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Bhikkhu

Bhikkhu

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Bhikkhus Indiens

Bhikshu, IAST Bhikṣu, mot sanskrit (pâli : bhikkhu ; chinois : 比丘, bǐqīu (比丘尼, bǐqīuní pour une femme) ; japonais : biku (比丘?) (bikuni (比丘尼?) pour une femme), signifie littéralement: mendiant[1]. Dans le bouddhisme, ce terme désigne les moines, du fait qu'ils ne peuvent, en principe, mettre de côté de la nourriture, mais doivent la quêter. Les moines et nonnes constituent le sangha.


Le terme bhikkhu (similaire de "mendiant") ne possède pas d’équivalent à connotation religieuse dans les langues occidentales (le mot « prêtre » ne doit jamais être utilisé étant donné qu'il n'y a pas de sacerdoce bouddhiste); une traduction moins erronée en serait celle de « moine », bien qu'il soit également impropre. Quant au terme « bonze », issu du japonais bozu, lui aussi inadéquat, reste largement utilisé.

Le monachisme est introduit dès les débuts de l'histoire du bouddhisme, mais ne s'applique, dans un premier temps, qu'aux hommes. Gautama Bouddha accepte cependant que les femmes puissent recevoir l'ordination et devenir bhikkhuni. L'ordination n'est pas immédiate : celui qui prend les vœux devient d'abord novice, samanera. À partir de 20 ans il est possible de prendre les vœux de bhikhu, ce qui demande de s'engager à respecter un code monastique (patimokkha) comprenant plus de deux cents règles. (voir ci-dessous : Les règles comme moyen de libération)

Le présent article traite plus particulièrement des bhikkhus dans le courant theravada.

Ordre de charité

Bonzes recevant l'offrande de nourriture, Thaïlande, 2007.

Dans la continuité de la Communauté monastique originelle, la Communauté theravâda demeure un ordre de charité. Les bhikkhus sont totalement dépendants de la générosité continue des laïcs pour leur subsistance, ces derniers offrant ce qu’on nomme les "quatre nécessités" (nissaya ou paccaya sannissita) essentielles à la vie du moine, comprenant : les vêtements monastiques (chivara ou tichivara), le bol à aumônes (patta) pour la nourriture, le logement (senasana) et les remèdes (bheshajja). Ce système, instauré par le Bouddha, permet d’entretenir le lien d’interdépendance entre les moines et la société. La Communauté bouddhiste connait rarement l’isolation que l’on peut constater dans de nombreuses traditions monastiques, en Orient comme en Occident.

Le respect mutuel entre moines et laïcs est encouragé ; ils font tous partie de la Communauté au sens élargi, qui comprend quatre catégories : moines, nonnes, laïcs et laïques. La décision de rester laïc ou de devenir moine est personnelle et dépend des circonstances dans lesquelles se trouve la personne. Le bénéfice que chaque catégorie retire de l’autre est mutuel : le laïc offre au moine les vêtements, la nourriture, le logement et les remèdes qui lui permettent de subsister. De leur côté, les moines et les nonnes donnent au laïc l’Enseignement (Dhamma) tel qu’ils l’ont étudié, pratiqué et compris. Ainsi, les laïcs peuvent-ils facilement trouver conseil et aide dans un monastère auprès d’un des maîtres présents, ou auprès d’un parent ordonné ou pratiquant temporaire. Un équilibre est maintenu, chaque groupe offrant à l’autre ce qui lui est nécessaire pour vivre.

Les moines bouddhistes ne sont pas des mendiants au sens classique du terme car un code de conduite strict régit leur tournée de recueil de nourriture (pindapata) et la façon dont ils reçoivent les dons en général. Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert ; ils ne peuvent pas faire du bruit, crier ou chanter pour attirer l’attention ; ils marchent silencieusement (dans le cas des moines méditants, ayant présent à l’esprit le sujet de méditation), et acceptent tout ce qui leur est offert comme nourriture, l’important étant l’attitude d’esprit au moment du don ; la nourriture est considérée comme un médicament permettant à la continuité esprit/corps de se maintenir.

L’entretien de la Communauté est intégré à la vie sociale et planifié selon le rythme de la vie quotidienne ou des festivités annuelles. Ainsi, en Thaïlande, on peut assister à l’offrande de la nourriture vers six ou sept heures tous les matins. Les vêtements, le logement et les remèdes sont principalement offerts à d’autres occasions. Durant la retraite de la saison des pluies (vassa), par exemple, un riche laïc peut loger et entretenir des moines, et des habits sont offerts durant le mois dit de kathina.

Possessions du moine

Les véritables possessions du moine sont très réduites, et il doit considérer tout autre objet comme un prêt que lui fait l’Ordre. Il n’a que huit biens indispensables :

Bonzes birmans avec leurs bols à offrande à Amarapura (2001)
  1. vêtement (une sorte de toge) du dessus à double épaisseur, pour la saison froide ou porté lors d’occasions formelles (sanghati)
  2. vêtement du dessus à simple épaisseur (uttarasanga)
  3. vêtement monastique utilisé comme sous-vêtement, enroulé autour de la taille (antaravasaka)
  4. vêtement type sweat shirt rouge (uppraspivhina)
  5. ceinture pour le vêtement de dessous (kayabandhana)
  6. bol pour recueillir la nourriture (patta)
  7. rasoir (vasi)
  8. aiguille (nécessaire à couture) pour réparer ses vêtements (suchi)
  9. filtre à eau pour ôter les êtres vivants de son eau afin que ni lui ni eux ne soient blessés (parissavana)

Le moine peut également utiliser une étoffe couvrant le thorax et découvrant l’épaule gauche (añsa), une pièce de tissu rectangulaire pour s’asseoir (nisidana), et quelques autres pièces de tissu à usage divers.

Les règles comme moyen de libération

Bhikkhus pratiquant le kung-fu Shaolin, en Chine.

Les vinayas contenant les règles monastiques furent très nombreux, chaque école ayant le sien, mais ne semblent pas avoir fondamentalement différé l’un de l’autre. Trois sont encore en usage de nos jours :

  • Vinaya Pitaka des theravadin (Myanmar, Cambodge, Laos, Sri Lanka, Thaïlande) ; le patimokkha comprend 227 règles pour les moines et 311 pour les rares moniales (moins de 300 tous pays confondus).
  • Dharmaguptaka Vinaya ou Dharmagupta Vinaya, en chinois sìfēnlǜ 四分律 (Chine, Japon, Corée, Vietnam) ; le patimokkha prévoit 250 règles pour les moines et 348 pour les moniales.
  • Mūlasarvāstivāda Vinaya, (région himalayenne et Mongolie) ; le patimokkha impose 253 règles aux moines et 364 aux moniales.

L’ensemble des règles constitue le patimokkha (pali) ou pratimoksha (sanscrit). Pour garantir la bonne tenue de la Communauté, il est récité régulièrement lors des jours d’uposatha de pleine et de nouvelle lune, en présence de tous les moines résidant à ce moment au monastère.

Ces règles, observées volontairement comme méthode de discipline personnelle, peuvent être tout aussi volontairement abandonnées ; les vœux perpétuels n’existent pas, en respect du principe de non-permanence et de liberté individuelle de choix. Si le processus d’ordination est complexe, dans ses conditions et son déroulement, le retour à l’état laïc est une formalité relativement simple. Il est possible de quitter la Communauté et d’y revenir à tout moment, certains effectuant cet aller-retour plusieurs fois. Dans les pays d’obédience theravada, la population monastique est très élevée en raison des nombreuses ordinations temporaires ou "de circonstance" ; c’est une pratique courante pour les hommes que de passer un certain temps comme novice ou moine, le plus souvent entre la fin des études et l’entrée dans la vie professionnelle. Ils choisissent en général la période de la retraite de la saison des pluies, approximativement de juillet à octobre ou novembre.

Les moines ne doivent ni posséder ni transférer ni gérer d’argent, ainsi observent-ils la "pauvreté" dans le sens du monachisme chrétien. Ils doivent s’abstenir de toute sorte de rapport sexuel, ainsi observent-ils la "chasteté". Mais ils ne sont pas soumis à la règle de l’"obéissance" aveugle, bien qu’ils aient des obligations de disciples envers leur Maître, que tout bon moine suit strictement. Lorsque, après au moins cinq ans, ils possèdent savoir et expérience et une connaissance solide de leurs règles, ils sont libres de voyager où bon leur semble, à la recherche d'autres Maîtres de valeur ou pour pratiquer dans la solitude.

Les devoirs du bhikkhu sont simples mais difficiles à remplir. Il doit s’efforcer d’acquérir un vaste savoir et une profonde compréhension de tout ce que le Bouddha a enseigné. Il doit pratiquer l’Enseignement, observer la Vertu, renforcer la Vigilance, et développer la Sagesse. Il comprendra alors les Enseignements du Bouddha selon ce qu’il en aura pratiqué. Et enfin, en fonction de ses capacités et ses inclinations, il pourra enseigner, soit par son propre exemple, soit en prêchant ou encore en écrivant des livres.

Cinq préceptes

Il existe cinq règles ou préceptes dont l’infraction entraîne une forme de déclassement du statut de moine :

  1. ne pas tuer (ni délibérément, ni en ordonnant à d’autres de tuer)
  2. ne pas voler (ni prendre ce qui ne lui appartient pas avec l’intention de le posséder)
  3. ne pas mentir (ni se prévaloir indûment de tout accomplissement spirituel)
  4. ne pas avoir de relation sexuelle (éjaculation volontaire non autorisée)
  5. ne pas faire usage d'intoxicants (alcool ou drogue)

Voir aussi

  • Bhikkhuni | Shramana | Sangha
  • Vinaya | Uposatha | Kesa
  • Vihara, Wat et Pagode (temples ou monastères bouddhiques)
  • Kathina | Vassa
Les Bhikkhu sur Commons


Références

  1. The Princeton dictionary of buddhism par Robart E. Buswell Jr et Donald S; Lopez Jr aux éditions Princeton University Press, ISBN 0691157863, page 115.

Bibliographie

  • Portail du bouddhisme
  • Portail du monachisme
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