Sandailli
Sandailli est le mot basque désignant saint Elias (autrefois Santa Ylia). Au défilé de Jaturabe (Oñati), au pied de la sierra d'Orkatzategi (littéralement l'endroit du chevreuil) sur le chemin qui conduit des hauteurs d'Urtiagaiñ au quartier d'Araoz, on voit une grotte avec une vaste entrée. À l'intérieur se trouve un ermitage dédié à San Elias. Dans le fond, le remplissage de la grotte contient des restes humains et des fragments de poterie d'argile qui semblent préhistoriques.
On vénère San Elias dans l'ermitage. D'après ce que l'on dit, la sculpture qui le représente fut volée dans l'église alavaise de Narvaja. On dit aussi que le saint habita dans cet antre, il s'y réfugia après s'être fâché avec ses deux frères, San Julian et San Andres.
Lors des périodes de sécheresse, les paysans s'y rendent en rogation depuis les campagnes alavaises.
À l'entrée de la grotte on voit une cuve en pierre taillée en forme de bac. L'eau s'y écoule goutte à goutte depuis le plafond. Les femmes stériles désirant avoir une descendance, se rendent ici et offrent de l'huile, de la cire, etc. Elles introduisent dans l'eau du bac un ou deux doigts de la main selon le nombre d'enfants qu'elles souhaitent avoir (témoignage de Leintz-Gatzaga). D'après ce que l'on dit à Oñati, la femme doit se laver les mains dans cette cuve, ou bien s'y introduire jusqu'à la ceinture, opération que l'on appelle "berau" (prononcer béraou) et signifiant s'attendrir, se ramollir. Au lieu de se baigner, certains y trempent des vêtements d'enfants puis les mettent à sécher sur un buisson proche.
Étymologie
Berau signifie « s'attendrir, se ramollir » en basque. Orkatzategi, de Orkatz (« chevreuil ») et du suffixe tegi (« lieu, endroit ») signifie « le lieu du chevreuil ».
Note
Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou QUI se prononce KI. Comme berau se prononce béraou et non béro.
Bibliographie
- (es) José Miguel Barandiaran, Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes, Bilbao, Editorial La Gran Enciclopedia Vasca, , 452 p. (OCLC 770355)
- José Miguel Barandiaran, traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque, Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. (ISBN 2903421358 et 9782903421359)
- Wentworth Webster Légendes basques, traduction Nicolas Burguete, éditions Aubéron, 2005. (ISBN 2-84498-080-5)
- Cerquand, Jean-François, Légendes et récits populaires du Pays Basque, Pau, L. Ribaut, 1875-1882, 181 p. (lire en ligne) (Réédition éditions Aubéron, 2006, ISBN 2-84498-093-7)
Liens externes
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