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Compagnie d'ordonnance

Compagnie d'ordonnance

Les compagnies d'ordonnance sont les premières unités militaires permanentes (et donc professionnelles) à disposition du roi de France.

Création

Les compagnies d’ordonnance sont créées par le Connétable Arthur de Richemond sous le roi Charles VII par l’ordonnance (d’où leur nom) du 26 mai 1445.

Leur création se situe lors d’une accalmie dans la guerre de Cent Ans. Elle vise à la fois à une plus grande efficacité au combat de l’armée royale, et à une diminution des dégâts causés par l’armée en déplacement. L’application de l’ordonnance aboutit au licenciement de la moitié des hommes d’armes de l’armée royale[1], à la fois les moins bons combattants et les auteurs des déprédations et pillages. Ceux qui restent sont les meilleurs sur le champ de bataille, et aussi les plus fidèles au roi : le problème des capitaines alliés aux grands féodaux durant la Praguerie est ainsi résolu[2].

Organisation

L’ordonnance de 1445 qui crée les compagnies a disparu. Elles nous sont donc connues par les ordonnances des années suivantes qui visent à préciser leur fonctionnement (la première date de janvier 1446, d’autres suivent jusqu’en 1448) et par les témoignages des contemporains.

Les compagnies d’ordonnance sont créées au nombre de 15, dont la 15e était la compagnie de la Garde, composées des hommes les plus vaillants et les plus robustes. Elles sont constituées essentiellement de cavalerie, et leur unité de base est la lance.
Les compagnies d'ordonnance sont des troupes actives, des troupes régulières. Chaque compagnie compte 100 lances, et chaque lance est organisée autour d’un homme ou sergent d’armes, le lancier :

En 1445 la lance (ou lance garnie) est formée de 6 hommes 

Seuls les cinq premiers étaient des combattants.

Le roi a donc à disposition une armée de 9 000 hommes, dont 7 500 combattants, immédiatement disponible. Ces compagnies étaient formées selon les besoins du roi. Il pouvait décider d'augmenter le nombre de lances s'il projetait de faire la guerre ou bien de les réduire en période de calme. Les compagnies créées après 1448 sont toujours organisées autour de la lance, mais en comptent un nombre variable. Les effectifs varient comme suit[6] :

  • 1445-1448 : 1 500 lances ;
  • fin du règne de Charles VII : 1 700 à 1 800 lances ;
  • 1477-1483 (fin du règne de Louis XI) : 4 000 lances en 58 compagnies ;
  • 1485 : 2 500 lances ;
  • 1490 : 3 200 lances.

Cette force ne resta pas longtemps la même et l'inégalité des compagnies était telle en 1498 qu'on comptait des compagnies de cent, de soixante, de cinquante, de quarante, de trente et même de 25 lances[5]
À cette époque la lance se compose de 7 hommes :

  • 1 lancier ;
  • 4 archers ;
  • 1 coutilier ;
  • 1 page[5] ;

Seuls les six premiers étaient des combattants.

François Ier modifia la composition et en 1515 la lance fournie fut portée à huit chevaux :

  • 1 lancier ;
  • 5 archers ;
  • 1 page ;
  • 1 valet d'armes.

Seuls les six premiers étaient des combattants.

La solde de ces troupes étant devenue insuffisante, le roi réduisit, en 1530, les compagnies à 80 lances et augmenta la solde des hommes d'armes d'un cinquième, en leur répartissant la paye des lances réformées.
En 1547, Henri II supprima les écuyers et les valets, et fixa les compagnies de gendarmerie à 115 cavaliers, savoir :

  • 1 capitaine ;
  • 1 lieutenant ;
  • 1 enseigne ;
  • 1 guidon ;
  • 1 maréchal des logis ;
  • 35 maîtres ;
  • 75 archers.

Quand l’armée n’était pas en campagne, les lances d’ordonnance étaient assignées dans des villes désignées à l’avance, avec l’obligation d’être disponibles immédiatement en cas de besoin, au complet et équipées. Pour la qualité de l’équipement et les effectifs (certains hommes d’armes gardant pour eux le salaire des valets ou d’un archer qu’ils n’engageaient pas), des revues (montre) sont confiées, chaque trimestre, à un maréchal[7]. Pour la disponibilité, outre les révocations quand l’effectif n’avait jamais été engagé, les effectifs congéables (auxquels on peut accorder un congé temporaire, l’équivalent de nos permissions) sont règlementés : d’abord limité à 15 % du total d’une compagnie, ils passent progressivement à 30 %. L’ordre de prise des congés est prévu à l’avance, chacun ayant son tour, et la liste des soldats en congés est transmise à l’avance à Paris[8].

Avec la création des compagnies d'ordonnance apparurent un autre type d'unité : les mortes-payes. Les mortes payes étaient destinées à garder les places fortes et étaient constituées de quatre hommes qui touchaient une solde, une paye, même en temps de paix.

Équipement

L'homme d'armes était le commandant de la lance. Il devait être équipé d'une salade (casque à visière) d'un harnois blanc (armure de plates), d'une épée et d'une lance.

Le coutilier devait être équipé d'un casque, d’une protection de corps (brigandine, jacque…), de jambes, d'une épée, d'une dague et d'une arme d'hast.

Les archers étaient équipés de casques appelés barbute (casque sans visière), de protections de bras, d'arcs ou d'arbalètes. Ils devaient manier aussi l'arme d'hast.

Le page et le valet n'avaient pas un rôle militaire. Ils s'occupaient de l'intendance. Le valet avait aussi la garde des bagages et même s'il ne se battait pas il devait pouvoir se défendre en cas de percée adverse.

L’homme d'armes n'était pas nécessairement noble, il s'agissait d'une personne qui avait les moyens de fournir l'équipement demandé. Il n'est donc pas rare de voir dans les rangs des archers ou des coutiliers des nobles qui ne pouvaient se payer l’armure qui était extrêmement chère.

La reconnaissance des troupes françaises se faisait par le biais du hoqueton rouge à croix blanche, face à ceux des Anglais blancs à croix rouge.

Généralement, les hommes d'armes combattaient à cheval, faisant le rôle de force de frappe. Les coutiliers étaient démontés pour manier l'arme d'hast et les archers étaient montés ou démontés, selon les besoins du commandant de l'armée.

Histoire

Ces unités participèrent grandement à la victoire française lors de la guerre de Cent Ans et aux guerres de la fin du Moyen Âge, bataille de Montlhéry qui clôtura la ligue du Bien public, entre autres.

Cette organisation en lances fut reprise par les Bourguignons qui ajoutèrent un autre soldat avec une arme nouvelle : l'arquebuse. L'on trouve aussi des lances en Bretagne (le connétable de Richemond étant le frère du duc Jean V de Bretagne, et futur duc lui-même). D'autres créations suivirent en France avec la création des bandes d'artillerie, le corps des Francs archers, les bandes d'infanterie en 1480...

Le recrutement des hommes pour faire la guerre par le ban et l'arrière-ban fut toutefois conservé mais appliqué en cas d'extrême urgence.

La gendarmerie de France succéda au XVIIe siècle aux compagnies d'ordonnance.

Notes, sources et références

  1. Philippe Contamine (directeur), Des origines à 1715, Presses universitaires de France, Paris, 1992, in André Corvisier (directeur), Histoire militaire de la France, ISBN 2-13-043872-5, p 203
  2. Philippe Contamine, op. cit., p 201
  3. Nota : Lancier ou homme d'armes. Il avait une cuirasse, des cuissards, des brassards, des jambières, un casque, une épée et la lance. Il était parfois appelé maître parce qu'à l'origine c'était un cavalier entouré de ses vassaux. Machiavel écrivait : Les hommes d'armes français sont les meilleurs qui existent parce qu'ils sont tous nobles et fils de seigneurs et qu'ils aspirent à devenir possesseurs de terres seigneuriales. Dans ses Commentaires, Monluc a écrit que le maréchal de Foix lui a donné une place d'archer dans sa compagnie « ce qu'on estimait beaucoup en ce temps-là, car il se trouvait de grands seigneurs qui estaient aux compagnies et deux ou trois en place d'archers ». Les archers pouvaient devenir hommes d'armes (Revue de l'Agenais).
  4. Nota : Soldat portant un coutil ou couteau.
  5. 1 2 3 France Militaire, histoire des armées Françaises par Abel Hugo 1833
  6. Philippe Contamine, op. cit., p 220-221
  7. Philippe Contamine, op. cit., p 202
  8. Philippe Contamine, op. cit., p 222

Articles connexes

  • Mortes-payes

Bibliographie

  • Philippe Contamine (directeur), Des origines à 1715, Presses universitaires de France, Paris, 1992, in André Corvisier (directeur), Histoire militaire de la France, ISBN 2-13-043872-5


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