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Apologie de Socrate

Apologie de Socrate

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L’Apologie de Socrate (en grec ancien Πλάτωνος Ἀπολογία Σωκράτους / Plátônos Apología Sôkrátous, du Genre éthique) est un dialogue socratique de Platon.

Contenu

Dans l’Apologie de Socrate, Platon rapporte les plaidoyers de Socrate lors de son procès en -399 à Athènes qui déboucha sur sa condamnation à mort. La défense se déroule en trois parties, toutes en lien direct avec la mort. Socrate se défend devant les juges, mais aussi devant toute la cité d’Athènes (composant le Tribunal de la Cité). Il répond aux trois chefs d’accusation déposés contre lui : corruption de la jeunesse, non-reconnaissance de l’existence des dieux traditionnels athéniens, et introduction de nouvelles divinités dans la cité. Il y eut trente jours d’intervalle entre la condamnation de Socrate et sa mort, pendant lesquels il resta enchaîné dans sa prison. Ses amis lui rendaient visite et s’entretenaient avec lui quotidiennement.

Personnages

  • Socrate
  • Mélétos, un poète athénien

D’autres personnes assistent encore aux plaidoyers : Platon, Apollodore de Phalère, Criton d'Athènes et quelques autres auditeurs de Socrate, cités mais muets, pour certains présents dans le Phédon.

Première lecture cursive

À l’exception de quelques mots énoncés par Mélétos lors du contre-interrogatoire[1] et du brouhaha dans le prétoire mentionné épisodiquement[2], Socrate parle seul. Ce très long monologue constitue, le lecteur en est averti dès la première phrase, une défense judiciaire dans un procès.

Divisions du texte

Deux phrases permettent de découper le texte en trois parties d’inégales longueurs. Pendant tout le début du texte, Socrate nie être coupable des accusations portées contre lui. Cependant, il fait tout à coup mention d’un « jugement » que les Athéniens viennent de rendre[3] ; à partir de ce moment, il tient sa condamnation pour acquise, et plaide non plus pour prouver son innocence, mais pour une peine autre que la sentence de mort réclamée par ses accusateurs. Il change de thème[4] , et porte un ultime regard sur le procès qui vient de s’achever et en tire les leçons. Dans un premier affrontement, l’accusation et la défense visent à déterminer la culpabilité ou l’innocence du prévenu ; les juges se prononcent une première fois à ce stade ; l’accusé reconnu coupable, un second affrontement cherche à déterminer la peine applicable : à la sentence réclamée par l'accusation, le prévenu répond par une sentence alternative. Une nouvelle fois, les juges se prononcent. À tous points de vue juridiques, la procédure pénale proprement dite s’interrompt en 38b, après ce second vote des juges : les derniers mots de Socrate se présentent comme une péroraison extrajudiciaire.

Les acteurs du procès

L’acte d’accusation est soutenu conjointement par Lycon, orateur[5] ; Mélétos, poète, son opinion sera aléatoire[6] ; et le politicien Anytos, trois citoyens d’Athènes. . La majorité des commentateurs désignent Anytos comme l'instigateur du procès. Démocrate notoire, il avait apporté son soutien à Thrasybule lors de la révolte contre la Tyrannie des Trente en -403 . En -399, Anytos était probablement considéré comme un héros national ; en tous cas, il devait s'agir d'un personnage influent.

Quant à Socrate, il n’a jamais comparu devant un tribunal[7], on se trouve dans une époque où les procès ne sont pas rares à Athènes. Il s’agit donc d’un citoyen discret, d’un ancien combattant[8] qui ne se mêle pas des affaires publiques[9]. Il est sans métier et passe, consacre ses journées à « persuader qu'avant le soin du corps et des richesses, avant tout autre soin, est celui de l’âme et de son perfectionnement. »[10].

Joute oratoire[11]

Accusé par trente voix

Socrate parle de « faible majorité » : on ne trouve nulle part le nombre de juges dans cette affaire. Les recherches historiques permettent de retenir le nombre de cinq cents (Socrate aurait donc été condamné par deux cent quatre-vingt voix contre deux cent vingt). Aucune source ne dit qui sont ces juges, s’ils sont de simples citoyens volontaires. Le coût pour l’administration athénienne n’en est pas moins considérable : ce procès revient à payer une journée de travail à deux cents cinquante ouvriers. Athènes n’aurait pas déployé un tel appareil, ni engagé de telles dépenses pour une affaire secondaire. Très grave, le procès de Socrate intéresse toute la Cité : c'est une affaire d'État. Les juges s’engagent sous serment formel à « voter conformément aux lois et aux décrets du peuple athénien » [12] ; Socrate fait allusion à ce serment[13]. Cette gravité manifeste n’empêche pas une procédure menée avec intensité : l’ensemble des débats devait avoir lieu et se terminer dans la journée[14]. Chaque parti doit, du fait de cette brièveté et cet empressement, réfuter les allégations de l’adversaire. Le litige ne peut se résoudre qu’à l’avantage du plaideur capable de produire des preuves rapidement convaincantes - surtout des vraisemblances et des témoins. Il convient pourtant de remarquer que Socrate recourt bien plus au raisonnement qu’aux simples vraisemblances et qu’il n’appelle aucun témoin à la comparaitre : il se contente de mentionner des gens qui pourraient déposer en sa faveur[15]. Dans une affaire d’État, une telle légèreté scandalise.

La mort dans l’Apologie de Socrate[16]

Il vaut mieux subir une injustice que la pratiquer ; l’injustice dans ce dialogue est la condamnation, mais Socrate considère comme dans le Phédon que ses accusateurs ont le pouvoir de le tuer, mais pas de lui causer du tort. Celui qui commet l’injustice souille son âme, et celui qui a subi l’injustice ne subit pas de tort à l’âme. Lorsque Socrate parle de mort, il s’agit de mort non pas physique, mais moralement consentie ; Platon n’incite pas à la mort physique[17].

Structure et enjeux du texte

Le compte-rendu d’un tel admirateur peut ne pas être considéré comme fidèle. Platon se mentionne lui-même seulement trois fois dans l’ensemble des dialogues socratiques[18],[19] Par ailleurs, la composition de l’Apologie (probablement entre -390 et -385) semble avoir eu lieu entre dix et quinze ans après le procès, à une époque où plusieurs citoyens athéniens ayant eux-mêmes assisté au procès vivaient encore. On peut donc considérer le texte de Platon comme relativement fiable - même si certaines questions sont controversées : l’enseignement sur la mort qui clôt le dialogue doit peut-être plus à la plume de Platon qu’aux paroles de Socrate. Le propos de Socrate se scinde en trois parties séparées : d'abord, il plaide non-coupable[20] ; ensuite, reconnu coupable, il propose une sentence alternative à la peine capitale (35e-38b) ; enfin, il clôt le procès par une adresse informelle, ou péroraison[21]

Toute la première partie s’occupe de convaincre les juges athéniens de l’innocence de Socrate. Cette défense semble s’ordonner de manière cohérente : Socrate examine les reproches qu’on lui adresse, l’un après l’autre, y répond point par point, montrant leur invraisemblance, pour finir par mettre Mélétos devant ses propres contradictions à l’issue d’un contre-interrogatoire assez cruel. Cependant, cette défense présente plusieurs aspects atypiques : son caractère improvisé induit une structure d’apparence décousue, pendant que le refus systématique de recourir à des témoignages décrédibilise le propos. Peu convaincus, les juges rendent une sentence mitigée où la condamnation l’emporte. Une fois condamné, Socrate change nettement de ton. Mélétos, Anytos et Lycon réclamaient la mort - peut-être dans l’idée que Socrate proposerait de s’exiler. En tout état de cause, Socrate prend ses interlocuteurs à contre-pied. Dans une plaidoirie particulièrement moqueuse et acerbe, il prétend devoir être nourri dans le prytanée jusqu’à la fin de ses jours : la retraite dans le prytanée constituait la plus haute récompense qu’Athènes pouvait décerner à l’un de ses citoyens et il est évidemment hors de question qu’on l’accorde à un individu condamné par la justice. Mais Socrate prétend mériter ce traitement parce qu’il est le plus grand bienfaiteur de la Cité[22]. Les enjeux du procès de Socrate dépassent le sort d’un excentrique : à la fin de l’Apologie, on a l’impression que la Cité se rend coupable d’une bêtise vraiment grave, dont elle pâtira beaucoup plus que Socrate ne pâtira de la mort. Que ce soit par provocation ou mépris des juges, le second discours ne ressemble pas à celui d’une personne déjà condamnée qui joue sa vie. Certes, Socrate affirme à plusieurs reprises qu’il ne serait pas digne d’un homme - et parmi tous les hommes, particulièrement de lui - de supplier les juges[23] ; mais du moins attendrait-on des marques d'humilité, des signes d’inquiétude. Au contraire, Socrate fait preuve de hauteur et de dédain, refusant de proposer une peine alternative, dont il sait qu’elle est un mal (la prison, par exemple) en lieu et place d'un sort (la mort) dont il ne sait si elle est un mal ou un bien. Quant à l’hypothèse de l’exil, il la rejette catégoriquement : si les Athéniens, ses concitoyens, n’acceptent pas Socrate, les autres Cités le rejetteront à leur tour[24].

Une telle attitude braque les juges : ils condamnent Socrate à mort, et commettent l’irréparable, même si le second discours s’ouvrait sur l’aveu que Socrate s’attendait à ce qui est arrivé[11]. À de nombreux égards, le sentiment qui domine est que Socrate se savait condamné : dès le début[25], il signale qu’il n’a que très peu de temps pour se disculper des accusations les plus anciennes portées contre lui. Dans sa péroraison finale[26], non seulement Socrate explique que cette sentence ne résoudra pas les problèmes d’Athènes, et encore prédit-il un sort terrible à ceux qui l’ont condamné puisque, par leur faute, ils ont privé Athènes de celui qui pouvait rendre la Cité heureuse. Aux juges qui l’ont acquitté, il annonce : « ce qui m'arrive est, selon toute vraisemblance, un bien ; et nous nous trompons sans aucun doute, si nous pensons que la mort soit un mal »[27]. Si Socrate savait d’avance l’issue du procès, la question se pose de savoir pourquoi il n’a rien fait pour empêcher cette fin malheureuse. Pour Nietzsche, Socrate désirait mourir. Manifestement, quelque chose a échappé aux accusateurs, aux juges et, avouons-le, à nous aussi à l'issue de cette première lecture. Le texte mérite qu'on s'y intéresse de beaucoup plus près et surtout qu'on examine avec attention la manière dont Socrate se défend des accusations portées contre lui dans son premier discours.

Traductions

  • Platon, Apologie de Socrate. Criton. Phédon, traduit du grec par Léon Robin et Joseph Moreau, Folio essais
  • Platon, Apologie de Socrate, édition bilingue, traduit par Maurice Croiset, introduction de François L'Yvonnet, coll. "Classiques en poche", Les Belles-Lettres, 2003.
  • Platon, Apologie de Socrate, Luc Brisson (GF-Flammarion, 2008)

Livres-audio

  • Apologie de Socrate, lu par Denis Podalydès, éditions Thélème, Paris, 2002.

Bibliographie

  • Myles F. Burnyeat (en), « L’impiété de Socrate », trad. de Michel Crubellier, Methodos, no  1, 2001 [lire en ligne]

Références

  1. 24d-27d
  2. 30c
  3. 35e
  4. 38c
  5. 24a
  6. 22b-c
  7. 17d
  8. 28d-e
  9. 31c
  10. 30a-b
  11. 1 2 36a
  12. Démosthène, Contre Timocrate[Où ?]
  13. 35c
  14. Socrate regrette à plusieurs reprises les pertes et les manques de temps (19a, 24a et 37b)
  15. (32e et 34a
  16. 30
  17. d’après l’épigramme 471 de Callimaque de Cyrène, in Suidas
  18. Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne] 34a, 38b
  19. Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne] 59b
  20. 17a-35d
  21. 38c-42a
  22. 36d
  23. 34e
  24. 37b-e
  25. 19a
  26. 38c-39d
  27. 40b-c

Liens externes

  • Apologie de Socrate (fr), LibriVox recording.
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