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Scandale en patinage artistique aux Jeux olympiques d'hiver de 2002

Scandale en patinage artistique aux Jeux olympiques d'hiver de 2002

Lors de la tenue des Jeux olympiques d'hiver de 2002 à Salt Lake City, la compétition de patinage artistique a été la source de beaucoup de controverses dans la catégorie des couples, qui est une des causes immédiates de la refonte du système de notation en patinage artistique.

La compétition

Les compétitions de patinage artistique commencent le dimanche 10 février 2002 avec le programme court de la catégorie des couples. Ce sont les Russes Elena Berezhnaya et Anton Sikharulidze qui remportent ce programme court devant les Canadiens Jamie Salé et David Pelletier. En effet les Canadiens ont trébuché, et même si cette chute n'est pas sur un élément technique et donc ne reçoit pas de déduction, le programme court est entaché de cette erreur qui les met à la seconde place provisoire. Le lendemain, lundi 11 février 2002, les couples doivent patiner leur programme libre. Les Russes vont commettre une seule erreur technique sur la suite de sauts double axel-double boucle piqué. En effet, Anton Sikharulidze se retourne légèrement sur le double Axel. Ensuite c'est au tour des Canadiens de patiner leur programme qu'ils réalisent sans faute technique, même si certains experts ont considéré que leur programme contenait moins de difficultés que celui des Russes qui était plus complexe.

Les Canadiens sont bien sûr les favoris du public nord-américain de Salt Lake City et ils quittent la glace sous une salve d'applaudissements. L'ancien champion olympique américain Scott Hamilton, l'ancienne championne du Canada Sandra Bezic et le journaliste sportif Tom Hammond commentaient la compétition sur NBC. Ils étaient certains que les Canadiens allaient remporter l'or après que Jamie Salé a exécuté parfaitement la triple boucle lancée à la fin du programme long : « The gold is theirs » (« L'or est à eux ») dit Scott Hamilton, « Simply perfect! » (« Simplement parfait ! ») dit Sandra Bezic, tandis que Tom Hammond ajoute : « And the Russian domination, nearly four decades, perhaps ended again by Canadians » (« Et la domination russe, de presque quatre décennies, a peut-être pris fin, de nouveau du fait de Canadiens »). Le présentateur de la chaîne anglophone canadienne CBC Television, Paul Martini, lui-même ancien patineur de couple, était lui aussi presque certain de la victoire de ses compatriotes canadiens. Il dit à la fin de leur programme : « Gold dust all over it—one of the great skates in Olympic history! » (« Poussières d'or sur eux - une des grandes performances de l'histoire olympique ! »). Au même instant, en France, sur France Télévisions, Nelson Monfort est également persuadé qu'ils vont gagner, alors que Annick Dumont est plus réservée concernant la valeur artistique du programme canadien, insistant sur la pureté de la glisse des Russes.

Arrivés dans le kiss and cry, les Canadiens reçoivent trois 5.9 pour la note technique, tandis que les Russes n'avaient reçu principalement que des 5.8 et des 5.7. Pour les juges, les Canadiens ont été meilleurs sur le plan technique que les Russes. Toutefois, pour la note artistique ou de présentation, les Canadiens ont reçu quatre 5.9 contre sept pour les Russes. La note artistique ayant plus de poids que la note technique en cas d'égalité, ce sont les Russes qui sont déclarés champions olympiques. Les Canadiens avaient besoin d'au moins cinq 5.9 en note de présentation pour prendre la première place. Le public nord-américain, qui criait « Six ! Six ! Six ! » en attendant les notes, a tout de suite désapprouvé le jugement en huant pour les notes de présentation. Ils se sont ensuite rapidement calmés pour laisser patiner le dernier couple, les Chinois Shen Xue et Zhao Hongbo. Ces derniers tentent le quadruple salchow lancé pour essayer de mettre d'accord les deux couples précédents, mais Xue Shen chute à la réception du saut. Ils prennent tout de même la médaille de bronze. La compétition terminée, les Canadiens ont du mal à accepter leur médaille d'argent, mais se présentent tout de même lors du podium quelques minutes plus tard. Ainsi, c'est la onzième fois consécutive (depuis 1960) que l'or olympique de la catégorie des couples est gagné par des représentants de l'Union soviétique puis de la Russie.

Notes des deux couples[1]

Elena Berezhnaya / Anton Sikharulidze  Russie  Chine  États-Unis  France  Pologne  Canada  Ukraine  Allemagne  Japon
Note technique 5.8 5.8 5.7 5.8 5.7 5.7 5.8 5.8 5.7
Note de présentation 5.9 5.9 5.9 5.9 5.9 5.8 5.9 5.8 5.9
Classement
Jamie Salé / David Pelletier  Russie  Chine  États-Unis  France  Pologne  Canada  Ukraine  Allemagne  Japon
Note technique 5.8 5.9 5.8 5.8 5.8 5.9 5.8 5.9 5.8
Note de présentation 5.8 5.8 5.9 5.8 5.8 5.9 5.8 5.9 5.9
Classement

Juges et arbitres de la compétition

Juges et arbitres pour la compétition des couples aux Jeux olympiques d'hiver de 2002
Fonction Nom Nation
Arbitre Ronald Pfenning ISU
Arbitre assistant Alexander Lakernik ISU
Juge no 1 Marina Sanaia  Russie
Juge no 2 Jiasheng Yang  Chine
Juge no 3 Lucy Brennan  États-Unis
Juge no 4 Marie-Reine Le Gougne  France
Juge no 5 Anna Sierocka  Pologne
Juge no 6 Benoit Lavoie  Canada
Juge no 7 Vladislav Petukhov  Ukraine
Juge no 8 Sissy Krick  Allemagne
Juge no 9 Hideo Sugita  Japon

Le scandale (11 février 2002)

Avant le programme long, NBC a largement encouragé les chances du couple canadien pour briser enfin la domination soviétique puis russe de la compétition des couples. Les commentateurs de NBC ont été stupéfaits de l'annonce des notes des Canadiens. Scott Hamilton a alors dit : « How did that happen? » (« Comment est-ce arrivé ? ») avant d'ajouter que seul « a few judges » (« quelques juges ») pensaient que les Russes avaient gagné. Sandra Bzic a crié : « No! » (« Non ! ») à plusieurs reprises, avant d'exprimer sa déception lors de la remise de la médaille d'argent à ses compatriotes sur le podium. Elle dit alors : « My heart breaks, and I'm embarrassed for our sport right now. » (« Mon cœur se brise, et je suis gênée pour notre sport en ce moment. »)[2] Sur la chaîne canadienne anglophone CBC, Paul Martini et son ancienne partenaire de couple, Barbara Underhill, s'exclamèrent : « Unbelievable! » (« Incroyable ! ») en voyant les notes avant d'ajouter « This is wrong! » (« Ce n'est pas normal ! »). Sur France télévisions, Nelson Monfort est consterné par le classement des Canadiens pendant qu'Annick Dumont essaie de justifier la note artistique des juges. Nelson Monfort remarque aussi que la juge française a mis les Russes en première position.

Il y a eu tout de suite suspicion de tricherie. Les juges de la Russie, de la République populaire de Chine, de la Pologne, de l'Ukraine et de la France ont placé les Russes à la première place alors que les juges des États-Unis, du Canada, de l'Allemagne et du Japon ont mis les Canadiens à cette même première place. Ainsi la victoire des Russes ne tenait-elle qu'à un seul juge. Les soupçons se sont presque immédiatement portés sur le juge français, Marie-Reine Le Gougne. Quand celle-ci est rentrée à l'hôtel des officiels, elle s'est retrouvée immédiatement confrontée à Sally-Anne Stapleford, présidente du Comité technique de l'International Skating Union. Bouleversée, elle lui aurait dit qu'elle avait subi des pressions de la part de son président de fédération, Didier Gailhaguet, pour qu'elle vote en faveur du couple russe. Elle aurait répété ceci à la réunion des juges le lendemain. Il a été affirmé que cela faisait partie d'un accord pour obtenir une contrepartie pour le couple français Marina Anissina et Gwendal Peizerat, dans la compétition de danse sur glace qui allait se dérouler quelques jours plus tard. Néanmoins, dans une déclaration signée, Marie-Reine Le Gougne a ensuite nié avoir participé à un tel accord et a également indiqué qu'elle pensait vraiment que le couple russe méritait de gagner.

Enquêtes et décisions pendant les Jeux olympiques (12-17 février 2002)

La réaction au Canada a été extrêmement hostile. Parmi les gros titres dans les journaux canadiens, on pouvait lire « Skategate » (Toronto Sun), « Outrage! » (Edmonton Sun), « Scandale sur la glace » (Winnipeg Free Press), « Au vol ! » (Journal de Montréal) et « Tempête sur la glace » (Calgary Sun)[3]. La presse américaine et le public ont été prompts à prendre en main la cause du couple canadien. Dans USA Today, Christine Brennan a fait valoir que la décision ruinait « l'une des grandes performances de l'histoire olympique »[4]. Dans un éditorial, le New York Times a qualifié la décision d'« un retour à l'époque de la Guerre froide »[5]. En opposition, certains aux États-Unis et de nombreux en Russie ont estimé qu'Elena Berezhnaya et Anton Sikharulidze avaient bien mérité leur victoire, et que celle-ci ne devait pas être gâchée par la mauvaise foi alléguée d'un unique juge[6],[7].

Le mardi 12 février 2002, en réponse à ce qui était devenu un tollé international, l'ISU a annoncé lors d'une conférence de presse qu'elle allait procéder à une évaluation « interne » de la décision du jury lors de sa prochaine réunion du conseil de la fédération. Après de nombreuses questions hostiles de la presse, le président de l'ISU Ottavio Cinquanta a également admis que l'arbitre de la compétition, Ronald Pfenning, avait déposé une plainte officielle concernant le jugement.

Le mercredi 13 février 2002, le Comité international olympique (CIO) a tenu à son tour une conférence de presse dans laquelle le directeur général François Carrard a publiquement exhorté l'ISU à résoudre le problème le plus rapidement possible.

Le vendredi 15 février 2002, le président de l'ISU Ottavio Cinquanta et le président du CIO Jacques Rogge, lors d'une conférence de presse conjointe, ont annoncé que Jamie Salé et David Pelletier qui avaient obtenu la médaille d'argent obtiendraient une médaille d'or. Les Russes Elena Berezhnaya et Anton Sikharulidze, quant à eux, étaient autorisés à conserver leur médaille d'or, puisqu'il n'y a aucune preuve de l'irrégularité de leur part et que beaucoup pensaient qu'ils méritaient leur titre. La juge française Marie-Reine Le Gougne, quant à elle, a été immédiatement suspendue pour « faute ».

Le dimanche 17 février 2002, une seconde cérémonie protocolaire est organisée pour la catégorie des couples artistiques, pour remettre deux médailles d'or aux deux couples concernés.

La suite post-olympique

Le 30 avril 2002, Marie-Reine Le Gougne et Didier Gailhaguet ont été suspendus par l'ISU pour trois ans et bannis des Jeux olympiques d'hiver en 2006 à Turin pour leur rôle dans le scandale[8]. Bien qu'au moins un témoin ait rapporté que Marie-Reine Le Gougne avait expressément avoué, dans le hall de l'hôtel des officiels, un accord de la fédération française avec la fédération russe, Ottavio Cinquanta a prétendu qu'il n'y avait aucune preuve que les Russes étaient impliqués dans l'incident.

L'ISU a également adopté une politique de « secret des juges » en 2002, dans laquelle les juges sont affichés de façon anonyme, sans mentionner leur pays d'origine lors des compétitions internationales. Alors que l'ISU a revendiqué ce secret pour libérer les juges de la pression de leurs fédérations, les critiques ont fait remarquer qu'au lieu d'empêcher les juges de tricher, le secret empêche seulement que le public et les médias soient en mesure d'identifier la tricherie. Un nouveau système de notation sera mis en place deux ans plus tard à partir de la saison 2004/2005, supprimant l'ancien système des notes (jusqu'à six).

En mars 2003, un groupe d'officiels du patinage, qui étaient mécontents de la direction de l'ISU, a annoncé la création de la Fédération mondiale de patinage (World Skating Federation). Cette tentative de créer une nouvelle fédération internationale a échoué, et plusieurs des personnes ayant contribué à sa formation ont ensuite été bannis de l'ISU[9] lors d'une réunion du conseil de l'ISU le 1er février 2005, et bannis également de leurs fédérations nationales. Parmi ces officiels, il y avait Ronald Pfenning, arbitre de la compétition des couples lors des Jeux olympiques de Salt Lake City, Sally-Anne Stapleford, Jon Jackson, et d'autres témoins de l'affaire Marie-Reine Le Gougne.

Dans le journal régional français L'Union du 26 juin 2010, huit ans après les faits, peu avant les élections pour la présidence à la tête de la FFSG, Marie-Reine Le Gougne revient sur le scandale de Salt Lake City. Elle y confirme qu'elle a bien reçu des pressions de la part de Didier Gailhaguet pour faire gagner les Russes aux dépens des Canadiens, pour favoriser le couple français de danse sur glace. Mais elle indique également qu'elle n'a pas tenu compte de cette pression et qu'elle a jugé les Russes meilleurs que les Canadiens[10].

Bibliographie

  • Marie-Reine Le Gougne, Glissades à Salt Lake City, éd. Ramsay, Paris, 2003.

Notes et références

  1. Notes des couples en patinage artistique et noms des juges lors des JO de 2002
  2. « NBC commentators surprised, shocked by judges », sports.espn.go.com, 11 février 2002.
  3. « The Triple Axels of Evil », slate.com, 14 février 2002.
  4. « No defense for bad judgment », usatoday.com, 12 février 2002.
  5. « A Duo Deprived », The New York Times, 13 février 2002.
  6. « It's an Outrage to Russians », The Los Angeles Times, 16 février 2002.
  7. « Fury Aside, Russian Skaters See Upside », The New York Times, 17 février 2002.
  8. Décision du Conseil de l'ISU en matière disciplinaire concernant Mme Marie-Reine Le Gougne et M. Didier Gailhaguet
  9. Décisions du conseil de l'ISU de bannir certains de ses membres, le 1er février 2005
  10. « Patinage artistique / Au cœur du scandale », L'Union, 26 juin 2010.

Source de la traduction

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2002 Olympic Winter Games figure skating scandal » (voir la liste des auteurs).
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