuels | Solde naturel annuel | Taux de natalité (‰) | Taux de mortalité (‰) | Solde naturel (‰) | Indice de fécondité | Taux de mortalité infantile |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1950-1955 | 933 000 | 529 000 | 404 000 | 50,6 | 28,7 | 21,9 | 6,93 | 262,1 |
1955-1960 | 1 018 000 | 505 000 | 514 000 | 49,2 | 24,4 | 24,8 | 6,93 | 212,5 |
1960-1965 | 1 093 000 | 479 000 | 614 000 | 46,5 | 20,3 | 26,2 | 6,93 | 172,6 |
1965-1970 | 1 164 000 | 455 000 | 709 000 | 43,3 | 16,9 | 26,4 | 6,70 | 140,7 |
1970-1975 | 1 253 000 | 443 000 | 811 000 | 40,8 | 14,4 | 26,4 | 6,24 | 116,4 |
1975-1980 | 1 503 000 | 430 000 | 1 073 000 | 42,1 | 12,0 | 30,1 | 6,27 | 92,2 |
1980-1985 | 1 889 000 | 720 000 | 1 170 000 | 44,4 | 16,9 | 27,5 | 6,54 | 69,8 |
1985-1990 | 1 955 000 | 550 000 | 1 406 000 | 38,6 | 10,8 | 27,8 | 5,62 | 55,4 |
1990-1995 | 1 633 000 | 359 000 | 1 274 000 | 28,5 | 6,3 | 22,2 | 3,95 | 47,1 |
1995-2000 | 1 318 000 | 338 000 | 980 000 | 21,1 | 5,4 | 15,7 | 2,62 | 38,9 |
2000-2005 | 1 213 000 | 360 000 | 853 000 | 18,0 | 5,3 | 12,7 | 1,96 | 32,5 |
2005-2010 | 1 274 000 | 389 000 | 885 000 | 17,7 | 5,4 | 12,3 | 1,77 | 27,2 |
Distribution de la population
Villes les plus peuplées
Voici la liste des 5 villes les plus peuplées d'Iran.
Plus grandes villes | |
Téhéran (Province de Téhéran) | 8 601 473 |
Mashhad (Khorasan-e-razavi) | 2 307 177 |
Ispahan (Province d'Ispahan) | 1 547 164 |
Tabriz (Azerbaïdjan oriental) | 1 424 641 |
Chiraz (Province du Fars) | 1 279 140 |
Migration
La position géographique de l'Iran, sa démographie et sa situation économique en font à la fois un pays d'origine, de transit et de destinations pour les migrants[9]. Bien que le pays accueille une des plus grandes populations de réfugiés au monde, il est aussi un pays d'émigration.
L'Iran compte près d’un million de réfugiés, la plupart originaires d’Afghanistan et d’Irak. En 2001, le nombre de réfugiés afghans en Iran était de 3 809 600, et le nombre de réfugiés irakiens de 530 100[10]. Cet afflux de réfugiés a lieu depuis le tout début des années 1980, causé par les guerres qui ont eu lieu aux frontières de l'Iran (en Afghanistan à partir de 1980), ou par des décisions prises par les pays voisins (la décision de Saddam Hussein d'expulser des irakiens d'origine iranienne vers l'Iran entre 1980 et 1981)[11].
La politique officielle du gouvernement vise à rapatrier ces réfugiés et près de 2 millions l’ont été, pour une bonne part en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés[12],[13],[14],[15].
La diaspora iranienne est estimée à environ 2-3 millions de personnes qui ont émigré en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, en Australie, dans les pays du Golfe Persique ou en Israël[16], la plupart après la révolution de 1979. Le solde migratoire actuel est négatif, et correspond au départ d’environ 40 000 personnes par an[4]. Les facteurs des migrations au départ de l'Iran peuvent être multiples : instabilité économique de l'Iran, instabilité de son régime politique, niveau d'éducation, attentes démocratiques, présence de famille dans le pays hôte, montant du salaire et taux de chômage[17]. Cependant, il faut signaler que les données précises sur les phénomènes de migration en Iran ne sont pas toutes disponibles[17], il est donc difficile d'apprécier l'étendue du phénomène.
Groupes ethniques
L’Iran est une mosaïque de plus de 80 « ethnies » différentes. Les deux origines principales sont indo-européennes ou turques (Azéris). La majorité des Iraniens parlent une langue du groupe iranien (persan, kurde, baloutchi…) et ils comprennent le persan, la langue officielle de l’Iran. Les principaux groupes ethniques sont :
- parlant une langue iranienne : Persans (61 %), Kurdes (10 %), Baloutches (2 %), Lors (6 %), Talyshes, Gilaki, Mazandari, Pachtounes, etc.
- parlant une langue turque : Azéris (16 %), Turkmènes (2 %), Qashqais
- autres : Arabes (1 %), Arméniens, Juifs (0,014 %), Assyriens, Géorgiens, Circassiens, Tats et autres (1 %)[18].
Religions
La plupart des Iraniens sont musulmans ; 89 % sont chiites qui est la religion d'état, et 10 % appartiennent à la branche sunnite, qui est dominante dans les pays musulmans voisin. Les minorités non musulmanes incluent des zoroastriens, des juifs, des bahá'ís, des hindouistes et des chrétiens.
Les minorités non-musulmanes ont fortement réduit dans les dernières décennies. 11 000 à 40 000 juifs d'Iran restent dans le pays aujourd'hui, pour une communauté évaluée à 100 000 avant la révolution islamique. Les zoroastriens, les bahá'ís et les chrétiens ont connu la même baisse de population. Aujourd'hui, il y a environ 8000 chrétiens assyriens, qui appartiennent à l'Église catholique chaldéenne.
Iraniens à l'étranger
La communauté iranienne de Californie se concentre dans le quartier de Westwood et de Beverly Hills (8000 Irano-américains[19]). Des centaines de milliers d’Iraniens[19] sont arrivés dans cette région à partir de 1979. Aujourd’hui, le bassin de Los Angeles est surnommé « Tehrangeles ». Depuis 2007, le maire de Beverly Hills, Jimmy Delshad, est d’origine iranienne.
Il existe également une diaspora iranienne en France.
Annexes
Notes et références
- ↑ (en) « A New Direction in Population Policy and Family Planning in the Islamic Republic of Iran », Akbar Aghajanian, Asia-Pacific Population Journal, Vol. 10, No. 1 (1995), p. 3-20
- ↑ (en) Iran’s population growth rate falls to 1.5 percent: UNFP, IRNA cité par payvand.com, 02/08/2004
- ↑ (en) Population growth and distribution, ONU (2000-2005)
- 1 2 3 4 5 (en) CIA World Factbook, 2006
- ↑ (en) US Census Bureau, 2010
- ↑ (en) Indicators on human settlements, ONU (2004)
- ↑ (en) Indicators on education, ONU (2001/2002)
- ↑ World Population Prospects: The 2010 Revision
- ↑ (en) Iran - Facts & Figures, Organisation internationale pour les migrations
- ↑ (fr) David Cockroft, Asile, Immigration et travailleurs du transport (cf Tableau 1 Origine des 10 principales populations réfugiées en 2001, p. 86), Éducation ouvrière 2002/4, Numéro 129, Organisation internationale du Travail
- ↑ (en) « Refugees », Country Studies Iran, Bibliothèque du Congrès, 1987
- ↑ (en) Iran’s Afghan refugees feel pressure to leave, Frances Harrison, BBC News, 1/11/2004
- ↑ (en) IRAN: Extension of Afghan repatriation agreement under possible threat, 27/07/2005, IRIN News
- ↑ (en) Communiqué de presse, Special rapporteur on freedom of religion or belief concerned about treatment of followers of Bahá’í faith in Iran, Nations Unies, 20/03/2006
- ↑ (en) Tripartite meeting on returns to Afghanistan, UNHCR Briefing Notes, 10 octobre 2006, sur le site du HCR
- ↑ (en) The Persian Diaspora de l’Iranian Christian International recense près de 4,2 millions en 2006
- 1 2 (en) Mahdiyeh Entezarkheir, Why is Iran experiencing migration and brain drain to Canada, Thèse d'économie, University of Waterloo, 2005
- ↑ (en)
- 1 2 Emmanuelle Richard, « Beverly Hills, versant persan », dans Libération du 27/04/2007, [lire en ligne]
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Iran » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- (fr) Mehdi Amani, « La population de l'Iran au recensement de 1986 », Population, Vol. 43, no 3, 1988, p. 537-553.
- (fr) « La transition de la fécondité en Iran », Marie Lalier-Fouladi, Population, Année 1996, Volume 51, Numéro 6, p. 1101 - 1127
- (fr) Saeed Paivandi, « L'analyse démographique de l'analphabétisme en Iran », Population, Vol. 50, no 4-5, 1995, p. 1155-1210.
Liens externes
- (fr) L'Iran et ses minorités ethniques, Gilles Riaux, doctorant, pensionnaire à l’Institut Français de Recherche en Iran, 20 novembre 2006
- (fr) « La transition de la fécondité en Iran », Marie Lalier-Fouladi, Population, Année 1996, Volume 51, Numéro 6, p. 1101 - 1127
- (en) « The Isfahan Communication Project », S.S. Lieberman, Robert Gillespie, M. Loghmani, Studies in Family Planning, Vol.4, No.4. (avril 1973), p. 73-100.
- (en) Statistique de la CIA
- (fr) Statistique de l’ONU
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