Cécrops (autochtone)
Dans la mythologie grecque, Cécrops (en grec ancien Κέκρωψ / Kékrôps) est le fondateur mythique d'Athènes, premier roi légendaire d'Attique. La tradition est confuse à son égard, confusion accentuée par l'existence de Cécrops fils d'Érechthée, que certains auteurs semblent parfois confondre. Sous son règne eut lieu la dispute d'Arès et de Poséidon sur l'Aréopage.
Mythe
Cécrops serait le premier autochtone - mot qui signifie « enfant spontané de la terre » - et serait né avec un corps mi-homme mi-serpent, tout comme plus tardivement Érichthonios. Il est parfois décrit comme un fils de Gaïa. Premier roi d'Attique, il épouse Aglaure, fille d'Actée — certains auteurs, sachant qu'Homère utilise parfois le mot pour « attique », font de ce dernier le premier roi d'Attique plutôt que Cécrops. Il en a un fils, Érysichthon, et trois filles, Aglaure, Hersé et Pandrose.
Un point commun de toutes les légendes est qu'il apprend aux Athéniens à être civilisés. Il reconnaît Zeus comme roi des dieux, apprend aux hommes à vénérer correctement ceux-ci, et interdit les sacrifices humains, offrant à leur place des gâteaux. Il fonde Athènes, dont il appelle la citadelle Cécropia, et divise l'Attique en douze tribus ; dans la réforme de Clisthène, il est le héros éponyme de l'une des tribus athéniennes. Enfin, c'est lui qui est réputé avoir introduit l'agriculture et l'écriture.
C'est pendant son règne que Poséidon et Athéna se disputent l'Attique. Poséidon frappe la terre de son trident, et une source d'eau salée en jaillit, tandis qu'Athéna offre un olivier. Cécrops choisit alors Athéna, dont le présent est le plus utile. Selon une variante de Varron[1], Cécrops soumet le choix à une assemblée mixte. Les femmes votent en faveur d'Athéna et les hommes de Poséidon ; les femmes, plus nombreuses d'une voix, font pencher la balance en faveur d'Athéna. Furieux, Poséidon submerge l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions : les femmes n'auront plus le droit de vote ; aucun enfant ne portera le nom de sa mère ; les femmes ne seront plus appelées Athéniennes.
Une autre légende, un peu plus prosaïque, fait de Cécrops un Égyptien natif de Saïs, en Égypte, qui se serait installé en Attique avec les siens, apportant ainsi les bienfaits d'une civilisation supérieure.
Représentations picturales
Rubens représenta ses trois filles découvrant Érichthonios, dans un tableau peint autour de 1615. Jacob Jordaens donne sa propre interprétation de la scène en 1617 et en 1640.
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 14, 1-2).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (XLVIII).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] [lire en ligne] (XLI, 59).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 2, 6).
Références
- ↑ citée par saint Augustin dans La Cité de Dieu, XVIII, 9
Voir aussi
Article connexe
- Cécrops fils d'Érechthée, autre roi athénien
Bibliographie
- (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, [détail de l’édition], p. 234-239.
- Nicole Loraux, Né de la terre. Politique et autochtonie à Athènes, Paris, Éditions du Seuil, 1996.
- Laurent Gourmelen, Kékrops ou le roi-serpent, Paris, Belles-Lettres, coll. « Études anciennes », 2004.
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