Tartaro
Tartaro (en basque unifié, Tartalo) est un personnage de la mythologie basque qui est un cyclope. C'est le nom qui est le plus connu actuellement, mais il s'est appelé, selon les époques et les lieux, Torto, ou Tartalo. On trouve aussi la forme Tartare (Cerquand). On lui a aussi donné les noms de Anxo ou Alarabi.
Origines
L'origine du nom de Tartaro et de ses variantes est inconnue. S'il est resté spécifique à la tradition basque, il n'est pas certain qu'il soit d'origine basque, et il a probablement dépassé les limites géographiques actuelles de cette zone. Un personnage appelé Tartari était attesté au-delà de la Gascogne, rive droite de la Garonne, dans l'Agenais : il s'agit toujours d'un ogre ou d'un personnage maléfique. Un dicton disait « méchant comme Tartari ». Dans certains contes, l'ogre s'appelle Tartari, et sa femme Tartarino. Enfin, ajoute Bladé[1], certains paysans appelaient Tartari le diable noir qui emporte Polichinelle dans les théâtres de marionnettes.
Caractéristiques
Les caractéristiques et les aventures qu'on lui prête correspondent d'assez près à celles du cyclope Polyphème. Comme lui il vit dans une caverne, il élève des moutons, et il dévore les hommes qu'il peut attraper, jusqu'au jour où un de des prisonniers, plus malin que lui, lui échappe en crevant son œil et en se cachant parmi ses moutons. Ses autres aventures sont essentiellement du type de l'ogre dupé. La tradition basque lui oppose souvent un jeune garçon déluré appelé Mattin Ttipi (le Petit Martin), ou Mattin Txirula (Martin le joueur de flûte), souvent considéré comme « fou » ou « imbécile », mais dont les actes démentent le sens habituel de ces termes, et marquent plus sûrement sa « différence » avec le commun de ses contemporains. Wentworth Webster voit dans certains détails comme la bague parlante qu'il offre à ses victimes, des thématiques celtiques.
Tartaro fait partie du grand nombre de cyclopes que l'on retrouve tout au long de la chaîne pyrénéenne et dans les Alpes (Bécut, Ulhart...).
De nombreux lieux de la montagne basque attestent l'habitation de Tartaro (Tartaloetxeta).
Des versions de contes probablement plus récentes tendent à confondre Tartaro avec d'autres figures mythologiques basques, tels le Basajaun ou seigneur sauvage, ou bien un lamina (les laminak sont des nains aux caractéristiques variées).
Note
- ↑ Jean-François Bladé, Contes de Gascogne, Paris, Maisonneuve, 1886, Tome II, « La Belle Jeanneton », note finale
Bibliographie
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
- Jean Barbier (ill. Pablo Tillac), Légendes basques [« Légendes basques: d'après la tradition »], Donostia; Baiona, Elkar argitaletxea, (1re éd. 1931; Delgrave), 147 p. (ISBN 8475299598 et 9788475299594, OCLC 25047824)
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