Colophon (livre)
Colophon désigne la note finale d'un manuscrit ou d'un incunable.
Description
Placé à la fin d'un texte sur une tablette, un rouleau, un manuscrit, le colophon peut contenir des indications sur le nom du scribe ou du copiste, ainsi que la date à laquelle la copie a été faite et autres renseignements sur le paratexte.
Dans les incunables, le colophon reprend parfois le modèle du manuscrit comme dans l'exemplaire ci-joint de la Somme théologique imprimé à Venise en 1477 :
« Explicit prima pars Summae sancti Thome de Aquino, diligentissime castigata, super emendatione magistri Francisci de Neritono per theologos viros religiosos Petrum Cantianum et Joannem Franciscus Venetos. Venetiis MCCCCLXXVII »
« Ici se termine la première partie de la Somme de Saint Thomas d'Aquin, très soigneusement éditée, selon les corrections de François de Neritono d'après les théologiens religieux Petrus Cantianus et Johannes Franciscus. À Venise 1477 »
Outre le nom de l'auteur et le titre de l'ouvrage et le lieu d'édition, la date et les noms des éditeurs, comme dans cet exemple, le colophon peut aussi contenir le nombre d'exemplaires imprimés et le temps que le copiste a passé à copier l'ouvrage. La pratique existait déjà à l'époque assyrienne, comme le montre le très long colophon apparaissant sur une tablette transcrite par le roi Assurbanipal.
Le colophon peut contenir également un dessin, un symbole ou une devise.
Il disparaît au profit de la page de titre, qui apparaît vers 1475-1480[1] et qui reprend les mêmes indications mais cette fois-ci en tête d'ouvrage. L'équivalent moderne du colophon est appelé « achevé d'imprimer ».
Étymologie
Le colophon vient du grec ancien κολοφών : « couronnement, achèvement »[2]. Ce sont les humanistes qui ont popularisé ce terme.
Notes et références
- ↑ Febvre & Martin 1958, p. 153.
- ↑ Dictionnaire historique de la langue française, dir. Alain Rey, Paris, Le Robert, 1994, vol. 1, p. 449
Bibliographie
- Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, L'Apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1958
- (la) P. Gottfried Reichhart et Henri-Jean Martin, Beiträge zur Incunabelnkunde, Leipzig, Otto HarrasBowitz, 1895 (lire en ligne)Cet ouvrage contient de très nombreux colophons d'incunables.
Voir aussi
Articles connexes
- Incunable
- Marque d'imprimeur
- Ours
- Portail de l’écriture
- Portail sciences de l’information et bibliothèques